Seconde épître aux Corinthiens

INTRODUCTION

Nous n’avons pas cette épître dans son entier. Quelques savants l’attribuent au pape saint Clément. Leur opinion se fonde sur une grande ressemblance de style et de pensées avec la lettre que nous avons reproduite de ce saint pape. Mais Eusèbe et saint Jérôme ne partagent pas ce sentiment. Ils disent qu’elle n’est point citée par les anciens comme cette lettre dont nous venons de parler, et qu’elle n’a jamais fait autorité dans l’Église. En examinant les raisons qui attaquent et qui défendent son authenticité, on n’en trouve pas d’assez déterminantes pour l’attribuer à saint Clément, pape.

Nous la rangerons donc aussi parmi les écrits dont les auteurs ne sont pas connus, mais qui méritent d’être distingués des ouvrages apocryphes ou supposés. Cette épître en effet respire la plus saine doctrine, et doit, à ce titre, faire partie de la chaîne de la tradition. Indépendamment de ce mérite, elle est d’une grâce et d’une simplicité remarquables. On y trouve de grandes leçons noblement exprimées. Photius la juge très-propre à inspirer l’amour d’une vie sainte et digne de Dieu.

Le principal but de l’auteur est d’exhorter ceux à qui il écrit de se convertir. Il le fait en leur représentant la reconnaissance qu’ils doivent à Dieu et à Jésus-Christ, son fils, de les avoir appelés à l’Évangile. Il dit que cette reconnaissance ne consiste pas seulement à le confesser de bouche, mais à faire des œuvres qui lui soient agréables ; que la vie de l’homme se partage en deux temps, le présent et le futur ; que le temps présent est celui des combats auxquels il faut se préparer comme un vaillant athlète ; que c’est le temps destiné à faire pénitence et propre à prévenir les maux qui attendent le pécheur dans le siècle futur, d’autant plus que le jour du Seigneur est incertain. Sans rompre la suite des idées, nous avons reproduit tout ce que cette épître offre de plus instructif et de plus éloquent.

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