Histoire de la Bible en France

Avant-propos

L’étude qui va suivre nous intéresse comme Français et comme chrétiens.

Comme Français, car l’histoire de la Bible en France est une des pages les plus palpitantes et les plus glorieuses de l’histoire de notre pays. Au point de vue des travaux bibliques, la France, si l’on considère le passé, est au premier rang des nations. Nulle part la Bible n’a trouvé autant de traducteurs. Nulle part elle n’a excité d’une manière aussi continue autant d’intérêt, soit chez les petits, soit chez les grands. Nulle part elle n’a eu des destinées aussi imprévues et aussi dramatiques. Nulle part elle n’a été l’occasion et l’inspiration de plus d’héroïsme.

« L’histoire de la Bible dans notre pays, a dit M. Samuel Berger, est une admirable histoire. Heureux celui qui peut en étudier quelques pages ! Il y apprendra sans doute à mieux aimer encore la Bible, la science et la patrie ».

Comme chrétiens, et cela à un double point de vue :

1) D’abord au point de vue de l’histoire du christianisme, car les destinées de la Bible et celles du christianisme sont si étroitement mêlées, qu’elles se confondent.

« L’histoire de la Bible, a dit M. Ed. Reuss, est l’une des parties les plus intéressantes de l’histoire ecclésiastique. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un livre qui, comme d’autres ouvrages de l’antiquité, a pu avoir ses chances de conservation ou d’altération, de propagation ou d’oubli. C’est en partie l’histoire de la pensée et de la vie chrétiennes elles-mêmes, dont les diverses phases se reflètent dans les destinées qui étaient réservées au code sacré, ou en dépendent même dans certaines circonstances ».

2) Ensuite au point de vue apologétique. A notre sens, les destinées de la Bible ne s’expliquent pas si la Bible n’est qu’un livre humain. Un livre qui, siècle après siècle, entraîne dans son sillage tant d’intelligences et tant de volontés, qui excite tant d’amour et tant de haines, qui accomplit tant de révolutions, un livre qui distance si étrangement, à tous les points de vue, tous les autres livres, aurait-il une origine humaine ? Non, un livre qui se fait une telle place ici-bas ne vient pas d’ici-bas.

Le lecteur jugera par lui-même. Si notre conclusion, sur ce point, est aussi la sienne ; nous aurons atteint notre principal but.

Note relative à la marche suivie

Pour la clarté de l’exposition, nous avons groupé, à partir du treizième siècle, tout ce qui concerne la partie héroïque — colporteurs, martyrs, etc., — la Bible chez les rois, la Bible chez les grands (chapitres iii, iv, v), pour reprendre ensuite, pendant la même période, à partir du chapitre vi, l’histoire des versions.

Note relative aux citations

Cet ouvrage étant un ouvrage de vulgarisation, nous donnons les citations latines traduites en français, et dans les citations françaises nous ne maintenons pas, sauf quelques exceptions, l’orthographe ancienne, qui en rendrait la lecture difficile. On voudra bien considérer ces passages adaptés à l’orthographe moderne comme une sorte de traduction.

Toutefois, nous conservons l’orthographe ancienne quand nous citons des extraits des versions bibliques, pour mettre devant les yeux du lecteur la Bible telle qu’elle a été à travers les âges. Nous avons reproduit sans les traduire quelques morceaux en latin, car une traduction les eût trop déparés.

Remerciements

Qu’il nous soit permis de remercier pour le précieux concours qu’ils nous ont prêté MM. les pasteurs E. Pétavel, N. Weiss, Matthieu Lelièvre, Randon, Hirsch, F. Puaux, Henr D. Benoit, P. Besson, Léon Bost, et MM. les professeurs Ch. Porret, A. Schrœder, J. Viénot et Ch. Comte.

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