Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XLII

J'eus alors durant la nuit un étrange songe ; car m'étant endormi dans une grande tristesse, à cause des lettres que j'avais reçues, il me sembla que je voyais un homme qui me disait : « Consolez-vous et ne craignez point. Le déplaisir dans lequel vous êtes sera la cause de votre bonheur et de votre élévation, et vous ne sortirez pas seulement avec avantage de ce péril, vous sortirez aussi de plusieurs autres. Ne vous laissez donc point abattre, prenez courage ; et souvenez-vous de l'avis que je vous donne qu'il vous faudra faire la guerre contre les Romains. » M'étant levé en suite de ce songe et voulant sortir de mon logis, cette multitude de Galiléens, mêlée de femmes et d'enfants, ne m'eut pas plus tôt aperçu qu'ils se jetèrent tous le visage contre terre, et me conjurèrent avec larmes de ne les point abandonner, et de ne point laisser leur pays à la discrétion de leurs ennemis ; et comme ils voyaient que je ne me laissais point fléchir à leurs prières, ils faisaient mille imprécations contre ceux de Jérusalem, qui ne pouvaient souffrir qu'ils vécussent en repos sous ma conduite.

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