L'Humilité

NOTE D

Le secret des secrets : l'humilité est l'âme de la vraie prière. — Jusqu'à ce que l'esprit de notre coeur soit renouvelé, jusqu'à ce que notre cœur soit vide de tous ses désirs terrestres et vive dans une faim et une soif continuelles de Dieu, — ce qui est le véritable esprit de prière — jusque-là, toutes nos prières seront, plus ou moins, comme des devoirs faits par des écoliers : ils les font, parce qu'ils n'osent les négliger. Mais ne nous décourageons pas. Si vous voulez suivre le conseil que je vais vous donner, vous pourrez aller à l'église sans être en danger de prier seulement des lèvres ou hypocritement, même si le langage dont vous vous servirez est plus élevé que celui de votre cœur. Faites donc ceci : allez à l'église comme le péager alla au temple ; restez intérieurement dans l'esprit des pen­sées qu'il exprimait, quand il n'osait pas même lever les yeux au ciel et qu'il se frappait la poitrine en disant : « O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur. » Demeurez invariablement dans ces sentiments, et chaque demande qui sortira de votre bouche en sera sanc­tifiée. Alors, quand vous serez amené à chanter ou à demander quelque chose qui dépasse l'expérience de votre cœur, vous en ferez une occasion de vous humi­lier dans l'esprit du péager, et vous serez certainement secouru et puissamment béni par ces prières et ces louanges que des cœurs meilleurs que le vôtre, semble-t-il, auraient seuls dû prononcer.

Ceci, mon ami, est le secret des secrets qui vous aidera à moissonner où vous n'avez pas semé, et ce sera une source continuelle de grâce dans votre âme ; car tout ce qui s'agite en vous, ou tout ce qui vous arrive extérieurement, vous devient un bien réel, si ces choses trouvent ou excitent en vous cette attitude hum­ble que nous admirons chez le péager. Quand l'âme est humble, tout lui profite, elle ne cesse de croître, tout ce qui lui arrive est comme une rosée du ciel qui la fait prospérer. C'est pourquoi revêtez-vous d'humilité ; toutes les bénédictions y sont contenues. C'est l'eau du ciel qui change le feu de l'âme tombée, en douceur de vie divine et crée cette huile qui donnera une flamme ardente à notre amour pour Dieu et pour nos sembla­bles. Demeurez donc toujours dans ces sentiments d'hu­milité ; qu'ils soient comme le vêtement que vous porte­rez sans cesse, comme une ceinture autour de vos reins ; ne vivez que dans cet esprit ; ne voyez qu'avec ses yeux ; n'écoutez qu'avec ses oreilles ; et alors, que vous soyez dans l'église ou hors de l'église, écoutant les louanges de Dieu ou recevant les injures des hom­mes et du monde, tout tournera à votre bien et vous fera croître dans la vie céleste.

(L'Esprit de prière.)

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant