L'Esprit du Christ

15. L’effusion de l’Esprit

« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler selon que l’Esprit les faisait parler. » Ac 2.1-4

L’effusion du Saint-Esprit est le couronnement de l’œuvre de Christ. L’adorable mystère de l’incarnation divine à Bethléem, la rédemption accomplie au Calvaire, la résurrection de Christ qui nous a révélé en lui le Fils de Dieu, son ascension qui le fit entrer dans la gloire, tout cela n’était qu’autant d’étapes pour arriver à l’effusion du Saint-Esprit. La Pentecôte est la dernière de nos fêtes chrétiennes et la plus grande de toutes, car elle confirme toutes les autres.

Dieu avait fait l’homme à son image ; son but était qu’il lui ressemblât, qu’il devint semblable à lui. L’homme devait être un temple où Dieu pût habiter, il devait devenir la demeure permanente de Dieu.

L’Esprit qui avait habité en Jésus-Christ et qui pendant sa vie d’obéissance s’était si parfaitement uni à son esprit humain qu’il était devenu un avec lui, est par là même devenu l’Esprit de Dieu-homme. Jésus-Christ-homme en entrant dans la gloire de Dieu, reçoit du Père le droit de répandre son Esprit sur ses disciples, ou plutôt de descendre lui-même en eux par l’Esprit et d’habiter en eux. L’Esprit vient alors comme l’Esprit de Jésus glorifié, offrant un caractère nouveau inconnu auparavant, parce que Jésus n’avait pas encore été crucifié et glorifié. L’œuvre du Fils et la volonté du Père sont accomplies; le cœur de l’homme est réellement désormais la demeure de son Dieu. Nous ne pouvons bien saisir tout cela que si l’Esprit nous en donne l’intelligence. Il nous suggère en particulier les trois réflexions suivantes : Ce que l’Esprit doit être pour les croyants et pour l’Église, ce qu’il doit être pour les ministres de la parole et leur œuvre, ce qu’il doit être aussi pour le monde  encore incrédule.

1. Christ avait promis à ses disciples que par le moyen du Consolateur il reviendrait lui-même à eux. Pendant sa vie terrestre, sa présence visible leur avait révélé le Père invisible. C’était là le grand don que Dieu avait fait aux hommes. Quand le Saint-Esprit descendit, ils reçurent au dedans d’eux, la vie divine qu’ils n’avaient encore vue qu’auprès d’eux, en dehors d’eux-mêmes. C’était l’Esprit même du Fils de Dieu qui devait devenir leur vie, cet Esprit qui l’avait fait vivre, aimer, obéir, mourir et ressusciter, et qui l’avait glorifié par sa toute puissance. On ne saurait donc s’étonner qu’au moment où le Saint-Esprit fut envoyé de la part du Père par le Fils glorifié, les disciples aient surabondé de joie et de force divine, qu’ils aient réalisé la présence de Jésus et qu’ils se soient répandus en louanges sur les œuvres merveilleuses de Dieu.

Voilà comment naquit l’Église de Christ, voilà aussi ce qui doit la faire croître et la fortifier. Pour qu’elle puisse continuer l’Église de la Pentecôte, il faut que ses membres soient baptisés du Saint-Esprit et de feu.

2. C’est au milieu de l’intérêt et de la curiosité suscités par ce joyeux groupe de croyants, que Pierre se leva pour parler. L’histoire de la Pentecôte nous dit ce que doit être le ministère, elle nous donne le secret de sa force. Une église remplie du Saint-Esprit est une puissance de Dieu qui réveille les indifférents et qui attire tous les cœurs sérieux et sincères. La prédication de Pierre nous offre un exemple remarquable de ce qu’est toute prédication inspirée par le Saint-Esprit.

3. L’effet de cette prédication est merveilleux et pourtant il ne dépasse pas ce qu’on devait en attendre. L’Esprit envoyé aux disciples se sert d’eux pour convaincre ces pécheurs de leur incrédulité. Ils écoutent l’appel à la repentance, ils croient, et eux aussi « reçoivent le don du Saint-Esprit ».

La Pentecôte est la glorieuse aurore de « ce jour-là » elle est le premier de « ces jours-là », (Esa 11.10 ; Jer 3.18) dont les prophètes et notre Seigneur avaient si souvent parlé, elle est la promesse et le gage de ce que devait être l’histoire de l’Église. Que l’Église retourne à la Pentecôte, et la Pentecôte reviendra à elle. L’Esprit de Dieu ne saurait prendre possession de croyants qui manquent de place pour le recevoir. La promesse est là qui attend ; l’Esprit est prêt à remplir les cœurs. Il faut seulement vouloir le recevoir. C’est au pied du trône de Dieu qu’on trouve la Pentecôte ; c’est en l’attendant là, « d’un commun accord dans la prière ».

Amen.

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