Les Pseavmes

Psaume 9.

De tout cœur, je t'exalterai
(Clément Marot)

Chant triomphal par lequel David rend grâce à Dieu pour une grande victoire. Puis il magnifie la justice divine qui venge les siens en temps et lieu.

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— 1 —
2 De tout cœur, je t’exalterai,
Seigneur, et je raconterai
Toutes tes œuvres sans pareilles
Qui sont de si grandes merveilles.
— 2 —
3 En Toi je veux me réjouir,
Seul repos dont je veux jouir ;
Ô Très-Haut, je veux en cantiques
Célébrer ton Nom authentique.
— 3 —
4 Puisque par ta grande vertu
Mon ennemi sʼenfuit battu,
Dépouillé de tout son courage
Au seul regard de ton visage.
— 4 —
5 Car tu fus pour moi si humain
Que tu as pris ma cause en main ;
Ton tribunal fut mon refuge,
Jʼy ai trouvé le juste juge.
— 5 —
6 Chaque peuple en est averti,
Les méchants sont anéantis.
À tout jamais leur renommée
Se trouve éteinte et consumée.
— 6 —
7 As-tu mis, ennemi si fin,
Ton entreprise à bonne fin ?
As-tu rasé nos cités belles,
Leur nom est-il mort avec elles ?
— 7 —
8 Non, non Dieu qui règne Là-Haut
Ne sera pas pris en défaut.
Et son trône est dressé, propice
Pour faire à tous droit et justice.
— 8 —
9 Il gouvernera justement
La terre ronde entièrement,
Pesant la cause avec droiture
De toute humaine créature.
— 9 —
10 En Lui le pauvre trouvera
Lʼabri quand on le traquera ;
Il est la seule forteresse
Au plus dur temps de la détresse.
— 10 —
11 Tous ceux qui connaissent ton nom,
Seigneur, en Toi se confieront,
Car lorsquʼà Toi le cœur se donne,
Jamais tu ne nous abandonnes.
— 11 —
12 Chantez parmi les nations
Le Dieu qui réside à Sion ;
Dans le monde entier que lʼon dise
Ses œuvres grandes et exquises.
— 12 —
13 Si le sang du juste est versé,
Cʼest Lui qui va le réclamer,
Car jamais notre Dieu nʼoublie
Un affligé qui le supplie.
— 13 —
14 Seigneur, disais-je en mon effroi,
Tu vois ce quʼon a fait de moi ;
Sauve-moi, car je suis aux portes
De la mort, et fais que jʼen sorte.
— 14 —
15 Afin que jʼaille jusquʼau cœur
De Sion dire ta grandeur,
Témoignant ma réjouissance
Dʼêtre sauvé par ta puissance.
— 15 —
16 Subitement ces malheureux
Tombaient au piège fait par eux ;
Leur pied même est venu se prendre
Au filet quʼils ont osé tendre.
— 16 —
17 Cʼest là quʼon connaît lʼImmortel :
Il a fait un jugement tel
Que lʼinique a senti lʼoutrage
Et le mal de son propre ouvrage.
— 17 —
18 Croyez-les : tous ces premiers rôl(es)
Sʼen vont au chemin du schéola
Avec ces foules insensées
Qui nʼont pas Dieu dans leurs pensées.
— 18 —
19 Mais le pauvre homme humilié
Ne sera jamais oublié.
Ô vous qui luttez dans la peine,
Votre espérance nʼest pas vaine.
— 19 —
20 Viens, Seigneur, interviens encor(e),
Les hommes se croient les plus forts ;
Mets tous les êtres à leur place
En jugement devant ta face.
— 20 —
21 Répands ta crainte, ô Éternel,
Ici-bas sur tous les mortels.
En ce monde, que plus personne
Ne sʼimagine être un surhomme.

a Nous reprenons le mot hébreu pour « séjour des morts »

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