Les règles du combat

20. Les principes de protection spirituelle

Quand nous naissons de nouveau en tant que chrétiens dans le royaume de Dieu, nous découvrons que nous sommes engagés dans une guerre avec le royaume spirituel adverse, le royaume de Satan. En cela, nous n'avons pas le choix. Parce que le royaume auquel nous appartenons est en guerre, nous prenons part à cette guerre. Nous découvrons également que nous avons différents types d'ennemis, mais que le plus puissant et le plus impressionnant est un royaume d'anges déchus dans les lieux célestes, sous la loi de l'ennemi juré de Dieu, Satan.

Comme nous avons des ennemis aussi puissants, nous devons nous servir de la protection que Dieu a prévue pour nous. Dans ce chapitre nous allons revoir trois exigences impératives de Dieu qui s'appliquent à tous les chrétiens désirant cette protection. Commençons par voir l'importance de l'autorité divine.

Comprendre l'autorité

Comme nous l'avons vu, Paul dit que les femmes chrétiennes doivent avoir la protection de l'autorité spirituelle sur elles, symbolisée par une couverture appropriée sur leurs têtes. Mais c'est seulement un exemple d'un principe qui s'applique plus généralement à tous les chrétiens, hommes et femmes. Chaque chrétien a besoin d'être sous la protection de l'autorité biblique appropriée.

Luc 7.1-10 rapporte comment un centurion romain a envoyé certains anciens juifs vers Jésus pour lui demander de guérir son serviteur qui était mourant. Jésus propose d'aller le voir et de prier pour la guérison du serviteur, mais le centurion répond :

« Jésus, étant allé avec eux, n'était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire : Seigneur, ne prends pas tant de peine ; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi (aussi) qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l'un : Va ! et il va ; à l'autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait. »

En disant « Moi, aussi qui suis soumis à des supérieurs », le centurion reconnaissait que l'autorité de Jésus dans le royaume spirituel était semblable à l'autorité qu'il avait dans le domaine militaire en tant que centurion de l'armée romaine. Dans les deux cas, leur autorité venait d'une soumission à une plus haute instance. Pour le centurion, l'instance était l'empereur romain. Pour Jésus la source est Dieu le Père.

Remarquez que le centurion ne dit pas comme beaucoup le feraient « j'ai de l'autorité », mais « je suis sous l'autorité ». Il affirme un principe de base de l'Écriture : pour avoir de l'autorité, il faut être sous l'autorité. L'autorité vient toujours d'en-haut.

Après sa résurrection Jésus dit : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28.18) Il y a des chaînes d'autorité qui descendent de Dieu le Père à travers Jésus le Fils dans chaque situation dans l'univers. Paul explique qu'il y a des chaînes descendantes d'autorité faites pour fonctionner dans toutes les familles de la terre. « Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. » (1 Corinthiens 11.3) Dans le cas d'un couple marié, par exemple, l'autorité vient de Dieu le Père à travers Jésus le Fils vers le mari et à travers le mari à la femme.

Mais ce qui est vrai pour le foyer s'applique à chaque domaine de la vie. Cela s'applique à tous les chrétiens. Chaque chrétien a besoin de la protection qui consiste à être sous la bonne autorité. Un chrétien qui n'est pas sous autorité est un chrétien non protégé.

Respecter l'autorité dans l'église locale

La première demande de Dieu qui nous aide à assurer notre protection spirituelle, est le respect de l'autorité de Christ agissant dans et à travers l'église locale. Paul dit que Dieu a fait de Jésus « le chef suprême de l'église. » (Éphésiens 1.22) Le mot grec pour “église” est ekklesia. Dans son sens original, ekklesia évoque un groupe de citoyens dans une ville (comme Athènes) qui étaient le gouvernement collectif de la ville. Quand cela s'applique aux chrétiens, cela indique que dans ses actes de rédemption Jésus exerce son autorité à travers l'église qui est son ekklesia.

Ainsi, être sous l'autorité de Christ, signifie être correctement relié à son Église. Nous ne pouvons réclamer la protection de l'autorité de Christ sur nous si nous ne respectons pas l'autorité dont il a revêtu son Église.

Une image de l'autorité biblique

Ceci est illustré par la nomination de Paul en tant qu'apôtre. Paul se nomme lui-même « apôtre de Jésus-Christ, par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance. » (1 Timothée 1.1) L'autorité ultime de l'apostolat de Paul est une décision prise dans le ciel par Dieu le Père et Dieu le Fils. Mais par définition un apôtre est “celui qui est envoyé”. L'apostolat de Paul n'est devenu effectif que quand il a été envoyé par une église locale d'Antioche.

Dans Actes 13.1, Paul (encore appelé Saul) et Barnabas sont cités comme deux des cinq hommes décrits comme « prophètes et enseignants ». Puis, en réponse à une direction du Saint-Esprit, les trois autres hommes imposent les mains à Barnabas et Saul et les envoient. Après cela, les deux hommes sont appelés apôtres (voir Actes 14.4, 14). L'apostolat de Paul est déterminé dans le ciel, mais il ne devient effectif qu'au moment où il est reconnu et acté par une église locale sur terre.

Durant plus de cinquante ans de ministère mondial, j'ai toujours cherché à reconnaître et à respecter l'autorité de Christ agissant à travers l'église locale. Lydia, (ma première femme) et moi puis ensuite Ruth (ma seconde épouse) et moi nous nous sommes toujours intégrés dans une église locale, là où nous nous installions. Quand nous partions pour des voyages pour notre ministère, nous étions officiellement envoyés par une église locale. Quand nous revenions, nous faisions un rapport à l'église qui nous avait envoyés. C'était la pratique établie par Paul et Barnabas dans Actes 13.3 et 14.26-27.

Certains chrétiens cherchent une église parfaite. Je dois reconnaître que je n'ai encore jamais trouvé une telle église. Mais je dois dire aussi que si je l'avais trouvée, je n'aurais pas pu y adhérer parce qu'une fois dedans elle n'aurait plus été parfaite ! En attendant, je suis reconnaissant pour toutes les bonnes choses que j'ai reçues à travers plusieurs églises locales “imparfaites” !

Une “image” du corps

Paul donne aussi une deuxième image du peuple de Dieu ici sur terre. Il dit : « l'église qui est son (Christ) corps. » (Éphésiens 1.22-23) Paul développe ce thème dans 1 Corinthiens 12.27 : « Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. » Il utilise différents exemples du corps physique pour souligner qu'en tant que chrétiens nous sommes dépendants les uns des autres et que nous avons tous besoin les uns des autres.

L'image la plus complète et qui démontre le plus l'autorité de l'Église en tant que corps du Christ nous est donnée dans Éphésiens. Il est significatif que tout au long de l'épître, Paul parle invariablement des chrétiens au pluriel. Il n'a quasiment rien à dire au chrétien ou sur le chrétien individuellement. Dans Éphésiens 1.3-12 par exemple, Paul dit la chose suivante : Dieu nous a bénis ; il nous a choisis ; il nous a prédestinés ; il nous a acceptés ; nous avons la rédemption ; il nous a fait connaître le mystère de sa volonté ; nous avons obtenu un héritage, ... afin que nous servions à la louange de sa gloire.

Une lecture attentive du reste de l'épître confirmera que c'est son message du début à la fin. Il n'y a ni promesse ni prière pour un individu. Il n'y a qu'une brève exception dans les six derniers versets : Paul termine en demandant une prière particulière pour lui.

Ces insistance sur le corps collectif de Christ atteint son apogée dans Éphésiens 6.10-18, où Paul parle de notre combat spirituel. Au verset 12, tous les mots clés sont au pluriel, à la fois ceux qui se réfèrent au peuple de Dieu et ceux qui se réfèrent aux forces opposées : Nous luttons contre les principautés, les puissances, les dominations, les esprits méchants.

Le combat spirituel ainsi décrit n'est pas un conflit entre des individus, mais une vaste guerre entre des armées opposées. Il n'y a pas de place ici pour des soldats isolés poursuivant un but individuel. La victoire demandera une action contrôlée et concertée du peuple de Dieu œuvrant ensemble en tant que membres d'un seul corps. Cela demandera de la discipline et un empressement à se soumettre à l'autorité de l'Écriture.

De bonnes relations dans le corps

Jésus avertit ses disciples d'une caractéristique de la fin des temps : l'augmentation de l'iniquité. « Et parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. » (Matthieu 24.12) Jésus indique que beaucoup de chrétiens seront infectés par l'iniquité dominante et le résultat sera que l'amour pour Dieu et son peuple se refroidira.

La racine de l'iniquité, c'est le rejet de l'autorité. C"est devenu un trait évident de notre culture contemporaine. Il y a un mépris généralisé pour toute règle ou réglementation qui interfère avec la liberté individuelle des personnes. Les gens sont déterminés à affirmer leurs “droits”, mais très réticents à reconnaître les responsabilités qui vont avec. Parfois, la conséquence est un état qui flirte avec l'anarchie. En tant que chrétiens, nous devons nous garder de ce genre d'attitude. Il nous est demandé de montrer notre respect envers l'autorité légitime séculière.

Mais en premier lieu, nous devons cultiver et maintenir une attitude de respect et d'obéissance envers Dieu notre Père et envers Jésus notre Sauveur. Cela s'exprimera par une attitude correspondante de respect et d'obéissance envers la parole de Dieu, l'Écriture.

Jésus dit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ... Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles. » (Jean 14.23-24) Nous pouvons proclamer que nous aimons Dieu et même faire de longues prières éloquentes ou prêcher des sermons longs et éloquents, mais en dernier ressort la façon d'honorer et d'obéir à Dieu consiste à honorer et à obéir à sa Parole. Au milieu de l'iniquité ambiante, il serait bon de réaffirmer notre soumission entière et sans réserve à l'autorité de l'Écriture. « Toute écriture est inspirée de Dieu. » (2 Timothée 3.16)

Les deuxième et troisième exigences de Dieu, qui nous aident à assurer notre protection spirituelle touchent à nos relations personnelles. Ce sont le pardon et la soumission. Ce sont deux domaines principaux dans lesquels la soumission envers Dieu et sa Parole seront testés et Jésus a laissé certaines règles très strictes.

Concernant le fait de pardonner aux autres par exemple, il dit :

« Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Marc 11.25-26)

Encore une fois, à la fin de la prière modèle que Jésus enseigne à ses disciples dans Matthieu 6.9-13, il n'ajoute qu'un commentaire : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Matthieu 6.14-15)

Nous devons toujours nous souvenir que pardonner aux autres n''est pas l'expression d'une émotion, mais un acte de discipline personnelle. Pour cela, nous pouvons dépendre du Saint-Esprit, qui est un Esprit «  de force, d'amour et de maîtrise de soi. » (2 Timothée 1.7, Bible de Jérusalem)

Il faut aussi de la discipline personnelle pour produire le genre d'attitude que Paul décrit dans Éphésiens 5.21 : « ... vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. » Cette attitude de soumission mutuelle est la clé pour de bonnes relations à la fois à la maison et dans l'Église.

Les chrétiens qui refusent de pardonner aux autres ou de se soumettre les uns aux autres méprisent l'Écriture. La racine du problème est l'iniquité. Ils se sont ouvert à l'esprit qui prévaut dans le monde autour d'eux. Cela les rend inévitablement vulnérables aux anges mauvais qui sont leurs ennemis impitoyables dans les lieux célestes.

L'obéissance et la protection

Nous sommes donc confrontés à trois domaines dans lesquels l'Écriture révèle des exigences divines claires et sans compromis qui s'appliquent à tous les chrétiens. La première est le respect pour l'autorité de Christ agissant dans et à travers chaque église locale. La deuxième est le pardon inconditionnel envers tous ceux qui nous ont fait du mal ou qui nous ont blessés. La troisième est une attitude de soumission envers tous nos frères chrétiens.

L'obéissance dans ces trois domaines fournit aux chrétiens une couverture d'autorité spirituelle qui les protège des attaques des anges sataniques dans les lieux célestes. La désobéissance, à l'inverse, rend les chrétiens vulnérables à de telles attaques.

Ce chapitre est écrit par souci personnel profond. En me basant sur de nombreuses années d'expérience dans le corps de Christ, je suis convaincu que les conséquences de la désobéissance à ces trois exigences de l'Écriture peuvent être extrêmement tragiques. Je crois que c'est l'une de raisons principales pour lesquelles de nombreux serviteurs du Seigneur consacrés sont devenus des victimes. Je prie que Dieu puisse nous accorder un nouveau respect pour l'autorité de Christ conférée à son Église et qu'il puisse renouveler en chacun de nous une attitude de pardon et de soumission.

Mise en pratique

  1. De quelles façons votre vie peut-elle refléter la soumission à l'autorité de Christ, à sa parole et à son Église ?
  2. Pourquoi le pardon est-il une directive aussi importante pour l'Église ?
  3. Pourquoi l'iniquité est-elle si dangereuse pour un chrétien ?

Verset à mémoriser

« Jésus lui répondit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole... Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles. » Jean 14.23-24

La réponse de la foi

Seigneur, je me soumets à toi, à ta parole et à ton Église. Mon but est l'obéissance. Je prendrai ma place dans ton corps pour que ma part me manque pas.

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