Zacharie Prophète de Jésus-Christ

CHAPITRE 14

V. 1 – 2 : Voici, le jour de l’Éternel arrive, et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. Je rassemblerai toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem ; la ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées ; la moitié de la ville ira en captivité, mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville.

C’est de loin le chapitre le plus long, mais aussi le plus puissant et le plus précis quant aux événements futurs. Les deux premiers versets concernent le sort réservé à Jérusalem avec des détails qui font frémir. Dès le premier verset, nous avons une déclaration terrible liée au « jour de l’Éternel » qui arrive, et que rien ne pourra empêcher d’arriver : « Tes dépouilles seront partagées au milieu de toi ». Cela dénote la férocité de l’attaque contre Jérusalem. La ville est donc conquise pour que les assaillants se partagent ses dépouilles.

Le rassemblement des nations pour cette attaque est inévitable puisque voulu par l’Éternel. Cela fait partie du jugement des nations et de Jérusalem encore incrédule. La parole déclare que « la ville sera prise, les maisons... pillées et les femmes… violées ». Malheureusement, nous savons que c’est ce qui s’est passé tout au long de l’histoire de l’humanité, et qui se passe encore aujourd’hui dans les pays en guerre.

La moitié de la population de la ville est déportée en captivité, mais l’autre moitié n’est pas exterminée de la ville, et comme nous l’avons vu au chapitre précédent, ce sont eux qui vont continuer à combattre parce qu’ils ont compris que l’Éternel est avec eux.

V. 3 – 5 : L’Éternel paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l'orient ; la montagne des Oliviers se fendra par le milieu, à l'orient et à l'occident, et il se formera une très grande vallée : une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi. Vous fuirez alors dans la vallée de mes montagnes, car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atzel ; vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, au temps d'Ozias, roi de Juda. Et l’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous ses saints avec lui.

Ces versets nous annoncent la venue de l’Éternel. Et de toute évidence ici, l’Éternel est Jésus-Christ, conformément aux nombreux textes qui annoncent son retour en gloire.

La précision du verset 3 ne laisse pas de doute à ce sujet, car cette fois « l’Éternel paraîtra » en la personne de Jésus puisqu’il sera visible. C’est Lui qui combattra ces nations (voir également Apocalypse 17.14 et 19.11 – 21).

« Ses pieds se poseront… sur la montagne des oliviers » ! C’est exactement ce que les anges avaient annoncé aux apôtres lors de l’ascension de Jésus dans Actes 1.11 – 12 : « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat ». Cependant ici nous avons des précisions supplémentaires : « la montagne des oliviers se fendra par le milieu » et la faille se produira d’Est à Ouest. Une partie de la montagne reculera vers le Nord, l’autre moitié vers le Sud, créant ainsi une très grande vallée. Une partie de la population fuira par cette vallée, comme au temps du roi Ozias (il s’agit d’un rappel du tremblement de terre qui a eu lieu quelques 200 ans avant Zacharie, mais semble être encore très présent dans les esprits des juifs au moment où il écrit. Le peuple avait associé ce tremblement de terre à un acte d’orgueil de ce roi, qui en plus de la royauté, a voulu s’approprier le sacerdoce. Il a aussitôt été frappé de lèpre. Et il est probable que le tremblement de terre d’une grande amplitude ait eu lieu au même instant).

Pour en revenir à notre texte, ces événements se passent au moment où le Seigneur reviendra « et tous ses saints avec lui ». Ce qui désigne certainement les armées célestes, ainsi que tous les élus.

V.  6 – 11 : En ce jour-là, il n'y aura point de lumière ; il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu de l’Éternel, et qui ne sera ni jour ni nuit ; mais vers le soir la lumière paraîtra. En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, et couleront moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale ; il en sera ainsi été et hiver. L’Éternel sera roi de toute la terre ; en ce jour-là, l’Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom. Tout le pays deviendra comme la plaine, de Guéba à Rimmon, au midi de Jérusalem ; et Jérusalem sera élevée et restera à sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu'au lieu de la première porte, jusqu'à la porte des angles, et depuis la tour de Hananeel jusqu'aux pressoirs du roi. On habitera dans son sein, et il n'y aura plus d'interdit ; Jérusalem sera en sécurité.

Ces versets décrivent ce que le jour du retour du Seigneur va représenter pour Jérusalem en particulier. Il y a bien entendu des symboles spirituels que l’on peut attribuer à ces versets, mais je pense surtout à la réalisation à la lettre de cette description. Il n’y aura plus de lumière au sens propre, comme lorsque les ténèbres se sont abattues sur le pays, en plein milieu de journée lors de la crucifixion. Il se passera quelque chose de semblable ce jour-là, et la précision nous en est donnée au verset 7 : « Qui ne sera ni jour, ni nuit ; mais vers le soir la lumière paraîtra ». Comme le verset précédant nous parle de froid et de glace, cela ne manque pas de nous rappeler ce que le Seigneur enseignait au peuple lors de sa première venue dans Matthieu 24.20 – 21 : « Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ou un jour de sabbat car alors la détresse sera si grande qu’il n’y en a pas eu de pareille depuis le commencement du monde… ».

Comme la plupart des juifs ne lisent pas le Nouveau Testament, ils ne peuvent pas tenir compte de ce commandement. Mais les chrétiens, qu’ils soient issus du peuple juif ou des nations, peuvent le faire.

Lorsqu’il nous est dit : « mais vers le soir la lumière paraîtra », c’est sûrement la Gloire du Seigneur qui va illuminer la région et probablement toute la terre.

« En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem » (il s’agit probablement des mêmes que celles citées au premier verset du chapitre précèdent, où elles ont simplement été évoquées) alors qu’ici, nous en avons les détails ; une moitié coulera vers la mer orientale, c'est-à-dire la mer Morte. L’autre moitié vers la mer occidentale, c'est-à-dire la Méditerranée. Cette source ne tarira pas puisqu’il « en sera ainsi été comme hiver ».

« L’Éternel sera roi de toute la terre et son Nom sera le seul nom » : plus de noms d’idoles, de faux dieux, le règne millénaire du Seigneur Dieu, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, est enfin établi !

Le verset 10, soulève quelques questions : « Tout le pays deviendra comme la plaine de Guéba à Rimmon, au midi de Jérusalem ». Or, Guéba est située au Nord-nord-ouest de Jérusalem, et Rimmon, au Sud-sud-ouest – on pourrait dire sur toute la longueur du territoire de Juda ; mais dans l’état actuel de la géographie des lieux, cette plaine est à l’ouest de la chaîne montagneuse d'Éphraïm. Il est possible que le relief soit modifié lors de cette période. Nous avons déjà vu comment la montagne des oliviers va s’ouvrir en deux. Les sommets actuels seront abaissés, mais le mont Sion sera élevé dans les deux sens du terme : spirituellement et géographiquement.

« Jérusalem sera élevée et restera à sa place » : pour plus de précision, la suite du verset énumère toutes les anciennes portes qui faisaient le tour de la ville. Et il est probable que le Temple dominera la ville. En tous cas une chose est certaine, comme il est dit au verset 11 : « on habitera dans son sein et il n’y aura plus d’interdit ». Ce terme, au sens biblique, désigne une chose ou une personne sur laquelle on a prononcé une malédiction. Bien évidemment ce ne sera plus le cas à Jérusalem, et la ville sera désormais en sécurité.

V. 12 – 15 : Voici la plaie dont l’Éternel frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem : leur chair tombera en pourriture tandis qu'ils seront sur leurs pieds, leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites, et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche. En ce jour-là, l’Éternel produira un grand trouble parmi eux ; l'un saisira la main de l'autre, et ils lèveront la main les uns sur les autres. Juda combattra aussi dans Jérusalem, et l'on amassera les richesses de toutes les nations d'alentour, l'or, l'argent, et des vêtements en très grand nombre. La plaie frappera de même les chevaux, les mulets, les chameaux, les ânes, et toutes les bêtes qui seront dans ces camps : cette plaie sera semblable à l'autre.

Après avoir décrit ce qui se passera à Jérusalem, il nous est montré ce qui va se passer pour les nations venues attaquer la ville. Les habitants de Jérusalem et ceux de Juda se battent comme des lions contre les assaillants, mais c’est l’Éternel qui frappe d’une plaie terrible ces nations :

Ces plaies sont à prendre au sens littéral. La tendance actuelle est de vouloir tout édulcorer, en symbolisant tout pour ne pas effrayer les gens, alors que la description est donnée pour provoquer une crainte qui peut encore être salutaire, et les pousser à chercher Dieu avant qu’il ne soit trop tard.

La panique parmi les assaillants sera telle, qu’ils vont s’entre-tuer ; nous avons déjà un aperçu de ce qui se passe en Syrie, en Irak, en Libye… On peut facilement imaginer ce qui se passera dans cette confusion totale.

« Juda combattra aussi dans Jérusalem » : nous avons vu précédemment que Juda était surtout à l’extérieur, mais il vient prêter main-forte dans la ville car ils ont vu que le reste des combattants de Jérusalem se tournaient vers leur Dieu. Et maintenant ce sont eux qui se partagent les dépouilles des assaillants : « de l’or, de l’argent, et des vêtements en très grand nombre ».

Le verset 15 prouve que les nations qui ont attaqué ne sont pas venues avec des engins motorisés, mais bien avec des bêtes de somme, qui subissent la même plaie que les hommes. Ce qui paralyse aussi bien les déplacements d’attaques que toutes tentatives de fuite.

V. 16 – 19 : Tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles. S'il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. Si la famille d’Égypte ne monte pas, si elle ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur elle ; Elle sera frappée de la plaie dont l’Éternel frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles. Ce sera le châtiment de l’Égypte, le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles.

A partir de ce verset, nous sommes dans le Millénium, et nous découvrons ce qui se passe sur la planète terre entièrement renouvelée dans différents domaines :

– Physiques d’abord, puisque nous avons vu que des montagnes étaient abaissées, d’autres élevées… les îles des nations sont appelées à disparaître, les mers sont bouleversées etc.

– Spirituels aussi car le reste du peuple juif, une fois converti, devient la lumière des nations.

Celles-ci savent désormais que le seul vrai Dieu, a établi son trône dans la ville qu’elles ont attaquée. Les survivants des nations sont tenus de venir « se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées », dont le représentant siège dans la ville qu’elles voulaient détruire. Chaque année à date fixe, c'est-à-dire lors de la fête des tabernacles, qui est l’une des trois fêtes annuelles qui seront en pratique dans le Millénium, celle des tabernacles rappelle à tous, comment Dieu a protégé son peuple, sorti miraculeusement de l’esclavage en Égypte, et qui pendant quarante ans a vécu dans des tentes lors de la traversée du désert.

Si l’une des familles ne monte pas se prosterner devant le Roi, elle sera privée de pluie. C’est certainement parce que le peuple était en esclavage en Égypte, que cette « famille » est nommément citée. C’est la plaie dont l’Éternel frappera toute nation qui ne montera pas à la fête des tabernacles. Le fait que les conséquences de ce refus soient répétées à plusieurs reprises, laisse à penser que ceux qui sont entrés vivants dans le Millénium, ne sont pas tous convertis. Cela concorde avec d’autres textes comme Esaïe 65.20 : « Celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pécheur âgé de cent ans sera maudit », et surtout un autre texte dans Apocalypse 20.7 – 8 « Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison, et il séduira les nations qui sont aux quatre coins de la terre ».

Cela montre que pendant le Millénium, beaucoup de personnes se soumettaient par crainte, mais dès qu’elles ont eu un chef, elles se sont immédiatement révoltées. Ce qui explique aussi pourquoi il fallait que Satan soit libéré pour un temps. C’était pour cette démonstration !

V. 20 – 21 : En ce jour-là, il sera écrit sur les clochettes des chevaux : Sainteté à l’Éternel ! Et les chaudières dans la maison de l’Éternel seront comme les coupes devant l'autel. Toute chaudière à Jérusalem et dans Juda sera consacrée à l’Éternel des armées ; Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront et s'en serviront pour cuire des viandes ; et il n'y aura plus de marchands dans la maison de l’Éternel des armées en ce jour-là.

Avec ces deux derniers versets, nous retournons à une Jérusalem totalement sanctifiée par la présence du Seigneur. C’est une magnifique conclusion pour le livre de Zacharie, tout comme l’a été pour l’Apocalypse de l’apôtre Jean, qui après avoir eu la vision de la Jérusalem céleste, a entendu la déclaration finale du Seigneur Jésus, à partir du verset 16 de son dernier chapitre : « Moi Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les églises… » (aujourd’hui dans combien d’églises lit-on encore l’Apocalypse ?).

En ce qui concerne Zacharie, nous lisons dès le verset 20, que même sur des choses aussi communes que « les clochettes des chevaux », il est écrit « Sainteté à l’Éternel ». Cela nous rappelle que sous la loi, seul le souverain sacrificateur, quand il entrait dans le tabernacle revêtu de ses vêtements sacerdotaux, portait sur sa tiare une plaque d’or sur laquelle était gravée : « Sainteté à l’Éternel ». Le contraste avec ce que nous lisons est frappant. C’est toute la ville qui est SAINTE, car Dieu y règne.

A ce sujet, on a souvent tendance à imaginer le règne d’un Jésus, certes ressuscité et plein de puissance, mais avec cette notion d’un homme, glorifié… alors que dès son retour au ciel, Il est redevenu et Il reviendra en tant que DIEU L’ÉTERNEL. C’est pour cela que le pharisien Saul, devenu plus tard l’apôtre Paul, est tombé à ses pieds frappé de cécité par la lumière du Seigneur. Et que l’apôtre Jean, le plus proche de Jésus pendant tout son ministère humain, est tombé à ses pieds comme mort, quand il a eu la vision de Jésus lui dictant l’apocalypse.

Heureusement que nous serons transformés lors de son avènement. C’est évidemment la raison pour laquelle la ville est sainte ainsi que tout le mont Sion, et bien au-delà. « Les chaudières dans la maison de l’Éternel seront comme les coupes devant l’autel » : il est probablement fait allusion aux douze coupes d’or offertes par les princes des douze tribus d’Israël lors de la dédicace du tabernacle (livre des Nombres chapitre 7). Peut-être aussi parce qu’au fil du temps les coupes sont devenues encore plus nombreuses dans la maison de l’Éternel…

Sous le règne du Messie : « Toute chaudière à Jérusalem et dans Juda sera consacrée à L’Éternel des armées ». Nous avons ici la confirmation de la reprise des sacrifices d’animaux. Désormais, ça sera pour rappeler le sacrifice de Jésus à la croix, où Il s’est offert une fois pour toutes. Ce ne sera plus en vue d’un événement, mais en souvenir de ce qui a été accompli, et aussi incompris d’un peuple alors rebelle qui avait pendant des siècles, offert des sacrifices sans en comprendre le sens.

« Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront » : visiblement il ne s’agit pas uniquement des juifs, mais de ceux qui reconnaîtront la royauté de celui qui a été crucifié, et qui d’un cœur sincère, viendront l’honorer. Ils pourront ainsi utiliser les chaudières qui existeront en nombre suffisant pour que chacun puisse faire cuire ses viandes.

« Et il n’y aura plus de marchands dans la maison de l’Éternel des armées ». On ne peut que penser aux marchands que Jésus chassa du temple le jour des rameaux, un événement qui est mentionné dans les quatre évangiles : Mathieu 21.12, Marc 11.15, Luc 19.45 et Jean 2.15.

De toute évidence, un tel acte mercantile ne pourra pas se produire sous le règne Messianique.

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

En conclusion de ce livre dont les derniers versets nous ont conduits au règne Messianique, je voudrais seulement citer un verset de la Bible, qui s’adresse encore à notre temps, c'est-à-dire avant l’enlèvement de l’Église, il s’agit d’Apocalypse 22.17 :

« Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens.

Et que celui qui a soif vienne ;

Que celui qui veut prenne de l’eau de la vie gratuitement.

Amen ».

chapitre précédent retour à la page d'index