Les règles du combat

12. Pas de place pour l'hypocrisie

Quand Jésus a promis à ses disciples qu'il demanderait au Père de leur envoyer un consolateur divin, il a donné à ce consolateur un nom particulier : “l'Esprit de vérité”. En même temps, il les avertit que le monde ne pourrrait pas recevoir ce consolateur.

Ces paroles se trouvent dans Jean 14.16-17 :

« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. »

À cela l'Écriture donne deux raisons. Premièrement, à partir du moment où les hommes se sont détournés de Dieu dans la rébellion, ils ont été incapables d'accepter la vérité qui met en lumière leurs œuvres mauvaises. À cause de cela, « ils retiennent injustement la vérité captive ». Romains 1.18

Deuxièmement, la rébellion contre Dieu a exposé l'humanité à la domination du dieu de cet âge « Satan, qui séduit toute la terre. » (Apocalypse 12.9) La séduction est la première arme sur laquelle compte Satan pour garder l'humanité sous son contrôle. Une fois que sa capacité de séduire est balayée, Satan n'a plus rien à offrir à personne sauf une place avec lui dans le lac éternel de feu !

Au cours des siècles, la philosophie n'a jamais été capable de produire une définition satisfaisante de la vérité. D'un autre côté, la Bible donne une triple réponse. D'abord, Jésus dit : « Je suis... la vérité. » (Jean 14.6)

Ensuite, en priant Dieu le Père, il dit : « Ta parole est la vérité » (Jean 17.17). Troisièmement Jean nous dit : « L'Esprit (Saint) est la vérité » (1 Jean 5.6).

Ainsi, dans le domaine spirituel il y a trois vérités combinées : Jésus, l'Écriture et le Saint-Esprit. Quand les trois sont en accord, nous savons que nous sommes arrivés à la vérité, l'absolue vérité. Il est important, cependant, que nous vérifiions que les trois sont bien en accord avant d'en arriver à cette conclusion. Ainsi, il y a trois questions que nous devons nous poser concernant toute question spirituelle : Est-ce que cela représente Jésus comme il est réellement ? Est-ce en harmonie avec l'Écriture ? Est-ce que le Saint-Esprit rend son témoignage ?

Du point de vue de son histoire, l'Église aurait évité beaucoup d'erreurs et de séductions si elle avait vérifié ces trois vérités coordonnées. Il ne suffit pas qu'un enseignant dépeigne une image attirante de Jésus comme un exemple moral parfait. Ou qu'un pasteur noie son assemblée sous un déluge de versets bibliques. Ou qu'un évangéliste impressionne son auditoire avec un étalage de surnaturel qui donne des frissons. Avant d'accepter ce qui nous est présenté comme la vérité, les trois vérités coordonnées doivent être en place. Jésus, l'Écriture et le Saint-Esprit.

Souvenez-vous que la fonction particulière du Saint-Esprit est de rendre témoignage : « C'est l'Esprit qui rend témoignage. » (1 Jean 5.6) Le Saint-Esprit rend témoignage à Jésus comme le Fils éternel de Dieu qui a versé son sang sur la croix en sacrifice suffisant pour nos péchés. Voici les paroles de Charles Wesley :

L'Esprit répond au sang

Et me dit que je suis né de Dieu

Le Saint-Esprit rend aussi témoignage de la vérité et de l'autorité de l'Écriture, comme Paul le dit dans Thessaloniciens : « Notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit saint, et avec une pleine persuasion. » (1 Thessaloniciens 1.5) (Nous parlerons de l'infaillibilité de l'Écriture dans le chapitre qui suit.)

Qu'est-ce que l'hypocrisie ?

Il ne peut y avoir aucun compromis entre le Saint-Esprit, qui est l'Esprit de vérité, et Satan qui est « menteur et le père du mensonge » (Jean 8.44) Cela a été démontré de façon dramatique dans l'Église primitive quand Ananias et Saphira ont menti sur l'argent qu'ils avaient donné à l'Église. Ils ont affirmé avoir donné l'intégralité du prix de la propriété qu'ils avaient vendue, alors qu'en fait ils en avaient gardé une partie.

L'Esprit de vérité chez Pierre n'a pas été trompé. Il a accusé Ananias d'avoir non seulement menti aux hommes mais également au Saint-Esprit lui-même, celui qui est l'Esprit de vérité même.

« Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S'il n'eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après avoir été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent. » (Actes 5.3-5)

Trois heures plus tard, Saphira est venue et a répété le même mensonge. Comme son mari, elle y a laissé la vie.

Pour bien le définir, le péché dont étaient coupables Ananias et Saphira était l'hypocrisie — un faux-semblant religieux. Ils se sont prétendus plus généreux et plus engagés envers le Seigneur que ce qu'ils étaient en réalité. Jésus a réservé ses paroles de condamnation les plus dures pour ce péché aux dirigeants religieux de son temps. Sept fois dans Matthieu 23 il leur dit : « Malheur à vous... hypocrites ! »

Le mot français hypocrite et hypocrisie sont dérivés directement du mot grec hupokrites qui signifie “acteur”. C'est l'essence de l'hypocrisie : se revêtir d'une apparence religieuse. En fait, certaines formes de religion le demandent presque.

Quand les gens entrent dans un bâtiment religieux, leur comportement change. Ils ne sont plus naturels, libres et ouverts. Ils apparaissent pris par une sorte de “crampe” invisible. Ils semblent être obligés de mettre un masque religieux. Différentes sortes de religions exigent des masques de différents types, mais peu d'entre elles permettent aux gens d'être eux-mêmes.

Quand le prédicateur condamne certains péchés, ces gens répondent par un consciencieux « Amen ! » Mais en dehors de l'église, ils commettent ces mêmes péchés sans même un tiraillement de leur conscience. S'ils prient à haute voix, ils utilisent un ton et souvent un vocabulaire particuliers. Ils ne s'arrêtent pas pour se demander ce qu'un père humain penserait si son enfant s'adressait à lui avec un langage aussi artificiel ou s'il adoptait une forme de conduite si peu naturelle simplement pour l'impressionner.

Le Dieu de la Bible n'a pas de temps à perdre avec l'hypocrisie. Cela ressort clairement de l'histoire de Job. Les trois amis de Job ont servi un flot de platitudes religieuses. Voici ce qu'ils disent en réalité : « Dieu bénit toujours les justes ; ils ne souffrent jamais injustement. » Et « Dieu juge toujours les méchants ; ils ne prospèrent jamais. » Pourtant, les faits de l'histoire démontrent que ce n'est pas vrai. Ce n'est que du langage religieux !

Job, d'un autre côté, était complètement franc. Il dit en effet « Dieu ne me traite pas justement. Je n'ai rien fait pour mériter tout cela. Mais même s'il me tue, je continuerai à lui faire confiance. »

J'ai cité Job 42.7 dans un chapitre précédent, quand le Seigneur révèle son évaluation de la conduite de Job et de ses amis. Regardons-le de nouveau sous cet éclairage : « Après que l'Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job. »

Nous devons nous demander en quoi ce type de conduite religieuse diffère du péché d'Ananias et Saphira qui leur a coûté la vie ?

Le moment de vérité

À cette lumière, rappelons-nous le fait que le roi David était coupable de deux péchés terribles. Premièrement il a commis l'adultère avec Beth Scheba, la femme de son voisin Urie. Puis, pour couvrir son péché il a commandité le meurtre d'Urie.

David s'en était apparemment sorti impunément. Il a continué à adorer comme si de rien n'était. Il a continué à assumer ses devoirs de roi. Il vivait toujours dans le palais royal. Extérieurement, rien n'avait changé jusqu'à ce que le messager de Dieu, le prophète Nathan, confronte David à son péché. À cet instant, la destinée éternelle de David, était dans la balance. Par la grâce de Dieu, David a bien réagi. Il n'a pas donné d'excuses, n'a pas essayé de cacher les choses. Il a reconnu qu'il avait péché. (Voir 2 Samuel 12.1-15)

Plus tard, nous lisons dans le Psaume 51 que David a offert une prière de confession et a ensuite crié pour obtenir miséricorde. Les versets 5 et 6 commencent chacun par le mot « voici » exprimant une révélation soudaine d'une vérité essentielle.

Le verset 5 dit : « Voici, j'ai été enfante dans l'iniquité, et dans le péché ma mère m'a conçu. » (Darby) David a dû venir face à face avec quelque chose que seul l'Esprit de vérité pouvait révéler : non pas simplement les péchés qui ont été commis, mais la puissance mauvaise et horrible du péché reçue en héritage qui habite chaque descendant d'Adam.

Le verset 8 révèle la seule base sur laquelle Dieu offre la délivrance de la puissance du péché qui habite en nous. « Voici, tu veux la vérité dans l'homme intérieur. » (Darby) Après son péché, David a continué à avoir un comportement extérieur conforme à son rôle de roi. Mais maintenant il y avait un vaste gouffre entre son comportement extérieur et l'état intérieur de son cœur. Il est devenu hypocrite comme un acteur qui joue un rôle qui ne correspond pas à ce qui est dans son cœur. Pour cela, il n'y avait qu'un remède : une confession honnête et une repentance de tout son cœur.

Du dimanche des Rameaux au Vendredi saint

Cette vérité est présente tout au long de la Bible. Dieu ne fera jamais de compromis avec le péché. Cela est dramatiquement illustré par deux jours de la vie de Jésus : le dimanche des Rameaux et le Vendredi saint.

Lors du dimanche des Rameaux, Jésus est entré à Jérusalem comme un héros populaire, « le prophète de Nazareth en Galilée. » (Matthieu 21.11) Toute la ville lui était favorable. Il aurait pu aisément balayer ses pires ennemis, les dirigeants religieux, et s'établir en tant que roi. C'est ce que le peuple attendait.

Pourtant, il a choisi une autre voie. Cinq jours plus tard, il était suspendu, rejeté et nu sur une croix cruelle. Pourquoi ? Parce que Dieu ne fera jamais de compromis avec le péché et la seule façon de traiter le péché était le sacrifice de Jésus sur la croix.

Beaucoup de chrétiens aujourd'hui parlent et prient pour le “réveil”. Ils occultent souvent le fait qu'il y a une barrière infranchissable au réveil. C'est le péché. Tant qu'on a pas traité le péché, le véritable réveil ne peut avoir lieu. Et il n'y a qu'une seule façon de traiter le péché : « Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbes 28.13)

Pour parler franchement, beaucoup de dénominations de l'Église contemporaine sont remplies de « péchés cachés ». Voici certains péchés que les chrétiens cherchent souvent à cacher :

  1. Abus sur les enfants qu'il soit physique, émotionnel, sexuel ou une combinaison des trois
  2. Rupture des vœux du mariage
  3. Utilisation malhonnête de l'argent
  4. Addiction à la pornographie (j'ai été choqué de voir combien cela était courant parmi les responsables d'église)
  5. Gloutonnerie : indulgence envers nos appétits physiques

Le remède de Dieu est double : premièrement, confesser, ensuite, abandonner. Il est rarement facile de confesser nos péchés. Pourtant il n'y a pas d'autre remède. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » ((1 Jean 1.9) Dieu ne s'est jamais engagé à pardonner des péchés que nous ne voulons pas lui avouer.

Mais il ne suffit pas de les confesser. Nous devons aussi les abandonner. Nous devrons prendre une résolution ferme de ne pas continuer à commettre le péché que nous avons confessé. Nous devons suivre l'avis succinct que Daniel a donné au roi Nebucadnetsar : « Mets un terme à tes péchés en pratiquant la justice. » (Daniel 4.27) Entre la justice et le péché il n'y a pas de juste milieu. (1 Jean 5.17) Tout ce qui n'est pas juste est péché.

Faites-vous face à une décision difficile ?

Si ce chapitre vous a fait remettre en question des choses que vous avez acceptées dans votre vie, ou que vous êtes face à certains domaines de désobéissance, ouvrez-vous à l'Esprit de vérité ! Il est prêt et veut vous aider.

Mise en pratique

  1. Pourquoi est-ce si important que les trois vérités coordonnées, Jésus, l'Écriture et le Saint-Esprit soient en accord ?
  2. En parcourant ce chapitre, avez-vous été confronté à un domaine d'hypocrisie dans votre vie qui doit être amené devant le Seigneur et dont vous devez vous repentir ? Si c'est le cas, dans quel domaine et comment allez-vous le traiter ?

Verset à mémoriser

« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner,, et pour nous purifier de toute iniquité. » 1 Jean 1.9

La réponse de la foi

Seigneur, je veux m'aligner sur ton désir de vérité dans les domaines les plus intimes. Guide-moi dans la vérité. Éloigne de moi la tromperie et l'hypocrisie. Je veux être vrai envers toi et envers mes frères et sœurs dans le Seigneur.

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