Le jour éternel

II.
La stabilité des siècles à venir

Les lamentations du soir vont cesser pour toujours. L’étoile du matin paraît au travers du nuage qui se dissipe, « le jour commence à poindre et les ombres s’enfuient. » La paix règne partout ici-bas, et le ciel, correspondant à la terre, brille du plus pur éclat. La création, délivrée de l’esclavage de la corruption, est rendue à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. C’est le chant royal d’un mois de mai dans tout l’univers.

L’Eglise a combattu le bon combat ; elle a achevé sa course. Comme le conquérant, ou comme celui qui est vainqueur, elle est enfin couronnée et assise sur un trône de gloire. Objet de la tendresse du Père, puisqu’elle est « comme la prunelle de son œil, » l’Eglise a été gardée par la puissance de Dieu et conduite sûrement au port du salut. Elle a traversé ces défilés dangereux qui se trouvent entre l’Egypte et la Terre promise, et malgré ses « diverses épreuves, » elle est parvenue au céleste héritage, « elle a été présentée irrépréhensible devant sa gloire, avec joie. » Le jour du repos est enfin arrivé. Elle se repose de tous ses travaux comme Dieu se reposa des siens (Hébreux 4.10). Ce n’est plus des collines de Moab qu’elle voit les tentes magnifiques d’Israël et le pays découlant de lait et de miel ; mais paisiblement assise sous l’olivier vert ou sur ses riants coteaux, elle jouit avec délices de ses fruits abondants et de son inaltérable beauté.

Maintenant, c’est le chant de l’allégresse, ce ne sont plus des cris de lamentation qui se font entendre ; car « les rachetés de l’Eternel sont venus en Sion avec chant de triomphe, et une joie éternelle est sur leur tête » (Ésaïe 35.10). C’est, maintenant, la lumière, et non pas les ténèbres, car l’astre du jour s’est levé. Lorsque nous vîmes d’abord resplendir sur « les coteaux d’éternité » la pure lumière du matin, nous oubliâmes les sombres tristesses d’une longue nuit, ou bien le souvenir nous en parut comme d’un récit étrange de l’ancien temps. Nos jours de deuil sont passés : ce n’est plus un jour de jeûne, mais un jour de fête ; car l’époux est venu, et en sa présence il ne peut y avoir que bonheur et rassasiement de joie.

Une heure passée dans le séjour de la gloire fait plus que compenser toutes les avanies, toutes les humiliations que nous avons subies, et nous sentons tout ce qu’il y a de force et de vérité dans le cantique chanté par les captifs de Sion sur les rives de Babylone, ou bien dans cette parole de l’Apôtre : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sont point comparables à la gloire à venir qui doit être révélée en nous » (Romains 8.18). Dans cette glorieuse attente, nous pouvons déjà répéter après Israël, ou plus exactement encore avec le Messie : « Je me réjouirai extrêmement en l’Eternel, et mon âme s’égayera en mon Dieu ; car il m’a revêtu des vêtements du salut, et m’a couvert du manteau de la justice, comme un époux qui se pare de magnificence, et comme une épouse qui s’orne de ses joyaux » (Ésaïe 61.10b).

b – Une simple lecture du chapitre suffît pour nous convaincre que ces paroles sont spécialement applicables à Christ. Mais Israël est autorisé à se les approprier, et l’Eglise l’est encore davantage. Le mot qui se traduit par « magnificence » a rapport aux vêtements sacerdotaux, et pourrait être rendu par « une couronne sacerdotale. » Cela nous paraît être une allusion aux vêtements de gloire et aux ornements dont il est parlé en Exode 28.40. Au jour où Christ s’assiéra sur le trône de sa gloire, alors qu’il paraîtra en sa qualité d’époux et de sacrificateur, l’Eglise, son épouse, sera parée comme lui des mêmes ornements.

Quelle merveilleuse restitution, quel temps de rafraîchissement ne se prépare-t-il pas ! Heureuse journée ! Délicieux repos ! L’aurore de ce beau jour répand déjà autour de nous une suave clarté. On ne peut dire tout ce qu’il y a de sérénité et de puissance dans ces premières lueurs de la gloire des cieux. « Les fleurs paraissent sur la terre ; le temps des chansons est venu, et la voix de la tourterelle a déjà été ouïe dans notre contrée. »

Mais le jour sera-t-il inférieur à l’aurore, ou se transformera-t-il encore en nuages et tempêtes ? Envisageons-nous l’éternité comme devant reproduire en grand le spectacle des misères, des humiliations et des vicissitudes du temps ? Serions-nous encore dans la crainte que les anciens brouillards ne vinssent de nouveau nous surprendre, et que la douce et pure lumière des cieux ne fût interceptée par les froides vapeurs ? Peut-il se faire que l’étoile brillante du matin se dérobe un seul instant à nos regards ? Faut-il que l’azur des nouveaux cieux pâlisse ou que la nouvelle terre perde son imposant aspect ? Est-ce raisonnable de penser que l’héritage dont nous serons mis en possession lorsque notre Seigneur paraîtra puisse « se corrompre, se souiller et se flétrir ? » Enfin, n’est-il pas écrit, au sujet de ceux qui doivent le posséder : « Que celui qui est juste, soit plus juste encore ; que celui qui est saint, se sanctifie encore ! » L’Ecriture signale deux époques : le siècle à venir, ou le millénium (Marc 10.30), et les siècles à venir, ou les siècles des siècles, ce que nous appelons l’éternité (Éphésiens 2.7 ; 3.21). Pour autant qu’il s’agit de ceux qui ont part à la première résurrection, la condition du monde spirituel est invariable. Assis avec le Christ sur son trône, ils ne sont plus exposés aux changements qui ont lieu ici-bas. Dès l’instant qu’ils sont montés pour rejoindre leur Seigneur en l’air, ils se sont trouvés en dehors de toute influence du mal et des vicissitudes de la vie présente. Bien qu’ils ne cessent pas d’être en rapport avec la terre, attendu qu’ils en sont les gouverneurs par le fait qu’ils participent au règne de Jésus-Christ, cependant, ils sont élevés au-dessus d’elle, habitant un pavillon de gloire, et à l’abri de tous les changements qui peuvent s’opérer dans les régions inférieures.

Mais, quant à la terre elle-même et à ses habitants, il y aura des transitions même après le règne de la gloire. A la fin du siècle millénaire, Satan sera délié, et les ténèbres couvriront encore une fois la terre comme si, par l’effet d’une seconde chute, cette création nouvelle devait être, pendant des siècles, sujette à toutes les calamités ou à toutes les suites du péché. L’univers s’ébranle. C’est une immense révolte, amenée par celui qui fut l’auteur de la première. Il semblerait que cette crise s’annonce comme le présage d’un mal irréparable, comme si la grâce où la puissance, la colère ou l’amour, la présence même du Roi, plus imposante et plus glorieuse que la nuée ou la colonne de feu, ne pouvait plus jamais sauver l’homme du péché. Saint Jean, dans ses révélations, nous représente une armée formidable aussi nombreuse que le sable de la mer, qui, se rassemblant sous le charme et par un dernier effort de l’Antéchrist, vient se ranger en bataille pour combattre contre le Dieu souverain (Apocalypse 20.8). Semblable à ces multitudes qui combattirent autrefois à Armageddon, l’armée rebelle s’avance vers le lieu du sanctuaire terrestre sur lequel projette la gloire de la Jérusalem céleste ; elle environne le camp des saints et la cité bien-aimée.

Mais soudain, le jugement tombe sur eux ; car ils se mettent en scène pour être aussitôt anéantis. Le feu descend du ciel et les dévore. « Mais les méchants sont retranchés de la terre, et ceux qui agissent perfidement en sont arrachés » (Proverbes 2.22). « Et le diable qui les séduit est jeté dans l’étang de feu et de soufre » (Apocalypse 20.10). La dernière tempête qui devait troubler l’univers est apaisée. Les derniers vestiges du péché disparaissent. Les dernières ombres s’effacent. Il ne reste plus aucune trace de malédiction. Le jour est arrivé en sa perfection, car nous savons que ce qui est appelé « le siècle à venir » en était à sa dernière période, et « les siècles à venir » commencent pour ne point finir.

La dernière heure des ténèbres est donc passée, en sorte qu’il ne reste plus aucun nuage, aucune ombre de la nuit. Le crépuscule même est disparu. L’étoile du matin s’est changée en un soleil radieux. Oh ! comme tout est harmonieux dans le ciel et sur la terre ! C’est ici qu’il faut admirer et voir comment « toutes choses ont été réconciliées avec Dieu, » — « tant les choses qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre » (Coloss.1.20). La pierre fondamentale sur laquelle repose l’édifice de l’univers, est le Verbe Incarné. Celui qui a opéré cette merveilleuse réconciliation, celui qui dans le ciel et sur la terre, « soutient toutes choses par sa parole puissante, » le chef du « royaume qui ne peut être ébranlé, » c’est Jésus de Nazareth, celui-là même qui fut une fois couronné d’épines.

Mais y a-t-il lieu de craindre le retour de la nuit ? — Nullement. Dieu a arrêté dans son conseil de ne mettre aucun terme à ce jour d’éternité. — Pourrait-il y avoir encore une alternative du bien et du mal ? Pourrait-il se produire encore l’histoire d’une chute et d’un relèvement en ce qui concerne les créatures de Dieu ? Enfin, est-ce que le péché ne peut plus s’introduire dans le paradis de Dieu ? Nullement. Cela n’est pas possible. Dieu en a rendu le retour impossible par la manière dont il a opéré l’œuvre du salut, et c’est ici un point auquel il importe de faire attention, car c’est un des grands traits de l’œuvre accomplie par le Fils de Dieu. Ce n’est pas seulement que, dans le dessein de Dieu, le mal ne peut plus envahir la nouvelle création ; ce n’est pas simplement que Dieu a lié le grand ennemi des âmes, ou qu’il a fermé les portes de l’enfer ; mais il a fait une œuvre qui par elle-même prévient le retour de la chute, et entraîne avec elle, comme conséquence directe, la stabilité de la nouvelle création. Le but de Dieu, dans cette œuvre de réconciliation, était non seulement de subjuguer et d’enchaîner le tentateur, soit de balayer ou de consumer par le sacrifice de la croix telle somme de péché qui lui faisait obstacle et jeter ensuite le reste en enfer ; mais son but était de parer au mal de telle façon que la possibilité même d’une seconde chute n’existe plus.

Le Fils de Dieu a pris une chair semblable à la nôtre ; il est mort, « lui, juste pour nous injustes, » non pas seulement pour expier les nombreuses transgressions que nous avons commises, mais pour empêcher que nous en commettions de nouvelles à l’avenir ; non pas seulement pour anéantir le mal dans son principe et dans ses conséquences, mais aussi pour empêcher qu’il ne se reproduise dans la suite des âges, parmi ceux qui en ont été ainsi délivrés ou parmi les êtres d’un ordre différent que Dieu pourrait trouver bon de créer à son image. Car il ne faut pas l’oublier, nous ne sommes que « les prémices de ses créatures » (Jacques 1.18). Nous ne savons pas ce que Dieu tient encore en réserve pour l’univers ; nous ne saurions dire quelles générations, quelles familles bienheureuses peupleront encore ces régions que l’on suppose inhabitées dans l’espace immense des cieux. Il est donc nécessaire pour la stabilité et la parfaite intégrité de tous ces différents ordres d’êtres futurs, que celui en qui sont réunies toutes chosesc, et dont la domination doit s’étendre sur tous les objets qui lui sont confiés, il est nécessaire, dis-je, que le chef soit « l’Agneau qui fut mis à mort, » et que « l’épouse, la femme de l’Agneau » soit celle que Dieu a délivrée des liens du péché et de la mort. Cette épouse, c’est son Eglise pour laquelle il s’est donné dans son amour éternel.

c – « Afin que dans la dispensation de l’accomplissement des temps, il réunit tout en Christ, tant ce qui est aux cieux, que ce qui est sur la terre, en lui-même » (Éphésiens 1.10).

La création, tant ce qui existe que ce qui existera, est à l’abri du péché pendant les siècles à venir, en vertu de l’incarnation et du sacrifice expiatoire de celui qui est appelé « le Christ de Dieu ». L’acte d’expiation a été si terrible, le rachat du pécheur si coûteux, la revendication de la loi déshonorée si glorieuse, la haine de Dieu contre le péché si réelle et si profonde (même quand il s’est trouvé par imputation sur son propre Fils, son égal) ; le lien qui rattache la créature au Créateur, l’univers à Dieu, est si étroit et si fermement établi par celui qui est devenu « os de nos os et chair de notre chair, » que la nouvelle création ne peut rétrograder ni varier dans sa marche, c’est-à-dire qu’elle est immuable, comme le Fils de Dieu lui-même. La pierre fondamentale sur laquelle reposent le nouvel édifice, et les œuvres de Dieu en général, a trop de consistance et trop de profondeur, pour qu’elle soit jamais ébranlée à l’avenir. Les deux colonnes du ciel et de la terre, le Jachin et le Boa de l’univers, ont pour point d’appui, l’une Bethléhem, l’autre Golgotha. Sur l’une nous trouvons inscrits ces mots : « La Parole a été faite chair, » et sur l’autre : « Christ est mort pour nos offenses, » tandis que l’arc qu’elles forment à leur sommet, porte cette autre inscription : « Tout est accompli. » Ces deux colonnes qui ont pu résister à la malice et à la puissance des enfers, démontrent la stabilité de l’œuvre de Dieu dans les siècles à venir. Combien nous est précieuse la pensée d’une stabilité et d’une perfection éternelle, dans tous les âges. Car, n’est-il pas vrai que notre tristesse ici-bas est causée en grande partie par l’incertitude qui couvre l’avenir de ses ombres, ou par les changements qui agitent notre vie ? Nous sommes ballottés et enfin couchés dans un sépulcre, comme un vaisseau qui, étant emporté par la violence des vagues, heurte, tantôt contre un rocher, tantôt contre un autre, jusqu’à ce que finalement il va se perdre sous les flots de la mer. Même le cabinet d’étude où nous jouissons de quelque tranquillité, ne nous offre qu’un calme passager. Cette solitude, si précieuse qu’elle soit, n’est qu’un moment de répit, et le calme d’aujourd’hui n’est point une garantie contre l’orage du lendemain. La vie humaine est un composé de changements, et la crainte ou le souci est la loi du temps. Espérer et craindre ; se réunir et se séparer ; grandir et déchoir ; — telle est notre destinée. Car, « toute chair est comme l’herbe, et la gloire de l’homme comme la fleur d’un champ ; L’herbe sèche et sa fleur tombe » (1 Pierre 1.24). De là, nous sommes souvent disposés à nous écrier :

« Oh ! qui me donnerait des ailes de colombe ! Je m’envolerais, et je me poserais en quelque endroit. Voilà, je m’enfuirais bien loin, et je me tiendrais au désert. Je me hâterais de me garantir de ce vent excité par la tempête. » (Psaumes 55.6-8.)

Mais dans les âges futurs, dans ces cycles des cycles qui formeront comme la chaîne d’une bienheureuse et éternelle existence, il n’y aura plus aucune ombre d’incertitude. « Ne s’inquiéter de rien » ne sera pas un travail, une lutte, comme nous l’éprouvons aujourd’hui ; car alors il ne sera plus besoin d’une telle recommandation, vu qu’il n’y aura plus d’appréhension, plus de mauvaises nouvelles à attendre, et que le jour du lendemain ne pourra enfanter autre chose, sinon un surcroît de bénédiction et de joie.

Oui, la pensée que nous en aurons bientôt fini avec tout ce qui est muable et passager nous console et nous ranime, tandis que nous sommes encore en deçà de l’immuable. Ce n’est pas en vain que nous croyons que la nuit de deuil, avec ses orages et tous ses contre-temps, sera bientôt remplacée par le jour dont la sérénité annonça la présence d’un soleil radieux, de ce soleil qui porte la santé dans ses rayons et qui ne connaît pas de couchant (Psaumes 121.6 ; Apocalypse 7.16). Combien ceci est rassurant pour tous ceux qui, malgré la force ascensionnelle et progressive qui les attire, suivent péniblement et dans l’obscurité le sentier du désert ! L’incertitude où nous sommes pour les quelques années de notre existence ici-bas, peut bien nous causer de l’ennui, et un ennui que nous nous efforcerions vainement de bannir de notre esprit ; mais la certitude que nous possédons quant à l’immutabilité et l’immortalité de notre future existence, nous remplit d’une indicible satisfaction. Quand un nuage est venu nous envelopper de ses ombres pesantes, plus d’une fois peut-être nous nous sommes dit aussitôt après en avoir été délivrés, que ce nuage était le prélude de quelque autre épreuve plus terrible encore, car nous ne savons point ce qu’il se prépare pour le jour du lendemain. Mais dans l’éternité bienheureuse il n’y aura plus aucun revers d’infortune, nous ne serons sujets à aucune de ces pénibles surprises, nous n’aurons plus à redouter les menaces ou même les perfides suggestions des faux amis, ni aucun de ces vils procédés qui témoignent de l’inconstance et de l’infidélité du cœur humain ; enfin, nous ne serons plus ballottés entre la crainte et l’espérance, tantôt remplis de confiance, tantôt plongés dans l’accablement le plus profond. Bien persuadés que le jour ne peut porter dans son sein qu’un surcroît de bonheur, nous saurons toujours ce qu’il enfantera. N’y a-t-il pas dans tout ceci de quoi relever nos mains faibles et soulager nos esprits abattus ? N’y a-t-il pas de quoi adoucir les maux de cette terre, soit qu’ils proviennent de « l’écharde plantée dans la chair » ou qu’ils aient pour cause les soucis du lendemain ?

Enfant de la foi, jette tes regards en avant jusque dans les siècles à venir, et vois quelle est ta portion ! C’est une portion immuable fondée sur des « conseils immuables. » Ne sais-tu pas que « Dieu voulant montrer encore mieux aux héritiers de la promesse la fermeté immuable de sa résolution, il y fit intervenir le serment :

« Afin que par ces deux choses, qui sont invariables, et dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous eussions une ferme consolation ; nous qui avons notre recours à retenir fortement l’espérance qui nous est proposée ;

Laquelle nous retenons comme une ancre ferme et assurée de notre âme, et qui pénètre jusqu’au dedans du voile. » (Hébreux 6.17-19) :

Homme de la terre, enfant de rébellion, quelle est ta perspective ? Prétendrais-tu jouir des mêmes faveurs dans les siècles à venir ? Pour y avoir droit il faut que tu possèdes d’abord une pleine certitude d’espérance, une foi véritable, personnelle quant à la stabilité et au bonheur de ta vie à venir ? Flotter sur une mer orageuse, être ballotté par les vagues du temps sans retenir d’une main sûre l’ancre du salut, c’est fort triste ; mais ce sera bien autrement triste lorsque, transporté sur l’océan sans rivages de l’éternité, tu seras à te débattre au milieu du péril, n’ayant aucun relâche et sans autre espoir, sans autre certitude que celle de te voir englouti sous les flots.

C’est au dedans du voile que le Fils de Dieu a jeté l’ancre éternelle ; il t’invite à amarrer ton vaisseau à cette ancre. Des milliers l’ont déjà fait ; ils ont survécu à la tempête, ils sont entrés dans le port à l’intérieur. Ayant reçu dans leur cœur le témoignage qui a été rendu touchant cette ancre, ils s’y sont aussitôt attachés. Toi, tu es exhorté à faire de même. Reçois ce témoignage, et tu arriveras sûrement et heureusement au port. Saisis la vie éternelle en attendant que tu sois introduit dans cette mer de verre sur laquelle ne s’éleva jamais aucun vent de tempête, et dont les paisibles rivages ne furent jamais troublés par aucun cri d’alarme !

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