Le feu du réveil

XIV. LES OBSTACLES AUX REVEILS

En étudiant les obstacles aux réveils, je dois insister plus fortement qu’auparavant sur le fait que les ministères, comme l’Eglise dans son ensemble, manquent énormément d’amour pour Christ. Travailler pour le salut des âmes est une grande oeuvre. Le coeur de ceux qui travaillent avec le Seigneur dans cette grande oeuvre doit être entièrement consacré. Ils doivent éprouver un amour profond pour Christ. Sinon, on ne peut ni ne doit attendre que l’Esprit de Dieu soit répandu, ni que l’oeuvre de l’Eglise et des ministères soit bénie.

La Bible enseigne abondamment que le temps de Dieu est aujourd’hui. Le moment de bénir Sion est venu. C’est le moment pour l’Eglise de prendre plaisir à ses ruines et de les relever de la poussière. L’Eglise et les ministères doivent être animés d’un amour profond et désintéressé pour Dieu et pour les hommes. Ils doivent être tellement remplis d’amour pour les frères qu’ils sont prêts à mourir pour eux. Ils doivent avoir tellement d’amour pour les précieuses âmes qu’ils acceptent de faire tous les sacrifices pour les sauver. Ils doivent même être prêts à offrir leur propre vie. Si c’est le cas, alors nous pouvons être sûrs que leurs efforts seront bénis. Mais s’ils ne sont pas animés de cet esprit, ils ne réussiront qu’à provoquer de l’excitation. Peut-être assimileront-ils cette excitation à un réveil spirituel et l’appelleront-ils ainsi. Mais, en général, le temps finira par démontrer qu’il ne s’agissait pas d’un véritable réveil spirituel.

Quand les chrétiens et les ministères ne sont pas en communion avec Dieu, ils ne sont pas en mesure de discerner les faux réveils des véritables réveils spirituels. C’est pourquoi ils se lancent dans tant d’activités. Il faut qu’ils puissent annoncer qu’ils ont fait un grand nombre de convertis. En réalité, il n’y a pas un seul véritable converti parmi ceux-ci. Car ceux qui ont dépensé ces efforts ont engendré des enfants à leur propre ressemblance. Ils n’ont pas eux- mêmes l’Esprit de Christ. Ils ne sont pas eux-mêmes profondément animés d’un véritable esprit de réveil. Ils prennent donc à tort pour un véritable réveil ce qui n’était que leur propre excitation et l’excitation de ceux qui les accompagnaient. Cette excitation était sans doute tout autre chose qu’une réelle action du Saint-Esprit.

Plus de telles actions se multiplient, et plus elles aboutissent à des conversions superficielles. Plus elles font aussi considérer les réveils avec mépris, et plus elles nuisent profondément à la cause de Christ.

A présent, j’aimerais parvenir à bien imprimer dans mon esprit, comme dans l’esprit de tous mes frères, la vérité suivante: nous ne pourrons espérer produire de véritables réveils spirituels que dans la mesure où nous serons nous-mêmes véritablement réveillés. Nous devons nous-mêmes être réellement et profondément spirituels. Il nous faut éprouver un amour intense et absolu pour Dieu.

Nous devons être remplis de l’esprit de prière, d’amour, de foi, et de la puissance du Saint-Esprit. Il y a tellement d’excitations qui nuisent à la foi véritable! Elles sont si souvent confondues avec un véritable réveil!

Nul ne peut s’efforcer d’obtenir un réveil en toute sécurité s’il n’est pas vraiment et profondément en communion avec Dieu, et s’il ne connaît pas réellement ce que Dieu désire. Nous devons agir en étant animés de l’Esprit qui animait Christ, quand Il est venu mourir pour les pécheurs. Nous devons veiller à ce que nos yeux soient clairs, afin que notre corps tout entier soit dans la lumière. Nous devons posséder un discernement spirituel profond. Nous devons être capables, à la lumière de l’Esprit de Dieu qui brille dans notre coeur, de reconnaître immédiatement toute forme d’excitation superficielle et toutes ses variantes. Nous avons besoin de marcher dans une telle communion avec Dieu que notre esprit repoussera naturellement tout esprit qui n’est pas de Dieu. Il nous est certainement possible d’atteindre ce niveau spirituel.

Mais je désire tout particulièrement insister dans cette lettre sur la chose suivante: nous avons, dans une grande mesure, attristé le véritable Esprit de réveil, et nous l’avons éloigné de l’Eglise. Pour autant que mes observations et les informations dont je dispose me permettent de l’affirmer, je dois dire que les actions pour le réveil sont devenues trop mécaniques, trop engluées dans la politique et les machinations humaines, et trop dépendantes des mesures et des moyens charnels. Il y a eu trop de l’homme et trop peu de Dieu. La nature des réveils a donc profondément changé au cours des dernières années. L’esprit qui animait les véritables réveils semble rapidement céder la place à des méthodes légalistes et mécaniques auxquelles on a recours à présent.

Je vais vous dire ce que doit faire celui qui veut obtenir un réveil. Il doit être sûr que sa propre consécration soit totale et que sa communion intérieure avec le Seigneur soit profonde. Il faut aussi qu’il soit abondamment rempli de la vie de Dieu, pour qu’il puisse être exaucé par Dieu dans ses prières. Il doit prêcher l’Evangile en étant revêtu de l’onction du Saint-Esprit, dans une démonstration d’Esprit et de puissance.

Il semble que les ministères et les Eglises veuillent le réveil tout en gardant un coeur endurci. Il est nécessaire que leur propre champ soit profondément labouré. Ils programment de longues séries de réunions, et tentent de provoquer un réveil, sans aucun travail préalable de préparation dans le secret de leur chambre. Ils n’ont pas complètement brisé leur coeur devant le Seigneur. Ils ne l’ont pas répandu devant Lui dans une entière soumission. Ils n’ont pas été remplis de foi et du Saint-Esprit.

Ils semblent espérer qu’ils seront eux-mêmes réveillés pendant ces réunions. Ils convoquent une assemblée tout en étant eux-mêmes rétrogrades, donc dans un état d’esprit égoïste. Les conducteurs commencent ces réunions, et les poursuivent jour après jour. Ils travaillent à la conversion des pécheurs et aux réveil de l’Eglise, alors qu’ils sont peut-être eux-mêmes desséchés, durs de coeur, remplis d’incrédulité, mondains, et soucieux de la réussite de leurs efforts dans la seule mesure où leur propre réputation est en jeu. Ces réunions se poursuivent donc jour après jour, jusqu’à ce que tous soient gagnés par une vive excitation. Peut-être pourront-ils obtenir quelques confessions de péchés, et certaines conversions véritables. Mais, dans l’ensemble, ils ont semé au milieu des épines. Ils n’ont pas commencé par labourer leur propre champ. Le peu de résultats obtenus n’a peut-être contribué qu’à décourager les chrétiens, et à les dégoûter de rechercher un véritable réveil.

Frères, je dis la vérité, un réveil doit commencer par les ministères. Puisse-t-on programmer une série de réunions à l’intention des ministères! Il faudrait que quelques centaines de serviteurs de Dieu se rassemblent, prêchent, prient et intercèdent pour le bien-être spirituel les uns des autres, jusqu’à ce qu’éclate un vrai réveil spirituel parmi eux. Ils devraient prendre fidèlement soin les uns des autres, et être animés d’un tel amour que leurs coeurs seraient à l’unisson. Ils devraient tous ensemble être remplis d’amour pour Christ! Il ne fait aucun doute qu’en sortant d’une telle convention pour reprendre leurs différentes charges, ils seraient les instruments d’un réveil général dans toutes leurs Eglises!

Frères, je vous le demande, que faire pour mettre les ministères sur la bonne voie? Que faire pour leur faire abandonner leur agitation et leur esprit sectaire, leur ambition, et toute autre voie de péché? Que faire pour qu’ils consacrent tout leur coeur à ne vivre que pour Christ et pour le salut des âmes? Oh, n’est-ce pas ce dont nous avons le plus besoin? Si nous pouvons atteindre cela, alors l’aube se lèvera sur la gloire de Sion. Les ministères doivent cesser de rétrograder et de s’agiter vainement. Ils doivent décider de ne plus stagner dans les méandres de la politique et des manoeuvres ecclésiastiques, comme ils l’ont fait au cours des dernières années. Sinon, je suis persuadé que des conséquences désastreuses se produiront. Dieu laissera les Eglises sombrer, sous l’influence de leurs conducteurs, dans un état toujours plus profond de chute et de délabrement spirituels. Ou alors le Seigneur écartera complètement ces conducteurs, et ira chercher ailleurs un autre instrument pour rebâtir les ruines de Sion.

Lorsque je regarde l’état spirituel des ministères, mon âme est profondément troublée et mon esprit est agité au-dedans de moi. Frères, me permettez-vous de vous parler avec amour? Serez-vous offensés si je vous ouvre tout mon coeur? Pour l’amour de Sion, je ne me tairai pas, et pour l’amour de Jérusalem, je ne puis rester silencieux. Mes frères, voulez-vous vous réveiller et assaillir le trône de Dieu pour qu’éclate partout un véritable réveil? Quand celui-ci se produira-t-il donc?

Voilà plus de dix ans que l’Esprit du Seigneur m’a montré, je le crois, que le cours des choses tendait rapidement vers le déclin des réveils. Tout spécialement dans ce domaine, j’ai pu constater que l’Eglise ne recevait pratiquement pas les prédications dont elle avait besoin. On a fait très peu de choses pour augmenter la piété des Eglises, et pour élever en permanence leur niveau spirituel. Les ministères, pour la plupart, n’ont prêché et travaillé directement que pour la conversion des pécheurs. Tel était l’ordre du jour. Pendant un temps, ces efforts ont été abondamment bénis par Dieu. Des multitudes de jeunes convertis se sont ajoutés aux Eglises. Pour le développement d’une saine piété, il était indispensable d’apporter à l’Eglise une prédication abondante et bien adaptée. Il fallait tout faire pour encourager l’Eglise à atteindre des objectifs spirituels et une piété toujours plus élevés. Je me suis rendu compte que cette tâche était très négligée par les ministères en général.

Moi-même, dans une certaine mesure, je me suis rendu coupable de cette erreur dans mon ministère itinérant d’évangéliste. Car mes efforts principaux, et souvent exclusifs, ont été consacrés à la conversion des pécheurs. Je pensais que les serviteurs de Dieu et les chrétiens avancés dans la foi feraient suivre ces puissants réveils d’une formation approfondie des jeunes convertis. Mais je me suis rendu compte que mes attentes dans ce domaine n’ont absolument pas été satisfaites. Par conséquent, les Eglises n’ont que très peu grandi dans la grâce. Leur vigueur spirituelle et leur puissance dynamique n’ont absolument pas correspondu à leur croissance numérique.

Presque tous ceux qui connaissent la réalité admettront, je le pense, que ceux qui se sont convertis au cours des réveils récents ont apporté force et puissance à leurs Eglises. Pourtant, que ce soit dans ces réveils ou dans tous les autres dont j’ai entendu parler, ces convertis n’ont pas reçu la formation spirituelle qui aurait pu faire d’eux des chrétiens profondément spirituels et efficaces. Ces convertis se sont donc eux-mêmes attachés à convertir des pécheurs. Mais ils ne pouvaient s’appuyer que sur leur propre piété superficielle. L’Eglise n’est pas formée à une vie spirituelle plus profonde. Elle n’a pas appris à marcher avec Dieu. Elle n’a aucune connaissance des ruses de l’ennemi. Elle a donc dû se contenter, dans la grande majorité des cas, d’employer des méthodes mécaniques pour produire des réveils. Je ne peux que constater les effets désastreux de ces méthodes. En réalité, je vois que les Eglises en général se trouvent dans un état spirituel tellement lamentable qu’elles seront bientôt complètement incapables de produire un véritable réveil spirituel. Je vois qu’elles sont en train de perdre l’esprit de prière et la capacité d’être entendues de Dieu. La tendance actuelle est de ruiner tout véritable réveil en lui substituant toutes sortes d’excitations superficielles.

J’ai conscience de tout cela. Je suis animé d’un profond sérieux et j’éprouve une sincère angoisse. J’ai donc entrepris de sonder plus profondément mon propre coeur. Je veux être capable de manifester une plus grande perfection spirituelle devant les Eglises que je suis appelé à contacter. Il a plu au Seigneur Jésus-Christ de Se révéler à mon âme plus complètement que jamais auparavant. Il m’a fait la grâce de me montrer une dimension nouvelle de la hauteur, de la profondeur, de la longueur et de la largeur de la vie divine. Je n’avais jamais perçu auparavant une telle dimension. Cela m’a donc pleinement convaincu de l’importance qu’il y avait à augmenter la piété des Eglises, et à les presser de s’engager dans une nouvelle forme de vie spirituelle. Elles seront ainsi pleinement établies dans la grâce, et pourront éviter ces chutes et effervescences périodiques qui ont défiguré la véritable religion.

Mais je ne pourrai jamais exprimer quels ont été mon étonnement et mon chagrin quand je me suis rendu compte que les Eglises et les ministères étaient, dans leur ensemble, fortement opposés aux efforts entrepris pour élever la piété en leur sein. Partout on s’est exclamé: ‘Mais pourquoi ne prêchez-vous pas aux pécheurs? Pourquoi ne travaillez-vous pas à la conversion des pécheurs? Pourquoi vous efforcez-vous de réformer l’Eglise?’ Je fus très surpris de voir que l’on croyait en général que l’Eglise se portait bien, et que la seule, ou la principale tâche des ministères était de travailler à la conversion des impies.

Je dois à présent dire que cela m’est apparu, et m’apparaît toujours, comme une sorte de prétention spirituelle. L’état spirituel de l’Eglise se dégrade tellement vite qu’il réduit à néant toute tentative d’amener les multitudes impies à une véritable conversion. L’Eglise a été trop peu édifiée dans sa très sainte foi. Elle ne connaît rien de Christ, ou presque rien, si ce n’est qu’Il est mort en sacrifice expiatoire. Il est inquiétant de constater à quel point les chrétiens ignorent tout de la présence et de la puissance du Saint-Esprit demeurant en eux, de la sanctification et de la communion avec Dieu, de la marche par l’Esprit, de l’abandon de toute impiété et des convoitises mondaines, de la victoire sur le monde, de l’entière et universelle consécration, de la manière d’être rempli de toute la plénitude de Dieu, et de toutes les autres choses semblables. Le peuple est à l’image de ses sacrificateurs. Les serviteurs de Dieu, dans leur grande majorité, sont dans une situation semblable. Je ne peux manquer de le constater, et cela me remplit d’une souffrance indicible.

Je ne suis pas le seul à avoir constaté ces choses. Je me suis rendu compte que tel ou tel frère dans le ministère, et beaucoup d’Eglises dans tout le pays, ont été conduits aux mêmes observations et aux mêmes conclusions.

Il me semble à présent connaître la raison principale pour laquelle cette puissante et belle vague de réveils a été arrêtée. L’Eglise a été trop négligée. On a trop considéré comme allant de soi que les chrétiens pourraient grandir seuls sans être nourris. On a cru qu’ils pourraient être affermis sans aucun enseignement spirituel, et qu’ils pourraient honorer Dieu sans avoir une piété profonde et pratique. On a sans doute considéré comme évident que l’Eglise se porterait bien si l’on se contentait de se préoccuper de sa croissance numérique et de convertir les pécheurs.

J’ai éprouvé une souffrance profonde et indicible de voir que l’on considérait avec autant de froideur les tentatives faites pour réformer l’Eglise, et que des multitudes de chrétiens, ainsi qu’un grand nombre de ministères, s’opposaient même à ces tentatives avec tant de violence et d’amertume.

Parfois, quand je suis invité à prêcher dans certaines Eglises, il m’arrive d’apprendre qu’elles souhaitent me voir seulement prêcher aux pécheurs. Mais elles ne désirent pas me voir prêcher à l’Eglise. Un jour, une Eglise Presbytérienne me demanda par écrit de venir prêcher une série de messages à l’intention des impénitents. J’ai souvent entendu dire que les pasteurs et les chrétiens influents s’opposent fortement à l’idée de me voir venir prêcher à des chrétiens. Ils n’acceptent pas que l’on vienne reprendre et sonder des chrétiens. Ils refusent que l’on veuille examiner minutieusement leur vie spirituelle, jusqu’aux fondements mêmes de leur espérance. J’ai souvent entendu critiquer les prédications qui viennent ébranler les fausses espérances de ceux qui se proclament chrétiens. On a sans cesse décrié cette manière de prêcher. On a même fini par décider qu’elle n’était plus tolérable.

Lorsque des serviteurs de Dieu en viennent à adopter une telle attitude, qu’arrivera-t-il à leur troupeau au jour du jugement? Quoi donc! Ils craignent d’être sondés, et d’avoir leur Eglises sondées! Ils craignent de voir une vive lumière projetée sur eux! Lorsqu’on demanda un jour à un pasteur de m’inviter à prêcher aux membres de son Eglise, il répondit: ‘Oh! J’aimerais bien qu’il vienne, s’il pouvait se contenter de prêcher aux inconvertis. Mais je ne peux pas supporter l’idée de le voir venir bouleverser l’Eglise!’

Mes frères bien-aimés, j’ai entendu beaucoup de critiques faites au cours de ces dix dernières années contre les tentatives de réveiller les Eglises et d’élever leur piété. Veut-on réellement dire, jusqu’à ce jour, que les Eglises n’ont pas besoin d’être réformées? Voici tout ce que je peux dire à mes chers frères: Maintenez cette attitude pendant un peu de temps encore, et il n’est pas besoin d’être prophète pour prédire que vos Eglises n’auront plus rien à voir avec des Eglises chrétiennes. Déjà maintenant, il n’est que trop manifeste qu’elles tendent à adopter un esprit libéral.

Après tout ce que je viens de dire, est-il possible qu’il y ait un seul frère qui soit encore assez aveugle pour ne pas voir la nécessité de porter un coup décisif aux fondations sur lesquelles s’appuie l’Eglise? La hache doit être appliquée à la racine de tout arbre stérile. Les ministères doivent soigneusement s’appliquer à creuser autour de ces arbres et à leur fournir de l’engrais. Ils doivent faire un effort pour sonder, réveiller et purifier les Eglises. Les chrétiens de longue date, comme les convertis des récents réveils, doivent être sondés et soigneusement examinés. Leurs fondations doivent être revues, et leurs coeurs entièrement remis en état. Ils doivent être édifiés, guidés dans une attitude spirituelle, et établis dans la grâce, afin d’être de vivantes épîtres de Christ, connues et lues de tous les hommes. Sinon, il est vain, et même plus que vain, de s’efforcer d’obtenir de nouveaux réveils.

Frères, le fait est que l’on a résisté aux efforts de réformation de l’Eglise, tout en ayant un amour désintéressé pour Dieu et pour les hommes. Dans une large mesure, l’Eglise a refusé d’être sondée. Les chrétiens ont refusé d’être changés. De sorte que l’Esprit de Dieu les a quittés, ou est en train de les quitter rapidement.

Si mes propos étaient plus atténués, je ne vous dirais pas toute la vérité. Mais, en disant ce que j’ai dit, je crains malgré tout d’avoir offensé certains de mes frères. Chers frères, je vous supplie de ne pas vous offenser de ce que je vous ai dit. Souffrez que je vous dise toute la vérité avec amour. N’est-il pas vrai que beaucoup d’entre vous, serviteurs de Dieu ou pas, avez refusé d’ouvrir sincèrement votre coeur à la réprimande, à la correction, à un examen sincère, et à la lumière de tout l’Evangile de Christ? N’est-il pas vrai que vous n’avez pas accepté que votre propre coeur change? N’avez-vous pas résisté aux efforts faits pour réveiller l’Eglise et augmenter sa sainteté? N’avez-vous pas été effrayés de la sanctification plus que du péché? N’avez-vous pas résisté aux efforts faits pour vous éclairer, et pour éclairer les Eglises que vous conduisez?

Que Dieu vous aide, mes frères, à répondre honnêtement à ces questions! N’avez-vous pas, bien souvent, non seulement fermé vos yeux à la lumière, mais tenté de fermer aussi les yeux des autres à cette lumière? N’avez-vous pas refusé de lire ce qui avait été écrit sur la sainteté que nous devons avoir dans cette vie? N’avez-vous pas usé de votre influence pour empêcher les autres de lire de telles exhortations? N’êtes-vous pas même allés jusqu’à vous exprimer contre ce sujet? N’avez-vous pas parlé avec mépris de ceux qui, dans l’agonie de leur coeur et dans les douleurs de l’enfantement, travaillaient à ramener au Seigneur une Eglise rétrograde?

Mes frères, ce sont des questions directes, posées avec l’intention d’être directes. Si je pouvais vous voir, je vous poserais ces questions à genoux. Si cela pouvait avoir quelque utilité, je laverais même vos pieds avec mes larmes. Mes frères, où en êtes- vous, et où en sont vos Eglises? Quel est votre état spirituel? Quel degré indique le thermomètre de votre spiritualité? Etes-vous bouillants, froids, ou tièdes? Eprouvez-vous les douleurs de l’agonie pour élever le niveau de sainteté de l’Eglise, et celui de votre propre coeur? Prétendez-vous toujours que l’état de l’Eglise est suffisamment bon? Considérez-vous avec froideur et mépris tous les efforts entrepris pour la réveiller?

Que le Seigneur aie compassion de nous, mes frères, et qu’Il nous sonde tous entièrement. Qu’Il nous oblige à venir à la lumière, à confesser nos péchés et à les abandonner pour toujours, en nous saisissant de la plénitude qui est en Christ!

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