Préparation évangélique

LIVRE XII

CHAPITRE XXXIII
QUE L’ON NE DOIT PAS CALOMNIER TOUTE NOTRE POPULATION, À CAUSE DE QUELQUES INDIVIDUS QUI NE VIVENT PAS SUIVANT LA RÈGLE

« Tournons nos regards de ce côté : si un homme louait l’éducation des chèvres, tant à cause de l’animal que comme possession, en soutenant que c’est une bonne chose ; puis, qu’un autre ayant vu des chèvres, paissant sans chevrier, et causant du dégât dans des champs ensemencés, se mît à en dire du mal ; ou qu’en voyant toute espèce de bétail sans pasteur, on conduit par de mauvais pasteurs, il en tirât des conclusions défavorables (à l’éducation des bestiaux), ne pensons-nous pas que, par analogie, nous pourrions décrier les choses les plus estimables ? Et comment ? » Après quelques phrases, il ajoute : « Quoi donc, louangeur ou censeur d’une association quelconque, de l’essence de laquelle il résulte qu’elle doit être soumise à un chef, avec lequel elle peut rendre de grands services ; s’il ne l’avait jamais vue bien constituée avec son chef, mais toujours dans l’anarchie, ou dirigée par de mauvais chefs ; pensons-nous que de semblables observateurs puissent sciemment blâmer ou louer de telles agrégations d’hommes ? – -comment le feraient-ils ? » Il n’est donc pas convenable, si l’on voit entre les nôtres, des individus sans supérieur et sans chef ou sous la conduite de mauvais chefs, se conduisant mal, de décrier toute notre école. Ne devrait-on pas plutôt admirer nos institutions théocratiques, d’après la conduite de ceux qui mettent tous leurs efforts à en suivre les préceptes ?

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