L'Esprit du Christ

17. L’affranchissement de l’Esprit

« La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Si par l’Esprit vous mortifiez les œuvres du corps, vous vivrez. » Rom 8.2, 13

Dans le sixième chapitre de l’épître aux Romains (6.18-22), Paul parle de notre affranchissement du péché en Christ. Notre mort au péché en Christ nous affranchit de la domination du péché. Quand nous avons reçu Christ par la foi, nous avons été affranchis de la domination du péché qui n’est plus notre maître, et par là même nous sommes devenus esclaves de la justice. Dans le septième chapitre (7.1-6), il parle de notre affranchissement de la loi. La force du péché vient de la loi. La délivrance du péché et de la loi vont de pair. Délivrés de la loi, nous sommes devenu un avec Christ « afin que nous servions Dieu dans un esprit nouveau ». (7.4-6). Dans ces deux chapitres, Paul présente l’affranchissement du péché et de la loi comme une réalité qui nous est offerte en Christ et que nous devons recevoir et conserver par la foi. Malgré cet enseignement, la plupart des croyants constatent que leur vie n’est pas encore ce qu’ils voudraient. Ils éprouvent avec douleur la vérité de l’expérience retracée dans la seconde moitié de Romains VII ; et s’il en est ainsi, c’est parce qu’il n’y a pas d’autre moyen d’amener le croyant à comprendre deux grandes vérités qu’il a besoin de saisir: d’abord, l’entière incapacité de la volonté humaine à produire et pratiquer la justice divine, à observer la loi de Dieu qui lui enjoint l’obéissance; et ensuite l’absolue nécessité de recevoir en lui le Saint-Esprit, seule force capable de faire marcher l’enfant de Dieu.

C’est cette dernière vérité que nous enseigne la première moitié de Romains VIII. La vie chrétienne telle qu’elle se développe chez le croyant, et telle que Paul la décrit dans cette épître, offre divers degrés d’avancement. Les chapitres VI et VII décrivent la vie de la foi, le chapitre VIII mentionne pour la première foi le Saint-Esprit, et nous enseigne que c’est seulement quand il entre en nous, quand nous le recevons pour qu’il nous vivifie et nous fasse marcher, que nous pouvons jouir pleinement des richesses de grâce qui sont à nous en Christ. Que tous ceux donc qui veulent savoir ce que c’est que d’être « mort au péché et vivant pour Dieu », ce que c’est que d’être affranchi du péché et de la loi et d’être un avec le Christ ressuscité, étudient ce qui nous est dit ici du Saint-Esprit. C’est lui qui nous fait éprouver la réalité de notre union avec Christ, c’est lui qui nous fait vivre de la vie de Christ en effet et en vérité.

Dans ce chapitre VIII, le second verset nous dit comment nous pouvons réaliser habituellement notre affranchissement du péché et de la loi. Le croyant peut reconnaître théoriquement son affranchissement et pourtant se sentir encore esclave du péché quant à sa vit pratique. Nous ne pouvons jouir de cet affranchissement qu’en Jésus-Christ, qu’en restant continuellement uni à lui ; ceci est si complètement l’œuvre de Dieu en nous, qu’il faut pour réaliser cette liberté, que l’Esprit de Dieu habite en nous et que nous consentions à le laisser agir. La vie et la liberté décrites dans Rom VI et VII, 1-6 ne deviennent pleinement notre expérience que lorsque nous pouvons dire : « La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Ici, comme pour toute notre vie chrétienne, tout dépend de ce principe divin: « Qu’il vous soit fait selon votre foi ». (Mat 9.29). Dès que le Saint-Esprit, l’Esprit de foi, nous fait comprendre la puissance de la vie de résurrection qui agit en nous, dès que nous croyons à la présence et à la puissance de l’Esprit en nous, tout ce que Jésus-Christ est pour nous vient se réaliser dans notre expérience de chaque jour. Nous éprouvons alors que le Saint-Esprit nous rend possible la vie de liberté que nous possédons en Jésus-Christ, et que l’assurance d’avoir en nous le Saint-Esprit nous est indispensable pour vivre « d’une vie nouvelle » (Rom 6.4).

« La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ nous a affranchis de la loi du péché et de la mort ». Oui, il y a un affranchissement de la loi, de « la domination du péché et de la mort, qui est dans les membres » ; et cet affranchissement est une loi nouvelle, une force supérieure, une puissance effective qui délivre du péché. La puissance de l’Esprit qui demeure en nous est tout aussi réelle, tout aussi active, et bien plus encore, que ne l’était auparavant la force du péché dans nos membres. C’est l’Esprit de vie qui se trouve en Christ. La foi de l’Esprit de vie règne alors dans nos membres avec tout autant de réalité, de puissance et de spontanéité que régnait auparavant la loi du péché.

Le croyant qui voudrait vivre pleinement de cette vie d’affranchissement en Christ, comprendra facilement quelle est la voie qu’il doit suivre. Romains VIII est le but auquel devait l’amener Romains VI et VII. Il devra donc commencer par étudier et croire ce que ces deux chapitres lui disent de sa position en Christ : mort au péché et vivant pour Dieu, délivré du péché et de la loi et uni à Christ ». Si vous demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. (Jean 8.31). Que tout ce que la parole de Dieu vous enseigne de votre union avec Christ soit pour vous la source habituelle de votre foi et de votre vie, demeurez en Christ et Christ demeurera en vous. Méditer et tenir ferme cette parole, la serrer dans son cœur, se l’assimiler avec foi et patience, c’est là le moyen de s’élever plus haut et d’atteindre chacune des vérités qu’enseigne l’Écriture.

« La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. » C’est là « le salut par la sanctification de l’Esprit auquel Dieu vous a appelés » (2 Thes. 2:13).

« Nous marchons par la foi » (2Co 5.7). Souvenons-nous-en tout particulièrement quand il s’agit de « marcher selon l’Esprit ». C’est ici plus que jamais que nous avons besoin de nous souvenir de ces mots : « Crois seulement. » (Marc 5.36). Croyez au Père et à Ses promesses. Croyez au Fils, croyez que sa vie est à vous, que « votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». (Col 3.8). Croyez à l’Esprit, croyez qu’il vous apporte et vous assimile la présence et la vie de Jésus ! Croyez qu’il est déjà en vous. Croyez en sa puissance et sa fidélité pour faire son œuvre en vous d’une manière divine au-delà de toute conception.

Amen.

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