Le remède de Dieu contre le rejet

L'amour divin

♦ ♦ ♦

Faisons une révision rapide. Beaucoup de gens souffrent des blessures spirituelles du rejet, de la trahison et de la honte. Des causes spécifiques peuvent être le rejet des parents, le divorce d'un conjoint, l'humiliation publique, etc.

Jésus a pourvu à un soulagement pour nous à travers une série d'échanges faits à la croix. Il a été rejeté par Dieu et par les hommes afin que nous puissions être acceptés par Dieu et par la famille de Dieu. Il a souffert la honte afin que nous puissions avoir part à sa gloire. Il a souffert notre mort afin que nous puissions recevoir sa vie. Reconnaître ce que Christ a fait peut apporter la liberté à certains, d'autres peuvent avoir besoin de faire des démarches supplémentaires. Les voici :

  1. Laissez le Saint-Esprit vous aider à identifier comment ou où vous avez été blessé par le rejet.
  2. Pardonnez à la (ou aux) personne(s) qui vous a (ont) fait du mal.
  3. Abandonnez les fruits destructeurs du rejet, tels l'amertume, la haine, le ressentiment, la rébellion.
  4. Acceptez que Dieu vous ait accepté en Christ.
  5. Acceptez-vous vous-même.

La première conséquence du rejet est l'incapacité à recevoir ou à communiquer l'amour. C'est pourquoi le rejet est le plus grand obstacle à l'amour divin. Dieu travaille dans notre vie pour nous apporter la connaissance de l'amour divin.

A ce stade, je ne me réfère pas à l'amour que Dieu nous montre mais à la façon dont l'amour de Dieu coule en nous et ensuite à travers nous pour atteindre le monde environnant. En cela, il y a deux phases successives : d'abord, l'amour de Dieu répandu ; ensuite, l'amour de Dieu réalisé dans le caractère. La première phase est une merveilleuse expérience surnaturelle ; la seconde est la formation graduelle, progressive du caractère divin.

C'est intéressant d'établir le contraste entre cette sorte d'amour et l'amour purement humain. Dans ma jeunesse, j'admirais particulièrement l'œuvre de Shakespeare. Shakespeare était préoccupé par deux expériences humaines : l'amour et la mort. Il espérait que l'amour apporterait en quelque sorte une fuite de la mort.

Dans ses sonnets, il évoque une personne connue comme “la sombre dame”. Elle était de toute apparence l'objet de l'affection passionnée de Shakespeare, affection pas tout à fait partagée. Dans un sonnet il essaie de la convaincre de ce que, bien qu'elle puisse vieillir, son amour à travers sa poésie allait la rendre immortelle.

“Puis-je vous comparer à un jour d'été ? Vous êtes encore plus belle et plus tempérée.
Des vents rudes secouent les adorables bourgeons de mai, et la vitalité de l'été hâte trop vite leur durée.
Parfois les rayons du ciel brillent trop chaudement,
Et souvent leurs éclats dorés pâlissent, et de clarté en clarté déclinent,
Par hasard ou selon l'état changeant de la nature, se déparent ; mais votre éternel été ne se fane pas,
Ni ne perdez cette blondeur qu'est la vôtre,
Ni même la mort ne se targuerait de vous atteindre de son ombre,
Quand des lignes éternelles le temps vous gardera.
Aussi longtemps que les hommes vont respirer ou que les yeux vont voir,
Aussi longtemps, ceci vivra et vous prêtera vie.”
[Stanley Wells, ed., Les sonnets de Shakespeare (Oxford University Press, 1985), 32]

C'était ce que son amour pouvait lui offrir de meilleur – l'immortalité de la poésie. C'est sûr, cela a vécu quatre siècles. Mais la dame est morte.

Shakespeare avait une attente très élevée de l'amour, et je dirais qu'il a été probablement déçu. Etant passé moi-même par là, je crois que je comprends sa déception.

Pendant vingt-cinq ans, j'ai cherché quelque chose de permanent et d'épanouissant dans la poésie, la philosophie et le monde avec ses plaisirs et ses défis intellectuels. Plus je cherchais, moins j'étais satisfait. Je n'avais aucune idée de ce que je cherchais. Mais quand le Seigneur s'est révélé lui-même à moi et qu'il m'a baptisé du Saint-Esprit, j'ai su immédiatement que c'était ce que j'avais cherché tout le temps. J'avais été à l'église pendant vingt ans et personne ne m'en avait jamais parlé.

Maintenant nous allons voir ce qui se passe quand nous aimons les gens selon la version de l'amour venant de Dieu – non pas celle de Shakespeare, mais celle de Dieu. Dans Romains 5.5, nous lisons cette merveilleuse déclaration :

“Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.”

L'amour ou l'espoir ne sont jamais déçus quand ils sont fixés sur Dieu parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs – la totalité de l'amour de Dieu. Dieu ne refuse rien. Il retourne le panier et déverse le tout quand il nous baptise du Saint-Esprit.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, j'ai servi dans l'armée britannique dans le service médical, en tant qu'aide soignant. J'étais en outre-mer pendant quatre ans et demi, en Afrique du Nord principalement, et puis dans le lieu nommé à l'époque la Palestine. J'ai passé une année au Soudan qui est un pays sec, plutôt pâle et désertique. Le Soudan et ses habitants n'exercent pas une attirance spontanée. Mais j'avais été baptisé du Saint-Esprit, et Dieu m'a montré qu'il avait une destinée pour moi. Il a commencé à me donner un amour surnaturel pour ces gens.

L'armée m'avait placé pendant une courte période dans une gare de jonction nommée Atbara dans le nord du Soudan. J'étais responsable d'une petite salle d'accueil pour les malades militaires. Je pense qu'il y avait trois lits. Il y avait un docteur civil dans la ville avec qui j'étais en contact, mais pour la première fois dans ma carrière militaire, j'étais mon propre patron. Pour la première fois aussi j'avais un lit pour y dormir. Le comble, c'était que parmi l'équipement qui m'était destiné dans la salle d'accueil, il y avait des pyjamas en flanelle. Dans ce temps-là, j'avais passé à peu près trois ans à dormir dans mes sous-vêtements, et j'en avais assez. Aussi j'ai profité des commodités et j'ai mis un long pyjama blanc et j'ai dormi dans un lit.

Une nuit, alors que j'étais dans mon lit, l'Esprit de Dieu vint sur moi alors que j'étais en prière d'intercession pour le Soudan. La prière n'avait rien à voir avec mes sentiments naturels à son sujet, mais je ne pouvais pas dormir. J'étais conduit par une puissance intérieure, et je me suis retrouvé en train de prier avec un amour surnaturel bien au-delà du niveau que j'aurais pu atteindre avec mon propre raisonnement ou avec mes sentiments.

Quelquefois, dans le milieu de la nuit, je sortais du lit et j'arpentais la pièce. Soudain, j'ai réalisé que mon pyjama blanc se mettait à briller. J'ai réalisé que, pendant de courts instants, j'étais identifié à notre grand intercesseur céleste, le Seigneur Jésus.

Plus tard, l'armée m'a transféré dans un petit hôpital, dans un endroit misérable, dans les collines de la Mer Rouge, où il y avait une tribu locale qui s'appelait Hadundawa. C'était un peuple féroce et sauvage qui ne connaissait pas d'autre religion que l'Islam. Environ un siècle plus tôt, ils avaient combattu dans une courte guerre contre les Britanniques. Les soldats britanniques les avaient surnommés “les têtes crépues” parce que les hommes s'arrangeaient les cheveux avec de la graisse de mouton dans un style touffu, ce qui les faisait se dresser à vingt centimètres de leur cuir chevelu.

Tous mes compagnons soldats étaient mécontents, mais j'ai passé là huit des mois les plus heureux de ma vie, parce que Dieu m'avait donné son amour pour ces gens. En conséquence, j'ai eu le privilège d'amener au Seigneur le premier membre de la tribu Hadundawa qui a confessé sa foi en Christ. Quand je suis parti, cela m'a brisé le cœur de dire au revoir à cet homme et à ce lieu.

Au Soudan, dans ce temps-là, j'ai expérimenté une certaine mesure modeste de l'amour de Dieu déversé sur son peuple. Plus tard cependant, j'ai réussi à comprendre que cela avait besoin d'être rendu complet par l'amour de Dieu réalisé dans mon caractère.

Quand j'ai rencontré ma première épouse, Lydia, à peu près un an plus tard en Palestine et que j'ai vu les filles dont elle s'occupait, le Seigneur a à nouveau rempli mon cœur de son amour merveilleux. A ce moment-là, ni Lydia ni moi n'avions de pensée de mariage, mais nous finîmes par nous marier. Dieu avait une fois de plus déversé son amour surnaturel dans mon cœur, mais cela n'avait pas fait de moi le genre de personne que j'aurais dû être. J'étais souvent égoïste, irritable, impatient, centré sur moi-même et insensible.

Je suis parvenu à comprendre que, même si une expérience surnaturelle de l'amour de Dieu déversé sur nous est merveilleuse, il en faut davantage pour former notre caractère. Dieu doit nous mener au-delà de l'amour déversé surnaturellement jusqu'à la formation d'un caractère qui exprime constamment son amour. C'est un processus, un long processus, et cela nécessite la patience de Dieu pour nous faire passer par là.

Dans ce processus de formation du caractère, la merveilleuse Parole de Dieu joue un rôle vital.

“Celui qui dit : Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui : par là nous savons que nous sommes en lui” (1 Jean 2.4-5).

Remarquez comment ce verset mentionne la Parole de Dieu, non pas l'Esprit de Dieu. Nous ne sommes pas en train de parler d'une expérience surnaturelle mais de la lente, régulière formation du caractère qui provient d'une obéissance constante à la Parole de Dieu. Si nous obéissons aux Ecritures, l'amour de Dieu sera graduellement amené à l'achèvement ou à la maturité en nous.

C'est un verset à deux tranchants. Tout d'abord, la preuve de notre amour pour Dieu est que nous obéissons à sa Parole. Il est vain de proclamer que nous aimons Dieu quand nous n'obéissons pas à sa Parole. Dieu travaille son amour dans notre caractère.

Le façonnement de notre caractère a sept phases successives selon l'apôtre Pierre (voyez 2 Pierre 1.5-7). Nous commençons par le fondement :

“Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu…”

Le point de départ de tout ce que Dieu fait est la foi. On ne peut pas commencer autrement. Mais après que Dieu nous ait donné la foi, il doit y avoir un processus de développement du caractère. Aussi joignez à votre foi la vertu…

“…à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité.”

Suivons ces sept étapes successives de la formation du caractère.

“Ajoutez à votre foi la vertu.” Je préfère traduire par “l'excellence”. L'excellence est la marque du chrétien. Ne soyez jamais négligent dans ce que vous faites. Si vous étiez concierge avant d'être sauvé, devenez un meilleur concierge après. Si vous étiez enseignant avant, devenez un meilleur enseignant après. Si vous étiez infirmière, devenez une meilleure infirmière. Vous devez joindre à votre foi l'excellence.

Pendant cinq ans, j'ai été directeur d'une école d'enseignants au Kenya. Mon but principal était de gagner mes étudiants à Christ. Quand ils recevaient Christ et étaient baptisés du Saint-Esprit, ils disaient parfois : “Maintenant vous allez attendre moins de moi parce que je suis chrétien.” J'avais l'habitude de leur dire : “Au contraire, j'attends plus de vous. Si vous aviez pu être un enseignant sans Christ et le baptême, vous devriez être un enseignant deux fois meilleur une fois que vous avez Christ et le baptême. Je vais attendre plus de vous, pas moins.”

Dieu a honoré mon engagement à l'excellence. La troisième année où j'étais responsable de cette école, nous avons eu cinquante-sept étudiants diplômés, hommes et femmes. Aux examens, chaque étudiant a réussi dans chaque sujet. Le délégué du ministère de l'éducation du Kenya, qui était responsable des écoles de formation des enseignants, est venu me féliciter personnellement et m'a dit : “Dans tous nos registres, nous n'avons jamais eu de tels résultats.”

C'était parce que j'avais suivi la demande des Ecritures concernant l'excellence. Les résultats de nos examens ont plus impressionné les autorités du monde que n'importe quelle déclaration doctrinale que nous aurions pu faire. Le christianisme n'est pas une excuse pour être négligent. En fait, le chrétien négligent renie sa foi.

“A l'excellence (ajoutez) la science.” Cela veut dire principalement la connaissance de la volonté de Dieu et la connaissance de sa Parole.

“A la science (ajoutez) la tempérance.” C'est là un point au-delà duquel vous ne pouvez pas avancer dans le développement du caractère si vous n'apprenez pas à vous contrôler : dans vos sentiments, vos paroles, vos appétits et toutes les choses qui vous motivent.

“A la tempérance (ajoutez) la patience.” Appliquez-vous. De nouveau, c'est un stade au-delà duquel vous n'avancerez jamais si vous n'apprenez pas à persévérer. Autrement, à chaque fois que vous serez prêt à atteindre la prochaine étape du développement, vous abandonnerez.

“A la patience (ajoutez) la piété.” La piété, c'est une disposition soumise au Saint-Esprit.

“A la piété (ajoutez) l'amour fraternel.” Cela devient notre témoignage de groupe envers le monde. Jésus a dit :

“A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres” (Jean 13.35).

“A l'amour fraternel (ajoutez) la charité” – l'amour divin. C'est l'apogée. Cela commence quand le Saint-Esprit répand l'amour de Dieu dans nos cœurs, mais cela atteint son apogée avec le développement de notre caractère. La différence entre l'amour fraternel et l'amour divin, c'est que dans l'amour fraternel nous aimons nos frères chrétiens qui nous aiment. Dans l'amour divin, nous aimons ceux qui nous détestent, nous persécutent et sont à la fois froids et peu aimables. Cela nous mène tout droit au cœur du problème du rejet. Quelle est l'évidence que vous êtes guéris de cette blessure ? Est-ce que Dieu peut vous donner un amour divin pour la personne qui vous a rejeté ? Pouvez-vous retourner vers un parent qui n'est pas aimable et lui dire : “Je t'aime ?” Pouvez-vous dire une prière pour votre ex-époux(se) et demander la bénédiction de Dieu sur lui ou sur elle ? C'est la chose la moins naturelle du monde. Mais l'amour de Dieu est surnaturel – bien au-delà de tout ce qui peut procéder de vos propres efforts.

C'est peut-être la plus grande de toutes les bénédictions découlant de la guérison de la blessure du rejet. Vous pouvez devenir un instrument de l'amour de Dieu envers d'autres qui ont été blessés comme vous.

♦ ♦ ♦

chapitre précédent retour à la page d'index