Le remède de Dieu contre le rejet

Les causes du rejet

♦ ♦ ♦

Toutes les relations humaines s'accompagnent de risques de rejet. Parfois le rejet commence durant la scolarité. Il se peut que vous portiez des habits d'occasion, ou que vous soyez d'une race différente, que vous ayez un défaut physique, ou que vous ayez été ridiculisé dans votre école. Beaucoup de gens sont dérangés par ceux qui sont différents. Ne sachant pas comment s'identifier à vous, ils vous rejettent. La forme de rejet qui provoque le plus de mal est lorsqu'un enfant perçoit le rejet d'un parent. Il y a peut-être trois situations principales qui peuvent provoquer cette blessure.

D'abord, un enfant peut ne pas être désiré pendant la grossesse. La mère peut porter dans son sein un enfant dont elle ne veut vraiment pas. Peut-être ne dit-elle rien, mais l'attitude est là. Ou l'enfant peut avoir été conçu en dehors du mariage. La mère peut avoir de la rancune et détester cette chose qui est venue dans sa vie et va lui créer toutes sortes de problèmes. Un tel enfant peut naître avec un esprit de rejet.

J'ai découvert une chose étonnante en priant pour les gens aux Etats-Unis. Les gens d'un certain groupe d'âge semblaient assez communément avoir ce sentiment de rejet précoce. Quand j'ai fait des recherches, j'ai pu établir qu'ils étaient tous nés durant la Grande Dépression. J'ai compris qu'une mère durant cette période, avec beaucoup de bouches à nourrir, pouvait difficilement concevoir la pensée d'avoir un autre enfant. Son attitude intérieure a blessé cet enfant – même avant qu'il ne sorte de son sein.

La deuxième situation est celle d'un enfant qui ne reçoit pas de démonstration d'amour de ses parents. Il y a eu un autocollant pour voitures qui dit : “Avez-vous fait un câlin à votre enfant aujourd'hui ?” C'est une bonne question. Un enfant sans câlin tend à devenir un enfant rejeté.

Même si les parents aiment l'enfant, c'est possible qu'ils ne sachent pas comment exprimer leur amour. Encore récemment, j'ai parlé à des gens qui m'ont dit : “Je suppose que mon père m'aimait, mais il n'a jamais su comment le montrer. Toute ma vie il ne m'a jamais pris sur les genoux ; il n'a jamais rien fait pour me montrer qu'il m'aimait.” Ou c'est possible que le rejet soit ressenti comme venant de la mère. Dans tous les cas l'enfant pense : “Je suis indésirable”. Si vous parlez aujourd'hui à beaucoup d'enfants qui sont amers et rebelles à leurs parents, ils vous diront ceci : “Nos parents nous ont donné des habits, de l'instruction, une voiture et une piscine, mais ils ne nous ont jamais donné du temps. Ils ne nous ont jamais donné d'eux-mêmes.”

C'est, je pense, l'une des raisons de l'affreuse réaction amère des jeunes envers les plus âgés, que nous avons vue dans les années 1960. C'est une réaction contre le matérialisme sans amour. Beaucoup de ces jeunes gens devenus amers et rebelles, venaient de familles plutôt riches et privilégiées. On leur avait tout donné sauf l'amour, la chose qu'ils désiraient le plus.

Cette forme de rejet peut aussi affecter un enfant dont les parents ont divorcé. Habituellement, c'est à la mère qu'on confie la garde des enfants. Il est possible, cependant, qu'un tel enfant ait eu une relation bonne et chaleureuse avec son père. Puis soudain, le père n'est plus là. Il est parti avec “une autre femme”. Cela laisse un vide douloureux dans le cœur de l'enfant.

La réaction de l'enfant est double : l'amertume envers le père et la haine envers “l'autre femme”. Ce qui reste est une profonde blessure de rejet, quelque chose qui dit : la personne que j'aimais le plus et en qui j'avais le plus confiance m'a abandonné. Désormais je ne ferai plus jamais confiance à personne. Souvent aussi, la mère, avec les nouvelles responsabilités qui lui incombent, n'est plus capable de donner à l'enfant l'affection qu'elle lui prodiguait auparavant. Dans ce cas, l'enfant expérimente un double rejet de son père et de sa mère.

Troisièmement, des frères et sœurs peuvent percevoir une affection inégale de la part de leurs parents – que cela soit intentionnel ou non. J'ai remarqué qu'une famille de trois enfants peut avoir un premier enfant intelligent qui a réponse à tout. En outre, en tant qu'aîné, ils jouit d'une priorité naturelle. Le suivant se présente et il n'est plus aussi brillant. Puis, à nouveau, le troisième enfant est intelligent. Le second enfant se sent continuellement inférieur aux autres. Quelque part, les parents sont toujours en train de louer l'aîné ou le plus jeune, mais ils n'en disent pas autant du second enfant. Très souvent cet enfant va se sentir rejeté et indésirable. Il ou elle pense : “Mes parents aiment mon frère aîné, ils aiment ma plus jeune sœur, mais ils ne m'aiment pas.”

D'autre part, au lieu d'expérimenter le rejet, un enfant peut parfois recevoir une mesure injuste d'amour et d'attention aux dépens des autres frères et sœurs. Son frère, ou sa sœur, juste en se comparant à cet enfant plus particulièrement favorisé, se sentira rejeté.

Je me souviens de l'histoire d'une mère qui avait deux filles et qui préférait l'une à l'autre. Un jour elle entendit un bruit dans une pièce à côté, et pensant que c'était la fille qu'elle préférait, elle demanda : “Est-ce toi, chérie ?” La voix de l'autre fille répliqua : “Non, ce n'est pas moi.” Alors la mère réalisa l'impact que sa préférence pour l'une des filles avait provoqué chez l'autre. Elle s'en repentit et chercha à réparer les torts causés dans sa relation avec sa fille.

Laissez-moi vous donner un autre exemple de la façon dont le rejet peut survenir à un très jeune âge et de l'impact spirituel qu'il peut avoir sur un enfant. Il y a plusieurs années, je dirigeais une réunion dans une église de Miami. J'avais rendu visite à une des paroissiennes quelques soirs plus tôt, et j'avais fait quelque chose que je fais rarement. Je lui avais dit : “Sœur, si je ne me trompe pas, vous avez un esprit de mort en vous.”

Elle avait toutes les raisons pour être heureuse, mais elle ne l'était pas. Elle avait un bon mari et des enfants, mais c'est très rarement qu'elle souriait et semblait heureuse. Elle était comme une personne en deuil perpétuel. Quoique je fasse très rarement ce genre de remarque à quelqu'un, je sentais que je devais lui dire quelque chose ce soir-là.

Je lui dis : “Je prêche vendredi soir à Miami. Si vous venez, je prierai pour vous.”

Au commencement de la réunion je l'ai remarquée, assise au premier rang. A nouveau, j'ai fait quelque chose que je ne fais pas habituellement. A un moment donné, pendant la réunion, je me suis dirigé vers elle et je lui ai dit : “Toi, esprit de mort, au nom de Jésus je t'ordonne de me répondre. Quand es-tu entré dans cette femme ?”

A nouveau ce fut l'esprit qui me répondit : “Oh, elle se sentait rejetée, elle se sentait indésirable, elle se sentait seule.”

Plus tard, dans la soirée, la femme fut délivrée de l'esprit de mort, mais pendant plusieurs jours cet incident m'est revenu à la pensée. Cela m'a donné une nouvelle compréhension de l'effet que le rejet peut avoir dans la vie d'une personne. Non seulement il est pernicieux en soi, mais il ouvre aussi la porte à diverses autres forces négatives et destructrices, leur permettant d'entrer et de graduellement contrôler la vie d'une personne. C'est vrai que c'est une racine à partir de laquelle peut pousser tout ce qui fait mal.

Depuis ce moment-là, j'ai eu affaire à plusieurs centaines de personnes qui ont eu besoin et qui ont reçu la délivrance des effets spirituels du rejet. La femme, dans cet exemple, était véritablement en détresse, mais le rejet n'est pas toujours visible extérieurement. Le rejet peut être une attitude intérieure cachée que nous portons autour de nous. Le problème demeure dans le domaine de l'esprit. J'ai appris par expérience que chaque émotion négative, chaque réaction et chaque attitude porte, associé avec elle, un esprit correspondant. Derrière la peur, il y a un esprit de peur ; derrière la jalousie il y a un esprit de jalousie ; derrière la haine, il y a un esprit de haine.

Cela ne veut pas dire que chaque personne expérimentant la peur, par exemple, ait un esprit de peur. Mais une personne qui n'arrive pas à exercer la maîtrise de soi et qui donne habituellement libre cours à la peur sans se réfréner, aura probablement ouvert la porte à un esprit de peur. A partir de là, la personne n'a plus la pleine maîtrise d'elle-même.

Cela s'applique également à d'autres émotions telles que la jalousie ou la haine. Dans beaucoup de cas, c'est le rejet qui ouvre la porte à d'autres esprits négatifs. Comme nous l'avons dit auparavant, le rejet est une racine à partir de laquelle d'autres attitudes et émotions destructrices peuvent pousser.

Voici un exemple qui montre comment se développe le processus. Une fille se sent rejetée par son père et le déteste parce qu'il est sévère et peu aimable. Cette haine va se développer à un point tel qu'elle ne pourra plus la refouler. Puis elle se marie et a des enfants. A la longue elle se retrouve en train de détester l'un de ses enfants. Sa haine est méchante et irraisonnée, mais elle n'est plus là, cette haine se dirige contre un autre membre de la famille. Un autre effet possible de cet esprit de haine, sera que cette femme en arrive à détester tous les hommes. Elle pourra même devenir lesbienne et éviter tout contact sain avec les hommes.

Dans le prochain chapitre nous allons nous tourner vers une forme de rejet que beaucoup trop d'adultes ont expérimentée dans le mariage – la trahison. Je vais aussi décrire comment la honte accompagne cette sorte d'expérience.

♦ ♦ ♦

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant