Biographie de Napoléon Roussel

X.
Correspondance. La prière.

Arrêtons-nous maintenant pour faire, par le moyen de deux lettres et de deux courts volumes, plus intime connaissance avec ce serviteur de Dieu, homme de foi et de prière aussi bien qu’homme d’action et de combat. Nous commencerons par une lettre adressée à un jeune homme ballotté entre le rationalisme et la foi :

Paris, le 18 mai 1843.

« Cher C.,

Votre lettre m’a vivement peiné. D’après ce qu’on m’avait dit de vous à Nîmes, je vous croyais mieux affermi dans la foi ; à vrai dire, je vois dans ce résultat rétrograde l’accomplissement de la prophétie que je me rappelle vous avoir faite sur le Boulevard à Nîmes. Toutefois j’espère encore, et j’espère beaucoup de vous parce que je vous crois droit et sincère. Seulement vous payerez cher, par vos tortures d’esprit, l’avantage matériel de la Faculté de Genève. On va construire dans votre esprit, comme on l’a fait dans le mien, un édifice que vous démolirez plus tard, et qui retardera d’autant celui qui devra rester. Mais enfin si la voie est plus longue, elle conduit au même résultat. A Montauban vous seriez entré directement dans la démonstration de la vérité. A Genève, on vous fera traverser l’erreur, et ce ne sera que lorsque vous en aurez reconnu plus tard la vanité que vous éprouverez le besoin de chercher autre chose.

Vous me parlez des hommes et de leur manque de charité. Mais croyez-moi ! Avant tout c’est de soi et non des autres qu’il faut se préoccuper ; en second lieu, c’est des choses et non des hommes ; sondez votre propre cœur, sondez la Parole de Dieu et, de ce rapprochement, tirez la conclusion.

Je ne puis en quelques lignes entrer dans de longues explications. Mais je vous ferai cependant remarquer un résultat que votre position actuelle me rappelle. Depuis vingt ans il est sorti de la Faculté de Genève un certain nombre d’élèves, tous imbus des principes hétérodoxes. Eh bien ! chose remarquable ! il en est peut-être un tiers, peut-être la moitié, qui sont venus à l’orthodoxie. D’un autre côté, il est sorti de l’École de théologiei de la même ville depuis dix ans qu’elle existe un autre nombre d’élèves. En peut-on citer beaucoup, je dirai même un seul qui soit devenu hétérodoxe ? Je l’ignore, mais j’en doute.

i – Fondée en 1831 par la Société évangélique de Genève.

Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son, dit un proverbe populaire. Si donc vous écoutiez ce qui se dit de part et d’autre, vous pourriez mieux juger. Je vous offre donc de vous mettre en rapport avec quelques personnes, que probablement vous ne voyez pas, telles que M. Tronchin et autres, ou M. Barde, si vous ne le connaissez pas déjà.

En tout cas, je vous renvoie au meilleur des conseillers, à votre Dieu ; priez, mais priez sincèrement, fortement, constamment, non pour arriver à telle ou telle persuasion, mais pour arriver à la vérité, et je ne doute pas du résultat. »

Le résultat attendu de la prière sincère et persévérante fut, en effet, obtenu. Nous l’apprenons par une lettre postérieure de M. Roussel.

Paris, le 20 juin 1847.

« Bien cher C. ou plutôt frère en Jésus-Christ,

Je ne veux pas laisser une heure s’écouler sans vous répondre. Votre lettre a été un baume versé sur mon cœur, et cette joie si vive à la nouvelle d’une conversion est une nouvelle preuve de la vérité des doctrines qui nous animent. Oui, cher ami, votre lettre m’a fait du bien, non seulement par l’exposition de votre nouvelle foi, mais aussi par la simplicité de votre style, ce qui certes n’était pas jadis votre partage. Je ne doute pas que ce ne soit là un des fruits de l’Esprit de Dieu. Et puisque je suis sur ce sujet, laissez-moi continuer pour vous dire ce que, peut-être, une autre fois je n’oserais pas entamer. La simplicité touche à la vérité, la boursouflure à l’erreur. Je dirai plus : l’exagération des sentiments est une espèce d’hypocrisie, et à ce titre haïssable. Restons simples, naturels et, à notre grand étonnement peut-être, nous atteindrons mieux le but que ceux qui s’y dirigent avec fracas par des voies détournées. La fusée et la flèche parties du même point peuvent atteindre le même but, mais tandis que la première brille dans les espaces, et court grand risque de s’égarer, la seconde va droit et vite au terme désiré, et s’y fixe sans bruit et sans éclat.

J’ai peut-être eu tort de ne pas répondre à votre dernière lettre. Toutefois, si je ne l’ai pas fait, ce n’est pas que j’aie été blessé de son contenu, mais parce que j’ai cru inutile de le faire. Je sais par expérience que la discussion ne convainc pas. C’est l’affaire de l’Esprit de Dieu. D’un autre côté, je ne vous ai pas oublié ; plus d’une fois je me suis informé de vous auprès des personnes venant de Genève à Paris. Enfin, je crois vous avoir envoyé quelques-unes de mes publications.

Maintenant, tenez-vous en garde contre le piège que vous m’avez vous-même signalé : l’enflure spirituelle des nouveaux convertis. Ayez beaucoup de support pour ceux qui sont encore où vous avez été ; c’est votre charité plus que votre raisonnement qui les gagnera.

Quant à votre avenir de pasteur, je suppose que vous êtes sans inquiétude. Dieu ne forme pas ses ouvriers pour les laisser sans occupations. Quand vous aurez terminé vos études, s’il ne s’ouvre pas une porte devant vous et que vous désiriez être mis à l’œuvre, écrivez-le-moi et j’aviserai au moyen de vous trouver un poste convenable.

Mon père et ma mère partent pour le midi. J’avais d’abord eu la pensée d’aller moi-même dans le Var pour quelques mois, mais l’École d’évangélistes à ouvrir à Paris, et de plus une œuvre d’évangélisation à organiser dans la même ville m’obligeront, sans doute, à ne pas m’éloigner d’ici.

Adieu, cher C., ou plutôt sans adieu, nous aurons, je l’espère, à nous écrire et peut-être à nous rencontrer, et ce sera pour moi un véritable bonheur. »

Après avoir lu les exhortations à la prière que N. Roussel adressait à son jeune ami, nous croyons qu’il sera intéressant pour le lecteur de connaître plus complètement ses propres pensées et l’expression de ses sentiments sur ce sujet si important.

Essentiellement vrai, sincère, ennemi des formes presque à l’excès, M. Roussel n’avait jamais pu comprendre que de pauvres pécheurs, pressés par leurs besoins, puissent avoir recours à un formulaire de prières.

Cependant il avait, comme pasteur, rencontré des personnes d’une piété peu développée, qui lui avaient demandé un recueil de prières, soit pour l’employer elles-mêmes à leur culte de famille, soit pour enseigner à leurs enfants à prier.

Après avoir maintes fois combattu la disposition à répéter des prières toutes faites, M. Roussel en vint à penser que de telles prières, dangereuses à prendre comme formules, pourraient être utiles comme direction de la pensée. C’est sous cette impression qu’il composa deux volumes : Élans de l’âme vers Dieu, en 1851, et Prières d’un enfant, en 1857.

Quelques lignes de l’Avis aux parents dans ce dernier ouvrage, donneront une idée de son intention.

« L’auteur de cet ouvrage n’a jamais compris, écrit-il, qu’on fît usage d’un recueil de prières ; comment donc a-t-il été conduit à écrire ces pages ? Il désire l’expliquer pour éviter à ses lecteurs les dangers qu’il voit à se servir de ce genre de livres. La prière est une demande faite à Dieu, aussi réelle que celles que l’on fait chaque jour à des hommes ; et lorsque ces prières sont faites dans un esprit chrétien, elles sont exaucées par Dieu bien mieux que les hommes n’exaucent les demandes qu’on leur adresse.

S’il en est ainsi, comment un chrétien qui éprouve un besoin spirituel quelconque, et qui veut en obtenir de Dieu la satisfaction, irait-il emprunter à un autre chrétien une formule de requête toute rédigée ? Dieu exige-t-il donc qu’on lui parle en beau langage ? Évidemment non, et quiconque sent, ne songera probablement jamais à demander à un étranger de rédiger pour lui l’expression de ses sentiments ; il réclamera les vertus chrétiennes, tout aussi simplement qu’un enfant affamé demande à son père du pain.

Ce n’est donc pas pour ceux qui prient déjà, pas même pour ceux qui sentent vivement leurs besoins, qu’un formulaire peut être utile.

Un tel livre est exclusivement destiné à ceux qui sont encore étrangers aux émotions religieuses, et c’est à ce titre qu’il peut convenir à des enfants.

Nous avons donné au titre et à l’ouvrage même l’empreinte d’une individualité pour disposer le jeune lecteur à s’identifier avec elle, et ainsi le préparer à prier, au lieu de prier à sa place. Voilà ce que l’auteur s’est efforcé d’accomplir. Pour cela, au lieu de jeter ces idées dans le moule des occasions et de faire une prière pour chaque circonstance plus ou moins rare dans la vie, il a cru devoir dépeindre dans chaque prière une des pensées les plus habituelles aux enfants. De la sorte, il est assuré de tomber juste sur les besoins plus ou moins sentis de ses lecteurs. Ainsi, comme nous, les enfants éprouvent la difficulté à prier, le besoin de pardon, le manque de foi, etc., tandis que tous n’ont pas dans leur famille, comme le suppose tel ou tel formulaire, un homme qui se soit cassé la jambe, un autre qui soit condamné à mort pour ses crimes, etc. »

Voici comme échantillons de ce petit volume, deux ou trois extraits des diverses prières qu’il contient. La première commence ainsi :

« Mon Dieu, tout le monde m’engage à te prier. Mes parents me le répètent matin et soir ; Jésus me le dit dans l’Evangile, et moi-même je le voudrais aussi -f mais, hélas ! mon Dieu, je ne sais pas le faire. Quand je l’essaie, je ne trouve rien à te dire, et si je commence, je pense bientôt à autre chose. Mon Dieu, apprends-moi donc à te prier ! » Et dans la prière du soir : « Mon Dieu, j’ai plus de peine à te prier le soir que le matin, c’est peut-être parce que je me rappelle les fautes de la journée. Ce matin, j’étais plein de bons désirs, de bonnes intentions ; hélas ! ce soir, je suis obligé de te confesser que je n’ai accompli ni les uns ni les autres. Je ne comprends pas comment cela peut se faire, mais il en est tous les jours ainsi. Mon bon Père, pardonne-moi, aie pitié d’un enfant encore si faible, donne-moi la force de résister à la tentation. Et maintenant, Seigneur, protège-moi pendant cette nuit, éloigne de moi et de toute la maison tout accident… »

En voici une autre pour un enfant qui s’afflige de ses fautes. « Mon Dieu, je n’ose plus te prier ; je suis honteux de mes péchés ; bien souvent j’ai pris la résolution de ne plus y retomber, et cependant chaque jour je recommence le mal que j’ai fait la veille. Je ne pense à toi que lorsque mes fautes sont accomplies ; alors je souffre dans mon cœur, je te promets de faire mieux à l’avenir, mais toujours je l’oublie au moment de la tentation, et je me conduis comme si je ne t’avais pas prié ; et maintenant je n’ose plus te demander des forces dont je n’ai pas profité jusqu’ici, je n’ose plus te faire des prières qui ressemblent à des mensonges ; mais, ô Seigneur, je ne veux pas rester ce que je suis, méchant devant toi et devant les hommes ; je te demande cette fois de me tenir en garde contre mes vaines résolutions ; ne permets pas que je compte sur moi-même, et donne-moi d’attendre tout, véritablement tout de toi… »

Voici la dernière partie de la vingt-deuxième prière, celle qui termine le recueil : « Oh ! mon Dieu, combien j’aimerais vivre comme ton Fils a vécu ! Donne-moi la force de suivre son exemple. Hélas ! tout le monde me dit d’être sage, mais tous ceux qui me le disent ne le sont pas toujours eux-mêmes ; leurs conseils m’irritent quelquefois ; tandis que Jésus fait lui-même ce qu’il me dit de faire ; lui peut me commander sans m’irriter ; sa voix est douce, j’aime à l’entendre dire : Laissez venir à moi ces petits enfants ; le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Mon Dieu, donne-moi de ressembler à mon tour à ce Jésus si doux, si humble et si bon. »

Ce recueil de Prières d’un enfant avait été précédé d’un recueil plus considérable, Élans de l’âme vers Dieu, où l’auteur a consigné les diverses expériences de son âme. Le volume renferme d’abord cent vingt-quatre prières-méditations ; en les publiant, l’auteur insiste encore sur la nécessité de la prière personnelle, de l’entretien intime du cœur avec Dieu : « Est-ce pour prier que je présente au lecteur ces Élans de mon âme ? Non, je ne crois pas qu’on puisse véritablement prier en lisant des prières écrites par un autre et pour un autre… Celui qui lirait ce volume entier sans même le poser n’aurait pas encore prié ; il aurait fait passer les vœux de mon cœur par ses lèvres ; il se serait entretenu avec moi, mais non pas avec Dieu.

Ce n’est donc pas ici un livre de prières, c’est l’histoire d’une âme. Je n’ai rien dit que je n’aie senti, et je l’ai dit comme je l’ai senti, dédaignant tout langage de convention. C’est ici mon histoire intérieure. »

Ce cachet de parfaite véracité, d’expérience personnelle, subjective, se retrouve si profondément marqué dans chacun de ces Élans, qui sont quelquefois de fines analyses psychologiques, d’autres fois des prières pleines d’élévation et d’onction, qu’il nous semble conserver à ce volume un caractère de constante actualité.

Nous reproduisons trois de ces méditations. Les deux premières, distantes l’une de l’autre dans le recueil, sont sur le même sujet et nous paraissent se compléter. La troisième est assez différente.

Voici d’abord l’Élan LXIV, intitulé : Humble devant Dieu, orgueilleux devant les hommes.

« Mon Dieu, pourquoi donc ai-je tant de peine à m’humilier devant les hommes, moi qui m’abaisse si volontiers devant toi ? Pourquoi puis-je, dans mes prières et mes méditations, dire sans cesse, et toujours avec sincérité : Je suis un misérable pécheur, moi qui me sentirais vivement irrité si d’autres venaient me le répéter, ou seulement me laisser entrevoir qu’ils le pensent ? Comment puis-je m’humilier matin et soir en ta présence, et m’exalter pendant la journée en face de mes frères ? Mon humiliation devant toi est-elle donc mensongère ? N’est-elle qu’une forme ? Non, non ; elle est sincère. Mais suis-je encore sincère quand je me vante devant les hommes ? Non, et c’est ici qu’est la véritable explication. Non, je ne crois pas moi-même au mérite que je m’attribue devant mes frères. C’est parce que je les connais faibles et ignorants, c’est parce que j’espère les tromper que je me déguise devant eux ! Hélas ! Peut-être te mentirais-je à toi-même, mon Dieu, si j’avais l’espérance de t’abuser ! O abîme de mon coeur ! qui pourra te sonder ? Eh bien, Seigneur, fais pour moi ce que je n’ai pas le courage de faire : humilie-moi devant mes semblables, fais-leur connaître… Mais je sens que je ne puis te demander cela avec sincérité. Non, je ne voudrais pas être connu du monde, je ne voudrais pas être humilié devant lui ! Hélas ! les hommes n’auraient pas ta miséricorde pour me pardonner. Mais, du moins, Seigneur, je te demande sincèrement de me donner l’humilité, l’humilité en moi-même, l’humilité devant toi, sinon l’humiliation en face de mes frères. Que je me conduise à leur égard comme étant ce que je suis : le moindre d’entre eux. Mon Dieu, donne-moi l’humilité ! »

Voici, comme complément sur le même sujet, l’Élan LXXXVI, intitulé : Humilité.

« En vain je me dis et me répète que l’humiliation devrait être mon partage, que l’humilité est la première des vertus chrétiennes, qu’elle seule trouve grâce devant les hommes comme devant Dieu, seule est aimable, seule est heureuse ; cette humilité, je ne puis l’accepter. En vain je me dis et me répète que l’orgueil n’est que tourment d’esprit, que motif de haine de la part de mes frères, et de condamnation de la part de mon Dieu ; toujours son venin s’infiltre dans mon cœur, enfle mes actes, empoisonne ma vie et la moralité de mes meilleures actions. Je ne suis pas seulement pécheur, mais fou, par cet orgueil que je caresse d’autant plus qu’il me fait plus souffrir. Oh ! mon Dieu, aie pitié d’une pauvre créature qui se tord sous le venin de ce serpent maudit ! donne-moi, par le sentiment même de mon péché et de ma folie, l’humilité si douce et si rare ici-bas ; donne-moi de me sentir non seulement pauvre devant toi, mais encore pauvre devant mes frères ; de ne pas présumer de moi-même, d’estimer les autres ce qu’ils sont : meilleurs que moi ; de prendre toujours ma véritable place : la dernière, et de vivre en paix, sans contestation, sans orgueil, au milieu de ce monde, où ton Fils lui-même est venu servir ses serviteurs. »

Comme contre-partie à ces deux confessions, nous citerons l’Élan XLVIII, intitulé : Douceur de la prière.

« Oui, Seigneur, il m’est doux de te prier quand ton Esprit, pénétrant le mien, inspire lui-même mes prières. Alors les sentiments se pressent dans mon âme, les paroles arrivent abondantes sur mes lèvres. Comme Pierre sur la montagne, je te dirais volontiers à genoux : Maître, nous sommes bien ici ; plantons-y nos tentes. Comme ces instants, par leur contraste avec le reste de ma vie, témoignent bien de la présence de ton Esprit ! Comme je sens bien alors la vérité de cette parole de l’apôtre : L’Esprit dit à notre esprit ! Oui, Seigneur, alors tu me parles et tu m’entends. Prolonge, Seigneur, prolonge cette douce et sainte conversation ; reste-en moi, et moi en toi ; que nous ne soyons qu’un en sainteté, pour n’être qu’un en bonheur.

Mais, hélas ! ces instants sont courts, ces instants sont rares, et je suis impuissant pour les ramener dans la vie. Je les contemple parfois dans mon passé, reportant vers eux mes regrets sans pouvoir les ressaisir. Hélas ! je ne les désire pas même assez pour te les demander. Je suis dans ce demi-sommeil d’où le paresseux n’essaie que mollement de sortir.

Mais voici, Seigneur, je veux mettre ma confiance en toi ; les instants de joie, dans la prière, que tu m’as donnés, tu me les rendras ; tu les multiplieras, et un jour ces instants feront une chaîne non interrompue dans ma vie. Comme l’apôtre, je te prierai sans cesse et sans peine ; je te prierai toujours, et toujours avec plaisir. Oh ! quand sera-ce ? Donne-moi ton Esprit en abondance, aujourd’hui, à l’instant, avant que je cesse de prier, et qu’en me relevant je me sente abondamment exaucé ! »

Ce volume des Élans se termine par une trentaine de prières recueillies parmi les auteurs différents de tous les siècles, à partir de Moïse jusqu’à Jésus-Christ, de Jésus à Alexandre Vinet et Adolphe Monod, en passant par les pères de l’Eglise, les Vaudois du XIIIe siècle, les réformateurs du XVIe, afin, dit l’introduction, « de présenter au lecteur le doux et puissant témoignage des hommes qui, dans tous les siècles, ont également reçu l’Esprit de Dieu, cette grande voix de l’Esprit-Saint qui, à travers le temps et l’espace, porte dans le coeur des croyants une nouvelle assurance qu’elle est bien la voix de Dieu… C’est une mélodie que l’oreille chrétienne seule peut saisir, et qu’une note peut suffire à lui faire reconnaître… En lisant ces élans de l’âme d’un Abraham, d’un David, d’un Augustin, d’un Luther, l’homme spirituel pourra se dire : Évidemment, ces frères ont reçu le même Esprit qui m’anime, cet Esprit qui juge de toutes choses et que l’homme naturel ne saurait juger. Nouveau témoignage que c’est bien l’Esprit de Dieu. »

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant