L'Esprit du Christ

24. L’Esprit et la chair

« Avez-vous tellement perdu le sens qu’après avoir commencé par l’Esprit, vous finissiez maintenant par la chair ? » Gal 3.3. Lire Php 3.3.

« La chair est le terme qu’emploie l’Écriture pour désigner notre nature déchue, soit le corps, soit l’âme. Quand l’âme céda à la tentation des sens, elle rompit avec l’Esprit et tomba sous la domination du corps, elle devint ainsi « chair ». A présent la chair, non seulement est privée de l’Esprit, mais elle lui est hostile : « la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit ». (Gal 5.17).

La chair est en lutte avec l’Esprit de deux manières : tout d’abord en péchant contre la loi de Dieu, mais aussi en cherchant à servir Dieu. Quand l’âme a cédé aux sollicitations de la chair, elle s’est confiée en elle-même au lieu de se confier en Dieu auquel la rattachait l’esprit. Le moi prévalut ainsi sur la volonté de Dieu ; le moi devint le principe dominant, et maintenant le moi est si subtil et si puissant, qu’il conserve son empire non seulement en péchant directement contre Dieu, mais encore en cherchant à le servir. (Gal 3.3). Si on ne s’est pas entièrement soumis à l’Esprit, si on ne continue pas de jour en jour à tout attendre de lui avec humilité et docilité, on passe très vite de la confiance au Saint-Esprit à la confiance en la chair.

C’est ainsi que tout effort de la chair pour servir Dieu devient la force même du péché. Ceci peut paraître paradoxal, mais n’en est pas moins vrai. Les pharisiens avec leur propre justice en sont un exemple. Par leur religion charnelle, ils étaient devenus la proie de l’orgueil et de l’égoïsme, les esclaves du péché. Pour pouvoir renoncer au moi, dans nos rapports avec le prochain, pour pouvoir triompher de l’égoïsme, de la colère et du manque de charité, il faut commencer par renoncer au moi dans nos rapports avec Dieu. C’est là que l’âme, le siège du moi, doit apprendre à s’incliner devant l’Esprit qui vient de Dieu.

Jésus-Christ crucifié est « la Sagesse de Dieu ». Quand la confiance en la chair s’allie à la doctrine qui glorifie Christ, elle compte sur sa propre sagesse ; et alors c’est surtout en recourant à la force de l’intelligence qu’on étudie l’Écriture, qu’on l’écoute et qu’on croit ce qu’elle dit, tandis qu’on insiste très peu sur l’absolue nécessité de recevoir l’enseignement direct de l’Esprit.

Quand nous recevons Christ en nous par le Saint-Esprit, nous avons non seulement la Sagesse de Dieu, mais aussi sa force.

Écoutez, mon frère, ce que la parole de Dieu vous dit aujourd’hui. C’est la confiance en la chair qui vous a empêché de « vous glorifier en Jésus-Christ ». C’est votre moi qui a voulu faire ce que l’Esprit seul peut faire, c’est votre âme, l’ensemble de vos facultés et de votre intelligence, qui a pris la haute main en vous, espérant que l’Esprit viendrait seconder ses efforts, tandis que c’est à l’Esprit qu’il fallait laisser la direction suprême, et tout attendre de lui. Vous avez voulu « suivre Jésus » sans « renoncer à vous-même » (Mat 16.24).

Ici je dois insister de nouveau sur la vérité divine que tout ce livre cherche à faire comprendre: Glorifiez-vous en Jésus-Christ. Glorifiez-vous en lui, parce qu’il est lui-même le Christ glorifié qui baptise du Saint-Esprit. Avec confiance et simplicité, croyez qu’il a déjà envoyé son Esprit en vous. Croyez en ce don. Croyez que le Saint-Esprit habite en vous, et voyez là le secret de toute vie de Christ en vous.

Je dois me glorifier en un Sauveur dont le Saint-Esprit révèle en moi la présence et la gloire. Et par là je renvoie la chair à sa place, sur la croix, la place de tout ce qui est déchu et maudit. Voilà ce qui met fin à toutes les œuvres de la chair. Toute ma religion consistera donc à ne plus me confier en la chair, mais à me glorifier en Jésus-Christ, à adorer et servir Dieu par son Esprit en moi.

Vous, croyant, qui avez commencé par l’Esprit, continuez, persévérez à marcher par l’Esprit. Que votre mot d’ordre soit : Défiance de la chair ! Et que cette défiance de vous-même, jointe à la crainte d’attrister le Saint-Esprit en marchant selon la chair, vous maintienne dans la plus grande humilité devant Dieu. Demandez à Dieu de vous envoyer l’Esprit de révélation pour vous faire voir que c’est Jésus qui est tout, qui accomplit tout, que c’est lui-même qui règne et garde, qui guide et vivifie, et que par la présence du Saint-Esprit en vous une vie divine doit remplacer votre ancienne vie.

Amen.

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