Préparation évangélique

LIVRE XII

CHAPITRE XVII
QU’IL EST BON DE FORMER AUX ACTES DE LA PIÉTÉ LES ENFANTS, DÈS L’ÂGE LE PLUS TENDRE

« Je dis et j’affirme que l’homme qui veut exceller dans quelque chose que ce soit, doit s’y préparer dès le premier âge, tant en jouant que lorsqu’il s’applique sérieusement aux diverses branches de chacune de ces études : soit celui qui veut devenir un parfait agriculteur ou un savant architecte ; il devra même en jouant, s’occuper à construire de petites maisons comme jouets, et faire de même s’il veut être agriculteur. Le précepteur doit, dans ce cas, procurer à chacun de ces enfants de petits outils faits à l’imitation des véritables, et leur donnera les premiers éléments de la science qu’ils doivent approfondir plus tard. Ainsi, pour le charpentier, il lui apprendra à mesurer et a manier l’équerre ; pour l’enfant qui se destine à la guerre, il lui donnera comme récréations des exercices d’équitation et de toutes les autres habitudes de guerre ; en un mot, il doit essayer de se servir des jeux pour tourner les goûts et les désirs des enfants vers le but ou ils doivent finir par arriver. Nous disons donc que l’objet principal d’une éducation est de conduire l’âme, à l’aide des jeux, à l’amour de ce qui doit un jour en faire un homme accompli, dans la vertu qu’il se propose d’acquérir. ».

Moïse a pris les devants sur Platon, lorsqu’il a dit dans ses lois : « Les paroles du commandement que je vous adresse aujourd’hui, seront gravées dans votre cœur et dans votre âme, et vous les inculquerez à vos enfants. » C’est un usage en pratique parmi les enfants des Hébreux : dès l’âge le plus tendre ils sont formés aux préceptes de la piété, et jusqu’à ce jour, cette coutume héréditaire s’est, maintenue parmi eux.

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