Préparation évangélique

LIVRE IX

CHAPITRE XLV
DU MÊME SUR LA FONDATION DE BABYLONE

Quant à l’opinion que Nabuchodonosor fonda et fortifia Babylone, voici ce qu’en dit le même auteur :

« Toute cette contrée, dans le principe, n’était qu’un vaste étang qu’on appelait θάλασσα (mer) : Belus fit cesser cet état de choses, en distribuant à chacun une portion de terrain ; et il environna Babylone d’une muraille ; mais par la suite des temps tous ces travaux avaient disparu. Nabuchodonosor releva de nouveau les murailles, qui durèrent jusqu’à la conquête des Macédoniens, étant fermées par des portes d’airain. »

Après d’autres récits, il ajoute :

« Nabuchodonosor ayant reçu l’empire, dans l’espace de quinze jours, construisit une triple enceinte autour de Babylone, détourna le fleuve Armaclé, ainsi que l’Alcanon qui est un bras de l’Euphrate, au-dessus de la ville de Sipara. Il avait creusé un lac, dont le périmètre était de 40 parasanges, d’une profondeur de 20 orgyes ; il y avait adapté des écluses qui, en s’ouvrant, arrosaient toute la plaine : ils les nomment Ochetognomons, ou canaux d’irrigation. Il construisit également une forteresse sur les bords de la mer Érythrée ; on donne à cette ville le nom de Teredon, ce fut pour s’opposer aux incursions des Arabes. Il environna le palais royal d’arbres, ce qu’il nomma jardins suspendus. »

J’ai cru devoir rapporter ce morceau de l’ouvrage ci-dessus, à cause de ce qu’on lit dans la prophétie de Daniel, savoir, que Nabuchodonosor se promenant à Babylone dans le temple du palais, enflé d’orgueil, proféra d’inspiration les paroles qui suivent :

N’est-ce pas là cette grande Babylone, que j’ai bâtie pour être le séjour de ma royauté dans le développement de ma puissance et pour l’honneur de ma gloire ? A peine ce discours était-il sorti de sa bouche, qu’il éprouva la catastrophe qui bouleversa toute son existence.

En voilà suffisamment sur ce sujet.

Pour conclure ce livre, ajoutons un extrait du traité de Josèphe sur l’antiquité des Juifs, dans lequel il rapporte textuellement les propres expressions d’une foule d’écrivains, et termine en ces termes :

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