Le secret d'un ministère fécond

CHAPITRE VI - DE LA PREDICATION, CE QU’ELLE DOIT ETRE ET DES ECUEILS A EVITER

1) Nos prédications doivent toujours renfermer un enseignement solide et substantiel. Les discours les plus éloquents, lorsqu’ils ne s’adressent qu’aux sentiments et que la doctrine du pardon est absente, ne sont qu’un bel effet manqué.

2) Il y a tel prédicateur de nos jours qui prêche d’une manière si vague qu’on ne peut arriver à se rendre compte de ce qu’il croit ou ne croit pas. C’est une grande lacune que ces affirmations indistinctes au sujet des réalités éternelles. Si vous n’êtes pas au clair là-dessus, votre ministère sera stérile, vous serez comme Néron qui jouait de la flûte pendant que Rome brûlait sous ses yeux.

3) Il faut aussi que le contenu de nos sermons soit en accord avec le texte, qu’il jaillisse de ses entrailles et reste jusqu’au bout en relation étroite avec lui. Il n’y a que trop de prédicateurs qui, après avoir lu leur texte à haute voix, le mettent résolument de côté, lui tirent en quelque sorte la révérence et prennent leur vol à travers champs. Agir ainsi, c’est manquer de respect à la Bible.

4) Il n’est pas nécessaire chaque fois que nous montons en chaire, d’exposer des enseignements qui ne sont pas de première importance, au point de vue du salut des âmes et ne sont pas susceptibles d’application pratique. Il faut donner à chacune des vérités la place qui lui convient, à ne pas mettre des doctrines secondaires au premier plan et à ne pas peindre les effets du lointain avec les mêmes coups de pinceau et la même pâte que le premier plan, qui doit être mis fortement en relief. Ce qui est fâcheux aussi, c’est de discuter du haut de la chaire l’authenticité de tel texte ou la réalité de tel miracle de la Bible.

5) Ne chargez pas non plus vos discours d’un poids lourd de matériaux. Faites en sorte que vos auditeurs en retournant chez eux, au lieu de sentir la fatigue, éprouvent le désir d’en entendre davantage. Un clou bien enfoncé vaut mieux qu’une quantité de pointes plantées au hasard, mal assujetties.

6) Il y a une progression à suivre dans la marche des discours. Il ne faut pas que les applications pratiques, précèdent les exposés de doctrine, la pensée doit s’élever et monter toujours plus haut, jusqu’aux vérités les plus hautes.

Il faut que tout dans la prédication ait une place et chaque chose bien à sa place et que nos idées ne se présentent jamais sous la forme d’un pêle-mêle confus.

7) Bannir toute explication des prophéties, toute théorie ecclésiastique ou dogmatique ayant pour effet de m’empêcher de me glorifier dans la seule chose nécessaire: la Croix de Christ.

En résumé, prêchez toujours Christ, car en Lui est résumé l’Evangile.

Heureux le ministre dont Jésus est l’objet unique et qui le remplit tout entier.

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