Les Pseavmes

Psaume 137.

Assis le long des rives aquatiques
(Clément Marot)

C'est le cantique des prêtres, lévites et chantres sacrés, captifs à Babylone.

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— 1 —
1 Assis le long des rives aquatiques
De Babylon’, pleurions mélancoliquesa,
Nous souvenant du pays de Sion ;
Et dans ces lieux de déportation
Où tant de fois en larmes nous fondîmes,
2 Aux saules verts nos harpes nous pendîmes.
— 2 —
3 Là, nos gardiens souvent nous réclamèrent
Des chants joyeux, et nous importunèrent :
« Chantez vos airs de Sion, mais chantez ! »
4 Ah, disions-nous, qui pourrait inciter
Nos tristes cœurs à chanter la louange
De notre Dieu sur une terre étrangeb ?
— 3 —
5 Jérusalem, si jamais je tʼoublie,
Que ma main droite à lʼinstant sʼatrophie !
6 Jérusalem, sans toi quelle est ma paix ?
Ma langue soit collée à mon palais
Si mon deuil cesse, ou si mon âme pense
À se réjouir avant ta délivrance !
— 4 —
7 Pense, Seigneur, aux auteurs dʼun tel crime,
Aux fils dʼEdom qui sur Iérosolymec
Criaient si fort quand on la détruisait ;
Souviens-toi donc que chacun dʼeux disait :
« À sac, à sac, quʼelle soit embrassée,
Et jusquʼaux pieds des fondations rasée ! »
— 5 —
8 Mais, Babylone, à ton tour dʼêtre en cendre !
Heureux celui qui saura bien te rendre
Le mal cruel dont tu viens nous toucher ;
9 Heureux celui qui viendra arracher
Les nourrissons de ta mamelle impure
Pour les froisser contre la pierre dure.

a Pleurions : nous pleurions.
b Étrange : étrangère.
c Iérosolyme : Jérusalem.

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