Préparation évangélique

LIVRE XIII

CHAPITRE XI
QU’ON DOIT HONORER LA MORT DE CEUX QUI ONT QUITTÉ GLORIEUSEMENT LA VIE (Platon, Rép. liv, 8, p. 462 de Ficin, 468 de H. Et.)

« Quant à ceux qui meurent à la guerre après s’être illustres par « les actions d’éclat, ne dirons-nous pas d’abord qu’ils appartiennent à la race de l’âge d’or ?

« . Assurément.

« N’accorderons-nous pas croyance à Hésiode, lorsqu’il dit que ceux qui sont de cette race, après leur mort, deviennent des Démons chastes, fréquentant les demeures terrestres, généreux, écartant les infortunes, gardiens des hommes à la voix articulée (Hésiode, œuvres et jours, p. 126).

« Nous n’en douterons pas.

« Ayant donc consulté le Dieu sur la manière de rendre les derniers devoirs à ces Démons, à ces êtres divins, et par quelles marques distinctives il faut les honorer, nous les déposerons tomme cela nous aura été révélé.

« Que différons-nous ?

« Et dans le temps qui suivra, nous leur rendrons un culte comme à des Démons, et nous vénérerons leurs tombeaux. Nous promulguerons des lois semblables pour les cas pareils, lorsque l’un de ceux qui, pendant leur vie, se sont signalés par leur vertu paiera le dernier tribut, par vieillesse ou autrement. »

Ces hommages conviennent parfaitement à décerner, après la mort, à ceux qu’on peut appeler, sans crainte de faillir, les soldats de la véritable religion. C’est de là qu’est venu l’usage de nous réunir auprès de leurs tombes, d’y faire nos prières, d’honorer ces âmes bienheureuses avec la persuasion qu’en agissant ainsi nous accomplissons une bonne œuvre.

Nous bornerons là les extraits que nous avons cru devoir faire dans les livres de Platon, auxquels un amateur des belles choses pourrait ajouter encore beaucoup de passages semblables tirés du même auteur et peut-être aussi d’autres écrivains qui sont tout à fait d’accord avec nos dogmes ; mais, comme déjà plusieurs interprètes nous ont prévenus par de semblables rapprochements, il me semble à propos de jeter un coup d’œil sur leurs travaux en ce genre, et, en premier lieu, je citerai Aristobule, philosophe hébreu, dont les paroles suivent.

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