Le Saint-Esprit oui ! mais...

LE SAINT-ESPRIT ET L'ÉGLISE

Quels sont (ou doivent être !) les signes caractéristiques d'une église dont la plupart des membres — sinon tous — ont reçu le baptême dans le Saint-Esprit et peuvent utiliser librement les dons qui ont été confiés ?

“Or, le Seigneur, c'est l'Esprit ; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.” (2 Corinthiens 3.17)

La liberté va de pair avec la direction

La présence et l'influence du Saint-Esprit suscitent deux éléments importants dans la vie de l'église. Premièrement, le Saint-Esprit est Seigneur. Seigneur dans le nouveau testament correspond approximativement à Yahveh dans l'ancien. C'est un nom qui n'est donné qu'au seul Dieu vivant et vrai, et à aucune autre créature. C'est un titre qui convient aux trois Personnes de la divinité.

Dieu le Père est Seigneur, Jésus-Christ est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur. C'est pourquoi Paul dit : « Le Seigneur, c'est l'Esprit. » il faut que le Saint-Esprit règne dans l'église.

Deuxièmement, là où l'Esprit est Seigneur, là est la liberté. Cela signifie, en clair, que la liberté n'existe dans une assemblée que dans la mesure où ses membres se soumettent au Saint-Esprit.

“Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune.” (1 Corinthiens 12.7)

En d'autres termes : la révélation du Saint-Esprit est toujours donnée pratiquement et raisonnablement. Elle est toujours donnée en harmonie avec la ligne de la réunion, de manière à contribuer positivement à l'édification.

“Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix.” (1 Corinthiens 14.32-33)

Toute manifestion spirituelle dirigée par Dieu favorise la paix et l'harmonie et enraie le trouble et le désordre.

Si quelqu'un crée la pagaille en manifestant un don spirituel de façon désordonnée, il ne peut pas s'excuser en disant que le Saint-Esprit l'a forcé de le faire, puisque la Bible dit que « l'esprit des prophètes est soumis aux prophètes ». Le Saint-Esprit ne possède pas le chrétien ; il ne le force pas à faire quelque chose contre sa volonté. La personne qui prophétise continue d'être consciente de ses faits et gestes ; elle continue d'être entièrement maîtresse de soi. On est libre de prophétiser ou pas. C'est à chacun que la responsabilité est donnée.

C'est la différence essentielle qui distingue les manifestations spirituelles données par le Saint-Esprit des manifestations dues au spiritisme ou à la possession démoniaque. Dieu ne fait pas de nous des spirites ! mais des gens spirituels, remplis du Saint-Esprit.

En spiritisme, le médium est forcé d'abandonner le contrôle de sa volonté et de sa personnalité à l'esprit qui le tient et se sert de lui. Il se voit obligé de faire et de dire des choses qu'il ne se serait jamais permises.

Le Saint-Esprit n'agit jamais ainsi avec le chrétien. La volonté et la personnalité comptent parmi les dons les plus précieux que Dieu a faits à l'homme : Dieu ne nous force jamais la main. Satan nous rend esclaves, mais Dieu fait de nous ses fils !

“Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” (Romains 8.15-16)

Ce texte nous place devant un principe important, valable pour tous les aspects de la vie, que ce soit l'aspect politique ou l'aspect spirituel : il n'y a pas de vraie liberté sans vraie autorité. Le genre de « liberté » qui consiste à refuser toute autorité, ne conduit qu'à l'anarchie et à l'esclavage. La vraie liberté spirituelle n'est possible qu'en corrélation avec une véritable autorité spirituelle. Dieu a donné un leader divin à l'Église : le Saint-Esprit. Si nous voulons la liberté de l'Esprit, commençons par reconnaître qu'il est Seigneur. On n'a pas l'un sans l'autre !

“Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons annoncée n'est pas oui et non. Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Sylvain, et par Timothée, n'a pas été oui et non, mais c'est oui qui a été en lui.” (2 Corinthiens 1.18-19)

Quand Dieu dit « oui » sur un point déterminé de la doctrine, il ne fait pas de dérogation pour arranger telle ou telle église. Là où la Bible dit « non », le Saint-Esprit aussi dit « non ». Tout ce qui est inspiré et contrôlé par le Saint-Esprit, concorde avec l'enseignement biblique.

Le Saint-Esprit explique la parole de Dieu ; il dirige, conseille, propose ; l'homme dispose : il accepte ou refuse les conseils du Saint-Esprit.

Nous portons une grande responsabilité. Chaque chrétien doit apprendre à connaître le Saint-Esprit et à se comporter selon les normes bibliques quant à la manifestation des dons spirituels, de sorte à être en parfaite harmonie avec la parole de Dieu. Une responsabilité toute particulière repose sur la personne qui préside la réunion. Non seulement elle doit favoriser l'éclosion des dons spirituels en leur proposant un cadre équilibré, mais elle doit aussi conserver tout le culte dans une ligne absolument biblique.

Pour ce faire, il lui faut de très sérieuses qualifications. En premier lieu, elle doit être solidement fondée sur la parole de Dieu. Il lui faut aussi de la sagesse, de l'autorité et du courage. Si ces qualifications viennent à manquer, l'assemblée où l'on manifeste les dons spirituels sera comme un navire voguant en eau trouble sous les ordres d'un marin d'eau douce. C'est un navire à la merci du premier écueil et du moindre coup de tabac. Beaucoup de chrétiens charismatiques entretiennent leur propre notion de la liberté. Certains s'imaginent que la liberté, c'est de pouvoir crier à pleins poumons : crions fort et longtemps, et nous serons réellement libres...

Mais nous n'avons pas à canaliser, à « domestiquer » le Saint-Esprit. Il peut arriver qu'il tombe sur nous ; il peut aussi arriver qu'il coule à flots de notre être intérieur. Il s'exprime librement et spontanément.

D'autres chrétiens mettent l'accent sur des manifestations extérieures : chanter, frapper dans les mains, danser dans l'Esprit.

Dieu a béni une fois de telle ou telle façon, et on en fait une règle : on agit comme ceci ou comme cela « pour être béni »... Si Dieu a béni une réunion où l'on s'exprimait à voix très forte, on se croit obligé de recommencer. Si Dieu a béni quand on dansait dans l'Esprit, on ne peut pas s'empêcher de recommencer pour « attirer » la bénédiction. Tout cela n'est que de la recherche d'ambiance ; cela n'a rien de spirituel : il n'y a pas de truc !

On cultive une compréhension étriquée de l'œuvre du Saint-Esprit, au point qu'on ne pense même pas que le Seigneur puisse bénir différemment. Cela amène malheureusement certains chrétiens à mépriser ceux de leurs frères qui ne les suivent pas dans cette voie, qui ne font pas chorus lors de certaines manifestations ; « ce pauvre frère n'est pas libéré », « il n'est pas très spirituel »...

Précisons qu'il est tout à fait biblique de crier, de danser ou de frapper dans les mains. La Bible parle de ces formes d'expression en relation avec l'adoration. Mais il est injustifié de prétendre que ces manifestations sont une preuve de liberté spirituelle.

« Il y a un temps pour chaque chose », disait l'Ecclésiaste. Abstenons-nous de prôner une façon de faire au détriment de toutes les autres. Chaque chose en son temps ! Si l'Esprit de Dieu vous pousse à danser aujourd'hui, il vous poussera peut-être à vous prosterner demain.

Mais comment savoir ce qu'il convient de faire ? C'est justement le ministère du Saint-Esprit dans l'Eglise ! il nous montre ce qu'il faut faire ou dire, où et quand. Une église conduite par le Saint-Esprit agira de la manière appropriée au bon moment. Voilà la vraie liberté, la véritable harmonie, la saine communion. Quand on n'est pas dirigé par le Saint-Esprit, on est forcément conduit dans l'inharmonie et la dispersion.

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