Étude pratique sur l’épître de Jacques

14. La fausse confiance

4.13-17

13 A vous maintenant qui dites : Aujourd’hui ou demain nous nous rendrons dans telle ou telle ville, et y passerons une année, et y trafiquerons, et y ferons fortune, 14 (vous qui ne savez pas ce que sera le lendemain ! Car qu’est-ce que votre vie ? certes, elle est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, mais qui disparaît ensuite) ; 15 au lieu de dire : « Si le Seigneur le veut et que nous soyons en vie, alors nous ferons telle ou telle chose. » 16 Mais au contraire, vous vous enorgueillissez dans vos vanteries ; tout orgueil de cette sorte est mauvais. 17 Si donc quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il y a du péché en lui.

Après avoir, comme point de départ, opposé à l’esprit vaniteux et arrogant du monde l’humilité véritable, et avoir énergiquement blâmé, dans ces églises, plusieurs déviations à ce principe évangélique, Jacques combat encore une tendance qui n’est guère qu’une nouvelle forme de ce même esprit présomptueux, savoir une sécurité fausse, une confiance charnelle. On croyait pouvoir compter sur le lendemain, sans songer un seul instant à l’instabilité de la vie humaine ; on projetait des accroissements de fortune, comme si l’on était déjà en pleine possession de l’avenir. C’est à ces hommes, entièrement plongés dans des préoccupations terrestres, que Jacques rappelle et l’incertitude de toutes les choses de ce monde et la condition même de la vie qui est toute entière soumise à la volonté de Dieu et dépend de sa seule direction : A vous maintenant qui dites : aujourd’hui au demain nous nous rendrons dans telle ou telle ville et y passerons une année, et y trafiquerons, et y ferons fortune ; (vous qui ne savez pas ce que sera le lendemain ! car qu’est-ce que votre vie ? certes, elle est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, mais qui disparaît ensuite ;) au lieu de dire : Si le Seigneur le veut et que nous soyons en vie, alors nous ferons telle ou telle chose. La pensée de Jacques n’est évidemment pas que ces expressions de doute et de pieuse réserve dussent toujours être répétées, mot à mot ; un tel langage aurait pu facilement dégénérer en vaine forme, et déjà la tendance générale de ces églises ne les portait que trop au formalisme. Mais nous trouvons ici une nouvelle confirmation de cette remarque que dans son style Jacques préfère toujours le particulier au général ; dans le cas actuel, par exemple, au lieu de rappeler, d’une manière générale, que la vie terrestre est incertaine, et qu’elle ne dépend nullement de nous, il n’exprime cette pensée que dans son application spéciale à la circonstance dont il s’agit. De cette exhortation particulière, il passe à un blâme général et attaque de front cette confiance mensongère et charnelle dont il vient de condamner une des manifestations. Mais au contraire vous vous enorgueillissez dans vos vanteries, tout orgueil de cette sorte est mauvais. Jacques termine en rappelant à ses lecteurs qu’il ne suffit pas de reconnaître la vérité qu’il vient d’exposer, mais que l’essentiel est de l’avoir toujours présente à l’esprit et d’y conformer toute sa conduite : Si donc quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il y a du péché en lui. C’était mettre le doigt sur la plaie.

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