Préparation évangélique

LIVRE XV

CHAPITRE XVIII
CE QUE LES STOÏCIENS PENSENT SUR L’EMBRASEMENT DE L’UNIVERS

« C’est un dogme reçu par les plus anciens de cette secte, que tout se vaporisera suivant certaines périodes qui sont les plus grandes : toutes les parties de la terre devant se dissoudre dans un feu éthéré. »

Plus bas il ajoute :

« D’après ce, il est évident que ce n’est pas de la substance (en général), que Chrysippe a entendu annoncer un tel bouleversement, car la chose serait impossible. Il n’a voulu parler que d’un bouleversement par changement. Car ce n’est pas de l’anéantissement de l’univers, qui doit arriver suivant les périodes les plus grandes (anéantissement (φθόρα) qui n’est pas pris ici au propre) qu’ils parlent, lorsqu’ils prophétisent la dissolution de l’univers entier par le feu, qu’ils désignent sous le nom d’ἐκπύτωσις : ils se servent de ce mot de φθόρα, pour désigner un changement suivant les lois de la nature. Il plaît aux philosophes stoïciens de renvoyer toute la substance dans le feu, comme dans un germe ; puis ensuite de la ramener dans le monde, telle qu’elle existait auparavant, avec l’ordre et la parure qui la décorent actuellement. Tel est le dogme de cette secte, qu’ont reconnu ses premiers fondateurs Zénon, Cléanthe, Chrysippe. Car le disciple de ce dernier et son successeur, Zénon, dit-on, était en suspens sur l’idée de l’embrasement universel. »

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