Les règles du combat

5. La différence entre l'épreuve et le châtiment

Il est essentiel qu'en cherchant à forger notre caractère, nous apprenions à faire la différence entre les épreuves de Dieu et son châtiment. Comme nous le verrons dans ce chapitre, l'épreuve est un temps de réjouissance et le châtiment un temps de repentance. Nous devons comprendre la différence entre les deux parce que notre réponse dépend de la façon particulière dont Dieu agit. Nous commencerons par l'épreuve.

Éprouvé par Dieu

« Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, pour que tu daignes prendre garde à lui, pour que tu le visites tous les matins, pour que tu l'éprouves à tous les instants. » (Job 7.17-18)

N'est-ce pas une révélation étonnante ? Dieu nous visite tous les matins et nous éprouve à chaque instant. Quand j'ai compris cela pour la première fois, j'ai dû me demander : Suis-je prêt à recevoir la visite de Dieu chaque matin ? Est-ce que je me lève avec une telle attente ?

Puis j'ai continué en me demandant : Pourquoi Dieu nous éprouve-t-il ? Quel est son but ?

Le dictionnaire nous donne une définition intéressante du verbe éprouver. « Vérifier la valeur d'une personne... en la soumettant à différents tests. » Dieu ne nous éprouve pas parce qu'il est en colère contre nous ou parce qu'il veut nous mettre à terre. Au contraire, l'épreuve est un signe de la faveur de Dieu. Il nous éprouve parce qu'il veut estimer notre valeur. Un bijoutier fait passer à l'or et à l'argent certains tests. Il ne s'embarrasse pas à tester des métaux de base comme le fer ou l'étain. Pierre, en fait, compare notre foi à de l'or, dont l'authenticité doit être éprouvée par le feu. (voir 1 Pierre 1.7)

Dans le monde des patriarches, il y a eu un homme connu pour être juste qui a affronté d'énormes épreuves. Nous l'avons déjà mentionné. Son nom est Job, et le livre qui porte son nom s'ouvre sur une référence à son cœur, le genre de cœur que nous recherchons quand nous voulons forger notre caractère. Dieu était fier de Job. Il s'est vanté de lui à Satan. « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. » (Job 1.8)

De façon assez caractéristique, la réponse de Satan a été d'attribuer des motivations égoïstes à Job : « Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu ? »

En réponse, Dieu a permis à Satan d'éprouver Job. Il lui a tout d'abord permis de détruite tout ce qui lui appartenait : ses possessions, ses serviteurs et ses enfants. Puis Dieu a autorisé Satan à le toucher même dans son corps en l'affligeant d'ulcères de la tête aux pieds. Mais il n'a pas permis à Satan de prendre la vie de Job.

Job a reconnu que Dieu l'éprouvait. « Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie ; Et, s'il m'éprouvait, je sortirais pur comme l'or » (Job 23.10), c'est-à-dire de l'or éprouvé par le feu. Cela lui a donné la force de tenir. Il a crié, l'âme angoissée, mais il n'a jamais abandonné.

De façon typique, Éliphaz et les deux autres amis religieux de Job en ont conclu que les souffrances de Job étaient causées par les péchés qu'il avait commis et ils ont proféré toutes sortes de terribles accusations à son encontre. Pourtant à la fin, Dieu a justifié Job et a réprimandé ses amis. Il a dit à Éliphaz : « Vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job. » (Job 42.7)

Abraham, comme nous l'avons mentionné, était un autre patriarche qui avait un cœur parfait devant Dieu. C'était un homme juste qui a été soumis à de grandes épreuves, au point qu'on lui demande d'offrir son fils à Dieu comme une offrande à brûler. Abraham a été soumis à des épreuves particulières parce qu'il avait une destinée spéciale pour devenir le père du peuple choisi par Dieu, qu'il soit juif ou chrétien. Dieu soumet à des épreuves spéciales ceux pour qui il a de grands desseins.

Le Nouveau Testament nous avertit clairement qu'en tant que chrétiens nous devons nous attendre à connaître l'épreuve. Jacques nous dit que nous devons répondre à ces épreuves avec joie :

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience (endurance). Mais il faut que la patience (endurance) accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » Jacques 1.2-4

À différents moments, Ruth et moi avons dû nous repentir et demander le pardon de Dieu parce que nous n'avons pas bien répondu à certaines épreuves. Nous ne les avons pas considérées avec joie !

Jacques nous explique davantage ce concept de l'épreuve en se référant à la vie de Job : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. » (Jacques 5.11) L'épreuve est donc une occasion de joie pour le chrétien, un temps pour forger son caractère durant lequel la compassion et la grâce de Dieu sont manifestées.

Qu'en est-il maintenant du châtiment ?

Châtié par Dieu

Beaucoup de gens semblent penser qu'une fois qu'ils deviennent chrétiens, ils sont exempts du châtiment de Dieu, en particulier s'ils sont croyants depuis longtemps. Cette attitude n'a cependant aucune base biblique. À de tels croyants, l'épître aux Hébreux donne un avertissement puissant :

« Et vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend ; Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. » Hébreux 12.5-8

Dans la même pensée, Dieu m'a donné l'exemple de sa relation avec Moïse. Moïse avait quatre-vingt ans quand l'Éternel l'a mandaté pour retourner en Égypte et délivrer Israël de l'esclavage. Pourtant, quand Moïse était sur le chemin du retour vers l'Égypte, l'Éternel est venu à sa rencontre et a essayé de le tuer ! (Exode 4.24-26).

Pourquoi un tel châtiment ? À cause de la désobéissance de Moïse. Moïse n'avait pas accompli l'alliance de la circoncision que l'Éternel avait conclue avec Abraham et ses descendants (voir Genèse 17.9-14). Ce n'est que lorsque Moïse s'est repenti et qu'il a circoncis son fils que le Seigneur l'a épargné et l'a libéré pour continuer son chemin. Dieu aurait plutôt tué Moïse que de lui permettre d'accomplir sa mission dans la désobéissance. Sa position de leader ne l'exemptait pas de la discipline de Dieu. Cela le rendait encore plus responsable.

Pour moi, qui ai 82 ans quand j'écris ces lignes, il y a une application personnelle. Je ne peux pas m'attendre à remplir la mission que Dieu m'a donnée si je laisse la place à la désobéissance dans ma vie. Quand Dieu s'occupe de nous, nous devons nous humilier devant lui et prier comme David dans le Psaume 139.23-24 :

« Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l'éternité ! »

Ce que Dieu révèle va déterminer la façon dont nous lui répondons. Notre réponse au châtiment doit être la repentance ; notre réponse à l'épreuve doit être la persévérance. Si nous persistons à essayer de persévérer alors que nous devons nous repentir, nous sommes coupables d'insensibilité et d'entêtement. Nous adoptons une posture où nous résistons au diable alors que nous devrions en fait nous soumettre à Dieu. La racine de ce problème dans notre caractère révèle de l'orgueil.

Il y a une prière à la fin du Psaume 19 que Ruth et moi répétons souvent :

« Qui est-ce qui comprend ses erreurs ? Purifie-moi de mes fautes cachées. Garde aussi ton serviteur des péchés commis avec fierté ; qu'ils ne dominent pas sur moi, alors je serai irréprochable, et je serai innocent de la grande transgression. » Psaume 19.12-13 (version Darby)

J'ai fini par comprendre que les fautes cachées ne sont pas des fautes que nous cachons aux autres où, si cela était possible, à Dieu. Elles sont cachées pour nous, nous les ignorons, ce sont des fautes dans notre propre caractère que nous ne reconnaissons pas. David les décrit comme “des péchés commis avec fierté”, des péchés que nous commettons en supposant que notre conduite est acceptable pour Dieu alors qu'en fait cela l'offense.

Très souvent, Dieu ne nous révèle pas de tels péchés tant que nous ne choisissons pas délibérément de nous humilier et de l'inviter à examiner notre caractère et dévoiler nos motivations intérieures. Si nous permettons sincèrement au Seigneur d'examiner nos cœurs et qu'il ne met le doigt sur rien qui l'offense, alors nous pouvons en conclure que nous sommes sous l'épreuve de Dieu et non pas sous son châtiment.

Épreuve ou châtiment ?

En tant que soldats dans l'armée de Dieu, nous allons passer par des épreuves et des châtiments. Ils pourront venir sous différentes formes : un problème de santé ou dans vos finances ; une rupture dans une relation personnelle ; un rejet ou une persécution à cause de votre foi ; un long tunnel sombre dont vous ne voyez pas le bout. Parfois nous saurons que la main de Dieu est à l'œuvre et parfois nous n'en serons pas sûrs à 100%, dans ce cas, je trouve que cela aide de savoir “que toutes nos bases sont couvertes” (pour reprendre une expression de baseball). Voici brièvement les étapes à suivre.

Première base : la repentance

La repentance est peut-être la doctrine chrétienne de base qui est la moins soulignée par les prédicateurs contemporains. « Crois seulement » est un message qui est doux à nos oreilles mais qui n'est pas biblique. Du début à la fin du Nouveau Testament, le message est celui ci : d'abord se repentir, ensuite croire. Nous devons demander à Dieu de nous révéler tout péché qui pourrait être présent dans nos vies. Si nous sommes ouverts à sa direction, il va nous le dire clairement. Autrement, une foi qui ne procède pas de la repentance est une contrefaçon humaniste. Elle ne produit pas les résultats qui procèdent d'une foi véritable.

Pour illustrer la véritable repentance, nous pouvons prendre l'exemple d'un véhicule qui fait demi-tour. Vous reconnaissez que vous n'avez pas vécu de la bonne manière. Vous vous arrêtez et vous faites demi-tour. Après cela vous repartez dans la direction opposée. Si vous ne repartez pas dans la direction opposée, vous ne vous êtes pas vraiment repenti.

Base numéro 2 : l'engagement

Selon Romains 10.9, il y a deux conditions essentielles au salut : croire dans notre cœur que Dieu a ressuscité Jésus d'entre les morts ; et confesser de nos bouches Jésus-Christ le Seigneur.

Quand nous confessons Jésus comme Seigneur, nous lui donnons le contrôle sans réserve de nos vies, de notre temps, de notre argent, de nos talents, de nos priorités, de nos relations. Nous ne pouvons rien retenir. « Si Jésus n'est pas le Seigneur de tout » a dit quelqu'un, « alors il n'est pas Seigneur du tout. »

Base numéro 3 : l'attitude envers l'Écriture

Satan a provoqué la chute de nos premiers parents quand il les a poussés à remettre en cause la vérité de la parole de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit ...  ? » (Genèse 3.1)

Jésus lui-même a mis le sceau à son autorité divine sur l'Écriture quand il l'a appelée « la parole de Dieu » et a ajouté que « l'Écriture ne peut être anéantie » (Jean 10.35). Paul a catégoriquement affirmé que « toute Écriture est inspirée de Dieu ». (2 Timothée 3.16)

Remettre en question l'autorité de l'Écriture est un luxe que personne d'entre nous ne peut se permettre. Cela ne peut mener qu'au désastre aujourd'hui encore comme cela a été le cas dans le jardin d'Eden.

Base numéro 4 : de bonne relations

La bonne doctrine est la base de la foi chrétienne. La bonne doctrine bien appliquée produira de bonnes relations. Nos relations personnelles devraient refléter la doctrine que nous professons.

Jésus a bien souligné le fait de maintenir de bonnes relations. Il a donné une directive claire pour traiter un frère qui pêche contre nous (voir Matthieu 17.15-17). Dans le sermon sur la montagne il avertit : « Accorde-toi promptement avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui » (Matthieu 5.25) et il termine sa prière modèle par un avertissement solennel : « mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Matthieu 6.15)

Dans un temps d'épreuve ou de châtiment nous devrions vérifier attentivement nos attitudes et nos relations pour être certains que nous n'avons pas en nous d'amertume, de ressentiment ou un manque de pardon dans nos cœurs.

Nous devons aussi nous rappeler que nous ne pouvons pas avoir de bonnes relations avec de mauvaises personnes. « Ne vous y trompez pas, » dit Paul, « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. » (1 Corinthiens 15.33). Nous ne pouvons pas mener une vie sainte si nous fréquentons délibérément des personnes impies. De telles relations doivent être coupées avec l'épée tranchante de la parole de Dieu.

Que cherche Dieu ?

À travers les instruments de l'épreuve et du châtiment, Dieu forge d'importants traits de caractère en nous : la confiance et l'endurance. Le sujet de l'endurance est un sujet essentiel pour survivre à une bataille spirituelle et il coule tout au long de ce livre. Il sera traité en profondeur dans la partie 4, mais nous allons l'examiner brièvement ici.

La confiance

Les questions de base du péché et de la justice sont définies dans la tentation originelle d'Adam et Eve par Satan. Son nom grec diabolos (diable) signifie “calomniateur”. Calomnier quelqu'un signifie “diffamer son caractère.” C'est l'activité principale de Satan.

Avant toute chose, Satan diffame le caractère de Dieu lui-même. D'où la question originelle posée à Eve : « Dieu a-t-il réellement dit ? » (Genèse 3.1) Satan sous-entendait que Dieu était un despote arbitraire, injuste et sans amour. Dieu empêchait Adam et Eve d'accéder à un “niveau supérieur” de connaissance auquel ils auraient eu accès en goûtant le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le but de Satan était de miner leur confiance en la bonté de Dieu alors qu'en fait Dieu leur avait déjà donné tout ce qui était bon, beau et délicieux.

Par manque de confiance en la bonté de Dieu, Adam et Eve ont mis en doute la parole de Dieu et ensuite ont fait acte de désobéissance. Voici les trois étapes de leur chute : le manque de confiance, l'incrédulité et la désobéissance.

À travers la foi en Christ, Dieu a fourni la rédemption qui renverse le processus de la chute. Il remplace l'incrédulité par la foi, la désobéissance par l'obéissance et le manque de confiance par la confiance. La foi qui conduit à l'obéissance est la première étape. Mais le processus n'est complet que lorsque la foi se transforme en confiance.

Quelle est la différence entre la foi et la confiance ? Voici une réponse non théologique : la foi est un acte, la confiance une attitude. (C'est l'évangéliste anglais Smith Wigglesworth qui soulignait sans cesse que la foi est un acte.) On trouve une illustration claire de la différence entre la foi en tant qu'acte et la confiance en tant qu'attitude dans le Psaume 37.5 : « Recommande ton sort à l'Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira. » Recommande décrit un acte unique de foi ; confie décrit une attitude continuelle qui suit l'acte initial d'engagement. Après cela, c'est Dieu qui prend le contrôle : il agira.

On pourrait illustrer cela simplement par le fait de faire un dépôt dans une banque. Vous donnez votre argent au guichet et vous recevez un reçu. Vous le remettez, c'est un acte de foi. Après cela, vous ne restez pas éveillé la nuit en vous demandant si la banque va vraiment s'occuper de votre argent, si vous allez recevoir les intérêts qui vous sont dus. Vous mettez simplement le reçu dans un endroit sûr et vous dormez sur vos deux oreilles. C'est la confiance. Beaucoup de chrétiens font le premier pas, un acte de foi, mais ne gardent pas une attitude de confiance. Étrangement, beaucoup d'entre eux trouvent plus facile de faire confiance à une banque terrestre qu'à Dieu dans les cieux !

Ainsi, Dieu utilise l'épreuve et le châtiment pour produire en nous la confiance. C'était vrai pour Job. Au milieu de toutes ses épreuves il a affirmé : « Quand même il me tuerait, j'espérerais en lui. » (Job 13.15 version Semeur) Cette attitude de confiance a permis à Job de lever momentanément les yeux au-dessus du royaume du temps et de saisir un éclair d'éternité et la résurrection.

« Mais je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable ; Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre ; Mon âme languit d'attente au dedans de moi. » (Job 19.25-27)

Pourquoi la confiance est-elle si importante ? Parce qu'elle révèle notre compréhension du caractère de Dieu. Quand Adam et Eve ont cédé à la tentation de Satan, leurs actions ont parlé plus fort que n'importe quel mot qu'ils auraient pu prononcer. Ils ont dit : « Dieu n'est ni juste ni aimant. Il ne se conduit pas avec justice envers nous. On ne peut pas lui faire confiance. »

Notre salut du péché n'est pas accompli tant qu'il n'a pas défait les effets de la chute et produit en nous cette qualité de confiance. Cela peut nous demander de passer par plusieurs épreuves. Il est important que nous ne perdions jamais de vue le but final de Dieu : produire en nous une confiance inébranlable en sa fiabilité absolue.

Jésus nous a donné l'exemple suprême de la confiance. Pour accomplir le plan de son Père, il a été remis entre les mains d'hommes méchants, cruels et impies. Ils se sont moqués de lui, ils lui ont craché dessus, ils l'ont fouetté, lui ont arraché ses vêtements et l'on cloué sur une croix. Enfin il a crié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46) Pourtant dans tout cela il a eu confiance que la fidélité de Dieu ne manquerait jamais. Lors de son dernier souffle il a remis son esprit entre les mains du Père.

Comment réagissons-nous si nous crions à Dieu et qu'il semble ne pas répondre ? Pouvons-nous toujours faire confiance à sa fidélité ?

Dieu ne permettra pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces. Il ne nous demande pas ce qu'il a demandé à Jésus. Peut-être même pas non plus ce qu'il a demandé à Job. Chaque test ou châtiment pour nous corriger que nous passons est fait pour forger notre caractère jusqu'à ce que nous devenions en Christ ce pour quoi Dieu nous a créés. « Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation (épreuve) ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie. » (Jacques 1.12)

La persévérance

Tout au long de l'Écriture, la persévérance est une exigence essentielle de caractère. Cependant, pour beaucoup de chrétiens ce n'est pas un sujet très populaire. Si lors de ma prédication j'annonce que mon thème sera la persévérance, j'entends très peu d'alléluia en réponse. Parfois je continue en disant : « laissez-moi vous dire comment cultiver la persévérance ». Les gens écoutent volontiers, impatients de connaître le secret. « Il n'y a qu'une seule façon de cultiver la persévérance, c'est en persévérant. » C'est accueilli par un soupir collectif presque audible. Exprimé par des mots ce soupir signifie : « Vous voulez dire qu'il n'y a pas d'autre moyen plus facile ? »

Non, il n'y a pas de chemin plus facile ! La persévérance est un élément essentiel d'une vie chrétienne victorieuse et elle ne peut se cultiver qu'en persévérant. Une fois que nous avons accepté ce fait, nous pouvons commencer à répondre de la bonne façon à chaque difficulté qui se trouve sur notre chemin. Nous pouvons la « considérer comme un sujet de joie complète... sachant que l'épreuve de votre foi produit l'endurance. » (Jacques 1.2-3)

Mais nous sommes avertis qu'il faut que « l'endurance accomplisse son œuvre. » (Jacques 1.4) Autrement dit, nous devons continuer à persévérer jusqu'à ce que le dessein de Dieu soit pleinement accompli et qu'il fasse cesser l'épreuve.

Il est très rare que Dieu nous dise d'avance : « Ce défi va durer six mois. » Il est possible qu'après cinq mois et demi, quelqu'un dise : « Je ne peux plus le supporter, j'abandonne ! »

Comme c'est triste ! Encore quinze jours de persévérance, et le dessein de Dieu aurait été accompli. Pourtant, une telle personne devra se soumettre à un autre défi, pour traiter ce même trait de caractère défectueux. En fait, Dieu n'annulera pas ses épreuves et son châtiment tant que son but n'aura pas été atteint. Plus nous apprenons vite à endurer, en supposant que la repentance ait eu lieu si elle était nécessaire, plus nos progrès spirituels seront rapides.

Paul, comme l'auteur des Hébreux, utilise l'exemple d'un athlète pour décrire l'endurance : « Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences. » (1 Corinthiens 9.25)

Dans 2 Pierre 1.5-7, nous trouvons sept étapes successives qui nous conduisent du fondement de la foi jusqu'à l'accomplissement du caractère chrétien, l'amour agape. Ces étapes qui commencent par la vertu sont :

Pierre dit clairement que la maîtrise de soi est un prérequis essentiel pour l'endurance. Toute épreuve d'endurance est aussi une épreuve de maîtrise de soi. Elle dévoilera toute faiblesse dans l'un des nombreux domaines de notre personnalité. Dans le domaine des émotions, la faiblesse sera peut-être la crainte, le découragement ou la dépression. Dans notre nature charnelle, il peut s'agir de convoitises ou d'appétits débridés. Dans nos relations personnelles ce sera peut-être la colère ou la jalousie. Dans notre développement spirituel, ce sera peut-être l'orgueil ou l'excès de confiance en soi.

Quel que soit le domaine de faiblesse, il sera dévoilé quand nous serons confrontés à l'épreuve d'endurance. Il est tragique que beaucoup de chrétiens ne dépassent jamais ces deux étapes de la maîtrise de soi et de l'endurance. En conséquence, ils ne progressent jamais vers les plus hautes vertus chrétiennes qui sont les trois étapes suivantes : la piété, l'affection fraternelle et l'amour. (Nous verrons ces trois étapes de croissance plus loin au chapitre 15), “Développer le fruit spirituel”).

Regarder à Jésus

L'exemple suprême de la bonne attitude face à l'épreuve nous est donné par Jésus lui-même bien sûr, « qui a été tenté (éprouvé) comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. » (Hébreux 4.15) Suivre son exemple demande de rejeter « tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et de courir avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. » (Hébreux 12.1-2)

Il n'est pas suffisant de traiter les choses dans nos vies qui relèvent du péché. Nous devons aussi éliminer les poids, des choses qui ne sont pas des péchés en soi mais qui nous empêchent pourtant de concentrer nos efforts sur notre service pour Christ.

Un coureur engagé dans une course ne garde que le strict minimum. Il ne porte pas un gramme de poids qui ne soit nécessaire. Nous devons faire de même. Voici certaines choses que nous devons éliminer : des obligations sociales qui n'ont pas d'incidence spirituelle ; l'attachement sentimental envers des personnes, des endroits ou des animaux ; un intérêt excessif pour la bourse, les sports ou la mode ; le lèche-vitrine ; l'inquiétude pour l'argent, la santé, la famille ou la politique.

Pour chaque chose à laquelle nous consacrons du temps et de l'attention, nous devons nous poser deux questions : Est-ce que cela me construit spirituellement ou personnellement ? Le piège posé par cette dernière question (un test où nous sommes le plus susceptibles d'échouer) est le sujet du chapitre suivant.

Mise en pratique

  1. Avez-vous pu faire la différence entre les temps d'épreuve et de châtiment dans votre vie ? Si oui, comment ?
  2. Comment votre niveau de confiance dans votre relation avec le Seigneur a-t-il grandi ?
  3. En courant, quel poids portez-vous, et comment allez-vous vous en décharger ?

Verset à mémoriser :

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »

La réponse de la foi

Mon Père, je te fais confiance. En toutes choses tu es bon et ton plan pour moi est bon. À chaque épreuve, dans les temps de châtiment, que je puisse être éprouvé comme l'or, pur et parfait en toi.

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