Les règles du combat

Deuxième partie

L'entraînement du Saint-Esprit

10. Sachez qui est votre guide

L'Esprit du Seigneur

Qui est cette Personne qui nous aide à travers ce processus pour forger notre caractère et nous entraîne pour la bataille ? Comment agit-il en puissance dans notre vie ? Que nous enseigne-t-il sur lui-même et sur ses dons ?

Nous allons tourner nos pensées vers la troisième Personne de la Trinité : Le Saint-Esprit. Je me suis rendu compte qu'une meilleure compréhension de sa personne peut nous rendre plus efficace en tant que soldats dans le royaume de Dieu. C'est lui, après tout, qui continue le ministère de Jésus dans nos vies.

Commençons par l'étude de trois adjectifs extrêmement significatifs qui s'appliquent au Saint-Esprit : éternel, omniscient, omniprésent.

Il est éternel

À la fin de l'un des tout premiers cultes pentecôtistes auquel j'avais assisté le pasteur me demanda : « Croyez-vous que vous êtes pécheur ? » À cette époque, j'étais philosophe professionnel et je venais tout juste de terminer ma dissertation sur les “définitions” à l'université de Cambridge. Immédiatement, j'ai tourné dans ma tête les différentes définitions possibles de “pécheur”. Toutes s'appliquaient exactement à moi ! Alors j'ai répondu : « Oui je crois que je suis pécheur ! »

Le prédicateur m'a ensuit demandé : « Croyez-vous que Christ est mort pour vos péchés ? » J'y réfléchis et je répondis : « À dire vrai, je ne vois pas ce que la mort de Jésus-Christ il y a dix-neuf siècles a à voir avec les péchés que j'ai commis durant ma vie. »

Le prédicateur était assez sage pour ne pas discuter avec moi, mais je suis certain qu'il a prié pour moi ! Quelques jours plus tard, j'ai fait une rencontre puissance avec Jésus-Christ qui a changé le cours de ma vie toute entière. En particulier, la Bible est devenue un livre vivant et plein de sens.

Quelque temps plus tard, je lus dans Hébreux 9.14 « Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu. »

Soudain, j'ai saisi la signification du mot éternel. Sa signification va bien au-delà de quelque chose qui dure longtemps. Il dénote quelque chose qui est au-dessus et au-delà des limitations du temps, quelque chose qui comprend simultanément le passé, le présent et l'avenir.

Quand Jésus s'est offert sur la croix, son sacrifice ne s'est pas limité au temps durant lequel il est mort. Il incluait les péchés de tous les hommes de tous les temps, présent, passé et futur. Cela incluait les péchés que j'allais commettre dix-neuf siècles plus tard.

L'adjectif grec éternel a une signification d'une profondeur insondable. Il est dérivé du nom aion d'où nous tirons le mot anglais aeon (qui signifie “âge”, NDT). Un aion est une mesure de temps et elle se trouve dans un grand nombre d'expressions comme dans les traductions littérales suivantes.

Galates 1.5 : « aux siècles des siècles » (À jamais)

Hébreux 7.24 : « éternellement » (pour toujours) c'est-à-dire la durée de l'âge présent.

Jude 25 : « Dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! » (À la fois maintenant et pour toujours.)

Il est évident que les traductions françaises ne rendent pas la profondeur de la signification des expressions grecques. Ces expressions, et d'autres semblables, me donnent un sentiment de crainte et de respect. Je me sens comme une petite goutte d'eau suspendue au-dessus d'un gouffre sans fond qui sépare deux montagnes trop hautes à grimper pour moi. Mon esprit ne peut pas comprendre pleinement qu'il puisse y avoir un siècle fait de siècles, et encore moins qu'il y ait des siècles faits de tels siècles. Pourtant le Saint-Esprit éternel les inclut tous, s'étirant d'un passé impossible à mesurer jusqu'à un futur impossible à mesurer.

Je commence à appréhender d'une nouvelle façon le titre sous lequel Dieu est adoré sans fin au ciel : « Seigneur Dieu Tout-Puissant qui était (éternellement) qui est et qui vient. » (Apocalypse 4.8)

Il est omniscient

L'omniscience est étroitement liée à la nature éternelle du Saint-Esprit. Dans 1 Jean 3.20, l'apôtre nous confronte à une révélation profonde et pourtant simple : Dieu connaît toutes choses. Il n'y a rien que Dieu ne sache pas. De l'insecte le plus minuscule de la terre à l'étoile la plus lointaine de l'espace, il n'y a rien que Dieu ne sache entièrement. Dieu connaît ces choses sur nous que nous ne connaissons pas nous-mêmes. Il sait par exemple, le nombre des cheveux que chacun d'entre nous a sur la tête. (voir Matthieu 10.30) Il connaissait le nombre d'habitants de la ville de Ninive (voir Jonas 4.11). Il connaissait et contrôlait l'action du ver qui a causé le flétrissement de la plante. (voir Jonas 4.6-7)

Paul parle « des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme. » Puis il continue : « Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. » (1 Corinthiens 2.9-10) Le Saint-Esprit sonde les plus grandes profondeurs et monte sur les plus grandes hauteurs de toutes qui ont été, qui sont et qui seront. Sa connaissance est infinie.

C'est à la lumière de son infinie connaissance que nous devons nous préparer chacun à répondre de nos actes « Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » (Hébreux 4.13)

La connaissance surnaturelle et la sagesse du Saint-Esprit ont été manifestées à travers le ministère terrestre de Jésus, mais elles se manifestent on ne peut plus clairement lors de ses échanges avec Judas Iscariot. Quand les disciples ont dit à Jésus : « Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, (Messie) le Saint de Dieu, » (Jean 6.69) la réponse de Jésus a révélé qu'être le Messie impliquait d'être trahi par l'un de ses disciples. Il parlait de Judas Iscariot, le fils de Simon, car c'est lui qui le trahirait, étant l'un des douze. « Jésus leur répondit : N'est-ce pas moi qui vous ai choisi, vous les douze ? Et l'un de vous est un démon ! Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon ; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze. » (versets 70-71). Jésus savait par le Saint-Esprit que Judas le trahirait avant même que Judas le sache lui-même.

Malgré cela, Juda ne pouvait pas mener à bien son plan tant que Jésus n'avait pas prononcé la parole qui lui permettait de le faire. Lors de la Cène, Jésus dit à ses disciples : « L'un de vous me livrera » (Jean 13.21) Quand on lui demanda qui ce serait, Jésus répondit :

« C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot. Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. » (versets 26-27)

Une fois le morceau de pain reçu, Judas est rapidement sorti pour trahir Jésus.

Je suis émerveillé de réaliser que Judas ne pouvait pas mener à bien son plan pour trahir Jésus tant que Jésus lui-même n'avait pas prononcé la parole qui l'autorisait à le faire. Tout au long de cette scène, c'est celui qui était trahi, et non le traitre qui était au contrôle.

Quand nous comprenons la plénitude de la connaissance de Dieu et en particulier sa prescience, nous acquérons l'assurance que quoi qu'il se passe, Dieu n'est jamais pris au dépourvu. L'urgence n'existe pas dans le royaume des cieux. Et Dieu ne connaît pas seulement la fin depuis le commencement. Il est à la fois le commencement et la fin (voir Apocalypse 21.6) et il contrôle absolument tout.

Dieu connaît en particulier ceux qu'il a choisis pour être avec lui dans l'éternité. « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.  (Romains 8.29)

Si, par la miséricorde et la grâce de Dieu, nous arrivons à cette destination glorieuse et éternelle, Jésus n'accueillera jamais personne par ces mots : « Je ne m'attendais pas à te voir ici ! » Mais il dira plutôt : « Mon enfant, je t'attendais. Nous ne pouvions pas nous asseoir au banquet des noces avant ton arrivée. » Je crois que chaque place de ce glorieux banquet, portera le nom de la personne pour laquelle elle a été préparée.

Dieu attend avec une patience étonnante que le nombre des rachetés soit complet « ,ne voulant qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. » (2 Pierre 3.9)

Il est omniprésent

Quand nous disons que Dieu est omniprésent, nous voulons dire qu'il est présent partout en même temps. Dans Jérémie 23.23-24 Dieu lui-même affirme cela : « Ne suis-je un Dieu que de près, dit l'Éternel, et ne suis-je pas aussi un Dieu de loin ? Quelqu'un se tiendra-t-il dans un lieu caché, sans que je le voie ? dit l'Éternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre ; dit l'Éternel. »

Comment est-ce possible ? Nous savons que Dieu est assis sur son trône dans le ciel avec Jésus à sa droite. Comment donc peut-il remplir le ciel et la terre de sa présence ?

David apporte la réponse. Premièrement il demande : « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? » (Psaume 139.7) Cela révèle que c'est à travers son Esprit que Dieu est présent partout en même temps. Puis David entre dans les détails :

« Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. Si je dis : au moins les ténèbres me couvriront, la nuit devient lumière autour de moi ; même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la lumière. » Versets 8-12

Peu importe où nous allons, Dieu est là par son Esprit, invisible, souvent imperceptible mais on ne peut pas lui échapper. Pour les non-croyants ce peut être une pensée terrifiante, mais pour le croyant c'est une assurance réconfortante et fortifiante. Peu importe où nous nous trouvons, « Là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. »

Dans le Nouveau Testament, Jésus lui-même nous donne cette assurance : « Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point » (Hébreux 13.5) Parfois nous pouvons ne pas être conscients du tout de sa présence, mais son Saint-Esprit, lui, est là. Notre environnement peut sembler totalement obscur mais « les ténèbres ne sont pas obscures pour lui. »

Chacun d'entre nous a besoin de cultiver une sensibilité intérieure au Saint-Esprit qui ne dépende pas d'une preuve de nos sens physiques. Quand nos sens ne nous disent rien de sa présence, ou même quand ils semblent la nier, il doit y avoir un domaine au plus profond de notre esprit qui garde une conscience ininterrompue de la présence du Saint-Esprit. Alors nous comprenons le titre qui est donné dans Jean 14.26 : “l'aide” ou “le consolateur”.

Avec cette compréhension de la personne du Saint-Esprit regardons maintenant comment il nous conduit.

Mise en pratique

  1. Exprimez avec vos propres mots, ce que signifie “l'Esprit éternel” et comment le sacrifice de Jésus correspond à cela ?
  2. Qu'implique dans votre vie aujourd'hui le fait que le Saint-Esprit soit éternel, omniscient et omniprésent ?
  3. Pourquoi la sensibilité intérieure au Saint-Esprit est-elle importante dans notre vie ? Quand et comment cette sensibilité vous a-t-elle aidée ?

Verset à mémoriser

« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous ». Jean 14.16-17

La réponse de la foi

Saint-Esprit, merci d'être ici avec moi. Je veux devenir plus sensible envers toi, à ta direction et à ce que tu me dis. Je te remercie d'être mon guide, mon enseignant et mon aide, toujours présent.

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