Démonstration évangélique

LIVRE VI

CHAPITRE XXIII

DU MÊME

Le Seigneur reprend les Juifs de ce qu’ils ne le recevront pas à son avènement, et de ce qu’ils n’écouteront pas sa voix. Ce qu’il doit souffrir de ce peuple.

Voici ce que dit le Seigneur (Isaïe, L, 1) : « Quel est l’acte de répudiation par lequel j’ai répudié ta mère ? à quel débiteur t’ai-je vendu ? Tu as été vendu à tes péchés, et ta mère a été livrée à tes iniquités. Aussi je suis venu et il n’y avait pas un homme : j’ai appelé, et personne n’était là pour entendre. Ma main ne peut-elle plus racheter ? ne puis-je plus délivrer ? » Plus loin il dit : « Pour moi, je ne me soustrais pas et je ne résiste pas. J’ai abandonné mon dos aux fouets et mes joue » aux soufflets. Je n’ai point détourné mon visage des crachats de l’ignominie. »

Ainsi en prédisant d’une manière claire sa venue parmi les hommes, le Seigneur accuse le peuple juif de ne devoir pas le recevoir ni l’écouter. Il déclare comme pour devoir faire son apologie que cette infidélité sera la cause de leur perte. « Car, dit-il, je suis venu, et il n’y avait pas un homme : j’ai appelé et personne n’était là pour entendre ; aussi, dit-il, vous êtes vendus à vos péchés parce que vous avez rejeté de vous-mêmes mon appel, et ce n’est pas moi qui vous ai donné l’acte de répudiation. » Evidemment ces paroles s’adressent au peuple de la circoncision. Dieu prédit ensuite leurs attentats en sa passion quand il dit : « J’ai abandonné mon dos aux fouets et mes joues aux soufflets, » etc. Ces paroles encore recevront l’explication qu’elles demandent.

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