L'Esprit du Christ

26. Marcher par l’Esprit

« Marchez selon l’Esprit et n’accomplissez point les désirs de la chair. Ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. » Gal 5.16, 24, 25.

« Si nous vivons par l’Esprit, marchons par l’Esprit ». Le chrétien vivant n’a point de repos qu’il ne sache toute sa conduite sous le contrôle de l’Esprit. « Il marche par l’Esprit » et par conséquent « il n’accomplit point les désirs de la chair ».

Le chrétien qui s’efforce de marcher d’une manière digne de Dieu et de lui plaire en toutes choses, est souvent troublé par le pouvoir qu’a encore le péché sur lui, et il se demande pourquoi si souvent il est incapable de le vaincre. Il se dit que c’est sans doute parce qu’il manque de foi ou de fidélité et il en accuse tantôt sa faiblesse naturelle, tantôt la puissance de Satan. Qu’il ne se contente pas de cette solution-là, mais qu’il cherche plutôt à comprendre comment il lui sera possible de surmonter tout ce dont Christ lui a acquis l’affranchissement. Qu’il apprenne à reconnaître que le grand obstacle à l’action de l’Esprit de Dieu, que le dernier ennemi à terrasser, c’est la chair. C’est quand on sait ce qu’est la chair, quand on sait comment elle agit et comment il faut la traiter qu’on peut la vaincre.

C’est pour l’avoir ignoré que les Galates se fourvoyèrent d’une manière si fâcheuse, continuant par la chair ce qui avait été commencé par l’Esprit. (Gal 3.3). Ils ne savaient pas à quel point la chair est déchue et incorrigible. Ils ne savaient pas qu’aussi longtemps que la chair, que l’effort et la volonté propre cherchent à s’initier dans le service de Dieu, on reste par là même au service du péché, et que le seul moyen d’empêcher la chair de faire le mal, est de l’empêcher de chercher à faire le bien.

Paul cherche à enseigner aux Galates que l’Esprit, et l’Esprit seul, est la force de la vie chrétienne et que cette force ne peut agir que si la chair lui est entièrement assujettie. Quand Paul nous dit de marcher par l’Esprit et qu’il ajoute: « ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises », (Gal 5.16-26) il nous enseigne là le seul moyen d’être affranchi de la chair.

Après la chute Dieu dit de l’homme : « il n’est que chair ». (Ge 6.3). Toutes ses facultés, son intelligence, ses sentiments et sa volonté sont sous la domination de la chair.

« Ceux qui appartiennent à Christ ont crucifié la chair ». Ce que Christ a accompli sur la croix par l’Esprit éternel, il l’a accompli au nom de la nature humaine. Ceux donc qui reçoivent en Christ celui qui a été crucifié, reçoivent non seulement ce que leur mérite sa croix, mais la force même que leur acquiert cette croix. Leur vie est donc la vie de Christ dans les cieux, qui les fait participer à l’essence même de la personne et du caractère de Christ : « ils ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises ».

Comment faut-il comprendre ces mots : « Ils ont crucifié la chair? » Crucifier la chair, c’est la livrer à la malédiction. La croix et la malédiction sont inséparables : « Maudit est quiconque est pendu au bois ». (De 21.23 ; Gal 3.13). C’est donc dire quelque chose de très sérieux et solennel que de dire: « Notre vieil homme a été crucifié avec lui », « Je suis crucifié avec Christ ». C’est dire : J’ai reconnu que ma nature déchue, mon moi, mérite la malédiction. J’abandonne et place sur la croix mon « vieil homme », ma « chair », mon moi, avec sa volonté et ses œuvres, comme pécheur, souillé et maudit. Pour que cette vérité devienne notre force, il faut la connaître, la recevoir et agir en conséquence. Si je ne vois dans la croix qu’un acte de substitution, sans voir là ce dont Paul se glorifiait, une participation à la croix (Gal 6.14), jamais je ne pourrai éprouver son action sanctifiante. Cette communion spirituelle se maintient par la foi et me permet de dire : Je suis d’accord avec ce que pensait Jésus-Christ de la chair. Je la vois tout aussi souillée de péché qu’il la voyait et ne méritant que malédiction. J’accepte donc la croix et sa mort pour tout ce qui est chair, cette croix que Jésus m’offre comme le seul moyen d’être délivré de l’empire du moi et de vivre d’une vie nouvelle par l’Esprit de Christ.

Il faut voir la chair comme Dieu la voit.

Amen.

Plusieurs personnes trouveront qu’il est dur d’entendre dire de notre homme naturel, de notre chair, de notre moi qu’il est maudit. Oh ! Il est facile de décorer la croix de fleurs et d’en dire mille belles choses ; mais Dieu dit de la croix qu’elle est malédiction. Le Fils de Dieu sur la croix a été fait malédiction. (Gal 3.13). Si ma chair est crucifiée, ce ne peut être que parce qu’elle est maudite. Dans la vie d’un homme, le moment où il voit clairement que le péché est maudit, est un moment heureux, mais il en est un plus béni encore et plus humiliant aussi, c’est celui où Dieu lui fait comprendre quelle malédiction pèse sur la chair, où il découvre combien il a aimé la chair, combien, pour lui complaire, il a attristé le Saint-Esprit de Dieu.

La chair et l’Esprit sont deux puissances. Tout acte de notre part vient de la prépondérance en nous de l’une ou de l’autre. Que chacun de nos pas soit conduit par l’Esprit.

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