Les leçons de Marie Mère de Jésus

Introduction

Il n’est pas dans notre intention, au cours de ces exposes, de détourner vos regards de la personne bénie de Jésus-Christ, notre seul Sauveur, pour les fixer sur Marie, la mère bienheureuse de notre Seigneur.

Agir ainsi serait faire un affront à la plus humble de toutes les femmes et renier sa mémoire.

En nous penchant sur la vie de Marie, notre dessein est, au contraire, de trouver une occasion d’être occupés de Jésus, afin de mieux comprendre la volonté de Dieu à l’égard de chacune de nos vies.

Ceux qui pensent que la polémique ne sera pas étrangère à nos études et que nous chercherons, avant tout, à réfuter les dogmes de l’Église romaine pour démontrer le bien-fondé des croyances protestantes au sujet de Marie, seront déçus.

Nous désirons plutôt considérer avec tous, d’une manière sereine, sans préjugé, mais avec une honnêteté et une sincérité absolues, ce que les Évangiles nous disent de Marie, et quelles leçons nous pouvons tirer de sa vie, pour notre plus grand profit.

Toute vie porte en elle un message et nous croyons que celle de la mère de notre Seigneur est d’un enseignement et d’une richesse incomparables.

Cependant, tout en désirant passionnément édifier toutes les âmes, nous ne chercherons ni à biaiser, ni à dissimuler les difficultés que nous pourrons rencontrer sur notre route. Nous nous souviendrons toujours, et avant tout que les exigences de la vérité priment toutes les autres et ainsi nous chercherons, dans ces pages, à être aussi loin que possible d’un certain climat de prétendue tolérance qui prête aux confusions. Nous nous garderons de cette tendance à un vague syncrétisme qui, sous prétexte d’aplanir les difficultés et de permettre la réconciliation, trahit ce qui, en définitive, demeure l’essentiel de la vérité et de la foi.

De ce fait, nous savons d’avance que nous mécontenterons certains catholiques de naissance et de tradition, ceux pour qui Marie semble être tout, alors qu’en réalité son exemple influence si peu leur vie.

Nous étonnerons également les protestants d’origine, ceux qui croient surtout devoir défendre la doctrine de leurs pères, alors qu’en réalité, ils imitent si peu leur foi.

Par contre, nous croyons fermement que les âmes unies au Christ, et réellement attachées à la Bible, quelle que soit leur dénomination, trouveront dans cette étude un aliment pour leur coeur et une occasion de méditation profonde.

Nous n’irons donc pas chercher le portrait de Marie à Rome ou à Genève, mais nous le considérerons là même où l’Esprit Saint nous l’a brossé, c’est-à-dire dans les Saintes Écritures, seule autorité en matière de foi. Ce n’est pas nous qui donnerons à Marie sa place, mais nous verrons la position que Dieu lui assigne dans sa Parole, place qu’elle a accepté d’occuper et qu’elle n’a jamais quittée.

Ainsi, tout personnage qu’on nous présenterait ou qui se manifesterait à nous sous le nom de Marie sans avoir les caractères de Marie de Nazareth, sera rejeté comme imposture ou comme apparition du démon. Car, avant de présenter son faux Christ, le diable voudrait imposer sa fausse Marie au monde, pour faire tomber des multitudes d’âmes dans l’idolâtrie.

Ce n’est pas simplement en nous élevant contre des dogmes nouveaux ou anciens que nous serons dans la vérité. Ce n’est pas non plus en gardant le silence sur Marie, ou en ayant l’air de l’ignorer, que nous combattrons l’erreur.

Or, nous croyons qu’il existe dans les milieux issus de la Réforme, une lacune au sujet de Marie. Dans nos études bibliques, nous parlons facilement d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. L’histoire des patriarches et des prophètes d’Israël fait l’objet de nos méditations. Nous tirons toutes sortes de leçons de leur vie. Nous nous penchons sur celle des apôtres, d’une Marie-Madeleine, voire d’un Judas! Mais quand donc parle-t-on de Marie, la mère de Jésus? À Noël, avec quelques trémolos dans la voix, ou en passant, lorsque nous prêchons sur les Noces de Cana, ou encore, accidentellement, en parlant de la Croix.

Ce silence ne risque-t-il pas d’être pris pour du mépris ?

Nous voudrions donc par ces lignes faire humblement connaître ce que Marie est pour nous et les leçons que nous tirons de sa vie.

Cela vous scandalise-t-il si nous affirmons qu’en Jésus-Christ nous vivons avec Marie, la mère de notre Seigneur?

Serez-vous rassurés, ou plus étonnés encore, si nous vous disons que — sans évoquer les morts — nous sommes souvent en compagnie d’Abraham, de Joseph, de Moïse, de Samuel, de David, d’Élie et de tant d’autres?

Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Marie, le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et Père, n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui, tous vivent! Le chrétien se sait ainsi environné d’une nuée de témoins dont plusieurs noms figurent dans le chapitre onze de l’Épître aux Hébreux. Entouré par eux, le fidèle, où qu’il soit, n’est jamais isolé et trouve une inspiration dans leur exemple car, dit l’Écriture, "quoique morts ils parlent encore", et "s’ils se reposent de leurs travaux, leurs oeuvres les suivent".

Marie aussi est près de nous ! C’est la mère de notre Seigneur, et nous nous souvenons d’elle pour imiter sa foi, car l’issue de sa conduite a été de donner au monde le Fils de Dieu, notre Sauveur et notre Maître, l’unique salut pour l’humanité!

Le chrétien n’est donc pas un spirite. Il n’évoque pas les esprits des morts, ni n’invoque leur secours, mais demeure dans la communion des vivants de l’au-delà, de tous les saints qui sont en Christ dans le repos, alors qu’ici-bas, il est aussi en Christ, mais dans le combat.

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