Demeurez en Christ

Neuvième jour

DEMEUREZ EN CHRIST
VOTRE SANCTIFICATION

« Vous êtes en Christ-Jésus qui, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse et aussi justice, SANCTIFICATION et rédemption » 1Co. 1.30

« Paul ... à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus, appelés à être saints » — ainsi commence le chapitre qui nous enseigne que Jésus Christ est notre sanctification. Dans l'Ancien Testament, les croyants étaient appelés les justes ; dans le Nouveau Testament ils sont appelés les saints, ceux qui sont sanctifiés dans le Christ Jésus. Etre saint, c'est plus qu'être juste. « La sainteté, c'est la perfection spirituelle, tandis que la justice c'est l'accomplissement de la loi » (Horatius Bonar). La sainteté de Dieu se réfère à sa nature profonde, la justice à sa manière d’agir envers ses créatures. Chez l'homme, la justice n'est que le seuil de la sainteté, mais c'est en cette dernière qu'il peut le mieux approcher de la sainteté de Dieu. (Comparer Mat. 5.48 ; 1Pi. 1.16). Dans l'Ancien Testament, on trouve la justice, mais la sainteté y est seulement figurée. Elle a été réalisée pour la première fois en Jésus Christ, le Saint, et dans son peuple, ses saints ou les sanctifiés.

Tout comme dans l'Ecriture et dans notre texte, la justice précède la sainteté dans l'expérience personnelle. Quand un croyant découvre pour la première fois Christ comme sa justice, la joie de la découverte qu'il vient de faire est telle qu'elle ne laisse guère de place à l'étude de la sainteté. Mais à mesure qu'il croît, l'aspiration à la sainteté se fait sentir et il cherche à savoir comment Dieu a pourvu à ce besoin. Si nous n'avons du plan de Dieu qu'une connaissance superficielle, nous pouvons penser que, tandis que la justification est l'œuvre de Dieu par la foi en Christ, la sanctification est notre propre travail et que nous la réaliserons par gratitude envers celui qui nous a délivrés et avec l'aide du Saint Esprit. Mais le chrétien sérieux découvre bientôt que la gratitude ne peut guère fournir la puissance. S'il pense qu'avec plus de prière il y arrivera, il voit rapidement que, pour indispensable que soit la prière, elle ne suffit pas. Et bien souvent le croyant lutte désespérément, pendant des années, jusqu'à ce qu'il écoute enfin l'enseignement du Saint Esprit.

Christ a été fait pour nous, de par Dieu ... sanctification. La sainteté est la nature même de Dieu ; seul est saint celui dont Dieu prend possession et qu'il remplit de lui-même. A la question : « Comment l'homme pécheur peut-il devenir saint ? » Dieu a donné une réponse : « Christ, le Saint de Dieu ». En lui, que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, la sainteté de Dieu a été révélée dans la chair et mise à la portée de l'homme. « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité » (Jn. 17.19). La seule manière pour nous de devenir saints est de devenir participants de la sainteté de Christ. Et la seule manière d'y parvenir, c'est notre union spirituelle personnelle avec lui afin que, par son Esprit Saint, sa Vie sainte coule en nous. « De par Dieu, vous êtes en Christ qui a été fait sanctification pour vous ». Demeurer en Christ notre sanctification, par la foi, voilà le secret bien simple d'une vie sainte. La mesure de notre sanctification  dépendra  de la mesure de notre communion avec lui. Tandis que l'âme apprend à demeurer plus profondément en Christ, la promesse s'accomplit plus pleinement. « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ». (1Th 5.23).

Pour illustrer le rapport entre notre degré de communion et le degré de sanctification que nous expérimentons, pensons à la greffe d'un arbre, ce symbole si riche de notre union à Jésus. La comparaison est suggérée par les paroles de Jésus : « Dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon » (Mat. 12.33). Je peux greffer un arbre de telle façon que seule une branche porte de bons fruits en laissant toutes les autres branches naturelles porter les  fruits d'autrefois. C'est l'image d'un croyant dont une petite partie de la vie est sanctifiée mais en qui, par ignorance ou pour quelque autre raison, la vie charnelle a gardé toute sa puissance dans bien des domaines. Je peux aussi greffer un arbre de telle façon que toutes les branches anciennes soient  supprimées  et  que  l'arbre,  entièrement renouvelé, porte de bons fruits et cependant, si je ne veille pas sur cette tendance qu'a le tronc à former  des  rejetons,  ceux-ci  peuvent  se  dresser encore,  devenir forts, dérober à la greffe la sève dont elle a besoin et l'affaiblir. Tels sont les chrétiens qui, après avoir été puissamment convertis en apparence, après avoir tout abandonné pour suivre Christ,  permettent,  après  un  certain temps, par négligence,  aux  vieilles  habitudes  de  reprendre force, affaiblissant d'autant leur vie chrétienne et ses fruits. Mais si je veux qu'un arbre soit rendu entièrement bon, je le prends jeune, je coupe le tronc au ras du sol, j'insère la greffe juste là où il  sort  de terre. Je surveille tous les bourgeons de la vieille nature qui pourraient éventuellement I se former jusqu'à ce que tout le courant de la sève  passe  des vieilles  racines  dans  le  nouveau tronc, jusqu'à ce que l'ancienne vie soit, comme elle doit l'être, entièrement vaincue et absorbée) par la  nouvelle.  J'ai alors un arbre entièrement renouvelé  —  image  d'un  chrétien  qui  a  appris, dans une entière consécration, à tout abandonner pour Christ et à demeurer en lui avec foi, de tout son cœur.

Si, dans ce dernier cas, le vieil arbre était un être raisonnable, capable de coopérer avec le jardinier, quel langage celui-ci pourrait-il lui tenir ? Ne serait-ce pas : « Attache-toi maintenant à cette nouvelle nature que je t'ai communiquée. Réprime toute tendance de ta vieille nature à produire des bourgeons  ou  des  rejetons.  Fais  monter  toute ta sève et ta puissance de vie dans ce greffon que j'ai enté sur toi et qui provient d'un arbre magnifique.  Ainsi tu porteras des fruits nombreux et délicieux ».  Et  l'arbre répondrait au jardinier :

« En me greffant, oh ne laisse subsister aucune branche !  Que tout ce qui vient du vieux moi soit  détruit,  jusqu'au  moindre  bourgeon,  afin que je ne vive plus de ma vie propre mais de cette autre vie qui a été coupée, transportée, entée sur moi afin que je sois tout entier régénéré ». Et plus tard,  vous pourriez vous adresser de nouveau à cet  arbre renouvelé et lui demander, alors qu'il  porte  un  fruit abondant, ce qu'il pense de lui-même ; sa réponse serait : « En moi, c'est à dire dans mes racines, rien de bon n'habite. Je suis enclin au mal ; la sève que je tire du sol est corrompue par nature et prête à se manifester par de mauvais fruits. Mais au moment où la sève arrive à la lumière du soleil pour amener les fruits à  maturité,  le sage jardinier m'a revêtu d'une vie nouvelle au-travers de laquelle la sève est purifiée et toutes mes possibilités sont renouvelées afin de produire du bon fruit. Je n'ai qu'à demeurer dans ce que j'ai reçu. C'est lui qui s'occupe de réprimer immédiatement  et  d'enlever  tout  bourgeon  que la vieille nature voudrait encore faire pousser ».

Chrétien, n'aie pas peur de proclamer la promesse que Dieu t'a faite de te rendre saint. N'écoute pas les suggestions selon lesquelles la corruption de la vieille nature rendrait la sainteté impossible. Dans ta chair n'habite rien de bon et cette chair, bien que crucifiée avec Christ, n'est pas encore morte. Elle va continuellement chercher à se dresser à nouveau et à te conduire au mal. Mais le Père est le Vigneron. Il a greffé la vie de Christ dans ta vie. Cette vie sainte est plus puissante que ta vie mauvaise ; par les soins attentifs du Vigneron, la vie nouvelle peut anéantir les efforts de la vie mauvaise en toi. La vie mauvaise est là, et sa tendance à se dresser et à se manifester est toujours la même. Mais la nouvelle nature est là aussi — le Christ vivant, notre sanctification est là — et au-travers de lui toutes nos possibilités peuvent être sanctifiées quand elles se manifestent et sont alors utilisées pour produire du fruit à la gloire du Père.

Et maintenant, si tu veux vivre une vie sainte, demeure en Christ, ta sanctification. Regarde à lui comme le Saint de Dieu qui a été fait homme afin qu'il puisse nous communiquer la sainteté de Dieu. Ecoute l'Écriture qui t'enseigne qu'il y a en toi une nouvelle nature, un homme nouveau, créé en Christ dans la justice et la sainteté véritables. Rappelle-toi que cette nature sainte qui est en toi a ses racines dans la vie de Christ au ciel et qu'elle ne peut croître et devenir forte que pour autant que la communication entre elle et sa source est ininterrompue. Et par-dessus tout, crois avec une confiance totale que Jésus Christ lui-même met son plaisir à entretenir en toi cette nouvelle nature, à lui donner sa propre force et sa propre sagesse pour qu'elle produise du fruit. Que cette foi te conduise quotidiennement à abandonner toute confiance en toi et à reconnaître que tout ce qui est en toi est littéralement corrompu par essence. Laisse-la te remplir de cette confiance ferme et paisible que tu peux réellement faire ce que le Père attend de toi car tu es son enfant, couvert par sa grâce, parce que tu as Christ pour te fortifier. Laisse-la t'enseigner à te placer toi-même sur l'autel, ainsi que ton service, pour être un sacrifice spirituel, saint, agréable à sa vue, et qui répand un doux parfum. Ne considère pas la vie de sainteté comme une contrainte et un effort, mais comme le produit naturel de la vie de Christ en toi. Et qu'une foi paisible, pleine d'espérance et de joie, saisisse toujours à nouveau l'assurance que tout ce dont tu as besoin pour vivre maintenant te sera sûrement donné par la sainteté de Jésus. Ainsi tu comprendras et expérimenteras ce que c'est que demeurer en Christ, notre sanctification.

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