Jésus guérit les malades

DIXIÈME JOUR
L’Éternel qui le guérit

« Je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Égyptiens, car je suis l’Éternel qui te guérit. ». (Ex 15.26)

Souvent nous avons lu ces mots, mais sans oser les prendre pour nous, sans nous attendre à ce que le Seigneur les accomplit à notre égard. Nous avons vu là que le peuple de Dieu devait être exempt des maux infligés aux Égyptiens, et nous avons cru que cette promesse n’avait de valeur que pour l’ancienne Alliance, tandis que nous qui vivons dans l’économie du Saint-Esprit, nous ne pouvions prétendre à être préservés ou guéris de la maladie par l’intervention directe du Seigneur. Cependant comme nous étions obligés de reconnaître la supériorité de la nouvelle Alliance, nous en étions venus à nous dire dans notre ignorance que souvent la maladie amène de grandes bénédictions et que par conséquent Dieu avait bien fait de retirer ce qu’il avait promis autrefois, de ne plus être pour nous ce qu’il avait été pour Israël, « l’Éternel qui te guérit. »

Mais voici qu’aujourd’hui l’Eglise se réveille et reconnaît son erreur. Elle voit que sous la nouvelle Alliance aussi, le Seigneur Jésus s’est acquis le titre de Guérisseur par toutes ses guérisons miraculeuses. Elle remarque également qu’en chargeant son Église de prêcher l’Évangile à toute créature, il lui a promis « d’être avec elle jusqu’à la fin du monde, » et que comme preuve de sa présence, ses disciples auraient le pouvoir d’imposer les mains aux malades et de les guérir. (Mr 16.15,18) Elle remarque encore que le jour de la Pentecôte la diffusion merveilleuse du Saint-Esprit fut accompagnée de guérisons miraculeuses, preuve évidente des bienfaits apportés par la vertu d’En Haut. (Ac 3.7 ; 5.15 ; 9.40)

Rien dans la Bible ne lui fait croire que la promesse faite à Israël ait été rétractée dès lors, et de la bouche de saint Jacques, elle entend cette promesse nouvelle : La prière de la foi sauvera ou guérira le malade.» (Jas 5.14) Elle sait que de tout temps c’est l’incrédulité qui a mis des bornes au Saint d’Israël.» (Ps 78.41) (Version d’Osterwald.) et elle se demande si ce n’est pas encore aujourd’hui l’incrédulité qui arrête cette manifestation de la puissance de Dieu. Impossible d’en douter. Ce n’est pas Dieu, ce n’est pas sa Parole qu’il faut accuser ici, c’est notre incrédulité seule qui arrête la puissance miraculeuse du Seigneur, qui l’empêche de guérir comme aux temps passés. Il faut que notre foi se réveille, qu’elle reconnaisse et adore en Christ la toute-puissance de celui qui dit : « Je suis l’Éternel qui te guérit. » Les œuvres de Dieu sont ce qui nous fait le mieux saisir ce que nous dit sa Parole ; les guérisons qui viennent de nouveau répondre à la prière de la foi confirment par une glorieuse illustration, la vérité de sa promesse.

Apprenons à voir en Jésus ressuscité le divin Guérisseur et recevons-le comme tel. Pour reconnaître en Jésus ma justice, ma force et ma sagesse il faut que par la foi je saisisse qu’il est réellement tout cela pour moi ; de même quand la Bible me dit que Jésus est le souverain Guérisseur, il faut que je m’approprie cette vérité, lui disant: Oui, Seigneur, c’est toi qui es mon Guérisseur. Et pourquoi puis-je le tenir pour tel ? C’est parce qu’il se donne à moi, que je suis « une même plante avec lui », (Ro 6.5) inséparablement uni à lui; c’est parce que son amour se plaît à combler de ses grâces ses bien-aimés, à se communiquer à tout cœur qui veut le recevoir, que j’ai droit à sa puissance de guérison. Croyons-le, le trésor de bénédictions que comporte le nom de « l’Éternel qui te guérit » est prêt à se répandre sur tous ceux qui connaissent ce nom divin et qui veulent se confier en lui. Ici c’est la foi qui est le véritable remède à tout, c’est là le seul traitement efficace selon les lois du Royaume de Dieu.

Quand j’expose ma maladie au Seigneur, ce n’est pas sur ce que je vois, sur ce que je sens ou ce que je pense que je dois m’appuyer, mais sur ce qu’il a dit. Lors même que tout paraîtrait s’opposer à la guérison attendue, lors même qu’elle n’aurait pas lieu au moment même, ou de la manière que je m’étais figuré devoir l’obtenir, lors même que le mal semblerait s’aggraver, ma foi, fortifiée par l’attente même, doit s’attacher sans varier à cette parole sortie de la bouche de Dieu : « Je suis l’Éternel qui te guérit. »

Le but constant de Dieu est de faire de nous de vrais croyants. La guérison, la santé n’ont guère de valeur tant qu’elles ne servent pas à nous unir plus étroitement à Dieu et à le glorifier ; aussi faut-il dès qu’il s’agit de guérison que notre foi soit mise à l’épreuve. C’est celui qui compte sur la fidélité de son Dieu, celui qui écoute Jésus lui répéter : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu, » (Jn 11.40) qui aura la joie de recevoir de Dieu même la guérison de son corps, de la voir s’opérer d’une manière digne de Dieu et conformément à ses promesses. Quand nous lisons ces mots : « Je suis l’Éternel qui te guérit, » ne craignons pas de répondre avec empressement : Oui, Seigneur, tu es pour moi « l’Éternel qui guérit. »

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