Les règles du combat

24. Satan sera-t-il un jour réconcilié avec Dieu ?

Nous avons appris qu'en tant que chrétiens dans le monde d'aujourd'hui, nous ne sommes pas toujours conscients d'être l'objet d'un bombardement continuel d'une philosophie appelée humanisme. Elle présente l'homme comme un arbitre ultime de la vérité morale et spirituelle et promet une réconciliation finale et générale entre Dieu et toutes les forces du mal. Cette réconciliation, nous dit-on, inclura Satan lui-même, tous ses anges déchus, et les démons, ainsi que tous ceux qui sont actuellement en inimitié contre Dieu. Il n'y a pas de place pour la punition absolue et éternelle d'aucun être créé.

En soulignant la réconciliation, cette doctrine attire fortement des chrétiens sincères et bien intentionnés. Pourtant elle est basée sur une distorsion de l'Écriture. Un texte communément cité en exemple est Colossiens 1.19-20 :

« Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ; (Christ) tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. »

Cette doctrine souligne la phrase centrale : « Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même. » Nous remarquons, cependant, que l'expression « toutes choses » est immédiatement qualifiée par l'expression suivante « tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux. » Ainsi la réconciliation dont on parle ici ne s'adresse qu'aux choses qui sont sur la terre ou dans le ciel.

Cette qualification prend tout son sens quand nous examinons la description du dernier grand jugement de Dieu donné dans Apocalypse 20.7-15. Ensuite, au verset 11, il nous est dit que “la terre et le ciel s'enfuirent devant sa face”, hors de la présence de Dieu. Puis au verset 15 il nous est dit que « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu. » Cela indique que même après que le ciel et la terre se seront enfuis, le lac de feu continuera d'exister à sa place. C'est-à-dire que le lac de feu n'est situé ni sur la terre ni au ciel et n'entre pas dans le cadre de la réconciliation dont on parle dans Colossiens 1.20. Ainsi, l'affirmation de Colossiens 1.20 ne donne aucune raison de dire que ceux qui sont destinés au lac de feu seront un jour réconciliés avec Dieu. Autrement dit, le lac de feu est hors des limites de la réconciliation.

Combien de temps dure l'éternité ?

On trouve un autre argument destiné à réfuter toute forme de châtiment éternel en se basant sur l'interprétation de l'adjectif grec aionios, qui est normalement traduit par “éternel” ou “sans fin”. On nous dit que cet adjectif grec est dérivé du mot grec aion qui signifie un âge (eon) et que l'adjectif veut dire “appartenir à, ou s'étendre à travers un âge”. Autrement dit, ce qu'on nomme aionios ne s'étend pas à travers tous les âges, mais uniquement à travers un âge.

Cette interprétation, s'applique par exemple, aux paroles de Jésus : « Et ceux-ci (les méchants) iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » (Matthieu 25.46) Les partisans de cette idée disent que l'expression « châtiment éternel » ne signifie pas un châtiment absolu et sans fin, mais simplement un châtiment qui dure pour un temps (et par implication se termine à un moment donné). Si ce devait être le cas, cependant, l'honnêteté intellectuelle exigerait que la « vie éternelle » soit interprétée de la même façon. Est-ce que quelqu'un pourrait sincèrement croire que c'est ce que Jésus voulait dire ?

Au contraire, ce verset fournit une preuve certaine que l'adjectif aionios ne signifie pas simplement « ce qui dure un temps » mais plutôt « d'âge en âge » ou « à tous les âges ». Cette signification est la même que l'adjectif soit utilisé pour désigner la vie ou le châtiment.

Cela est confirmé par l'usage d'une autre expression qui se trouve dans le Nouveau Testament grec, à savoir : eis (tous) aionas ton aionon — c'est-à-dire « aux siècles des siècles. » Cette expression se trouve environ vingt fois dans le Nouveau Testament grec et est normalement traduite par « à tout jamais ». La langue grecque ne peut produire aucune expression qui exprime plus fortement ce qui dure pour tous les âges, et qui est absolument sans fin.

La seule base pour la réconciliation

Ceux qui parlent de Satan et de ses anges réconciliés avec Dieu ne comprennent pas la base biblique de la réconciliation. Pierre nous dit : « Le Seigneur ... use de patience envers nous, ne voulant qu'aucun ne périsse, mais que tous arrivent à la repentance. » (2 Pierre 3.9) Remarquez que le Seigneur use de patience envers « nous », la race humaine. Notez également la condition importante et invariable pour que Dieu nous offre sa miséricorde et sa réconciliation : la repentance. La repentance signifie reconnaître humblement nos mauvaises actions, nous en détourner complètement, et nous soumettre sincèrement et sans réserve à Dieu. Là où il n'y a pas de repentance, il ne peut y avoir de réconciliation.

Il est possible que la volonté d'un être créé soit tellement figée dans la rébellion, qu'il n'y ait ensuite plus de possibilité de la réformer. Dans un tel cas, la repentance n'est plus possible. Dans Hébreux 12.17, il est dit d'Ésaü que « plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté quoiqu'il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet. » Plus littéralement, « il ne trouva aucun moyen de changer sa mentalité. » En ce qui concerne le droit d'aînesse, Ésaü avait pris une décision irrévocable. Il n'y avait donc plus moyen de revenir à la bénédiction qu'il avait abandonnée.

La même chose reste vraie éternellement pour Satan et ses anges. Dans leur première rébellion contre Dieu, dans la pleine lumière et la compréhension de l'éternité, ils ont pris un engagement irrévocable et irréversible. Leurs volontés sont positionnées pour toujours en inimitié et en opposition au Dieu Tout-Puissant. Satan est incapable de repentance ; il n'y a donc aucune possibilité de réconciliation pour lui.

Le sacrifice de Jésus est pour les humains et non pour les anges

L'Écriture dit clairement que le sacrifice expiatoire de Christ a été accompli uniquement en faveur de la race humaine. Jésus est « l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde ! » (Jean 1.29) Il est « une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » (1 Jean 2.2) Dans les deux cas, le mot français monde traduit le mot grec kosmos. Un examen plus approfondi nous montrera que ce mot grec kosmos n'est utilisé tout au long du Nouveau Testament que pour désigner la terre et la race humaine qui l'habite.

Trois passages du Nouveau Testament peuvent être cités pour confirmer cela. Dans Romains 5.12, Paul dit que « par un seul homme le péché est entré dans le monde » (kosmos). Ce seul homme est bien entendu Adam. Le péché avait déjà été commis au ciel par Satan et ses anges mais c'était en dehors du monde. Le péché dans le monde a commencé avec la race humaine sur terre. Pierre nous dit à propos du jugement de Dieu sur la race humaine aux jours de Noé que Dieu « n'a pas épargné l'ancien monde, mais il a sauvé Noé », (2 Pierre 2.5) « et que par ces choses le monde d'alors périt, submergé par l'eau. » (2 Pierre 3.6) Dans les deux exemples, « le monde » se réfère à la race humaine sur terre. Satan et ses anges déchus n'en font pas partie.

Ce qui veut dire que quand Jésus expie par sa mort sur la croix les péchés « du monde », il expie pour la race humaine sur terre et non pas pour Satan et ses anges. Ceci est en accord avec la révélation donnée dans Hébreux :

« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il (Jésus) y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable ... Car assurément ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham. » Hébreux 2.14, 16

Jésus est devenu, par sa nature charnelle, un descendant d'Abraham et donc aussi d'Adam. Il était « le dernier Adam » (1 Corinthiens 15.45). Il est devenu sur la croix le substitut expiatoire pour la race adamique toute entière. Mais il n'a pas revêtu la nature angélique et il n'est pas devenu un substitut aux anges. Il n'y a donc aucune base de la justice divine pour l'offre de pardon envers les anges. En fait, le but véritable de la mort de Jésus sur la croix n'était pas de sauver le diable mais au contraire de le détruire. (Hébreux 2.14) Ce n'est on ne peut plus clair.

C'est pour cela que Christ, retourné dans la gloire à la fin des temps, est révélé comme disant aux « boucs » à sa droite : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matthieu 25.41) Ce feu éternel aussi appelé Géhenne, ou lac de feu a été « préparé pour le diable et ses anges. » C'est leur destination certaine, inévitable et éternelle.

Ce lieu de châtiment n'a cependant pas été préparé pour la race humaine. Les êtres humains ne sont pas obligés d'y aller. S'ils se repentent et se soumettent à Dieu, Dieu les épargnera. Pour nous, il y a une alternative si nous l'acceptons. Mais pour Satan et ses anges, il n'y a pas d'alternative.

Les avocats de Satan sont les ennemis de Dieu

Dans ce royaume spirituel, il n'y a pas de neutralité. Jésus a dit : « Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi. » (Matthieu 12.30) Il n'y a que deux attitudes possibles : la soumission à Dieu ou l'opposition à Dieu. Les êtres humains qui, à travers la repentance se soumettent à Dieu, évitent le lac de feu. Tous les autres, qui ne se soumettent pas ainsi, s'opposent à Dieu. Ils s'associent nécessairement au diable et à ses anges. À cause de cette association, ils sont condamnés à la même destination : le lac de feu. Pour tous ceux qui entrent une fois dans le lac de feu, anges ou hommes, il n'y a pas moyen d'en sortir. C'est “à tout jamais”.

Ici se trouve le danger subtil de cette doctrine humaniste de la « réconciliation » pour ceux qui se disent chrétiens. Dans les Écritures, Dieu affirme clairement deux choses. Premièrement, Dieu est absolument juste et impartial. Deuxièmement Dieu a condamné le diable et ses anges au châtiment du feu éternel. Toute personne qui remet en question la deuxième affirmation remet automatiquement en question la première aussi.

Essayez de le voir ainsi. L'image de la nature de Dieu et de sa relation avec l'humanité est comme une pièce de monnaie. Elle a deux faces qui, mises ensemble forment la pièce complète. Ces deux faces sont présentées par Paul : « Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu. » (Romains 11.22) Voici les deux faces : la bonté et la sévérité. D'un côté la miséricorde et la grâce ; de l'autre la colère et le jugement.

Si on efface une face de la pièce, elle devient incomplète et sans valeur. Il en va de même avec l'image de Dieu présentée dans la Bible. Toujours parler de la bonté mais jamais de la sévérité, toujours parler de miséricorde et de grâce mais jamais de la colère et du jugement, revient à effacer une face de la pièce et à rendre l'image biblique de Dieu incomplète et sans valeur. Ceux qui parlent ainsi sont infidèles à Dieu et injustes envers les hommes. En faisant cela, ils dénaturent Dieu et induisent en erreur les êtres humains.

Voyez-vous combien il est essentiel de comprendre le danger de cette doctrine ? Quiconque nie que le diable est condamné au feu éternel, rejette automatiquement à la fois la vérité et la justice de Dieu. Par cette tromperie subtile, Satan a dupé des chrétiens bien intentionnés pour les mettre de son côté contre Dieu. Personne ne peut être en même temps l'avocat de Satan et l'ami de Dieu.

Est-ce cette attitude qui vous a traversé l'esprit ? Si c'est le cas, vous devez changer votre mentalité. Renoncez à votre association avec le diable. Abandonnez votre opposition à Dieu. Humiliez-vous. Soumettez-vous à la vérité et à la justice de Dieu. En faisant cela, vous ouvrez la voie pour que Dieu vous restaure dans sa grâce, sa miséricorde et sa paix. Considérez les paroles de David :

« Éternel, n'aurais-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui s'élèvent contre toi ? Je les hais d'une parfaite haine ; Ils sont pour moi des ennemis. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l'éternité ! » Psaume 139.21-24

Faites de cette confession de David votre confession concernant Satan et ses anges. Demandez au Seigneur de sonder votre cœur. Renoncez à toute voie mauvaise. Retournez sur le chemin éternel. C'est une condition pour ceux qui veulent persévérer jusqu'à la fin.

Dans le chapitre suivant, nous allons explorer la défaite militaire finale de Satan et l'œuvre qu'il a entreprise contre le peuple de Dieu pour faire durer la situation.

Mise en pratique

  1. Donnez une base biblique au fait que Satan et les forces du mal ne peuvent pas être réconciliés avec Dieu et pourquoi seuls les êtres humains le peuvent.
  2. Comment pourriez-vous expliquer la bonté et la sévérité de Dieu ?

Verset à mémoriser

« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable. » Hébreux 2.14

La réponse de la foi

Père, merci de nous avoir réconciliés avec toi à travers Christ, sans tenir compte de nos péchés contre toi. Tu l'as fait devenir péché pour nous, lui qui n'avait pas connu le péché, afin que nous soyons la justice de Dieu en lui.

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