Les évangiles synoptiques

Conclusion

Gœthe, dans ses Entretiens avec Eckermann, disait : « Je regarde les évangiles comme absolument authentiques ; car on y sent le reflet de la majesté qui éclatait dans la personne du Christ, majesté qui est de nature divine (göttlicher Art), comme rien de ce qui a paru sur la terred. »

dEckermann, Gespräche mit Gœthe, 4e éd.. III, p. 255.

Dans la biographie de Hupfeld, par Riehm, sont rapportées les paroles suivantes de ce savant – dont la tendance libérale en théologie est connue – au sujet du Christ : « Je reste muet devant lui comme devant une énigme, en face de laquelle toute ma critique philosophique et historique se tait. Je ne sais comment je dois appeler cet être pour lequel l’histoire entière de l’humanité ne m’offre pas d’analogie. Mais je constate que toute cette histoire, avant et après lui, trouve en lui son centre et son explication. Toute sa conduite, ses actes, ses paroles portent un caractère surnaturel et sont absolument inexplicables par les rapports et les moyens humainse. »

eD. Hermann Hupfeld, 1867, p. 31.

Je ne cite ce double témoignage dans aucun autre but que de demander s’il est permis de supposer qu’un personnage pareil, qui paraît à Gœthe ce que le monde a vu de plus divin, qui selon Hupfeld résout l’énigme de l’histoire de l’humanité, ferme son passé, ouvre son avenir, qu’un tel personnage soit la création de quelques pêcheurs et artisans galiléens. Ah ! Jésus savait bien ce qu’il faisait quand il louait son Père de ne lui avoir donné pour disciples que ces « petits enfants » inintelligents, et saint Paul l’avait bien compris à son tour, quand, au commencement de sa première lettre aux Corinthiens, il célébrait le rejet de l’Evangile par la sagesse humaine comme le signe de sa divinité ! Plus sont grandes la pauvreté et l’incapacité des premiers disciples réduits à eux-mêmes, plus sûrement éclate dans sa divine richesse la réalité certaine de la figure qu’ils nous ont retracée.

chapitre précédent retour à la page d'index