La Palestine au temps de Jésus-Christ

LIVRE PREMIER — LA VIE SOCIALE

CHAPITRE VII — LA VIE PRIVÉE


L'ENFANT : Sa naissance. — La circoncision. — L'éducation et l'instruction. — Les écoles. — Quelle fut la première instruction de Jésus ? — Le travail manuel.
LA FEMME : Sa place d'après la loi de Moïse. — Sa place d'après les Talmuds. — Son infériorité religieuse. — La facilité du divorce. — Opinions contradictoires des Rabbins. — La lettre de divorce.
L'ESCLAVAGE : — Citations de l'Ecclésiastique — Citations des Talmuds.

Avant de parler de l'habitation, des vêtements, de la nourriture, en un mot des mille détails de l'existence journalière nous décrirons la vie privée, nous parlerons de l'enfant et de son éducation, de la femme et de sa condition chez les Juifs. Nous raconterons aussi les grands événements de la vie de famille le mariage, le divorce, les funérailles.

Plusieurs des détails dans lesquels nous allons entrer seront empruntés par nous aux coutumes des Israélites, telles que nous les décrit l'Ancien Testament, mais toujours confirmées par les mœurs actuelles des Arabes en Palestine. Nous sommes obligés de suivre cette voie lorsque les documents contemporains de la vie de Jésus-Christ sont muets sur la question qui se pose à nous. En agissant ainsi, en acceptant les indications de l'Ancien Testament et en constatant qu'elles sont encore exactes de nos jours, nous affirmons avec la même certitude que si les livres du premier siècle nous donnaient tous les détails que nous cherchons. En Orient, les us et coutumes de chaque jour ne varient pas, c'est là un fait certain sur lequel nous ne saurions trop revenir et insister. L'Orient est immobile. En Palestine, les mœurs ont survécu non seulement aux plus effroyables bouleversements dont jamais pays de la terre ait été le théâtre, mais encore au renouvellement total de la population. Les Arabes d'aujourd'hui ont les mêmes usages que les Juifs d'autrefois. Plusieurs de leurs coutumes sont indiquées dans la Genèse, et sont aussi vieilles que l'histoire des patriarches.

L'ENFANT

Sur la naissance nous n'avons que peu de détails à donner. On sait qu'elle était toujours considérée comme un événement heureux et que la stérilité de la femme passait pour un opprobre. Elle pouvait même être un motif suffisant de divorce. On se réjouissait moins de la naissance d'une fille que de celle d'un garçon. Il est vrai que l'éducation d'une fille demandait beaucoup de soins[1]. L'accouchement était fait par une sage-femme[2]. L'enfant était baigné et frotté de sel pour affermir la peau, puis on l'enveloppait de langes[3]. Le père, absent au moment de la naissance, arrivait alors et le prenait sur ses genoux. Si l'aïeul vivait encore, c'était quelquefois lui qui avait ce privilège[4]. Il était expressément interdit d'exposer les enfants. Philon a écrit sur ce sujet une page admirable[5], et, bien que la loi de Moïse fût muette sur ce point, il est certain que l'exposition des enfants, telle que les Grecs et les Romains la pratiquaient, faisait horreur aux Juifs. Les mères nourrissaient elles-mêmes leurs enfants et les Talmuds leur imposent cette charge comme un devoir[6]. Cependant les grands personnages leur donnaient des nourrices[7]. On ne les sevrait qu'à deux ou trois ans et à cette occasion on célébrait un festin[8]. Aujourd'hui encore on nourrit très tard les enfants en Orient ; c'est le meilleur moyen de les soustraire aux maladies résultant du climat, qui est très redoutable pour eux en Palestine. Ils ont beaucoup de peine à passer l'époque de la dentition et sont sujets à prendre la variole et la dysenterie.

Les garçons étaient circoncis huit jours après leur naissance[9]. La tradition expliquait le choix de ce jour en rappelant que d'après la Loi, la mère cessait d'être impure le septième jour si elle avait eu un garçon et le quatorzième seulement si elle avait eu une fille. Celui qui circoncisait l'enfant prononçait les paroles suivantes : « Béni soit le Seigneur notre Dieu qui nous a sanctifiés de ses préceptes et nous a donné la circoncision. » Le père de l'enfant continuait en disant : « Qui nous a sanctifiés de ses préceptes et nous a donnés d'introduire notre enfant dans l'alliance d'Abraham notre père[10]. » Ce jour-là, on donnait à l'enfant son nom, « parce que, disait-on, Dieu a changé les noms d'Abraham et de Sarah lorsqu'il a institué la circoncision ». Ce nom était choisi d'ordinaire parmi ceux qui étaient déjà portés par un des parents[11]. La cérémonie terminée, on se réunissait pour un repas de famille[12].

Quand le temps dit « de l'impureté » (sept jours pour un garçon et quatorze pour une fille) était passé,. la mère restait encore chez elle trente-trois jours pour un garçon et soixante-six pour une fille, puis elle se rendait au Temple et, si elle était riche, elle faisait offrir un agneau en sacrifice ; si elle était pauvre, la loi l'autorisait à n'offrir que deux jeunes pigeons ou une paire de tourterelles[13].

L'éducation de l'enfant chez les anciens Hébreux se faisait dans la famille. Nous ne trouvons nulle part trace d'écoles publiques avant le retour de l'exil. Après la Restauration, les scribes fondèrent des écoles mais elles n'étaient point destinées aux enfants. Le premier Juif qui semble s'être préoccupé de l'instruction de la jeunesse vivait une centaine d'années avant Jésus ; il était pharisien, président du Sanhédrin, propre frère de la reine Salomé et s'appelait Siméon ben Schetach. Ce fut lui qui institua à Jérusalem la première école pour les enfants ; il lui donna le nom de Beth hassepher (maison du livre)[14] ; mais qu'était-ce qu'une seule école pour la Palestine entière ? Plus d'un siècle s'écoula et ce ne fut qu'en l'an 64 après Jésus-Christ que des écoles publiques furent partout fondées. Le grand prêtre Jésus ben Gamala rendit cette fondation obligatoire[15] ; chaque ville devait entretenir une école primaire. Si la cité était très grande ou coupée en deux par un fleuve difficile à traverser, on devait bâtir deux écoles[16]. Si la commune était pauvre, la synagogue pouvait servir d'école pendant la semaine[17]. « Périsse le sanctuaire s'écrient les rabbins, mais que les enfants aillent à l'école[18], ou encore : « l'haleine des enfants qui fréquentent les écoles est le plus ferme soutien de la société[19] ».

Il y avait un maître par vingt-cinq élèves[20] ; Si l'école n'avait pas vingt-cinq élèves, elle n'était pas dirigée par un maître spécial, mais par le Hazzan[21], le factotum de la synagogue, dont nous parlerons ailleurs[22]. Tous ces détails, donnés par les Talmuds sur les écoles d'enfants en Palestine, et d'autres encore, très nombreux et très précis, ne se rapportent pas à l'époque de l'enfance de Jésus, puisque les écoles publiques ne furent établies pour la première fois qu'en l'an 64[23].

Quels moyens d'instruction y avait-il à Nazareth entre l'an 4 avant l'ère chrétienne et l'an 10 après, c'est-à-dire lorsque Jésus enfant y grandissait ? S'y trouvait-il déjà une école libre, une classe des enfants du bourg dirigée par le Hazzan ? Cela nous semble infiniment probable, quoique nous n'ayons aucun texte à citer à l'appui de notre opinion. Il y avait peut-être le jour du sabbat une catéchisation, ce que nous appelons aujourd'hui l'école du dimanche, car les Talmuds parlent du Hazzan, qui enseigne la lecture aux enfants le jour du sabbat[24], et ils recommandent aux mères de mener les enfants à la synagogue[25]. En tout cas, l'éducation ne ressemblait nullement à la nôtre. Dès que l'enfant savait parler, sa mère lui apprenait un verset de la Loi. Elle choisissait ceux qui se rapportaient à la proclamation de l'Unité de Dieu et à l'élection d'Israël[26]. Quand il le savait, il en apprenait un autre ; puis on lui mettait entre les mains le texte écrit des versets qu'il pouvait réciter. Cette écriture était l'écriture assyrienne encore usitée de nos jours. Il apprenait à connaître les lettres, et à force de les répéter en cadence avec ses petits camarades, il finissait par savoir lire[27]. Nous ne pensons pas que Jésus reçut d'abord d'autre instruction que celle-là. A l'âge de douze ans, la récitation du Schema[28], dont il savait sans doute depuis longtemps les paroles par cœur, fut pour lui obligatoire comme pour tous les jeunes Israélites, ses contemporains. Nous aimons alors à nous le représenter, de retour de son premier voyage à Jérusalem, commençant à « s'occuper des choses de son Père », empruntant pendant la semaine le manuscrit de la synagogue et y étudiant la Thorah et les prophètes, surtout Esaïe et Jérémie qui semblent, d'après son enseignement, avoir été ses auteurs préférés[29].

Se procura-t-il d'autres livres ? Lut-il Daniel, Hénoch, les Psaumes de Salomon ? Nous n'en savons rien. Le livre de Daniel ne devait pas se trouver à Nazareth. Il est probable cependant qu'il put se le procurer, car il était très étudié alors et ses discours eschatologiques nous montrent qu'il le connaissait parfaitement. Quand au livre d'Hénoch, nous ne savons qu'une chose, c'est qu'il était aussi très goûté des contemporains de Jésus et que cette parole qu'il a prononcée sur Judas : « Mieux vaudrait pour cet homme n'être jamais né », s'y trouve presque textuellement ; mais connut-il d'autres pseudépigraphes ? Nous n'en avons aucune preuve. En tout cas, son premier livre fut la Loi. On disait autour de lui que c'était Moïse qui avait ordonné aux enfants d'apprendre les Lois les plus importantes, « qu'ils y étudieraient la meilleure science et y trouveraient la source du bonheur[30]. » Josèphe parle de l'ardeur avec laquelle la jeunesse étudiait la Loi. Lui-même l'aurait connue tout entière à l'âge de quatorze ans[31]. Philon fait aussi passer avant tout l'étude de la Loi[32] et saint Paul rappelle à Timothée que depuis son enfance il connaît les saintes Ecritures[33].

À douze ans, l'enfant devait observer la Thorah, et prenait le nom de Bâr Mitsvah. On le menait au Temple pour les fêtes et il commençait à jeûner régulièrement, en particulier le grand jour de la fête des expiations[34].

Le Pirké Aboth, dont certaines parties sont certainement antérieures au christianisme, fixe ainsi les divers degrés du développement de l'enfant[35] : « A cinq ans, il doit commencer les études sacrées ; à dix ans, il doit se livrer à l'étude de la tradition ; à treize ans, il doit connaître et accomplir les commandements de Jéhovah ; à quinze ans, il doit perfectionner ses études ».

En somme tout cela était peu de chose ; savoir lire, savoir peut-être écrire et pouvoir répéter par cœur les passages essentiels de la Thorah, telle était l'instruction des jeunes Israélites, du moins de ceux qui étaient élevés à la campagne.

Plus tard, si le jeune homme voulait devenir Rabbi, si les scribes de service à la synagogue lui avaient reconnu quelques aptitudes spéciales, ils l'engageaient à fréquenter leurs écoles et lui apprenaient à argumenter à la manière des Targoums et des Midraschims. Jésus n'a certainement jamais fréquenté ces écoles des Sopherim[36] : Du reste, l'absence d'éducation ne créait pas une infériorité. On se développait surtout par les relations sociales, par la fréquentation de ceux qui vous entouraient. La rareté des livres empêchait le travail isolé, l'étude individuelle. On apprenait de vive voix ce qu'on savait ; on s'instruisait par le contact des hommes. Et puis, on avait beaucoup de temps libre. Sous nos climats, l'ouvrier travaille douze à quinze heures par jour pour gagner sa vie et n'a pas le temps de s'instruire. En Orient, la pauvreté est inconnue ; le labeur forcé et la lutte pour la vie le sont encore plus.

La nourriture et le vêtement suffisent. On n'a pas de besoins extraordinaires et la facilité de l'existence crée à tous de grands loisirs. Le Juif du premier siècle, comme l'Arabe d'aujourd'hui, consacrait chaque jour de longues heures à la rêverie, et, quand il avait un peu travaillé de son métier et rempli ses devoirs envers la Loi, il pouvait à son aise se reposer et méditer. Mais chacun avait son métier ; ordinairement celui de son père, car c'était le père qui devait apprendre à son fils à gagner sa vie. « Au père incombe la lâche, disent les talmuds, de circoncire son fils, de lui apprendre la Loi, et de lui enseigner un état[37] » Voilà pourquoi Jésus était charpentier[38]. Rabbi Judas disait « Quiconque n'enseigne pas un état à son fils, c'est comme s'il lui enseignait le brigandage[39] ». On évitait les métiers salissants et difficiles[40], les professions d'ânier, de chamelier, de batelier[41]. Hillel et Aquiba, deux des plus illustres rabbins, étaient fendeurs de bois ; Rabbi Johanan, cordonnier ; Rabbi Isaac Nanacha, forgeron ; saint Saül fut fabricant de tentes ou plutôt tisserand[42].

LA FEMME[43]

La femme juive était très respectée ; sa condition était bien supérieure à celle des autres femmes de l'antiquité, du moins en Orient et en Grèce. Et sur ce point, comme sur tant d'autres, le christianisme n'a fait, à bien des égards, que répandre dans le monde entier, rendre universel ce qui existait depuis des siècles au sein de la nation juive, et, cependant, quelle différence encore entre la femme juive et la femme chrétienne ! Nous allons exposer les faits, et la comparaison de la juive et de la chrétienne se fera d'elle-même dans l'esprit du lecteur.

Il n'y a bien entendu aucun rapprochement à faire entre la femme arabe de nos jours et la juive d'autrefois. Celle-ci était aussi honorée et respectée que celle-là est abaissée et dégradée. La Juive occupait dans sa maison et près de son mari une place très supérieure même à celle qu'occupait à la même époque la matrone romaine[44]. Il n'y avait surtout aucun rapport entre la femme orientale et la femme israélite. La femme, en Orient, a toujours été méprisée et avilie ; elle l'est encore odieusement. Moïse, au contraire, lui a immédiatement donné sa vraie place dans son intérieur et au foyer domestique. Il a protégé sa faiblesse et sauvegardé ses droits. L'homme qui abuse de sa force pour outrager une femme est considéré comme un assassin dans la Loi, le séducteur d'une jeune fille lui doit une indemnité pécuniaire et le mariage si elle l'exige. Nous voyons Marie, sœur d'Aaron, danser et chanter avec les filles d'Israël à la porte du tabernacle[45]. L'histoire de Déborah nous montre l'influence que la femme pouvait exercer[46]. Si elle était mariée, elle jouissait d'une grande liberté[47]. Le chapitre du livre des Proverbes sur « la femme forte[48] » ne peut avoir été écrit que dans un pays où l'on se faisait une haute idée de la dignité de l'épouse, de ses droits et de ses devoirs.

Un seul fait suffit à le prouver : le peu de goût que les Juifs avaient pour la polygamie. Il est étrange que Moïse ne l'ait pas interdite ; mais il est d'autant plus remarquable qu'elle ait été si rare et ait fini par disparaître entièrement. Le livre de la Genèse, qui nous parle cependant de la polygamie des patriarches, la réprouve énergiquement dans son double récit de la création[49]. Si David et Salomon ont entretenu des harems, ils agissaient en opposition avec les mœurs de la nation[50], et pour quiconque observait rigoureusement la Loi, il était presque impossible d'avoir plusieurs femmes, car Moïse avait proclamé égaux les droits des époux[51] et proscrit les eunuques[52]. Si la bigamie était quelquefois pratiquée par l'Hébreu, ce n'était que pour s'assurer une postérité. Avoir beaucoup d'enfants, perpétuer la race Israélite, était une des principales préoccupations du Juif fidèle. Le peuple songeait toujours à son avenir sur la terre.

Les Israélites croyaient qu'ils deviendraient aussi nombreux que le sable qui couvre la grève et leur premier soin devait être de hâter la venue de cette époque bienheureuse. Les femmes de mauvaise vie étaient très mal vues ; jamais elles n'ont reçu chez les Juifs ces hommages dont les célèbres courtisanes grecques étaient entourées, et la corruption effroyable, décrite par saint Paul au premier chapitre de l'épître aux Romains, n'a point pénétré en Palestine[53], les enfants d'Israël n'ont jamais éprouvé pour les débauches païennes que le plus insurmontable dégoût. Ainsi dans tout l'Ancien Testament la dignité de la femme nous apparaît égale à celle de l'homme. Tous deux sont créés à l'image de Dieu. Dans un passage de la Loi il est dit : « Chacun respectera sa mère et son père[54] ». La mère est nommée ici la première ; il n'y a donc aucune différence dans le respect dû par les enfants à leurs deux parents. Au premier siècle, la monogamie était fermement établie sinon par la Loi, du moins par les mœurs, et, dans la Mischna, nous lisons de bien belles paroles sur le respect dû à la femme par son mari[55]. « L'homme doit un grand respect à sa femme, car ce n'est que par la femme que la prospérité vient à l'homme[56]. » « Il faut aimer sa femme comme soi-même et la respecter plus que soi-même[57] ». « Prenez garde de contrarier votre femme, car ses larmes sont toujours prêtes à couler[58] ». Nous avons dans ces beaux préceptes un écho lointain[59] des développements de saint Paul sur les devoirs mutuels des époux. On disait encore : « La mort d'une femme de bien est pour celui qui l'a perdue un malheur égal à la ruine de Jérusalem. »

Ces préceptes cependant ne nous donnent pas toute la pensée des rabbins. Ils étaient très convaincus qu'au point de vue religieux, la femme était inférieure à l'homme et ils étaient loin de faire la part aussi belle à celle-là qu'à celui-ci. Les garçons étaient circoncis ; à la naissance des filles il n'y avait aucune cérémonie religieuse. A douze ans, les garçons étaient menés au Temple. Aucun âge n'était indiqué pour les filles ; on les y conduisait quand on le voulait. Dans l'intérieur du sanctuaire, les femmes avaient leur cour réservée derrière la place où se tenaient les hommes. L'éducation religieuse de la femme était très négligée. Certains rabbins parlaient même de ne lui en donner aucune[60]. « Quant à faire étudier la Loi à la femme, autant vaudrait lui enseigner l'impiété », disaient-ils[61], et comme il leur fallait un texte, ils citaient la parole : « Vous enseignerez vos préceptes à vos fils » ; les filles ne sont pas nommées ; il n'y a donc pas à leur enseigner les préceptes de la Loi.

Le Talmud de Babylone met sur le même rang, parmi les fléaux du monde, « la veuve bavarde et curieuse et la vierge qui perd son temps en prières[62] ». Le Pirké Aboth recommande de ne pas entretenir « de discours inutiles avec les femmes[63] », et Hillel avait prononcé cette dure parole : « Les femmes conduisent aux préjugés[64]. »

Elles vivaient, du reste, assez séparées des hommes. Ceux-ci avaient la rue, la place publique, les discussions au Temple. Les femmes restaient dans les maisons. Si les fenêtres de leur appartement donnaient sur la rue[65], elles étaient fermées par un grillage ou une jalousie[66]. La femme mariée ne sortait que la tête entièrement voilée[67]. Il n'était pas convenable de parler à une femme en public.

On ne la saluait même pas. Le salut de l'ange à Marie[68] est tout à fait contraire aux usages juifs[69]. Rabbi Samuel disait : « Il ne faut pas demander de services aux femmes et il ne faut pas les saluer », et nous voyons dans l'Evangile[70] les disciples s'étonner de ce que Jésus parle « à une femme » avant de s'étonner de ce qu'il parle « à une Samaritaine », ce qui aurait dû leur sembler plus grave encore. « Il ne faut pas parler aux femmes sur la place, surtout pas à sa propre femme », lisons-nous encore dans les Talmuds[71] et le Pirké Aboth recommande de ne pas « multiplier les discours avec les femmes ».

Il est positif que la femme était dispensée de tout devoir religieux revenant à jour et à heure fixes ; elle n'était pas tenue d'avoir des phylactères, de réciter le schema, d'assister à la lecture de la Loi, de porter des franges a son manteau, d'entendre le son du Schoffar à la fête de Rosch Haschana et d'habiter sous la tente à celle des Tabernacles[72]. Ces devoirs ne lui étaient pas interdits, mais elle en était dispensée, et, dans les synagogues, on voyait beaucoup plus d'hommes que de femmes.

On ne peut nier non plus que, dans certains cas, la femme fût presque assimilée à l'esclave. Ainsi, elle ne pouvait témoigner en justice[73], sauf le cas où elle attestait la mort de son mari. Et en effet, sa sujétion légale était absolue. Elle était la propriété de son père avant son mariage, de son époux après. Le père pouvait marier sa fille à son gré et même la « vendre » c'est le terme de la Loi[74] et les Talmuds le répètent[75]. Cette loi barbare était adoucie par quelques dispositions complémentaires.

  1. Le maître qui achetait la jeune fille devait soit l'épouser, soit la donner à son fils ;
  2. Elle était libre au bout de six ans ;
  3. Son maître ne pouvait la revendre ;
  4. Si ni lui ni son fils ne l'épousait, il devait faciliter son affranchissement[76].

Telles étaient les ordonnances de Moïse et on les suivait encore au premier siècle. Si le père avait marié sa fille lorsqu'elle était encore une enfant, elle pouvait, une fois majeure, faire casser son mariage. Il lui suffisait pour cela de déclarer devant témoins qu'elle refusait le mari qu'on lui avait donné[77].

Le mari pouvait imposer à la femme un travail manuel rémunérateur. Si elle était riche, elle devait au moins filer de la laine, et son mari ne devait pas la considérer comme remplissant ses devoirs si elle se bornait aux soins du ménage[78].

Ces dispositions, si odieuses qu'elles nous paraissent, ne sont rien encore, comparées à celles qui autorisaient le divorce. Il était devenu d'une facilité et d'une fréquence révoltantes.

La loi du divorce avait été, promulguée par Moïse[79]. Elle avait donné lieu à des abus tels que, pendant les derniers siècles avant Jésus-Christ, quelques adoucissements à cette loi avaient été proposés. Siméon ben Schetach, dont nous avons dit qu'il fonda une école d'enfants à Jérusalem, avait cherché sous le règne de Salomé, sa sœur, à rendre le divorce plus difficile. Ce fut à son époque que l'on établit l'usage du contrat de mariage qui assurait les droits de la femme et une indemnité pécuniaire en cas de divorce[80]. Il fit école sur cette question, et, au premier siècle, nous distinguons deux courants, celui des partisans du divorce et celui des adversaires de la vieille loi mosaïque. Il ne s'agissait certes pas de l'abroger, nous l'avons déjà dit : l'idée de changer un iota, un trait de lettre à une seule des lois mosaïques, ne pouvait venir à personne à cette époque. Il s'agissait seulement de l'adoucir et de l'améliorer. Hillel et Schammaï différèrent d'opinion sur cette question comme sur beaucoup d'autres. Moïse s'était servi de termes très vagues en permettant le divorce à celui qui trouvait dans sa femme « quelque chose de répréhensible ». Schammaï entendait par là l'adultère et rien d'autre, et il n'autorisait le divorce que dans ce cas spécial[81]. Quelques années plus tard, Jésus-Christ interprétera la loi mosaïque de la même manière. Hillel, sur le prétendu libéralisme duquel on s'est trompé, prenait cette expression « quelque chose de répréhensible » dans le sens le plus étendu. « Si quelqu'un hait sa femme qu'il la répudie », disait-il. Il faisait plus, il précisait les motifs de divorce et choisissait de préférence les plus futiles. « On peut la répudier si elle a mal préparé un plat » ; « si elle commet une maladresse » ; « si elle laisse brûler le rôti[82] », Ses disciples, qui lui attribuent ces paroles, prévoient aussi certains cas qui pouvaient entraîner le divorce. « Si la femme sort la tête non voilée » ; « si elle adresse la parole au premier venu » ; « si elle divulgue les secrets de famille[83]. » Rabbi Aquiba, le grave et célèbre Aquiba, va jusqu'au bout de celte singulière espèce de largeur et il dira tout crûment : « Si quelqu'un voit une femme plus belle que la sienne, qu'il répudie la sienne », et il ajoutait, osant citer un texte à l'appui, « car il est écrit : « Si elle n'a pas trouvé grâce à tes yeux[84] ». Josèphe fut sur ce point de l'école de Hillel[85]. Cependant il faut dire, à l'honneur du judaïsme, que les mœurs valaient mieux que de pareils préceptes ; disons aussi, à l'honneur du pharisaïsme, que l'école de Hillel ne fut pas tout entière de l'avis de son chef. Plusieurs Pharisiens célèbres, R Jochanan, R. Elieser, etc., se rangèrent du côté de Schammaï et dirent comme Jésus : « Que personne ne répudie sa femme, si ce n'est pour cause d'adultère[86] ». « L'autel lui-même pleure, disaient encore certains Pharisiens, sur celui qui répudie sa femme[87] ».

Gamaliel l'ancien, le « maître » de saint Paul, et le petit-fils de Hillel, n'adopta pas non plus l'opinion de son aïeul. Il fit prendre diverses mesures favorables à la femme et entoura le divorce de nouvelles difficultés . Il n'empêchait pas la femme répudiée de se remarier (Schammaï et Jésus le faisaient), mais il voulait que le premier mariage fut légalement dissous avant qu'un second mariage pût être contracté. Ce fut certainement à cette époque que dut être prise la décision si sage de la Mischna permettant à la femme aussi de demander le divorce si elle avait à se plaindre de son mari[88]. La loi de Moïse n'avait donné qu'au mari le droit de divorcer[89].

Lorsqu'on répudiait sa femme, on lui donnait « la lettre de divorce ». Le modèle nous en a été conservé dans les Talmuds[90].

En voici la traduction :

Au jour *** de la semaine du mois de ***, an du monde *** selon la supputation en usage dans la ville de ***, située auprès du fleuve ***, (ou de la source ***), moi les noms, prénoms et surnoms du mari) fils de *** et de quelque nom que je sois appelé, présent aujourd'hui (suit la date répétée comme ci-dessus), originaire de la ville de *** agissant en pleine liberté d'esprit et sans subir aucune pression, j'ai répudié, renvoyé et expulsé toi (suivent les noms de la femme), fille de *** et de quelque nom que tu sois appelée, de la ville de *** et qui as été jusqu'à présent ma femme. Je te renvoie maintenant toi (suivent encore une fois les noms de la femme) fille de ***. De la sorte tu es libre et tu peux, de ton plein droit, te marier avec qui tu voudras et que personne ne t'en empêche. Tu es donc libre envers un homme quelconque ; ceci est ta lettre de divorce, l'acte de répudiation, le billet d'expulsion, selon la Loi de Moïse et Israël (suivaient les signatures des témoins).

La lettre de divorce que cite le passage des Talmuds dont nous venons de donner la traduction est ainsi signée :

RUBEN, fils de Jacob, témoin.
ELIÉZER, fils de Gilead, témoin.

Une fois l'acte rédigé par un scribe, signé par les témoins et remis à la femme ou à son fondé de pouvoir, le divorce était un fait accompli. Elle devait quitter la place et choisir un nouveau domicile. La femme pouvait, si elle le désirait, faire enregistrer sa lettre de divorce aux archives du Sanhédrin. Elle était libre de se remarier si toutefois le mari n'avait pas inséré dans la lettre une clause spéciale qui l'en empêchait. Les enfants en bas âge étaient laissés à la femme[91] mais le père devait subvenir à leurs besoins. A l'âge de six ans, le garçon était remis à son père. La fille restait avec sa mère, et son père continuait à pour voir à son entretien.

Telle était la législation, en usage au premier siècle. Jésus y a mis fin par ses admirables paroles sur le divorce et on n'exagérera jamais la grandeur du bienfait rendu ici par le christianisme à l'humanité. La facilité du divorce était dans l'antiquité tout entière, une cause permanente de désordre. En Palestine, les adultères étaient si fréquents que le Sanhédrin avait été obligé de supprimer l'enquête « par les eaux amères[92] ».

Jésus, il est vrai, autorise le divorce, mais seulement pour cause d'adultère et, même dans ce cas, il ne l'impose pas, il se borne à le permettre. Il n'est donc pas exact de dire que Jésus l'a absolument interdit et qui osera prétendre, étant données certaines situations, que les liens du mariage doivent toujours être indissolubles ? mais, en même temps, quelle réserve admirable ! « Celui qui répudie sa femme l'expose à devenir adultère. » Du reste, Jésus défend d'épouser une femme divorcée, et il ne permet en réalité que la séparation.

L'ESCLAVAGE

La législation de Moïse est certainement de toutes les législations antiques sur l'esclavage la plus bienveillante, la plus libérale, la plus éclairée. Au temps de Jésus-Christ, l'esclavage existait en Palestine, il y était pratiqué depuis des siècles ; nul ne songeait à l'abolir et Jésus, qui a été en contact avec des esclaves, qui a guéri, par exemple, l'esclave malade d'un centenier[93], n'a jamais parlé de l'abolition possible de cette effroyable plaie sociale. Il ne faut pas en être surpris. La condamnation de l'esclavage est implicitement contenue dans plusieurs de ses paroles, mais, ici comme partout, Jésus ne voyait qu'une conséquence de la pratique de l'Evangile, et non un but à atteindre de prime abord par la révolte et la violence. Toutes les conquêtes du monde moderne sont en germe dans l'enseignement du Christ, mais elles ne devaient se faire que peu à peu ; Jésus jetait la semence, ou, pour employer le mot de l'apôtre, il mettait le levain, la pâte lèverait certainement, mais plus tard.

L'esclave en Palestine, au premier siècle, pouvait être horriblement malheureux. Voici comment s'exprimait, peu de temps avant l'ère chrétienne, l'auteur de l'Ecclésiastique[94] : « Le fourrage, le bâton et le fardeau sont pour l'âne ; la nourriture, la correction et le travail sont pour l'esclave. Mets ton serviteur en œuvre et tu trouveras du repos : lâche lui les mains et il demandera d'être affranchi. Le joug et le licol font courber (le cou du bœuf), il en est ainsi du fouet et de la torture à l'égard de l'esclave malicieux. Envoie-le au travail, afin qu'il ne soit point oisif ; car l'oisiveté enseigne beaucoup de malice. Emploie-le aux ouvrages qui lui sont convenables et s'il n'obéit pas, donne-lui des fers plus pesants. »

Après ces dures. paroles, Jésus ben Sirach change de langage et écrit : « Toutefois, ne commets pas d'excès (à l'égard de qui que ce soit) et ne fais rien sans jugement. Si tu as un esclave, entretiens-le comme ton âme ; car, le possédant, il est comme le sang qui te fait vivre. Si tu as un esclave, traite-le comme ton frère, car tu en as à faire comme de toi-même, que si tu le maltraites à tort et qu'il s'enfuit, par quel chemin le chercheras-tu ? »

Ce mélange de cruauté et de douceur nous apparaît encore dans les Talmuds : « Quand la femme esclave de R. Eliézer mourut, on voulait le consoler, et il répondit : Dites simplement, comme pour la mort des animaux domestiques : Puisse Dieu te restituer cette perte. » Les quarante coups de la bastonnade pouvaient être dépassés avec l'esclave. Cependant on ajoutait : « Il est permis d'être sévères avec l'esclave, mais quoiqu'on en ait le droit, la règle de miséricorde et la règle de sagesse sont que l'homme soit clément et respecte la justice, qu'il n'alourdisse pas le joug de son esclave et ne le maltraite pas[95]. » « Les sages d'autrefois donnaient à leurs esclaves de tous leurs mets et de ce dont ils mangeaient eux-mêmes et ils nourrissaient leurs bêtes de somme et leurs esclaves avant eux-mêmes[96]. » Voici enfin une belle parole de Gamaliel l'ancien., qui date, par conséquent, du milieu du premier siècle. Il avait un esclave appelé Tobie et qui lui était fort cher. Les Talmuds en parlent souvent[97]. Ce Tobie mourut, et comme Gamaliel acceptait les condoléances de ses amis : « Ne nous as-tu pas appris, lui disaient ses disciples, qu'on ne reçoit pas de consolation pour la mort des esclaves ? — Mon serviteur Tobie, répondit Gamaliel, ne ressemblait pas aux autres esclaves, car il était honnête et pieux. » Il serait facile sans doute de trouver chez les philosophes païens des paroles semblables et l'effroyable cruauté, bien connue, de la législation romaine sur les esclaves ne saurait nous donner une juste idée de la manière dont ces malheureux étaient traités à Rome et dans l'empire au premier siècle. Chez les Romains, les mœurs valaient presque toujours mieux que les lois[98]. Si nous comparons les mœurs romaines aux mœurs juives envers les esclaves, nous trouvons qu'elles se valent ou à peu près ; mais si nous comparons la législation païenne à la législation israélite, il est certain que les lois de Moïse sur les esclaves étaient très supérieures à celles de Rome ou de la Grèce.


[1] Ecclé., XLII, 9, 10.

[2] Genèse, XXXV, 17 ; XXXVIII, 28.

[3] Ezéch., XVI, 4.

[4] Genèse, L, 23.

[5] Voir ce fragment de Philon traduit par E. Havet, le Judaïsme page 437.

[6] Ketouboth, 64, a.

[7] 2 Rois, XI, 2.

[8] Genèse, XXI, 8.

[9] Luc, II, 21.

[10] Schabbath, fol. 137, 2.

[11] Ev. de Luc, I, 59.

[12] Jérus. Berakhoth, ch. 6.

[13] Ev. de Luc, II, 23, 24.

[14] Jérus., Ketouboth, VIII, II.

[15] Babyl., Bava bathra. 21 a.

[16] Babyl., Bava bathra, 21 a.

[17] Babyl., Bava bathra, 21 b.

[18] Babyl., Schabbath, 119 b.

[19] Babyl., Schabbath, 119 b.

[20] Babyl., Bava bathra, 21 a.

[21] Mischna, Schabbath, 1, 3.

[22] Voir liv. II, chap. VI. La Synagogue.

[23] Aussi croyons-nous que M. Sabatier a commis une erreur en disant qu'une école était toujours attachée à la synagogue. Encycl. des sciences religieuses, art. Jésus-Christ, tome VII, p. 364.

[24] Schabbath, I, 8.

[25] Babyl., Berakhoth, fol. 17 a.

[26] Babyl., Taanith, 9 a; Souccah, 42 a.

[27] Test. des douze patriarches, Lévi, § 6.

[28] Voir sur le Schema, livre II, chapitre X, la Prière.

[29] Les familles juives avaient souvent des manuscrits de certaines parties de l'Ancien Testament ; les plus pauvres se procuraient toujours quelques passages de la Loi et les Psaumes. Il est possible que Joseph et Marie possédassent un certain nombre de textes écrits.

[30] Jos., Ant. Jud., IV, 8, 12. Contr. App., II, 25.

[31] Jos., Vita, § 2. Contr. App., I, 12.

[32] Philon, Leg. ad. Caiunz, § 31.

[33] II Timoth., III, 15.

[34] Joma, fol. 82, 1.

[35] Pirké Aboth, V, 21.

[36] « Comment sait-il les Ecritures ne les ayant point apprises ? » Ev. de Jean, VII, 15 ; c'est-à-dire comment sait-il discuter avec les scribes, lui qui n'a jamais mis le pied dans leurs écoles.

[37] Tosaphot in Kidduschin, ch. I.

[38] Ev. de Marc, VI, 3.

[39] Babyl., Kidduschin, 29 a, 30 b.

[40] Babyl., Kidduschin, 30 a.

[41] Babyl., Kidduschin, 82 cc.

[42] Certains jeux des enfants juifs nous sont connus ; il en est un mentionné dans les Évangiles où ils répétaient ces paroles : « Nous chantons et vous ne dansez pas, nous jouons de la flûte et vous ne vous lamentez pas. » (Ev. de Matth., XI, 17 et parall.) Il est probable, d'après ces paroles, qu'ils s'amusaient à représenter, soit les cérémonies d'un mariage, soit celles d'un enterrement. Ils aimaient aussi à jouer avec des oiseaux apprivoisés. (Job, XLI, 5 ; Catulle, II, 1-4 ; Plaute, Captiv., acte V, 4 et 5.)

[43] Il ne semble pas qu'il y eût d'écoles pour les filles. Elles restaient à la maison et étaient instruites par leur mère.

[44] La matrone romaine était cependant très respectée. Ici, comme pour la condition de l'enfant et celle de l'esclave, les mœurs à Rome étaient très supérieures aux lois. Celles-ci étaient d'une sévérité, d'une injustice implacable, mais elles n'étaient point observées et la femme au premier siècle se trouvait être l'associée et la compagne de l'homme. (Voir sur ce sujet, le remarquable chapitre de Gaston Boissier : La Religion Romaine, Tome II, pages 215 et suiv.) (Voir aussi Victor Duruy, Histoire des Romains. Tom. V, 277 et suivantes.) La femme romaine avait à certains égards une position supérieure même à celle de la femme moderne ; elle pouvait aspirer à certains honneurs politiques ou sacerdotaux.

[45] Exode XV, 20.

[46] Juges, IV ; voir aussi Juges, XXI, 21 ; I Samuel, XVIII, 6, 8. L'histoire d'Athalie (II Rois, XI, 13) ; de Holda (id. XXII, 14).

[47] Juges, XIII, 9 ; Voir l'histoire d'Abigaïl (I Sam. XXV, 14, 18, 19, 20, 37) ; de Mical (II Samuel, VI, 20) ; de la Sunamite (II Rois, IV, 22, 24), voir surtout l'histoire de Ruth.

[48] Prov., XXXI, 10 et suiv.

[49] Genèse, I et II, en particulier II, 24. Voir aussi Deutéronome, XX, 7.

[50] Lévitique, XVIII, 18.

[51] Exode XXI, 10.

[52] Deutéronome, XXIII, 1.

[53] Sauf peut-être chez quelques grands personnages comme le laissent entendre certains passages de Josèphe.

[54] Lévitique, XIX, 3.

[55] La Mischna permet de tuer le persécuteur d'une femme pour qu'il ne puisse pas la déshonorer. Sanhédrin, VIII, 7.

[56] Bava metsia, 59 a.

[57] Yebamoth, 62 a.

[58] Bava metsia, 59 a.

[59] Nous disons un écho lointain car ces préceptes de la Mischna ont été écrits longtemps après les épîtres de saint Paul.

[60] Mischna, Sota, III, 4.

[61] Kidouschin, fol. 29 b, Sota III. 4.

[62] Babyl. Sota, 22a; cf. 1 Tim, V, 13.

[63] Pirké Aboth, V.

[64] Pirké Aboth, II, 7.

[65] Cf. Juges, V, 28.

[66] Juges V, 28 ; Cant. II. 9 ; II Rois, XIII, 17.

[67] 1 Sam. I, 12 ; La tradition talmudique dit : « La femme qui transgresse la loi juive est celle qui paraît en public la tête sans voile, celle qui file sur les places publiques, celle qui parle au premier qu'elle rencontre. »

[68] Luc, I, 28.

[69] Kidduschin, fol. 70, 1.

[70] Ev. de Jean, IV, 27.

[71] Joma, fol. 240, 2.

[72] Mischna, Berakhoth, III, 3.

[73] Schebouoth, IV, 1.

[74] Exode, XXI, 7.

[75] Ketouboth, 46 b ; Kidduschin, 3 b.

[76] Exode XXI, 2, 7, 8.

[77] Yebamoth, 107 b, et 108 a.

[78] Ketouboth, 43, b.

[79] Deut. XXIV, 1-5.

[80] Ketouboth. 82 b ; Schabbath, 14b.

[81] Jérus, Sotah, fol. 16, 2 ; et Gittin, ch, IX.

[82] Gittin, IX, 10.

[83] Ketouboth, VII, 2.

[84] Gittin, IX, 10 ; cf. Ev. de Matth., XIX, 3.

[85] Ant. Jud., IV, 8, 23. Chez les Arabes de nos jours la stérilité de la femme entraîne toujours le divorce.

[86] Mamon., in Geruschim, ch. 10.

[87] Gittin, 10 b. Sanhédr., 22 a.

[88] La femme romaine avait aussi le droit de demander le divorce. Duruy, Hist. des Romains, V. 276, 277.

[89] Yebamoth, 65 a et b ; Ketouboth. 77 a.

[90] Gittin, foi. VII, 2 ; IV, 1 et IX, 3.

[91] Ketouboth, 65 b.

[92] Maimon., in Sotah, ch. 3.

[93] Ev. de Luc, VII, 2.

[94] Ch. XXXIII. 25 à la fin.

[95] Maimon, Avadim, ch.9.

[96] Maimon , Avadim, ch.9.

[97] Voir en particulier Bérakhoth, fol. 16, 2. trad. Schwab, p. 287.

[98] Voir sur ce sujet : Gaston Boissier. La religion romaine d'Auguste aux Antonins, livre III, ch. IV. Victor Duruy, Histoire des Romains, tome. V. p. 306, 678 et Passim.

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