L’Église primitive jusqu’à la mort de Constantin

4. Origène.

Pendant le court intervalle de tranquillité entre la persécution de Gallus et celle de son successeur Valérien, Origène, le célèbre docteur d’Alexandrie, mourut. Quatre hommes ont une place prééminente dans l’histoire de l’Église depuis le temps des apôtres jusqu’au concile de Nicée. Ce sont Tertullien et Cyprien en Occident, Clément et Origène en Orient. Nous avons déjà parlé de Tertullien et de Clément. Cyprien et Origène méritent encore davantage, peut-être, d’attirer l’attention. Bien plus, avec leurs dissemblances de nature et de génie, ces deux hommes peuvent être pris comme des types des Églises d’Orient et d’Occident. L’Orient était le berceau de la théologie spéculative. Toutes les hérésies des premiers âges de l’Église y ont pris naissance. Au contraire, en Occident, ce qui préoccupe les Églises, ce sont les questions de gouvernement intérieur, de discipline. Ce ne sont pas des hérésies qui agitent l’Occident et le déchirent ; ce sont des schismes. Cyprien veut construire une Église catholique (universelle) visible ; il lutte pour augmenter le pouvoir et l’éclat de l’épiscopat ; Origène, qui hait les prétentions sacerdotales, s’efforce de sonder les profondeurs de la philosophie ou d’atteindre les inaccessibles sommets de la théologie.

Né à Alexandrie en 185, Origène est le premier, parmi les docteurs dont nous avons parlé jusqu’ici, qui soit issu de parents chrétiens. Son père, le pieux Léonidès, lui a fait apprendre chaque jour une portion de l’Écriture. L’enfant y a pris grand goût, et de bonne heure on a pu deviner la curiosité et la profondeur de son esprit. Bientôt l’explication littérale ne lui a pas suffi, et il a voulu connaître aussi le sens intime. Léonidès n’a pas toujours pu répondre à son enfant ; que de fois même lui a-t-il reproché cette excessive curiosité ! Mais qu’il est heureux pourtant d’avoir un tel fils ! Souvent, lorsqu’il dort, il vient découvrir sa poitrine et l’embrasse comme devant être un jour le temple où l’Esprit-Saint a choisi d’habiter.

Au temps de la persécution, sous Septime-Sévère (202), Léonidès avait été jeté en prison. Origène, alors âgé de dix-sept ans environ, se sentit pressé de le suivre et de partager ses souffrances. Sa mère, ne pouvant par prières ou menaces changer sa détermination, réussit à l’arrêter en lui enlevant ses habits. Mais Origène écrivit à son père : « Surtout, ne faiblis pas à cause de nous ! » Léonidès fut décapité et ses biens confisqués. Sa famille se trouva donc dans le dénuement. D’abord reçu dans la maison d’une dame chrétienne noble d’Alexandrie, il ne tarda pas à avoir l’occasion d’y montrer la fermeté de son attachement à ce qu’il considérait comme la foi pure et orthodoxe. Sa protectrice avait adopté un précepteur gnostique, qui donnait des leçons dans sa maison. Origène refusa d’y assister et ne dissimula point l’horreur que lui inspirait l’enseignement de cet homme. Bientôt, devenu capable de donner des leçons de grammaire, il en profita pour s’affranchir de cette situation dépendante.

A mesure qu’il avançait en âge, son zèle pour l’Évangile allait en grandissant. Il visitait les confesseurs dans leurs cachots, les accompagnait au supplice, les soutenait au moment fatal par la force de sa foi et l’ardeur de sa charitéa. Une pareille conduite le désignait particulièrement à la rage fanatique du peuple, et maintes fois il dut fuir d’une maison dans une autre pour y échapper. Il n’avait encore que dix-huit ans, lorsque l’évêque Démétrius lui donna une place d’instituteur dans l’école catéchétique d’Alexandrie. A cette époque, de pareilles fonctions n’étaient pas rétribuées. Pour pouvoir s’y livrer sans être troublé par des préoccupations matérielles, Origène vendit sa belle bibliothèque moyennant une pension quotidienne de quatre oboles, et ce modeste revenu suffit dès lors à ses besoins. Il déploya, pour atteindre à la sainteté de la vie, un zèle tout monastique. Il ne portait qu’un seul vêtement ; encore était-il trop mince pour le mettre à l’abri du froid. Il marchait pieds nus, jeûnait souvent, couchait sur la terre, et, donnant une interprétation par trop littérale aux paroles de Jésus-Christ Matthieu 19.12, il se rendit eunuque à cause du royaume des cieux. Plus tard, il condamna lui-même cet acte.

a – Eusèbe, liv. VI, chap. 4. Eusèbe donne le nom de sept des catéchumènes d’Origène, ainsi accompagnés par lui.

En l’an 216, lors du grand massacre des citoyens d’Alexandrie ordonné par le cruel empereur Caracalla, Origène dut fuir cette ville. Il fut reçu à bras ouverts par Alexandre, évêque de Jérusalemb, l’un de ses anciens compagnons d’études, et par Théoctiste, évêque de Césarée de Palestine. Bien qu’il ne fût qu’un simple laïque, sa renommée s’était répandue dans toutes les Églises orientales. Aussi ces deux évêques l’invitèrent-ils à exposer, en public et en leur présence, les enseignements de l’Écriture. Le bruit en vint à Alexandrie, et l’évêque de cette ville, Démétrius, ne sut dissimuler ni son mécontentement, ni sa jalousie. Il déclara qu’il était inouï jusqu’alors qu’un laïque prononçât des discours de ce genre devant les évêques, et ordonna à Origène de rentrer à Alexandrie. Celui-ci obéit, calma peu à peu son évêque et put continuer ses fonctions d’instituteur.

bÆlia Capitolina, ainsi qu’on l’appelait encore. Alexandre y fonda une bibliothèque ou Eusèbe trouva les documents nécessaires à la composition de son histoire. — Eusèbe, liv. VI, chap. 20.

En 228, Origène fut envoyé en Grèce, probablement pour entrer en discussion avec certains gnostiques. Dans ce voyage, il visita de nouveau ses amis, les évêques Alexandre et Théoctiste, et reçut l’ordination de leurs mains. Nouvelle et plus grande colère de Démétrius, qui proteste contre cette ordination, irrégulière à ses yeux, puisqu’il prétend qu’un prêtre ne peut être ordonné que par son propre évêque. Origène est à peine de retour que Démétrius le somme de comparaître devant un synode composé d’ecclésiastiques égyptiens. Le résultat n’était pas douteux. Origène est déclaré déchu de son rang dans l’Église, de son office d’instituteur et chassé d’Alexandrie. Il se réfugie à Césarée, mais sans réussir à éviter la persécution. Un nouveau synode condamne ses écrits et l’excommunie. Bientôt, de cette question de personnes naît une controverse dogmatique. Les Églises de Palestine, de Phénicie, d’Arabie et de Grèce tiennent pour Origène ; celle de Rome et les évêques égyptiens pour Démétrius.

A Césarée, Origène continue à écrire et à enseigner pendant vingt-cinq ans environ. Il entretient une correspondance suivie avec plusieurs chrétiens éminents : ainsi Julius Africanus, de Nicopolis en Palestinec, auteur érudit de la première histoire universelle conçue, et rédigée au point de vue chrétien. Empruntons en passant, à une des lettres de Julius à Origène, une pensée bien juste et bien souvent applicable dans l’Église : « Dieu garde l’Église de Christ, dit-il, de croire qu’une fraude pieuse quelconque puisse jamais contribuer à la gloire de Christ. »

c – Maintenant Amwâs, l’Emmaüs des Machabées (qu’il ne faut pas confondre avec celle de Luc), à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem.

Lors de la persécution de Decius, qui s’attaqua plus particulièrement, nous l’avons vu, aux chefs de l’Église, un homme aussi marquant qu’Origène devait nécessairement attirer l’attention des païens fanatiques. En effet, après avoir fait une courageuse confession de sa foi, il fut jeté, chargé de fers, au fond d’un affreux cachot. On lui mit une chaîne au cou ; ses pieds furent enfermés dans les ceps, et, par un raffinement de cruauté, on les plaça de façon à maintenir les jambes écartées. Pendant plusieurs jours il fut laissé dans cette situation, aggravée par tous les tourments que pouvaient imaginer ses impitoyables bourreaux et par la menace fréquemment renouvelée de le brûler vif, s’il ne cédait pas. A vrai dire, sa vie fut épargnée ; mais ses souffrances hâtèrent sa fin, et vers l’an 253 ou 254 il succomba, à l’âge de soixante-neuf ans.

Les travaux d’Origène, aussi bien comme maître que comme savant, sont bien connus. Alexandrie avait en quelque sorte pris la place d’Athènes. D’elle partait, et en matière de religion et en matière de philosophie, le mouvement intellectuel. La science et l’esprit de libre recherche d’Origène réunissaient autour de lui non seulement des chrétiens, mais encore des hérétiques, des juifs et des païens. Parmi ses auditeurs se trouvait entre autres un riche citoyen de la ville, nommé Ambroise. Ambroise avait éprouvé un vif déplaisir en voyant la manière dont les docteurs ecclésiastiques comprenaient et exposaient la doctrine chrétienne. Il s’était attaché aux gnostiques, qui prétendaient en donner une explication plus réellement spirituelle. Origène lui montra son erreur, et Ambroise, rempli de joie d’avoir enfin trouvé la vraie gnose (connaissance), devint l’ami le plus intime de son maître. Pendant la persécution sous Maximin le Thrace, Ambroise et un autre de leurs amis furent jetés en prison. Origène leur écrivit les lignes suivantes : « Si l’angoisse entre dans vos cœurs, que l’Esprit de Christ qui habite en vous, quelque frayeur que vous puissiez avoir d’en être privés, vous amène à vous écrier : Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi (Psaumes 42.11) ? Que la Parole de Dieu, qui est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée à deux tranchants, qui pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit (Hébreux 4.12), fasse régner la paix dans vos cœurs comme dans celui des apôtres. Il a envoyé l’épée pour séparer en nous l’homme terrestre de l’homme céleste, afin de prendre à lui notre homme céleste, et afin aussi que, lorsque nous n’aurons plus besoin d’une pareille séparation, il nous rende tout entiers célestesd. »

d – Origène, Du Martyre, ap. Neander, II, 475, 476.

Ce fut dans son âge mûr qu’Origène entrevit la nécessité d’étudier l’hébreu, peu cultivé à cette époque. On se servait alors dans les Églises de la version grecque des Septante, commencée sous le règne de Ptolémée Philadelphe (285-247 av. Christ), et que beaucoup de chrétiens considéraient comme inspirée. On sait que cette version, fort inégale d’ailleurs, s’écarte en, maints endroits de l’original hébreu. Les fréquentes discussions religieuses qu’il avait avec des juifs et des païens convainquirent Origène de la nécessité de pouvoir recourir à l’original. La comparaison critique des deux textes, qu’il fit à cette occasion, l’amena à composer le plus important de ses ouvrages. Après avoir établi, à l’aide de plusieurs manuscrits, le texte des Septante, il mit en regard, dans des colonnes parallèles, le texte hébreu en caractères hébraïques, ce même texte en caractères grecs et trois autres traductions grecques. Il devint ainsi le premier auteur d’un vrai commentaire biblique.

[Ces versions étaient celles du Juif Aquila, qui vivait sous Adrien, de Théodotion, publiée sous le règne de Commode, et de l’ébionite Symmaque, de l’an 202 environ. Origène apprit à connaître cette dernière traduction à Jéricho (?), lorsque, persécuté, il avait cherché un refuge chez une riche dame chrétienne nommée Juliana. Elle avait hérité de la bibliothèque du traducteur, et Origène trouva ce précieux manuscrit dans le fond d’un tonneau. On conservait à Césarée le manuscrit original des Hexaples (nom donné à l’ouvrage d’Origène), et on suppose qu’il fut détruit lors de l’incendie par les Arabes (653) de la fameuse bibliothèque de cette ville. Jamais on ne l’avait copié en entier ; on s’était contenté de copier les différentes colonnes, celle de la version des LXX servant de type. — On appelle quelquefois aussi cet ouvrage les Octaples, à cause de l’addition fragmentaire de deux autres versions. — Robertson, I, 102 ; Neander, II, 476-478.]

Ce travail colossal lui prit plusieurs années et ne fut terminé que peu de temps avant sa mort. Il lui a valu le titre bien mérité de père de la critique biblique.

Pour ses doctes recherches, Origène trouva un précieux appui dans Ambroise. Non seulement il l’encouragea à les poursuivre, mais il mit à son service toutes les ressources de sa fortune pour l’achat ou la collation des manuscrits, et pour toutes les autres dépenses nécessaires. Outre les copistes, sept secrétaires étaient occupés à ce grand travail. Voici ce que dit Origène relativement à cet ouvrage et à Ambroise, son « contremaîtree » : « Il m’accorde l’activité et le zèle pour la Parole de Dieu ; mais je cours risque de ne pas réaliser toutes ses exigences. La collation des manuscrits ne me laisse pas le temps de prendre mes repas. Après avoir mangé, je ne puis ni sortir ni me reposer, mais dois continuer mes recherches philologiques. La nuit même ne m’est pas accordée, et j’en consacre une grande partie à l’étude. Encore ne parlé-je point du travail de la matinée, et jusqu’à trois ou quatre heures de l’après-midi. Tous ceux qui aiment de pareils travaux les emploient à l’étude de la parole de Dieu et à la lecture. »

eἐργοδιώκτης, contre-maître, inspecteur des travaux.

La hardiesse et la curiosité d’esprit d’Origène l’entraînèrent plus d’une fois dans de téméraires spéculations. « Son mysticisme intellectualiste l’empêcha trop souvent, comme l’a fait remarquer Neander, de distinguer assez entre ce qui appartenait à la foi et ce qui appartenait à la philosophie chrétienne, et le fit ne pas tenir toujours un compte suffisant du but essentiellement pratique de la révélation divine. Il ne rapporta pas toutes choses à ce qui doit être l’objet exclusif des efforts de l’homme, la rédemption, la régénération, la sanctification et le salut. Dans sa conception du christianisme, la question pratique du rétablissement spirituel de l’homme est chose relativement subordonnée, faite pour la masse des croyants, qui ne peuvent aspirer encore à de plus nobles vues. La connaissance spéculative est pour lui le but vraiment élevé, et, à ses yeux, la charge idéale du docteur chrétien est de communiquer aux hommes spirituels, qui peuvent le comprendre, les vérités transcendantales. »

La tendance idéaliste que nous avons relevée chez Clément est encore bien plus marquée dans Origène. « Cet idéalisme, dit M. de Pressensé, eût été plus funeste à Origène, s’il n’eût pas été tempéré par le sérieux de ses croyances ; mais il fut maintenu dans la grande ligne de la foi chrétienne par la profondeur de son sens religieux. Bien qu’il fût incontestablement l’un des premiers savants de son temps, il ne fléchit jamais le genou devant cette idole de la science qu’adorait alors la philosophie grecque et que relevait la gnose hérétique. Il mit toujours la conscience au-dessus de la science, et la liberté morale, comme un air vivifiant, circule au travers de tout son système. Elle n’a pas eu de défenseur plus ardent, plus habile… La liberté, telle qu’il la conçoit, est le premier des dons de Dieu ; elle n’est réelle qu’autant qu’elle est vivifiée et fécondée par lui, et la première œuvre du Christ a été de la restaurer. »

En somme, on peut dire que personne mieux qu’Origène n’a senti combien l’homme est impuissant à comprendre les choses de Dieu, sans l’aide de l’Esprit de Dieu. Il dit par exemple dans une de ses homélies sur le Lévitique : « Ce passage de l’Écriture est très difficile à exposer ; nous pourrons cependant arriver à le comprendre si vous demandez au Père de la parole de nous éclairer. » Ailleurs : « L’étude ne suffit pas à donner la connaissance des saintes Écritures. Nous devons jour et nuit prier Dieu d’envoyer vers nous le Lion de Juda, afin qu’il daigne ouvrir le sceau du livre. » Dans un autre endroit, il fait sur ce même sujet la belle comparaison suivante : « Si un homme, dit-il, se lance sur la mer dans une petite nacelle, il ne craint rien tant qu’il rase les bords, mais quand peu à peu il est arrivé aux eaux profondes, quand les vagues grondent autour de lui et tantôt relèvent très haut sur leurs crêtes, tantôt le plongent dans l’abîme, alors un grand effroi l’envahit en voyant qu’il a confié un si frêle esquif à ces flots immenses. Tels nous sommes, nous qui, dépouillés de tout mérite, avons osé nous aventurer avec un esprit débile sur cette vaste mer des divins mystères. Mais si par nos prières nous obtenons dans nos voiles le souffle favorable de l’Esprit-Saint, nous arriverons au port. »

En ce qui concerne la relation essentielle entre l’homme et Dieu et la révélation de Christ à la race entière d’Adam, Origène est du même avis que Tertullien. « Le Verbe divin, dit-il, sommeille dans le cœur des incrédules ; il est réveillé dans celui des saints. Il sommeille chez les premiers, mais il n’y est pas moins présent que Jésus-Christ ne l’était dans la barque agitée par la tempête et au milieu de ses disciples effrayés. Mais il s’éveillera aussitôt que l’âme, tourmentée par le désir du salut, appellera au secours. Aussitôt il se fera un grand calme. »

La réputation d’Origène était immense. Un jour, le gouverneur de l’Arabie envoie un soldat à Alexandrie. Il est chargé de deux lettres, l’une pour l’évêque, l’autre pour le préfet. Toutes deux ont le même but. Le gouverneur demande qu’on lui envoie Origène en toute hâte, pour lui enseigner la doctrine de Christ. Mammée, mère d’Alexandre-Sévère, lui adresse une invitation du même genre. Des chrétiens sont-ils tombés dans l’erreur ? c’est encore à lui qu’on recourt de préférence. Ainsi, Bérylle, évêque de Bostraf, s’est laissé entraîner à soutenir une opinion hérétique : il nie la préexistence du Seigneur. Origène appelé raisonne avec lui, lui démontre son erreur et le ramène à la saine doctrine. Il s’élève en Arabie une secte dont les membres professent des opinions erronées sur la résurrection. On s’adresse à Origène, et il discute la question avec une telle puissance et un tel talent, qu’il les amène à modifier complètement leurs vuesg.

f – Maintenant Bosra, dans le Hauran. La province d’Arabie, dont Bosra était la capitale, comprenait le Hauran ou Bashan.

g – Eusèbe, liv. VI, chap. 33 et 37.

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