Les évangiles synoptiques

Avis au lecteur

Quelques explications sont nécessaires touchant le volume de l’Introduction au Nouveau Testament de F. Godet dont nous présentons ici la dernière livraison au public. Ce volume forme, dans le plan conçu par l’auteur, la 1ère partie du tome II, consacré aux Évangiles et aux Actes des Apôtresa. Quatre livraisons avaient paru jusqu’ici, correspondant chacune à l’un des chapitres de l’introduction aux Evangiles synoptiques ; « La formation du recueil des quatre évangiles canoniques » (1897) ; « L’évangile selon saint Matthieu » (1898) ; « L’évangile selon saint Marc » (1899) ; « L’évangile selon saint Luc » (1900). L’apparition de la 5e livraison, traitant de « la relation entre les évangiles synoptiques, » a été retardée par diverses circonstances : par la nécessité surtout de publier de nouvelles éditions, allemande et française, du Commentaire sur l’évangile de saint Jean, publication que l’auteur lui-même avait dans une grande mesure préparée, mais qui n’en exigeait pas moins une sérieuse révision du texte de son ouvrage. La 4e édition allemande a paru en deux volumes, à Hanovre, en 1903. Le tome I de la 4e édition française a paru en 1902, le tome II en 1903 ; le tome III va sortir de presse. Enfin, nous avons eu à surveiller aussi la publication de la traduction allemande de la 4e livraison du présent volume (1901). – On comprendra donc que nous n’ayons pu, immédiatement après la mort de l’auteur, nous occuper de la préparation du texte de la 5e livraison, qui devait clore le volume d’introduction aux synoptiques.

a – On sait que le tome I (paru en 1893) renferme l’introduction aux Epîtres de Paul ; les Epîtres catholiques, l’Epître aux Hébreux et l’Apocalypse devaient former la matière du tome III et dernier.

Nous avons eu, comme base de notre travail, un manuscrit dicté par l’auteur en 1894, et qu’il eût sans aucun, doute considérablement remanié avant de le livrer à l’impression ; certaines parties surtout eussent été assurément abrégées. Nous nous sommes demandé si, tenant compte de certaines indications orales de l’auteur, nous devions nous livrer nous-même à ce travail de refonte. Après mûre réflexion, nous y avons renoncé, et cela pour deux raisons : la première, c’est que les indications dont nous parlons n’avaient pas une précision suffisante pour nous guider avec certitude au cours d’une pareille opération ; la seconde, c’est qu’il eût fallu, pour la mener à bonne fin, refaire à fond tout le travail de préparation accompli par l’auteur lui-même pendant de si longues années ; cela eût exigé beaucoup de temps, et l’œuvre qui fût sortie de cette élaboration nouvelle, eût-elle bien encore été la sienne ? Nous avons préféré donner tel quel l’exposé de l’auteur, nous bornant à remédier selon notre pouvoir aux défectuosités inhérentes à une première rédaction.

Cet ouvrage est donc bien à lui, et nous espérons qu’on y retrouvera sa marque, en dépit des quelques adjonctions que nous avons dû y faire pour tenir compte de la littérature la plus récente (ainsi, dans l’exposé historique du problème synoptique, et plus loin, dans la discussion des divers systèmes)b. – L’étendue de ce volume, qui, dans la pensée de l’auteur, formait, seulement, nous l’avons rappelé, la 1ère partie du tome II, dépasse de beaucoup celle qu’il avait eu primitivement l’intention de lui donner. L’Avis qui accompagnait la 1ère livraison parlait de cinq livraisons de six à huit feuilles chacune ; soit, au maximum, quarante feuilles ; or le volume en compte au total cinquante-quatre. Il se trouvera néanmoins, nous osons y compter, bon nombre d’étudiants, de pasteurs et même de laïques, lecteurs assidus des Etudes bibliques et des Commentaires, qui ne craindront pas d’aborder cet ample exposé du problème synoptique, le plus compliqué de tous ceux que le Nouveau Testament offre aux investigations de la critique ; son ampleur même le préserve de la sécheresse qui trop souvent caractérise les travaux de ce genre. Ici, comme dans les autres ouvrages du même auteur, on percevra quelque chose de cette « lumière » qui, selon une expression qu’il affectionnait, « procède de la vie. » Puisse cette expérience être celle de beaucoup de lecteursc !

b – Nous n’avons naturellement pu songer à être complet en fait d’indications littéraires ; nous croyons cependant avoir tenu compte des ouvrages les plus importants.

c – Je remercie sincèrement M. le professeur Barth, de Berne, et M. Robert Godet, qui ont bien voulu relire les épreuves de la 5e livraison.

Georges Godet
Neuchâtel, novembre 1904.

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