Préparation évangélique

LIVRE IX

CHAPITRE X
TIRÉ DE PORPHYRE, NOTRE CONTEMPORAIN. ORACLES D’APOLLON CONCERNANT LES HÉBREUX

Porphyre, dans le premier livre de la philosophie d’après les oracles, introduit son Dieu rendant témoignage à la sagesse de la nation hébraïque, les rangeant parmi les peuples vantés par leur haute intelligence. Voici en quels termes Apollon s’exprime dans l’oracle cité, termes auxquels ou doit apporter une haute attention ; car ils sont pleins d’une sagesse toute divine. Il ajoute aux recommandations sur les sacrifices que nous avons citées :

« Le chemin qui mène vers les dieux heureux est raide et escarpé de toutes parts ; d’abord il s’ouvre, par des portes d’airain, les sentiers en sont restés dans le secret de la divinité. Les premiers mortels, qui aient dévoilé quelque chose de cette œuvre immense, sont ceux qui boivent la belle eau de la terre qu’arrosé le Nil. Les Phéniciens ont enseigné plusieurs des voies qui mènent aux dieux, les Assyriens, les Lydiens, et la race des hommes Hébreux, et ce qui suit. »

Porphyre ajoute :

« La route conduisant vers les dieux, est d’airain ; elle est raide, escarpée, et les Barbares ont découvert plusieurs des sentiers qui y tendent. Les Grecs ou l’ont méconnue, ou s’en étant mis en possession, l’ont pervertie. Le dieu a témoigné que ce sont les Égyptiens à qui la découverte en est due, puis les Phéniciens et les Chaldéens ; ces derniers sont les Assyriens ; enfin les Lydiens et les Hébreux. »

En outre de ceci, dans un autre oracle, Apollon dit encore :

« Les seuls Chaldéens ont obtenu la sagesse en partage, et les Hébreux qui honorent purement Dieu, roi engendré de lui-même. »

Et encore, ayant été interrogé sur la cause qui lui faisait nommer les cieux au pluriel, il rendit cet oracle :

« Il n’y a dans tout l’univers qu’un seul cercle, mais avec les sept zones ; il se transporte dans son orbite semée d’étoiles, et ce sont ces zones que les Chaldéens et les Hébreux, dignes d’imitation, nomment célestes, comme partageant tout le septuple cours. »

Quant aux noms de Juifs et d’Hébreux, connus des auteurs grecs, et quant à leur réputation d’ancienne philosophie, ceci doit suffire. Voyons maintenant quels sont ceux des historiens qui s’accordent avec leurs traditions. Moïse, ayant rapporté dans ses antiquités, le fait d’un déluge universel, et ayant fait connaître le Noé des Hébreux, qui fut sauvé avec toute sa famille dans une arche faite de bois, Berose le Chaldéen, Hiéronyme d’Égypte, et Nicolas de Damas, historiens connus, sont cités dans le premier livre des antiquités judaïques de Josèphe comme ayant mentionné les mêmes événements.

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