La révélation

La révélation
Apocalypse 1

PRÉSENTATION SOLENNELLE DU LIVRE

Nous ne reviendrons pas sur les trois premiers versets dont l'importance a déjà été soulignée dans l'introduction

Rappelons seulement que le mot « APOCALYPSE » signifie « RÉVÉLATION » et que le titre donné en français à ce livre : « Apocalypse de Jean » y est plutôt malheureux, comparé au premier verset qui situe les choses sur un tout autre plan, tant au niveau de l'importance que celui de la clarté : « RÉVÉLATION DE JÉSUS CHRIST ».

Lorsque dans sa révélation à Jean, Christ dit : « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ». Il ne veut certainement pas que ce livre soit considéré comme un livre obscur et illisible, voire même interdit. Mais au contraire, il montre par-là que ce livre est destiné à TOUS !

Si au lieu de survoler le texte, nous l'étudions d'un peu plus près, nous remarquons immédiatement un nombre de points intéressants :

1) Le singulier et le pluriel en ce qui concerne celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie.

Un qui lit... et plusieurs qui entendent. Je crois que chacun a déjà visualisé la situation. Depuis l'époque de Jean à nos jours, l'image évoquée par ce texte est celle de l'église locale de Christ. Qu'il s'agisse de l'église persécutée, du premier au vingtième siècle, se réunissant dans les catacombes, les grottes ou les forêts, de l'église que nous connaissons dans nos pays chrétiens (petite chapelle ou vaste construction) ou encore d'une église naissante, dans un humble local ou un appartement, il y a toujours celui qui lit la Parole de Dieu et ceux qui l'entendent. Il va sans dire que c'est avant tout aux églises locales que s'adressent ces paroles, et pour ma part, je suis parfaitement convaincu qu'il y a une bénédiction particulière pour les églises où cette prophétie est lue et entendue. Cela ne signifie pas qu'il faille se polariser sur l'Apocalypse et négliger le restedes Saintes Écritures, loin de là ! Il serait d'ailleurs impossible de faire une étude approfondie de ce livre sans la lumière de nombreux autres textes de la Bible (N'oublions pas que Dieu veut que nous sondions les écritures, et c'est pour cela qu'il a veillé à ce que de nombreux textes n'atteignent leur plein éclat qu'à la lumière d'autres textes de la Bible).

Il s'agissait seulement de remarquer qu'un certain nombre d'églises délaissent volontairement ce livre, quand elles ne le considèrent pas comme un libre « tabou », et se privent ainsi de réelles bénédictions.

2) Le verset trois nous dit qu'il ne suffit pas de lire ou d'entendre les paroles de la prophétie, mais qu'il faut garder les choses qui y sont écrites.

C'est peut-être une évidence, mais il y a des évidences qui méritent d'être soulignées. Le fait de lire ou d'entendre ne peut être un aboutissement, une fin en soi ! Cela ne peut être qu'un commencement. Le bonheur est promis à ceux qui gardent les choses qui y sont écrites, et c'est afin de pouvoir les garder qu'il faut les avoir lues ou entendues ; non pas d'un œil éteint ou d'une oreille distraite, mais avec cette attention particulière qui permet d'assimiler.

Le sens premier de garder est : conserver ou faire sien. Tel est bien le sens de la phrase. Nous retrouvons d'ailleurs le même terme dans d'autres passages de la Bible : Dans l'Évangile selon Luc 2.19, nous lisons : « Marie gardait toutes ces choses dans son cœur ».

3) La fin de la phrase est également intéressante : « Car le temps est proche ».

Cette dernière déclaration a toujours été controversée : les détracteurs de l'Apocalypse trouvent là une preuve de son incompréhensibilité, car disent-ils, dix-neuf siècles se sont pratiquement écoulés depuis que ce livre fut écrit ; on ne peut donc pas dire que le temps ait été particulièrement proche.

Les défenseurs au contraire citent la 2 Pierre 3.8.

Dans ces conditions, le temps est effectivement très court. À première vue, les deux semblent avoir raison. Mais si nous voulons être objectifs, nous ne pouvons nous limiter à un premier coup d'œil. L'objectivité conduit à la réflexion, la réflexion à la recherche, et la recherche à l'analyse... Mais au fait ! De quoi s'agit-il ? De quel temps ?... Le temps de quoi ?... Une fois ces questions posées, on s'aperçoit que l'éventail s'élargit considérablement dans les deux camps (les gens sont farouchement opposés, mais ils ne parlent pas de la même chose).

Ce phénomène est tellement courant de nos jours qu'il s'applique malheureusement aussi à cotre façon de lire la Bible. On attribue à un verset un sens qu'il n'a pas, simplement pour l'ajuster à notre sentiment (est-il nécessaire de souligner les dangers qu'une telle attitude représente) ?

Quelle doit être notre vigilance dans ce domaine, surtout si nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu, nous devons avec respect chercher à comprendre ce qu'elle a à nous dire, et non pas nous efforcer de la soumettre à nos idées ou nos sentiments pour lui faire dire ce qu'il nous est agréable d'entendre.

Mais revenons à notre texte, les réponses fournies à ces questions sont variées et montrent que chacun a attribué au texte le sens correspondent à son attente.

Pour les uns, il s'agit de :

Pour les autres :

En fait, rien dans le texte ne permet de dire que " temps " en question s'adresse à l'un quelconque de ces événements plutôt qu'à un autre. Mais alors ?

Alors... Il s'adresse à leur ensemble, et même davantage. D'après le contexte, il s'adresse selon toute évidence à l'ensemble « des paroles de la prophétie de ce livre » dont le premier chapitre n'est qu'une présentation, ou en quelque sorte, une préface.

Le temps commence avec la naissance, le développement et l'évolution de l'église au cours des siècles; sujet que nous aborderons de façon plus détaillée aux chapitres 2 et 3.

En ce qui concerne cet aspect de la prophétie, le temps était effectivement très proche puisqu'il venait précisément de commencer à l'époque où la révélation était donnée à Jean.

Mais continuons la lecture de notre chapitre, verset 4 :

« Jean, aux sept églises qui sont en Asie... »

L'adresse parait pour le moins surprenante (et elle a dû surprendre Jean lui-même qui ne faisait que transmettre la révélation qui lui était faite), car le nombre des églises déjà établies en Asie était de loin supérieur à sept. Ensuite, pourquoi celles qui sont en Asie, alors qu'il y en avait un grand nombre ailleurs ?

La réponse vient plus loin, en deux temps :

Soulignons encore que le chiffre sept est le chiffre de Dieu, celui de va perfection ou de la plénitude. Nous le trouvons très souvent dans la Bible, depuis la Genèse avec les sept jours de la création, jusqu'à l'Apocalypse où il apparaît huit fois dans le seul chapitre premier. Donc rien d'étonnant à ce que ce chiffre soit volontairement choisi. Il représente un « tout. »

Pourquoi ces sept églises-là ? Certainement pour les raisons que nous venons d'indiquer&nbps;:

1) Leur nom,

2) Leurs caractères particuliers, représentant les divers types d'églises, ou plus exactement les diverses phases de l'église dans le temps.

Car il n'y a aux yeux de Dieu qu'une seule et unique église, composée de chrétiens (c'est-à-dire ceux qui ont accepté Christ comme leur Sauveur personnel, Sauveur mort pour eux, car il n'y avait aucun autre moyen de salut) et cela indépendamment de toute dénomination.

Considérons maintenant les vœux ou souhaits, adressés à ces églises : « Que la grâce et la paix vous soient données... »

Dans sa simplicité et sa sobriété, cette salutation représente elle aussi une plénitude.

La grâce et la paix ! Que peut souhaiter de plus une église ? La grâce est à l'origine de toutes les bénédictions. C'est le point de départ. C'est le don de Christ, qui est lui-même la pierre angulaire de l'église. C'est le noyau, le centre de la Bible; et c'est le seul moyen de salut de l'homme.

Dans l'épître aux Éphésiens 2.8, nous lisons :

« C'est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu ».

Le salut par grâce est déjà largement exposé dans l'ancien testament, et notamment dans le livre du prophète ÉSAIE.

L'ancien et le nouveau testament se rejoignent et montrent qu'il ne peut y avoir de salut que par grâce. Et cette grâce, Dieu l'a manifestée en la personne du Christ qui s'est livré volontairement à la mort, payant ainsi le prix du rachat « pour tous ceux qui acceptent d'être rachetés ». Évangile selon Jean 3.16  La Bible montre clairement que chaque homme a péché et qu'il est condamné, qu'il soit mendiant ou roi, commissaire du peuple ou pape, Apôtre de Christ ou ivrogne, prostituée ou religieuse...

Il est écrit dans Romains 3.23 : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ».

Ceci nous met tous au même niveau, même si cela déplait ! Effectivement, Dieu dans sa sainteté ne peut pas supporter « l'ombre d'un péché ».

C'est pour cela qu'il a payé un prix dépassant tout entendement, mais qui était absolument le seul, l'unique moyen d'effacer le péché tout en respectant la justice et la sainteté divine : le paiement de la dette par Christ, le Seul à avoir été homme et n'avoir pas connu le péché ! C'est ça la Grâce !

Une église qui a pleinement saisi cette grâce va immédiatement bénéficier du second point qui est la paix.

Si de nos jours, dans notre pauvre monde, la paix n'est plus qu'un sujet de littérature faisant partie de ces choses dont on rêve mais qu'on ne peut jamais atteindre, la paix de Christ, elle, n'est pas un vain mot, c'est une réalité pour tous ceux qui ont accepté la grâce.

– Car en acceptant Christ, l'homme, de rebelle qu'il était devient réconcilié avec Dieu et accepte de mettre fin à la révolte. D'ennemi qu'il était il devient non seulement, pardonné, mais encore racheté, et bien plus que cela ! Car par la grâce de Dieu il est dès cet instant cohéritier de la gloire éternelle de christ.

Et cela, personne ne pourra jamais le lui ravir. C'est la raison pour laquelle Christ dit dans l'Évangile selon Jean 14.27 : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix, non pas comme le monde donne. »

Cela, chaque chrétien convaincu de son salut par la grâce, peut en témoigner ! Dieu lui donne une paix profonde, quels que soient les événements ou les circonstances. Le chrétien sait qu'au-delà des problèmes quotidiens, il possède un trésor éternel que personne ne pourra jamais lui ravir, ni ici-bas, ni dans l'éternité.

En outre, la grâce de Dieu, et elle seule, abolit la méchanceté, la jalousie, l'envie, la cupidité, la médisance... qui sont enracinées dans la nature de l'homme, et qui rendent la paix absolument impossible.

C'est pour cela que Christ dit : « non pas comme donne le monde » car le monde ne peut que promettre... Il lui est évidemment impossible de donner une chose qu'il ne possède pas !

Quand on a la grâce, et la paix qui en découle, on possède ce qui est le plus précieux dans la vie.

Ce qui est vrai pour un individu, l'est davantage encore pour une communauté, comme l'église où ces choses sont partagées. C'est l'apôtre Jean qui fait part aux églises de la révélation qu'il a eue, mais quand il dit : " que la grâce et la paix vous soient données", il prend bien soin de préciser : « de la part de celui qui est, qui était et qui vient » autrement dit, de celui-là seul qui peut les donner  : Dieu lui-même, personnifiant ici l'Éternité (le présent, le passé et l'avenir). « et de la part des sept Esprits qui sont devant son trône ».

Nous rencontrons de nouveau le chiffre sept. Mais le fait qu'il s'agisse des sept esprits de Dieu, a suscité bien des questions et fait couler beaucoup d'encre. En effet chaque chrétien sait qu'il y a un seul Dieu en trois personnes qu'on appelle généralement « LA SAINTE TRINITÉ », autrement dit : le Père, le Fils, le Saint Esprit.

Donc, s'il n'y a qu'un Esprit Saint, pourquoi cette, citation des sept Esprits ?

Je pense que la réponse est la même que pour les églises : il n'y a qu'une église universelle, l'église de Christ, mais il y a sept périodes distinctes concernant l'église, d'où la présentation des sept églises. De même, le Saint-Esprit s'est manifesté de façon différente durant les sept grandes périodes (ou dispensations) imparties à l'humanité, d'où les sept esprits de Dieu.

Nous retrouvons d'ailleurs ce terme des sept esprits dans Apocalypse 4.5 : « devant le trône brûlent sept lampes ardentes qui sont les sept esprits de Dieu ». Apocalypse 5.6 : « l'Agneau avait sept cornes et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre ».

Nous développerons ces chapitres en temps voulu. Nous retiendrons simplement pour l'instant qu'il s'agit bien du Saint Esprit et qu'Il est éternel.

Contrairement à ce que certains pensent, Il n'a pas été créé pour l'église, Il a existé de tous temps. Il agit toutefois d'une manière particulière en cette période de grâce, pendant laquelle quiconque accepte Christ comme son sauveur, reçoit le Saint Esprit.

Il est écrit dans, 1 Corinthiens 6.17,19 : « Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? »

C'est là le baptême du Saint Esprit ! Et il n'est nul besoin de parler en langue, pas plus que de voir apparaître des langues de feu ou entendre un vent violent, qui furent les vraies manifestations lors de la naissance de l'église à la Pentecôte. Dans la Bible, nous ne voyons jamais Dieu faire des miracles « pour s'amuser ». Il en fait quand il y a nécessité. C'était le cas de la Pentecôte où de nombreux peuples venus à Jérusalem ont pu, pour la première fois, entendre l'évangile chacun dans sa langue ; depuis, ils peuvent tous l'entendre et le lire par des moyens tout à fait ordinaires. Mais je ne doute pas une seconde qu'en cas de besoin, Dieu puisse aujourd'hui comme alors, accorder ce Don à n'importe quel chrétien, qu'il soit manœuvre ou théologien, pour qu'il puisse annoncer l'évangile à un peuple dont il ne connaît pas la langue.

Revenons aux souhaits de Jean.

Nous avons vu qu'ils sont :

  1. les bénédictions de Dieu, celui qui est, qui était et qui vient (nous pensons aussitôt à Dieu le Père)
  2. les bénédictions du Saint Esprit dont l'éternité et l'activité variée viennent d'être soulignées par la présentation des sept esprits,
  3. et enfin aux versets 5 et 6, les bénédictions de Christ en tant qu'homme, le seul à n'avoir pas hérité de la nature pécheresse et le seul à n'avoir jamais péché. Celui qui a été fidèle jusqu'à la mort de la croix, le seul à pouvoir offrir un sacrifice parfait pour le rachat des pécheurs. Il est effectivement le témoin fidèle et véritable car il n'a jamais failli. Il est le premier né d'entre les morts. Car Christ est ressuscité ; il est apparu à ses apôtres, mais aussi à plusieurs centaines de témoins qui l'ont confirmé. 1 Corinthiens 15.6

La résurrection de Lazare et d'autres n'était en fait qu'une prolongation de vie : ils sont quand même morts après cette prolongation, alors qu'ici, il est question de résurrection pour l'Éternité.

Cette résurrection est réservée à abaque individu sans exception, qu'il soit croyant ou incroyant.

Pour les uns, la Bible promet un bonheur éternel. Pour les autres, une souffrance éternelle. Évangile selon Matthieu 25.34,41

Dieu laisse libre chaque individu de faire son choix ici-bas, et l'homme est entièrement responsable de son choix.

Satan a réussi, et souvent par d'intermédiaire des religions, à inculquer à l'homme la notion de neutralité, lui donnant une fausse idée quant au choix qui s'offre à lui.

La plupart des êtres humains admettent la notion du bien et du mal, celle de Dieu et du Diable, mais ils se situent eux-mêmes dans une troisième dimension : « la neutralité ». Ils se donnent ainsi l'illusion d'avoir le pouvoir de refuser le choix et de rester dans une position intermédiaire. Ils y sont aidés par certaines doctrines qui enseignent l'existence d'un purgatoire qui correspond parfaitement à l'aspiration de l'homme.

Mais la Bible nous enseigne qu'il n'y a pas trois possibilités, mais deux seulement ; car nous sommes déjà tous sous la condamnation tels que nous sommes, sans rajouter quoi que ce soit. Épître aux Romains 3.23

Donc, en ne faisant rien, nous sommes déjà dans le camp des condamnés (ce n'est pas le purgatoire, mais l'enfer). L'autre alternative est d'accepter le salut que Dieu nous offre, c'est-à-dire reconnaître que nous sommes pécheurs (donc perdus), et accepter la rançon que Dieu a payée pour notre rachat. Évangile selon Jean 3.16

Là non plus, ce n'est pas le purgatoire, c'est le ciel. Le choix est binaire : ou ne rien faire, et être perdu ; ou accepter d'être racheté par Christ et être sauvé. C'est ce que confirme le verset 5 de notre chapitre : « à celui qui nous aime et qui nous a rachetés par son sang... »

L'apôtre Jean était pourtant un homme absolument exceptionnel :

Eh bien cet homme excellent s'il en fut, reconnaît qu'il était pécheur et condamné devant Dieu, mais qu'il a été cacheté par le sang de Christ. Cela devrait suffire à anéantir les vaines et orgueilleuses pensées des hommes qu espèrent pouvoir se sauver par leurs propres mérites, au moyen de je ne sais quelle recherche intellectuelle, psychique, ou pis encore, qui espèrent que Dieu ne tiendra pas parole en ce qui concerne le châtiment qu'il a promis à ceux qui rejettent le sacrifice de Christ.

Ceux-là espèrent tout simplement faire Dieu menteur ! Qu'ils en assument la responsabilité et les conséquences. Dans les Actes des Apôtres, au chapitre 1 et versets 9 à 11, nous lisons comment Christ a été enlevé au ciel, à la vue des Apôtres, et quelle promesse a été faite concernant son retour : « Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba de leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel ».

Ici le verset 7 confirme que son retour se fera de la même manière. Mais cette fois tout œil le verra ! Les vivants et les morts car il est spécifié, même ceux qui l'ont percé.

Quelle glorieuse « mondovision ! » Et celle-ci ne sera pas faite de main, d'homme.

De nombreux versets confirment ce retour visible.

Christ l'annonce lui-même dans l'Évangile selon saint Luc 21.27.

« Je suis l'alpha et l'oméga dit le SEIGNEUR DIEU, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant. »

Or nous venons de voir que celui qui vient est Christ. En tant que fils, il est vraiment Dieu.

Nous verrons au chapitre 11 et verset 17, quand Christ revient pour régner en gloire et qu'il prend possession de son règne, il est dit :

« Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu tout puissant qui es et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne. »

Nous constatons avec intérêt qu'à ce moment de la prophétie, la formule a légèrement changé. Un terme a disparu (qui vient) ; il n'a en effet aucune raison d'être puisque Christ est venu ! Il ne vient pas, il est là !

O merveille de la précision de la Parole de Dieu où chaque mot est pesé et mis à sa place, selon sa sagesse infinie.

La Bible ne peut pas être, comme certains le prétendent, une collection de récits ou de pensées d'hommes religieux, elle aurait depuis longtemps sombré dans l'oubli.

Elle est toute entière inspirée de Dieu, et l'Apocalypse (ou plutôt le livre de la Révélation) est bel et bien à sa place : il termine la Bible et marque la fin de la Parole de Dieu. Ce n'est pas pour rien que la conclusion de ce livre revêt une telle solennité.

Nous relisons au chapitre 22, versets 18 et 19 :

« Je déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre, et si que qu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de vie et de la Ville Sainte décrite dans ce livre. »

Ceci conclut non seulement l'Apocalypse, mais encore toute la Bible. Ce premier chapitre est divisé en deux parties.

La première partie que nous venons de traiter, versets 1 à 8, pourrait s'intituler : présentation du livre.

La deuxième partie, versets 9 à 20, pourrait s'intituler : présentation de l'auteur de la Révélation (celui qui la donne à Jean).

Ce disciple que Christ aimait, était devenu un vénérable vieillard, prisonnier à cause de la parole de Dieu dans l'île de Patmos. Il est ravi en esprit au jour du Seigneur. C'est-à-dire qu'il est transporté dans le futur au jour du Seigneur, ou au jour de l'Éternel (les deux termes sont utilisés et désignent la période finale de la grande tribulation.) Et nous verrons que l'Apocalypse traite essentiellement de ce sujet. Si de nos jours ce terme désigne souvent le dimanche, ce n'est pas le cas ici, ni du reste dans les autres passages de la Bible où le dimanche est tout simplement appelé « le premier jour ».

Le « Jour du Seigneur » ou « Jour de L'Éternel » indique tout au long des Saintes Écritures le jour de la deuxième venue de Christ. La venue en gloire du Messie qui sera précédée d'une période terrible de jugement que le Seigneur exercera sur un monde incrédule et rebelle.

Le Jour de l'Éternel désigne un jour bien précis, celui de son retour. Zacharie 14.6,7

Par extension, il désigne, ou englobe aussi la période qui le précède.

Une voix puissante ordonne à Jean d'écrire la vision dans un livre et de l'envoyer aux sept églises.

Nous retrouvons les sept, mais cette fois au verset 11, elles son nommément indiquées : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée.

À l'exception d'Éphèse, ces églises ne sont pas spécialement connues. La raison de leur choix réside probablement dans le sens de leurs noms. Jean se retourne pour voir à qui appartient cette voix puissante. Il voit d'abord sept chandeliers d'or. Puis au milieu des sept chandeliers, l'auteur de la révélation !

Sa description est saisissante. Relevons ses différents attributs :

1) Nous avons vu que les sept chandeliers nous parlent des sept périodes, ou sept types d'églises. Christ nous est présenté se tenant au milieu d'elles. Ceci nous montre qu'il en est le chef ou la tête. Le fait d'être au milieu indique qu'il est également présent et rempli d'amour pour chacune d'elle, veillant lui-même à ce que la lumière ne s'éteigne pas. Il ressemble à un fils de l'homme : c'est ainsi que Christ se présentait lui-même quand il était ici-bas.

2) Car s'il a revêtu notre humanité, c'était indispensable à l'accomplissement de l'œuvre pour laquelle il est venu : Son propre sacrifice à la croix, afin d'offrir Le salut à quiconque veut l'accepter, et être sauvé ainsi de la colère à venir.

Il était vêtu d'une longue robe : attribut de pureté (en contraste avec la nudité qui est une honte).

3) il avait une ceinture d'or sur la poitrine : signe de royauté et de sacrificateur.

4) Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige : dans l'Ancien Testament, c'est ainsi qu'est représenté Dieu, comme l'ancien des jours (le Dieu de l'Éternité). Daniel 7.9

5) Ses yeux étaient comme une flamme de feu : Des yeux qui voient tout, devant lesquels rien ne résiste, qui sondent nom seulement les actes, mais aussi les cœurs et les pensées.

6) Ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent comme s'il eut été embrasé dans une fournaise : l'airain ardent parle de jugement, de purification par le feu. Le fait que ce soit les pieds qui aient cet aspect indique qu'il vient pour juger.

7) Sa voix était comme le bruit des grandes eaux: Sa voix domine tout, et fera taire tous les tumultes et toutes les rebellions.

8) Il avait dans sa main droite sept étoiles : les étoiles, quand elles sont prises au sens figuré, indiquent des puissances spirituelles (anges ou démons) ; ici il s'agit d'anges, comme nous le verrons au verset 20.

9) De sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants : il s'agit évidemment de la parole de Dieu, l'image est suffisamment utilisée dans la Bible.

À titre d'exemple, citons Éphésiens 6.17 ; Hébreux 4.12

10) Son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force  : il s'agit encore d'un attribut de Dieu.

Les versets qui y font référence sont nombreux :

Psaumes 80.4 ; Nombres 6.25 ; Ésaïe 60.19-20 ; Apocalypse 21.23

Une telle description, à qui peut-elle s'appliquer ? À Dieu ! Bien entendu, et à lui seul. Et plus précisément encore à Jésus-Christ qui est bien le Fils de Dieu.

Deux indications nous montrent qu'il s'agit du fils :

« Il ressemblait à un fils de l'homme » : Nous avons vu que c'est ainsi que Christ faisait référence à lui-même ici-bas.

La deuxième se trouve un peu plus loin, au verset 18, et là, on ne peut s'y tromper :

« J'étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. »

Jean, cet apôtre qui lors de La Cène avait posé sa tête sur la poitrine de Jésus, ce disciple de la première heure qui avait tout abandonné pour le suivre, cet ami fidèle qui avait suivi Christ jusqu'à la croix, et à qui ce dernier avant de mourir avait confié sa mère ; ce familier de Christ s'il en fut jamais, tombe à ses pieds comme mort lorsqu'il le voit dans sa gloire.

Ce n'est plus l'homme de douleur qu'il a devant lui, l'agneau venant volontairement offrir sa vie pour le rachat de tous ceux qui se reconnaissent coupables et perdus devant Dieu, mais le fis glorifié, le vainqueur de la mort qui est assis sur le trône de Dieu, à la droite du Père.

Cependant, son amour envers les siens n'a pas changé : Il pose sa main droite sur son apôtre défaillant et prononce cette parole qui a dû être si merveilleuse à l'oreille de Jean, car déjà entendue de la bouche de son maître : « ne crains point ». Puis il se fait connaître à Jean en lui disant qui il es : Verset 18

« Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. »

Autrement dit : Je suis le fils de Dieu, le vainqueur de la mort, le Christ ressuscité. Le verset suivant est à mon sens l'un des versets clef de ce livre. Christ dit, verset 19 :

« Écris donc les choses que tu as vues, celles qui sont et celles qui doivent arriver après elles ».

Ces « choses » se décomposent de la façon suivante :

1) Les choses que tu as vues ; Elles sont faciles à définir ; il s'agit de la vision qui se situe dans le passé jusqu'à un moment précis, c'est-à-dire le chapitre premier.

2) Celles qui sont ; Ce sont celles qui viennent immédiatement après, c'est-à-dire le contenu des lettres aux sept Églises, chapitres 2 et 3.

3) Celles qui doivent arriver après elles ; Elles sont introduites par le premier verset du chapitre 4 ; (soit après les sept Églises)

« Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit : monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. » (donc les choses qui doivent arriver se situent à partir du chapitre

4). Au verset 20, Christ donne à Jean l'explication du mystère des sept étoiles et des sept chandeliers d'or : les sept étoiles les anges des sept églises, les sept chandeliers d'or sont les églises.

Avant de passer au chapitre suivant, revenons encore une fois sur le choix de ces sept églises. Il existe plusieurs manières d'interpréter leur signification :

1) Il s'agit d'églises existant à l'époque de Jean, et ces lettres les concernent directement, au même titre que les différentes épîtres de Paul.

2) Ces églises représentent sept périodes distinctes de l'église de Christ, depuis son début, à la « Pentecôte » jusqu'à la fin (son « enlèvement »).

3) Il s'agit d'églises qui n'existent pas encore, mais qui existeront réellement dans les sept villes mentionnées, après la période de l'église de Christ.

La première version me paraît improbable pour deux raisons :

a) Parce qu'à l'exception d'Éphèse, ces églises n'étaient pas connues.

b) Parce que si les lettres avaient réellement été destinées à des églises locales, elles auraient été adressées soit nommément à l'ancien de l'église concernée, soit aux fidèles. Ici elles sont adressées à l'ange de l'église. Ce terme n'aurait pas été utilisé s'il s'agissait d'un homme. Les exemples de lettre s'adressant à un responsable d'église ne manquent pas dans la Bible, mais il s'agit toujours de : pasteurs, bergers, anciens, diacres, évêques ou personnes nommément désignées, jamais « ange ».

Même si l'on donne au mot « ange » le sens de messager, cela ne change rien au problème et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un responsable d'église locale mais bien plutôt de l'état spirituel d'une église, ou d'un type d'église. En revanche les anges ont souvent des fonctions de messagers.

– Une quatrième idée est que les sept anges des églises, représentent l'état spirituel que l'on peut trouver à toutes les époques de l'église. Mais cette version est complémentaire de la deuxième et l'application peut aussi être valable pour chaque église locale, ou même chaque chrétien.

Les deux autres versions semblent être possibles toutes les deux. Je considère personnellement que la numéro 2 est la plus probable, elle correspond d'une part au découpage du verse 19 que nous venons de citer, et d'autre part, elle correspond parfaitement au déroulement de l'histoire de l'église : ces églises représentent à elles sept toute la dispensation de l'église universelle; autrement dit : la totalité du temps attribué par Dieu à l'église, depuis son début jusqu'à la fin. C'est le temps de grâce dans lequel nous vivons, c'est le mystère de l'église dont les prophètes ont prophétisé pour nous. Romains 16.25-26 ; Éphésiens 3.4-9

Israël, de peuple élu, a rejeté son Messie et l'a crucifié. Bien plus, non seulement il a tenté Dieu en étant rebelle à son enseignement, mais en crucifiant le fils de Dieu, il a prononcé une terrible malédiction contre lui- même, réclamant ainsi son propre châtiment.

Lorsque Pilate cherchant à libérer Jésus, dit aux Juifs : je suis innocent du sang de ce juste, ils lui firent la réponse suivante, qui se trouve dans Matthieu 27.25.

L'histoire nous montre que c'est bien ce qui s'est produit, et ce qui est arrivé avait été annoncé d'avance ; l'Éternel Dieu l'avait fait savoir par la bouche de ses prophètes.

Et ce peuple devant lequel avaient tremblé les rois les plus puissants de la terre, s'est révolté contre Dieu, et Dieu l'a chassé du pays qu'il lui avait donné. Les prophéties sont nombreuses concernant la dispersion d'Israël, il serait trop long de les citer.

Mais retenons la première qui leur a été donnée après la sortie du pays d'Égypte, dans le livre du Lévitique, au chapitre 26.

Ce chapitre est divisé en deux parties :

À partir du verset 31, il est plus particulièrement question de l'époque faisant suite à la crucifixion. Tout le passage mérite d'être lu, mais retenons au moins les trois ou quatre versets les plus frappants :

Et le pays est effectivement devenu désert pendant près de vingt siècles.

Il est étonnant de constater jusqu'à quel point Dieu a rendu peureux au pusillanime le cœur de ce peuple jadis vaillant ; sa lâcheté était même devenue proverbiale parmi les nations où il était dispersé et où il était la risée de tous.

Sans autre commentaire ; on ne peut s'empêcher de penser à l'Allemagne Hitlérienne, pays par lequel le peuple a été vraiment dévoré.

Ce verset est capital, car il montre, avec beaucoup d'ailleurs, que la dispersion du peuple juif, son bannissement du pays, n'est pas un rejet définitif de la part de Dieu ; et Dieu ne peut pas rompre son alliance avec lui car il est Dieu.

C'est pour cela que le peuple est un miracle en soi ! Dieu Lui-même a veillé jalousement à ce qu'il ne soit ni exterminé, ni assimilé par les nations, mais qu'il lui reste tout au long des siècles une postérité pour l'accomplissement des prophéties et de la promesse faite à Abraham concernant le pays.

Les juifs ont poussé la rébellion contre leur Dieu à son comble en mettant à mort leur propre Messie. Dieu a tenu parole et les a châtiés du châtiment promis. Et pendant le temps du châtiment et de la dispersion, Il s'est formé un autre peuple pour être son témoin sur la terre : L'ÉGLISE.

Mais tandis qu'Israël est un peuple à vocation terrestre, l'église est un peuple à vocation céleste. Les deux sont complémentaires et non en opposition.

C'est d'ailleurs Israël qui a donné naissance à l'Église, les premiers chrétiens étaient tous des juifs, y compris les Apôtres et Christ Lui-même « en tant qu'homme ».

Il y a eu un moment de cohabitation des deux peuples de Dieu après la naissance de l'église à la Pentecôte.

Au cinéma, on appelle ce genre de séquence un « fondu enchaîné ». C'est ce qui s'est passé dans le film de L'histoire.

Alors que l'image d'Israël se fondait pour disparaître complètement, celle de l'église apparaissait en superposition, devenant de plus en plus nette, pour rester finalement seule.

Mais la Bible nous enseigne que l'église disparaîtra à son tour, et qu'Israël sera restauré, sur la base de la grâce accordée à l'église.

Ici encore, pour avoir une meilleure compréhension de ces choses, il faudrait lire en totalité le chapitre 11 de l'Épître aux Romains. Citons-en au moins quelques versets : Romains 11.25-32

Ici, il est bien indiqué que lorsque le dernier païen qui doit entrer sera entré (c'est-à-dire entré dans l'église), alors le temps de l'église sera terminé, et Israël reprendra de droit son titre de peuple de Dieu.

Et je dois dire que nous assistons aujourd'hui à ce moment précis du déroulement du film de l'histoire, au « fondu enchaîné » inverse de celui mentionné plus haut. L'image de l'église fond pour bientôt disparaître, alors que celle d'Israël apparaît en superposition et va devenir de plus en plus nette, pour finalement rester seule.

Mais avant de voir comment l'église va disparaître, voyons ce qu'elle a été au cours des siècles et ce qu'elle est aujourd'hui, « Les choses qui sont ».

Avec le chapitre 2, nous verrons les quatre premières époques de l'église.

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