Réponses à la prière

CHAPITRE PREMIER

Les débuts de l'œuvre parmi les orphelins

« Afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que celle de l'or qui, quoique périssable, est pourtant éprouvé par le feu, tourne à votre louange, à votre honneur et à votre gloire, lorsque paraitra Jésus Christ. »
1 Pierre 1. 7.

M. Georges Muller fut le fondateur des nouveaux orphelinats à Ashley Down, Bristol, établissements qui ont été, pendant bien des années, les plus grands monuments des temps modernes, prouvant que Dieu exauce les prières. Dans un livre, d'une grande valeur, Les voies de Dieu envers Georges Muller, l'auteur donne entre autres motifs, pour lesquels il a fondé des orphelinats, le motif suivant :

« J'ai souvent rencontré des enfants de Dieu abattus par la perspective que, lorsqu'ils seront vieux et qu'ils ne pourront plus travailler, ils devront avoir recours à une maison de charité. Si je leur rappelle, à ceux-là, que leur Père céleste n'a jamais manqué de venir au secours de ceux qui se sont attendus à Lui, ils ne diront peut-être pas toujours que les temps ont changé ; cependant il sera assez évident qu'ils ne regardent pas à Dieu comme à celui qui est le Dieu vivant. Souvent, j'ai été grandement attristé par ces choses, et je désirais vivement mettre sous les yeux des chrétiens un fait qui pût leur montrer que, même dans les temps particuliers où nous vivons, Il ne délaisse pas ceux qui se confient en Lui. »

 »Une autre classe de personnes se compose de frères dans les affaires, dont l'âme est en souffrance et la conscience chargée, parce qu'ils se conduisent à peu près comme les gens du monde. La concurrence dans le commerce, les temps difficiles, la trop grande population du pays, sont des raisons qu'on allègue quelquefois à l'appui de cette idée qu'on ne réussirait pas, si l'on regardait simplement à la Parole de Dieu pour la direction des affaires. Tel frère, par exemple, s'est dit : Si seulement je pouvais changer de position ! Rarement j'ai rencontré une détermination bien arrêtée de tenir ferme pour Dieu, de se confier en Lui, coûte que coûte, afin de conserver une bonne conscience. Je désirais donner aussi à cette classe de personnes une preuve visible que Dieu demeure toujours le même.

» D'autres frères ou sœurs ont des professions qu'ils ne peuvent pas exercer en bonne conscience et se trouvent dans une position que l'Ecriture n'approuve pas, même en ce qui concerne les choses spirituelles. Les uns redoutent de quitter la profession qu'ils ne peuvent pas continuer avec l'approbation de Dieu, à cause des conséquences qu'ils entrevoient ; les autres craignent de renoncer à leur position, de peur de se trouver sans emploi. Il me tardait donc d'être un instrument dans les mains de Dieu pour fortifier la foi de ces chers enfants de Dieu, non seulement en leur montrant par des exemples de la Parole de Dieu qu'Il veut et peut secourir tous ceux qui se reposent en Lui, mais surtout en leur mettant sous les yeux des faits qui peuvent les convaincre qu'Il est toujours le même.

» Je savais bien que la parole seule de Dieu devrait suffire — et grâces Lui en soient rendues, elle me suffisait à moi, — mais cependant, je pensais que si cette preuve visible de l'immuable fidélité du Seigneur (je veux parler de l'établissement d'une maison d'orphelins) pouvait servir à fortifier mes frères en la foi, je serais trop heureux de leur être en bénédiction, en entrant dans cette voie. J'avais un souvenir vivant du bien que mon âme avait reçu en considérant la fidélité de Dieu envers son serviteur A.-H. Francke, qui, en s'appuyant entièrement sur le Dieu vivant, avait fondé la plus grande maison d'orphelins existant alors dans le monde. Je me crus appelé à être ainsi le serviteur de l'Eglise de Christ pour lui communiquer la grâce qu'Il m'a faite de le prendre au mot dans toutes ses promesses. Toutes les peines que mon âme a éprouvées en voyant un si grand nombre de croyants, avec lesquels je suis entré en relation, être accablés ou angoissés, et ayant une mauvaise conscience parce qu'ils doutaient du Seigneur, toutes ces choses, dis-je, ont été dans les mains du Seigneur autant de moyens pour réveiller dans mon coeur le désir de présenter à l'Eglise et au Monde une preuve que Dieu écoute nos requêtes et qu'Il les exauce. — Si donc, moi, qui ne suis qu'un pauvre homme, je pouvais arriver à obtenir par la foi et la prière, sans rien demander à personne, les moyens d'établir une maison d'orphelins et la continuer, en la développant, n'est-il pas évident que, avec la bénédiction du Seigneur, un tel fait contribuerait à fortifier la foi des enfants de Dieu et parlerait à la conscience même des incrédules ? Telle est la raison principale qui m'a porté à entreprendre ce travail.

» Je désirais sans doute de tout mon cœur que Dieu se servît de moi pour faire du bien à des pauvres orphelins, au point de vue corporel, leur être utile dans les choses qui concernent la vie présente, et les élever dans la crainte de Dieu, mais mon but principal était que Dieu fût glorifié. Oui, je me suis proposé (et je me propose encore) de magnifier le Nom du Seigneur en obtenant de Lui seul, par la prière et par la foi, tout ce qui est nécessaire pour l'entretien de ces chers orphelins. Mes compagnons d'oeuvre et moi, ne demandons rien à personne. Ce qui s'est passé depuis le mois de novembre 1835 a démontré d'une manière remarquable que je ne m'étais pas trompé ; non seulement les rapports qui ont été publiés concernant cette oeuvre ont porté des fruits abondants parmi les enfants de Dieu, mais ils ont encore contribué à la conversion de bien des pécheurs. Du plus profond de mon âme, je rends grâces à Dieu et lui attribue l'honneur et la gloire qui n'appartiennent qu'à Lui seul.  »

Nouveaux détails sur la fondation de l'Orphelinat

« Lorsque, ces derniers temps, la pensée de fonder un orphelinat, en ne comptant, pour les ressources, que sur Dieu seul, eut repris vie dans mon esprit, la seule chose que je demandais à Dieu pendant deux semaines, ce fut si cette pensée venait de Lui, d'en amener Lui-même la réalisation, sinon de me l'ôter entièrement. La pensée du Seigneur ne m'était pas claire. Sans doute, j'étais sûr qu'Il verrait d'un œil favorable se fonder une maison où des enfants, privés de leurs père et mère, trouveraient un abri et une éducation conforme aux enseignements de la Parole ; mais était-ce sa volonté que je fusse, moi, son instrument pour mettre cette oeuvre sur pied, puisque mon temps était plus que rempli ? Toutefois, ce qui m'encourageait, c'était la pensée que, si telle était sa volonté, Il me donnerait non seulement les moyens nécessaires, mais encore les personnes qualifiées pour prendre soin des enfants, en sorte que mon concours personnel à l'œuvre ne me prendrait pas plus de temps, vu son importance et, malgré toutes mes autres occupations, que ne j'en pourrais raisonnablement lui donner. Durant ces deux semaines, pas une seule fois, je ne demandais au Seigneur soit de l'argent, soit des collaborateurs, dont je pusse m'assurer les services. Tout à coup, le 5 décembre, l'objet de ma prière changea. Je lisais le Psaume 81, et je fus tout particulièrement saisi, plus que jamais auparavant, par le verset 11 : « Ouvre ta bouche, et je la remplirai. » Je réfléchis quelques instants à cette parole, et fus amené à en faire l'application à mon projet. Frappé par cette pensée que je n'avais encore rien demandé au Seigneur en vue de cet Orphelinat, sauf de me faire connaître s'Il voulait qu'il fût fondé ou non, je tombai à genoux, et, ouvrant ma bouche toute grande, je demandai beaucoup. Je priai dans une pleine soumission à la volonté de Dieu, sans lui dire : Réponds-moi à tel moment. Je lui demandai de me donner une maison, qui me serait prêtée ou qui me serait donnée pour cet objet à titre définitif. De plus, je demandai à Dieu de m'envoyer vingt-cinq mille francs, en même temps que des personnes bien qualifiées pour prendre soin des enfants. Depuis, j'ai été amené à demander aussi au Seigneur de mettre au cœur des siens de m'envoyer des meubles pour la maison et des vêtements pour les orphelins. En priant ainsi, je me rendais parfaitement compte de ce que je faisais, c'est-à-dire je savais fort bien que ce que je demandais, il n'y avait, à vues humaines, aucune probabilité que je l'obtinsse des frères que je connaissais ; mais je savais aussi que ce n'était pas trop pour que le Seigneur pût me l'accorder. »

Un grand encouragement

17 décembre. — « J'ai été abattu hier soir et ce matin et me suis demandé si je devais m'engager dans cette entreprise ; j'ai aussi prié le Seigneur de bien vouloir me donner quelque nouvel encouragement. Peu d'instants après, un frère envoya deux coupons d'indienne, l'un mesurant 7 yards (environ 0.90 m) et l'autre 23 3/4 ; 6 3/4 yards de calicot, quatre coupons de doublure mesurant en tout 4 yards, un drap de lit et un yard pour mesurer les étoffes.

Ce soir, un frère a apporté un séchoir, trois petites robes, quatre tabliers, six mouchoirs de poche, trois couvertures piquées, une de laine, deux salières en étain, six gobelets en fer blanc et six petites cuillères en métal. Il m'a également remis 3 shillings 6 pences (environ) de la part de trois différentes personnes et m'annonça en même temps un don de 2500 francs pour demain. »

Vingt-cinq mille francs

15 juin 1837. — J'ai recommencé à prier ardemment le Seigneur afin qu'Il veuille bien compléter les 25 000 francs que je lui ai demandés déjà. — Ce soir, on m'a remis 125 francs, ce qui fait que la somme entière se trouve maintenant réalisée. Je voudrais rappeler ici, po11r la gloire du Seigneur, à qui j'appartiens et que je sers, que chaque franc de cette somme de même que tous les articles d'habillement et d'ameublement, dont il a été fait mention dans les pages précédentes, m'ont été donnés, sans que j'aie rien demandé à qui que ce soit. »

Des orphelins pour l'Orphelinat

« Autant que je puisse m'en souvenir, le sentiment de ma faiblesse et de mon ignorance m'avait toujours conduit à exposer au Seigneur de la manière la plus minutieuse tout ce qui concernait la Maison des Orphelins. Cependant, il était un point sur lequel je ne l'avais pas entretenu ; je ne lui avais pas demandé de vouloir bien lui envoyer des enfants, car je m'assurais que les demandes ne manqueraient pas. Cependant plus le jour qui avait été indiqué pour recevoir les demandes approchait, plus aussi j'avais le pressentiment secret que le Seigneur pourrait bien vouloir me désappointer dans mon attente, et me montrer que je ne pouvais prospérer sans Lui, pas même dans les plus petites choses. Le jour fixé arriva, et pas une seule demande ! J'avais été tant de fois tenté auparavant par le doute, au sujet de la volonté de Dieu sur mon entreprise, que, à ce moment-là, je fus profondément abattu devant Dieu et fus en prières toute la soirée du 3 février. J'examinai de nouveau mon cœur et les motifs qui me faisaient agir. Je découvris que mon but principal avait bien été de rechercher la gloire de Dieu, en démontrant que ce n'est pas en vain que l'on se confie en Lui ; que j'avais cherché également et d'abord le bonheur spirituel, puis le bonheur temporel des orphelins. En persévérant dans la prière, je fus amené à me réjouir de tout mon cœur, lors même que la gloire de Dieu serait dans l'anéantissement de tout ce plan. Cependant, l'établissement et la prospérité de l'Orphelinat me semblaient devoir glorifier le Seigneur plutôt que la non-réussite de l'entreprise et je pus ainsi demander au Seigneur, avec instances, d'envoyer des enfants. Je jouis après cela d'une grande paix intérieure et j 'arrivai à l'assurance que Dieu établirait cette Maison. — Dès le lendemain, 4 février, la première demande fut faite et depuis lors 42 enfants ont été présentés. »

Au jour le jour

22 juillet 1888. — « Le soir, je me promenais dans notre petit jardin en méditant Hébreux 13.8, « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement. » En pensant à cet amour, à cette puissance et à cette sagesse immuables, et que je convertissais, comme j'ai l'habitude de le faire, tout ce que je médite, en prières, pour moi-même, j'ai appliqué cet amour, cette puissance et cette sagesse, à mes circonstances tant spirituelles que temporelles. Tout à coup, les besoins actuels de la Maison des Orphelins me vinrent à l'esprit. Immédiatement, je fus amené à me dire : Puisque Jésus, dans son amour et sa puissance, m'a accordé jusqu'ici tout ce qui m'était nécessaire pour les orphelins, et que cet amour et cette puissance ne changent pas, Il sera fidèle jusqu'au bout. Mon âme fut alors inondée de joie à la pensée de cette immutabilité de notre adorable Sauveur.

» Un instant après, on m'apporte une lettre renfermant un billet de 500 francs avec ce qui suit : « Veuillez appliquer la somme ci-incluse à continuer la diffusion des Ecritures, à votre Orphelinat, ou enfin à la cause du Maître, d'une manière ou d'une autre, selon qu'Il vous dirigera. Ce n'est pas une forte somme, mais il y aura suffisamment pour les besoins d'aujourd'hui et en général le Seigneur pourvoit au jour le jour ; le lendemain prendra soin de ce qui le regarde, etc. »

(J'ai consacré la moitié de cette somme, soit 250 francs au fonds des orphelins, et l'autre moitié aux autres objets, ce qui m'a mis à même de faire face à environ 850 francs de dépenses relatives aux Maisons des Orphelins auxquelles je m'étais attendu et qui se sont présentées dans l'espace de quatre jours.)

Dieu n'oublie pas

Au cours des premières années de son œuvre dans l'Institution, M. Muller et ses compagnons d'œuvre eurent à endurer bien des épreuves de foi ; exemple, les paroles suivantes de M. Muller lui-même :

Juillet 1845. — Il y a maintenant 7 ans environ nos fonds ont été si épuisés pendant ce laps de temps, que je pourrais à peine mentionner un seul cas où nous ayons eu des ressources pendant 3 jours consécutifs, pour l'entretien de plus de 100 personnes ! Cependant mon esprit n'a été inquiet qu'une seule fois, et c'était le 18 septembre 1838. Le Seigneur semblait refuser toute réponse à nos prières. Mais quand Il nous envoya la délivrance et que je fus assuré qu'Il ne nous avait pas oubliés, mais qu'Il avait voulu seulement éprouver notre foi, mon âme fut si fortifiée et encouragée que, même dans la plus profonde pauvreté, Il m'a accordé la grâce de ne plus douter de Lui. Dès lors, je ne fus plus abattu. »

Un don de 300 francs

20 août 1838. — « Les 125 francs que j'avais reçus le 18, ayant été donnés pour le ménage, je me trouvais de nouveau sans le sou ; mais mes yeux étaient tournés vers le Seigneur. Sachant que cette semaine, il me faudrait de 300 à 500 francs, je me suis mis en prières ce matin. Dans la journée je reçois la réponse. Une dame qui demeure à Clifton, et que je ne connais pas, m'a envoyé 300 francs. Adorable Sauveur, fais que ce soit un nouvel encouragement pour moi ! »

Crise solennelle

A propos d'une des plus dures épreuves, M. Muller écrit :

10 septembre 1838 (lundi matin). — Il n'est point venu d'argent ni samedi, ni hier. Il me paraît maintenant nécessaire de faire quelques démarches relatives au besoin où nous nous trouvons. J'ai la pensée de me rendre aux Orphelinats, rassembler les frères et sœurs employés dans ces établissements, et qui, à l'exception du frère T ... , n'ont jamais été informés de l'état des fonds. Mon intention est de leur exposer le cas, de nous assurer combien d'argent il nous faut, et leur dire en même temps que, malgré cette épreuve de foi, je continue à croire que Dieu nous viendra en aide. Nous prierons ensemble. Il me paraît surtout nécessaire de les aviser qu'ils ne fassent pas plus d'achats que nous n'avons moyen d'en payer, mais que, quant aux enfants, il ne faut les laisser manquer ni de bonne nourriture, ni des vêtements indispensables, attendu que je préférerais les renvoyer plutôt que de les voir privés des choses nécessaires. Je tenais aussi à m'assurer s'il n'y aurait pas encore quelques articles qui auraient été envoyés pour être vendus, ou s'il se trouverait peut-être quelques objets inutiles qu'on pourrait vendre également. Je sentais que l'œuvre traversait une crise solennelle. A neuf heures et demie, nous trouvâmes 60 ct. qui avaient été mis dans le tronc de la chapelle Gédéon. Je considérai cette somme comme des arrhes que Dieu me donnait pour m'assurer qu'Il veut avoir compassion de nous et envoyer davantage. A 10 heures environ, après être revenu de chez le frère Craik, à qui j'avais de nouveau ouvert mon cœur, comme j 'étais encore en prières pour demander du secours, une sœur vint nous voir et donna à ma femme 50 francs pour les orphelins, en disant qu'elle s'était sentie pressée de venir, et qu'elle avait même trop tardé ! Quelques minutes après j'entre dans la chambre où se trouvait cette dame, elle me remet encore 50 francs, tout cela, sans rien connaître de notre disette. Ainsi le Seigneur, dans sa miséricorde, m'a envoyé quelques petites ressources, pour le plus grand encouragement de ma foi. Quelques minutes plus tard, on vient me demander de l'argent pour l'Orphelinat des enfants en bas âge. J'envoyai 50 fr. à cet établissement, 25 fr. 60 à l'établissement des orphelins et 25 fr. à celui des orphelines. »

Une précieuse délivrance

17 septembre 1838. — « L'épreuve continue. Plus il va, et plus la foi est éprouvée. C'est sans doute dans des vues bien sages que le Seigneur permet que nous réclamions si longtemps son secours ; mais je suis persuadé qu'Il l'enverra, si seulement nous pouvons l'attendre. L'un des frères employés ayant reçu quelque argent, en a donné une partie, savoir 15 fr. 60, un autre employé a aussi remis 14 fr. 50 ; tout l'argent qui lui restait. Ces deux sommes jointes aux 21 fr. 85 que nous avions en partie, et dont le reste nous est arrivé depuis, nous a mis à même de payer ce qui était dû et de nous procurer des provisions ; de sorte que, jusqu'à présent, nous n'avons en aucune façon manqué de rien. Ce soir j'étais un peu éprouvé de ce que des sommes plus fortes tardaient à arriver. Mais ayant cherché du soulagement dans les Ecritures, mon âme fut extrêmement rafraîchie et ma foi de nouveau fortifiée par le Psaume 34. Avec joie j'allai rejoindre mes compagnons d'œuvre pour prier avec eux. Je leur lus le Psaume en cherchant à les encourager par les précieuses promesses qu'il renferme. »

18 septembre. — Frère T. avait environ 31 fr. et moi 3 fr. 75. Avec ces 35 fr., nous avons pu acheter le pain et la viande nécessaires, un peu de thé pour l'une des maisons, enfin du lait pour tous, mais pas plus qu'il ne nous fallait de toutes ces choses pour le besoin présent. Le Seigneur y a donc pourvu, non seulement pour aujourd'hui, car il y a du pain pour deux jours. Nous nous trouvions néanmoins réduits à l'extrémité. Les fonds étaient épuisés ; les employés avaient donné jusqu'à leur dernier centime. Remarquez maintenant comment le Seigneur est venu à notre aide ! Une dame, des environs de Londres, déléguée par sa fille pour nous apporter un paquet et de l'argent, était arrivée à Bristol cinq jours auparavant et s'était logée à côté de l'Orphelinat. Cet après-midi, elle est venue s'acquitter de sa commission et nous a remis 78 fr. 10. Notre pénurie avait été si grande que nous avions été sur le point de vendre les choses dont nous aurions pu nous passer ; mais ce matin j'avais prié le Seigneur d'empêcher cette dernière extrémité. Le fait que, pendant plusieurs jours, cet argent avait été si près de nous sans qu'il nous fût remis, ne prouve-t-il pas surabondamment que, dès le début, Dieu avait à cœur de nous aider ? Oui, Il prend un singulier plaisir à écouter le cri de ses enfants, et Il permet souvent que nous priions longtemps, soit pour éprouver notre foi, soit pour nous faire trouver la réponse d'autant plus agréable. N'est-ce pas là une précieuse délivrance ? Resté seul, j'éclatais tout haut en actions de grâces et en louanges.

Ce soir, nous nous réunissions mes compagnons d'œuvre et moi pour prier et rendre grâces. Leurs cœurs ont été grandement réjouis. Cette somme a été répartie ce soir, et pourvoira suffisamment à tout ce qu'il faut pour demain. »

Attendant le secours

21 novembre 1838. « Jamais nous ne nous étions trouvés dans une si grande disette. Les gouvernantes des trois maisons n'avaient absolument plus rien. Malgré cela, il y eut un bon dîner. En partageant le pain qui restait, on eut la perspective d'atteindre ainsi la fin de la journée, mais nous n'avions aucune idée d'où nous viendrait le secours, sinon du Seigneur Lui-même. Et voyez comment nous vint la délivrance : Ayant quitté les frères et sœurs, après avoir prié ensemble, à une heure de l'après-midi, je vins à Ringsdown. Ayant froid, je sentis que j'avais besoin d'exercice, et au lieu de prendre le chemin le plus court pour retourner chez moi, je fis le tour par la place de Clarence. A peu près à 15 mètres de ma maison, je rencontre un frère qui se met à cheminer avec moi. Après une courte conversation, il me remet 250 fr. qui devaient être remis à des frères diacres, en vue de procurer du charbon, des couvertures et des vêtements chauds aux pauvres enfants de Dieu ! Cent vingt-cinq francs pour les orphelins et le reste pour les autres objets de l'Institution afin de répandre la connaissance des Ecritures. Ce frère était venu deux fois pendant que je me trouvais à l'Orphelinat et, si j'étais arrivé une demi-minute plus tard, je l'aurais manqué. — Mais le Seigneur qui connaissait nos besoins, avait voulu me le faire rencontrer. J'envoyai immédiatement les cent vingt-cinq francs aux gouvernantes. »

A l'abri de toute déception

21 septembre 1840. — « Avec ce qui nous est arrivé hier et ce que nous avions en main, nous avons assez de provisions pour aujourd'hui et demain. — Un frère des environs de Londres m'a remis aujourd'hui deux cent cinquante francs à employer pour ce qui sera le plus nécessaire. Comme nous avons fait un sujet spécial de prière pour le fonds des Ecoles, des Bibles et des Missions, j'ai consacré toute cette somme à cet objet. Lorsque ce frère arriva, il y a trois jours, à Bristol, il ignorait absolument notre œuvre. »

« Le Seigneur, pour montrer comment Il prend toujours soin de nous, nous suscite de nouveaux collaborateurs. Quiconque se confie en Lui ne sera jamais confus. Parmi ceux qui nous aident pendant un temps, les uns peuvent s'endormir en Jésus, d'autres peuvent se refroidir au service du Maître, d'autres, toujours désireux d'aider, peuvent n'en avoir plus les moyens, ou bien se sentir appelés de Dieu à en faire un autre usage. Ainsi, pour une raison ou pour une autre, si nous nous appuyons sur l'homme, sûrement, nous serions réduits à la confusion. Mais en nous appuyant sur Dieu, le Dieu vivant, nous sommes à l'abri de toute déception, et bien au-dessus de toute crainte de nous voir réduits à l'abandon soit par la mort, soit par l'épuisement des ressources, soit par le manque d'amour, soit par les exigences d'autres branches de l'œuvre du Seigneur. Qu'il est précieux d'avoir appris, ou même d'avoir commencé à apprendre à se contenter dans ce monde, du seul appui de Dieu, et de savoir que certainement, tant que nous marcherons dans l'intégrité, Il ne nous refusera aucun bien. »

La fidélité de Dieu

25 janvier 1842. — M. Muller écrit à cette date : « Peut-être, mon cher lecteur, vous êtes-vous dit dans votre cœur avant de lire jusqu'ici : « Comment les choses iraient-elles, si les fonds des orphelins étaient réduits à rien ? si ceux qui s'emploient dans les établissements n'avaient rien à donner de leur poche, et que l'heure du repas arrivât sans que vous ayez de la nourriture pour les enfants ? Certes, cela pourrait arriver, car nos cœurs sont désespérément mauvais. Oui, si jamais, complètement abandonnés à nous-mêmes, nous cessions de nous attendre à Dieu, si jamais nous « concevions de l'iniquité dans notre cœur », alors, nous avons lieu de le croire, nous pourrions nous trouver dans une telle situation. Mais aussi longtemps que Dieu nous concerne. Et comment ferait Il autrement ? Lui qui nous a donné la plus grande preuve d 'amour qu'Il pouvait donner, en livrant son Fils pour nous, ne nous donnera-t-Il pas toutes choses libéralement avec Lui ? »

Vous déchargeant sur Lui de tous vos soucis car Il a soin de vous

« Je désirerais beaucoup que les enfants de Dieu qui liront ces détails, soient amenés par ce moyen à se confier plus simplement en Dieu pour les choses nécessaires, et dans toutes les circonstances. Je souhaite aussi que les nombreuses réponses qui ont été accordées à nos prières, les encouragent à prier eux-mêmes, essentiellement pour la conversion de leurs parents et de leurs amis, pour leur propre avancement dans la grâce et dans la connaissance. Il est urgent aussi de présenter au Seigneur l'état des saints avec lesquels ils sont en relation, l'Eglise en général et le succès de la prédication de l'Evangile. Je tiens surtout à les mettre en garde contre cette ruse de Satan qui les porterait à penser que ces choses sont spéciales pour moi, et que d'autres ne pourraient pas en jouir. Si, comme cela a été déjà dit, tout croyant n'est pas appelé à établir des orphelinats, des écoles de charité, et à s'attendre au Seigneur seul pour toutes ressources, cependant tous sont appelés à se décharger sur Lui de tous leurs fardeaux, avec cette confiance enfantine que donne la foi. Non seulement il faut faire un sujet de prières de toutes choses, grandes ou petites, mais encore, faut-il attendre l'exaucement à toute prière, faite au nom du Seigneur Jésus.

» Quand, humainement parlant, tout a paru sombre, excessivement sombre, relativement au service que j'accomplis au milieu des croyants, ce qui est arrivé quelquefois ; quand j'aurais pu être accablé par le chagrin et le désespoir, pour peu que je me fusse arrêté à l'apparence qu'avaient les choses, alors je cherchais à me fortifier en Dieu, en m'appuyant sur sa toute-puissance, son immuable amour, sa sagesse infinie. Je me disais : Dieu peut me délivrer, et Il me délivrera si cela m'est utile, car il est écrit : « Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-Il pas aussi toutes choses avec Lui ? (Romains 8.32). Et c'est parce que, par la grâce de Dieu, je crois cela que mon âme est gardée dans la paix.

» Si vraiment nous désirons que notre foi soit fortifiée, nous ne reculerons pas devant les occasions qui peuvent amener l'épreuve de notre foi, car c'est par ce moyen qu'elle sera fortifiée. Dans notre état naturel, nous n'aimons pas marcher avec Dieu seul. Par suite de l'éloignement où nous sommes naturellement de Lui, nous Le fuyons, ainsi que les réalités éternelles. Cette tendance nous reste après notre régénération. Il résulte de cela que, quoique nous soyons enfants de Dieu, nous craignons plus ou moins de nous trouver avec Dieu seul, de dépendre de Lui seul, de regarder à Lui seul ; et c'est là cependant la vraie position dans laquelle nous devons être, si nous désirons que notre foi se développe. Plus je me trouve dans l'épreuve au sujet de ma santé, de ma famille, de mon service pour le Seigneur ou dans mes affaires, etc., plus aussi j'ai l'occasion de voir le secours de Dieu et sa délivrance. Ma foi est alors grandement fortifiée. En conséquence le croyant ne doit pas éviter les situations, les positions, les circonstances dans lesquelles sa foi peut se trouver éprouvée, mais les saisir avec joie comme autant d'occasions dans lesquelles il pourra voir la main de Dieu s'étendre pour le secourir et le délivrer. Encore une fois sa confiance en Dieu sera augmentée. Il est encore un point d'une haute importance pour que notre foi soit fortifiée : c'est que nous devons laisser à Dieu le soin de travailler pour nous lorsque l'heure de la tentation est là, au lieu de chercher à nous délivrer nous-mêmes. Quand Dieu donne la foi à quelqu'un, elle lui est donnée, entre autres motifs, pour être mise à l'épreuve.

Oui, quelque faible que soit notre foi, Dieu l'éprouvera un jour ou l'autre. Dans sa grande miséricorde, Il nous mène toujours avec douceur, avec patience, et pas à pas ; il n'agit pas autrement dans l'épreuve de notre foi. Comme Dieu ne nous charge jamais d'un fardeau plus lourd que nous ne pouvons le porter, ainsi en est-il dans l'épreuve de la foi. Quand l'heure de cette épreuve a sonné pour nous, nous sommes généralement enclins à douter de Dieu. Nous nous confions en nous-mêmes, en nos amis, dans les circonstances.

» Pourquoi donc, ne regardons-nous pas simplement à Dieu, en attendant son secours, au lieu de chercher à nous tirer d'affaire par nous-mêmes ? Puissions-nous apprendre toujours plus et toujours mieux — et afin que notre foi s'augmente de jour en jour — à accorder le temps nécessaire à notre Dieu, qui est toujours prêt à nous secourir, à nous délivrer, juste au moment propice. »

Le pain quotidien

3 août 1844. — « Nous avons commencé la journée avec 15 francs. Je me suis dit en moi-même : Je vais maintenant attendre le moyen par lequel le Seigneur me délivrera aujourd'hui ; car Il le fera sûrement. Combien de fois, dans le passé, n'est-Il pas venu à mon secours ? Et ainsi, je m'attends à Lui. » Entre 9 et 10 heures ce matin, je me suis adonné à la prière pour obtenir ce qui nous est nécessaire. Trois de mes collaborateurs étaient avec moi, chez moi. Pendant que nous priions, on a frappé à ma porte, et on vient m'annoncer qu'un monsieur désirait me voir. C'était un frère de Tetbury, qui m'apportait 43 francs pour les orphelins. On lui avait remis cette somme à Barnstaple.

Je continue à m'attendre au Seigneur.

6 août. — De nouveau dans l'extrême pauvreté. La poste ne m'a rien apporté, et je n'ai rien reçu d'ailleurs ; seulement à dix heures dix, le contenu de la boîte aux lettres chez les orphelins m'a été apporté et il y a assez pour nos besoins de la journée. — Voyez la délivrance du Seigneur ! Une collaboratrice m'avait envoyé un billet avec 52 fr., partie d'un présent qu'elle avait reçu pour elle-même d'une manière tout à fait inattendue. Ainsi le Seigneur nous a secourus aujourd'hui.

4 septembre. — Pas même un sou en main, ce matin. Réfléchissez un peu, cher lecteur ! Seulement un farthing (un peu plus d'un centime) pour commencer la journée. Pensez à cela, et pensez aux cent quarante personnes qui doivent être nourries aujourd'hui. Vous, frères pauvres, qui avez six ou huit enfants avec de petits gages, pensez à ma situation ; et vous, mes frères, qui n'appartenez pas à la classe ouvrière, mais qui avez, comme on dit, des revenus bien limités, pensez à cela. Vous pouvez faire ce que nous faisons, dans nos épreuves, n'est-ce pas ?·Le Seigneur vous aimerait-Il moins que nous ? Selon cette parole de Jean 17.20-23, n'aime-t-Il pas ses enfants du même amour qu'Il aime son Fils unique ? Ou serions-nous mieux partagés que vous ? Non, non, nous ne sommes que de pauvres misérables pécheurs tels que vous ; et c'est justement à cause de notre indignité, que nous pouvons avoir droit à la justice du Seigneur Jésus, laquelle est imputée à tous ceux qui croient en Lui. C'est pourquoi, cher lecteur, de même que nous confions au Seigneur tout ce qui concerne l'œuvre dans laquelle Il nous a engagés, et qu'Il nous envoie le secours, de même, Il est prêt à aider tous ses enfants qui mettent leur confiance en Lui. — Et maintenant, rendez-vous bien compte de la manière dont Dieu nous secourut au matin du 4 septembre 1844 :

« Vers 9 heures, je reçus 26 francs d'une sœur en Christ, qui ne désire pas nommer le lieu de sa résidence. Entre 10 et 11 heures, le sac aux dépêches me fut envoyé de l'Orphelinat, dans lequel je trouvai un message me réclamant 29 francs pour les besoins de la journée. J'avais à peine lu le billet mentionné, qu'une voiture s'arrêtait devant ma porte. Un monsieur des environs de Manchester est annoncé. Je m'aperçois qu'il est un croyant, venu pour affaires à Bristol. Il avait entendu parler des orphelinats et exprima sa surprise de ce que sans aucune collecte — simplement par la prière — j'avais obtenu plus de 50 000 francs annuellement pour l'œuvre du Seigneur confiée à mes soins. Je n'avais jamais connu, ni même vu ce frère auparavant. Il me donna 50 francs pour exprimer sa satisfaction de tout ce que je lui avais dit. »

« Vous aurez toujours des pauvres avec vous »

12 février 1845. — « Après avoir envoyé, ce matin, l'argent nécessaire pour l'entretien des orphelins, il ne me restait plus que vingt francs vingt-cinq, à peu près le quart de ce qu'il faut pour un jour. Il fallait de nouveau recourir au Seigneur. Comme d'habitude, dans la matinée, ma chère femme, sa sœur et moi, nous rencontrons pour prier afin de demander de grandes bénédictions sur cette œuvre. Nous parlons aussi au Seigneur des besoins matériels.

» Une heure plus tard environ, je reçois une lettre du Devonshire, contenant un mandat de 550 francs, dont 250 francs pour les orphelins, 50 francs pour un frère pauvre de Bristol et 250 francs pour moi-même. J'avais une nouvelle preuve que notre Père céleste voulait continuer à secourir les orphelins, mais il y avait aussi autre chose : Depuis quelques mois, j'avais à cœur d'aider les enfants de Dieu, pauvres, au milieu de nous. La parole du Seigneur : « Vous aurez des pauvres avec vous » et « faites du bien à ceux qui sont de la foi », m'avait souvent préoccupé, et ce matin-là en particulier. C'était la plus froide matinée que nous eussions eue de tout l'hiver. Au cours de ma promenade matinale, méditant et priant le long du chemin, je me disais : « Toi, tu as du charbon, de la bonne nourriture, des vêtements chauds, et beaucoup de chers enfants de Dieu sont peut-être dans le besoin. J'avais alors élevé mon âme à Dieu, afin qu'Il voulût bien m'envoyer pour moi-même quelque argent, afin qu'il me fût possible de venir en aide à mes frères dans la disette. Trois heures après, je recevais 250 fr. pour moi. »

Confiez-vous dans le Seigneur et non dans vos semblables

6 mai 1845. — Il y a à peu près six semaines, un frère m'annonça qu'il s'attendait à recevoir une certaine somme d'argent et que s'il réussissait dans ses espérances, il consacrerait 2500 francs pour l'œuvre qui m'était confiée et une autre somme pour mes dépenses et celles de frère Craik. — Un certain temps s'écoule et pas de nouvelles. Je ne me confiais pas dans cet argent, mais, comme plus ou moins, nous étions dans la gêne, je pensais à la promesse de ce frère. Je m'appuyais, par la grâce de Dieu, sur le Seigneur et non sur ce frère. Des semaines et des semaines se passent et aucune nouvelle. — Ce matin, il m'est venu à l'esprit que de telles promesses devaient être considérées par moi comme nulles ; que mon esprit ne devait pas s'y arrêter, car mon attente est seulement dans le Dieu vivant. J'ai vu clairement que les promesses de ce genre ne devaient avoir aucune valeur pour moi, surtout si je comptais sur elles pour le secours. C'est pourquoi, j'ai demandé au Seigneur — en priant avec ma femme bien-aimée — qu'Il voulût bien enlever de ma pensée tout ce qui concernait cette promesse, et de me venir en aide.

Je fus exaucé. — A peine avions-nous fini de prier que je recevais la lettre suivante :

5 mai 1845

« Bien cher frère,
» Veuillez me dire si vos banquiers sont toujours MM. Stukey et Cie, de Bristol, et s'ils sont en correspondance avec MM. Roharts et Cie, de Londres. J'attends votre réponse afin de déposer dans cette dernière banque la somme de 1750 francs que vous pourrez employer selon la sagesse que Dieu vous donnera.

Bien à vous,
X. »

« Ainsi le Seigneur me donna la récompense de mon attente en Lui seul. Mais ce ne fut pas tout. Vers deux heures de l'après-midi, je reçus du frère qui m'avait fait la promesse (il y avait plus de 40 jours), la somme de 3992 fr. 50. Il avait reçu cet argent le jour même où il en faisait l'expédition. Cette somme était répartie comme suit : 2500 francs pour l'usage des orphelins et le reste pour les besoins de frère Craik et les miens. »

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