Les règles du combat

2. Qui sera qualifié ?

J'ai été récemment très impressionné par les paroles du Seigneur dans Esaïe 55.8-9 :

« Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. »

Alors que je réfléchissais à l'énorme gouffre qui sépare les voies et les pensées de Dieu des nôtres, j'ai pensé au récit de Gédéon et de son armée dans Juges 6-8.

À cette époque, Israël était tombé dans le péché et l'idolâtrie et comme jugement, Dieu a permis à des hordes de Madianites d'envahir le pays chaque année et de voler leurs récoltes.

Un jour, alors que Gédéon était discrètement en train de battre du froment au pressoir pour le cacher des Madianites, l'ange de l'Éternel lui apparut et lui dit : « L'Éternel et avec toi, vaillant héros. » (Juges 6.11-12) Comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, cet ange qui apparaissait aux hommes était souvent Christ préincarné.

Manifestement l'Éternel voyait Gédéon très différemment de la façon dont lui, se voyait. Gédéon se voyait jeune, faible et inefficace. L'Éternel l'a interpelé en tant que “vaillant héros”.

Comme je l'ai mentionné plus haut, nous devons moins considérer la façon dont nous nous voyons que celle dont Dieu nous voit. En Christ, chacun d'entre nous est un “homme nouveau”... créé selon Dieu, dans une justice et une sainteté que produit la vérité. (Éphésiens 4.24) Si nous nous voyons ainsi, cela affectera inévitablement la façon dont nous nous engageons dans le combat.

L'Éternel envoya Gédéon pour conduire Israël dans la bataille contre les Madianites. En réponse, Gédéon rassembla une armée près de la source de Harod avec les Madianites qui campaient dans le nord.

De quel effectif disposaient les deux armées ?

Armée de Gédéon : 32 000

Armée madianite : 135 000

Ainsi, Gédéon, avec 32 000 hommes (voir Juges 7.3) faisait face à 135 000 Madianites (voir Juges 8.10). Ils étaient plus de quatre fois plus. Imaginez donc la réaction de Gédéon quand l'Éternel lui a dit : « Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux » ! (Juges 7.2)

L'Éternel ordonna à Gédéon de renvoyer tous ceux de son armée qui étaient peureux et effrayés. C'est ainsi que 22 000 hommes partirent et Gédéon resta avec 10 000 hommes. À ce stade, il était dépassé de plus de 13 contre un.

Mais Dieu n'avait pas terminé ! Au grand étonnement de Gédéon, il dit : « Le peuple est encore trop nombreux. » (verset 4)

Il ordonna donc à Gédéon d'amener ses hommes près de l'eau afin qu'il les teste sur leur façon de boire. Tous ceux qui se mirent à genoux pour boire furent éliminés. Seuls ceux qui lapèrent comme un chien réussirent le test. (voir Juges 7.4-7)

Un caractère essentiel exigé

Le test était centré sur une seule exigence de caractère : la vigilance.

Imaginez d'abord ceux qui ont bu de façon normale. Ils ont mis de côté le bouclier de la main gauche et la lance (ou l'épée) de leur main droite ; ils se sont mis à genoux et ont plongé leur visage dans l'eau. Dans cette posture, ils étaient totalement vulnérables et cas d'attaque surprise. Ils n'auraient pu voir l'ennemi approcher et ils n'auraient pas eu leurs armes prêtes à être utilisées. Le temps qu'ils soient prêts, l'ennemi les aurait battus.

Qu'en est-il de ceux qui ont lapé comme des chiens ? Quand un chien boit, il ne plonge pas son nez dans l'eau, il étire la langue et lape l'eau jusqu'à sa bouche, et en général il disperse de l'eau autour.

Comment pouvons-nous décrire les hommes qui lapent ? Juges 7.6 dit qu'avec leurs mains ils ont porté l'eau a leur bouche. Autrement dit, il ne se sont mis que sur un genou. Ils ont gardé leur bouclier de leur bras gauche, et avec le bras droit ils ont posé leur lance ou leur épée à côté d'eux. Dans cette posture, ils restaient vigilants, prêts à toute attaque surprise. Leurs boucliers étaient déjà en place et ils pouvaient en un instant prendre leur lance ou leur épée, et être prêts à les utiliser. L'ennemi n'avait aucun moyen de les surprendre.

Seuls trois cents hommes de Gédéon ont passé le second test. Ils avaient face à eux 135 000 Madianites. Cela faisait 1 contre 450 !

Je peux imaginer que certains d'entre eux ont refusé se disant « Bon merci Seigneur, on n'en fera pas partie ! Gédéon doit être fou. Quelle différence cela fait-il la façon dont un homme boit de l'eau ? Voyons ce qui va arriver ainsi qu'à ces idiots qui restent avec lui. »

Bien sûr, le résultat c'est que Gédéon est ses trois cents hommes ont mené une attaque surprise qui a apporté la confusion chez les Madianites. Après cela, d'autres Israélites se sont ralliés à Gédéon et ont infligé une défaite totale aux Madianites.

Les proportions sont éloquentes. Seuls trois cents hommes ont passé les qualifications pour la première attaque. Mais une fois qu'ils ont fait une percée, des milliers d'Israélites se sont empressés de poursuivre les Madianites en fuite.

Tout ce récit illustre combien les voies de Dieu sont différentes des nôtres. Livré à lui-même, Gédéon aurait sûrement pensé : « Les gens qui sont avec moi sont trop peu nombreux, il me faut des renforts. » Mais la perspective de Dieu était exactement l'inverse : « Ceux qui sont avec toi sont trop nombreux. » À la fin, Gédéon s'est retrouvé avec moins de un pour cent qui étaient avec lui au début. Pour Dieu, la question n'est pas de savoir combien il y a de personnes mais quelle genre de personnes.

Une évaluation personnelle

À la lumière de ce récit, nous devons faire chacun une évaluation personnelle. Dans l'armée que Dieu rassemble aujourd'hui, serais-je du petit nombre de qualifiés ? Ou serais-je comme les 22 000 qui ont été éliminés parce qu'ils ont donné accès à la peur ? Ou comme les 9 700 qui ont déposé leurs armes et ont mis le visage dans l'eau pour boire ?

Il est facile et souvent normal d'enfouir notre visage dans les affaires du monde quotidien, d'être absorbé par tous les besoins pratiques qui nous font face chaque jour, d'oublier que nous sommes dans un conflit spirituel contre des forces invisibles des ténèbres qui sont continuellement à l'affût d'une occasion de nous surprendre parce que nous ne sommes pas prêts.

Maintenir une vigilance continuelle dans chaque situation demande une discipline personnelle délibérée. Cela va au-delà des concepts normaux de la moralité et de la conduite chrétienne. Pourtant le Nouveau Testament nous avertit clairement : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. » 1 Pierre 5.8. Si nous ignorons cet avertissement, nous devenons vulnérables aux assauts subtils et imprévisibles de Satan.

Cela peut s'appliquer à de nombreux domaines différents : les relations familiales, les activités professionnelles, les vacances, les fêtes spéciales, les opportunités d'études. Nous pouvons participer à tout cela mais nous ne devons pas plonger nos visages dans aucune de ces choses.

Souvenez-vous, dans l'armée de Gédéon, un pour cent des hommes seulement ont été sélectionnés ! La proportion serait-elle différente aujourd'hui ?

Passer le test de vigilance n'est juste que le début. Regardons maintenant ce qu'il faut ensuite pour forger le caractère d'un soldat.

Mise en pratique

  1. En considérant l'armée de Gédéon comment évaluez-vous votre vie en tant que soldat et pourquoi ?
  2. Que pouvez-vous faire pour l'améliorer ?
  3. Quelle image avez-vous de la façon dont Dieu vous voit et comment comparez-vous cela avec ce que la Parole dit ?

Verset à mémoriser

« Soyez sobre, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. » 1 Pierre 5.8-9

La réponse de la foi

Seigneur, je dispose mon cœur pour être vigilant. Même si je ne comprends pas tout ce que tu fais, je te ferai confiance et je serai fort dans le Seigneur et dans la puissance de ta force. Que je sois trouvé fidèle dans tout ce que tu as pour moi.

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