Jésus guérit les malades

DOUZIÈME JOUR
Job, sa maladie et sa guérison

« Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère malin depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête. » (Job 2.7)

La mystérieuse histoire de Job soulève un instant pour nous le voile qui nous cache le monde invisible; elle nous fait entrevoir que le ciel et l’enfer s’occupent des serviteurs de Dieu sur la terre. Nous voyons aussi là quelle tentation suscite la maladie et comment Satan s’en sert pour disputer à Dieu l’âme de l’homme et la perdre, tandis qu’au contraire Dieu cherche à la sanctifier par l’épreuve même. L’exemple de Job nous fait voir à la lumière de Dieu d’où provient la maladie, quel est le résultat qu’elle doit amener et comment il est possible d’en être délivré.

D’où provient la maladie ? Vient-elle de Dieu ou de Satan ? On est généralement loin de s’accorder sur ce point. Les uns la tiennent pour être envoyée de Dieu, les autres veulent y voir l’œuvre du malin. Les uns et les autres sont dans l’erreur s’ils veulent soutenir leur opinion à l’exclusion de celle du parti opposé, tandis que tous ont raison s’ils admettent que cette question présente deux faces.

Disons donc que la maladie vient de Satan, mais qu’elle ne peut avoir lieu qu’avec la permission de Dieu. D’un côté la puissance de Satan est celle d’un oppresseur qui n’a par lui-même aucun droit de fondre sur l’homme et de l’attaquer, et de l’autre côté les prétentions de Satan sur l’homme sont légitimes en ce que la justice de Dieu décrète que l’homme qui se livre à Satan par ses péchés se place par là même sous sa domination.

Satan est le prince de l’empire des ténèbres et du péché ; la maladie est la conséquence du péché. Voilà ce qui constitue les droits de Satan sur le corps de l’homme pécheur. Il est prince de ce monde ; Dieu le reconnaît comme tel jusqu’à ce qu’il soit légalement vaincu et détrôné. Il a par conséquent un pouvoir certain sur tous ceux qui demeurent ici-bas sous sa juridiction. C’est donc lui qui tourmente les hommes par la maladie et qui cherche par là à les détourner de Dieu et à les perdre.

Mais, hâtons-nous de le dire, la puissance de Satan est loin d’être toute-puissante, elle ne peut rien sans l’autorisation de Dieu. Si Dieu lui permet de faire tout ce qu’il fait pour tenter les hommes, et même les croyants, c’est pour que l’épreuve porte en eux un fruit de sanctification. Il nous est dit aussi que Satan a l’empire de la mort, qu’il est à l’œuvre partout où règne la mort, et pourtant il ne peut rien décider quant à la mort des serviteurs de Dieu sans la volonté expresse de Dieu. De même pour la maladie. À cause du péché, elle est l’œuvre de Satan, mais comme c’est à Dieu qu’appartient la haute direction du monde, elle peut aussi être envisagée comme l’œuvre de Dieu. Tous ceux qui connaissent le livre de Job savent avec quelle clarté il expose tout ceci. {1)

Quel résultat doit amener la maladie ? Ce résultat sera bon ou mauvais selon que Dieu ou Satan aura la victoire en nous. Sous l’influence de Satan, le malade s’enfonce toujours plus dans le péché. Il ne voit pas dans le péché la cause du châtiment et se préoccupe avant tout de lui-même et de ce qu’il souffre. Il ne demande qu’à être guéri, sans songer à vouloir l’affranchissement du péché.

Au contraire, partout où c’est Dieu qui a la victoire, la maladie amène le malade à renoncer à lui-même et à s’abandonner à Dieu. C’est ce que nous montre l’histoire de Job. Ses amis l’accusent injustement d’avoir commis des péchés exceptionnellement graves et de s’être ainsi attiré toutes ses terribles souffrances. Il n’en était rien pourtant, puisque Dieu lui-même avait dit de lui qu’il était « intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal. » (Job 2.3) Mais pour se défendre, Job alla trop loin. Au lieu de s’humilier dans sa bassesse devint le Seigneur et de reconnaître ses fautes cachées, il chercha à se justifier, fort de sa propre justice. Ce ne fut que lorsque le Seigneur lui apparut, qu’il en vint à dire : « Je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre. » (Job 42.6) Pour lui, la maladie devint insigne bénédiction en l’amenant à connaître Dieu d’une manière toute nouvelle et à s’humilier devant lui plus que jamais. C’est là, pour nous aussi la bénédiction que Dieu veut nous faire recevoir lorsqu’il permet à Satan de nous frapper par la maladie, et ce but est atteint par tous les malades qui s’abandonnent à lui sans réserve.

Comment être délivré de la maladie ? Un père ne prolonge le châtiment de son enfant que le temps nécessaire. De même Dieu, qui a son but pour permettre la maladie, ne prolongera le châtiment qu’autant qu’il le faudra pour atteindre le but. Dès que Job l’eut compris, dès qu’il se fut « condamné et repenti sur la poussière et la cendre » en écoutant ce que Dieu lui avait révélé, le châtiment prit fin. Dieu lui-même le délivra de la main de Satan et le guérit de sa maladie.

Puissent les malades de nos jours comprendre aussi que Dieu a un but déterminé pour permettre le châtiment et qu’aussitôt qu’il sera atteint, qu’aussitôt que le Saint-Esprit les aura amenés à confesser et à délaisser leurs péchés, à se consacrer entièrement au service de Dieu, le châtiment ne sera plus nécessaire, que le Seigneur alors pourra et voudra les en délivrer. Dieu se sert de Satan comme un gouvernement sage se sert du geôlier. Il ne laisse ses enfants en son pouvoir que le temps voulu ; après quoi sa bonne volonté est de nous associer à l’affranchissement de celui qui a vaincu Satan, qui nous a soustraits à sa domination en portant à notre place et nos péchés et nos maladies.

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