Hudson Taylor

DIXIÈME PARTIE
Le Dieu de l'impossible
1872-1877

CHAPITRE 57
Tu restes

Hudson Taylor, à son retour de Chine au printemps de 1872, fut accueilli avec la chaude affection que l'on peut deviner par M. et Mme Berger. Ce fut un délice pour lui lorsqu'il put s'asseoir à leur foyer si hospitalier et s'entretenir avec eux de l'œuvre qui leur tenait si fort à cœur. Il y avait six ans que la petite troupe du Lammermuir avait quitté l'Angleterre et la Mission avait fait pendant ce temps de remarquables progrès. Au lieu des deux stations et des sept membres qu'elle comptait au début, il y avait maintenant plus de trente missionnaires européens et plus de cinquante ouvriers indigènes, disséminés dans treize stations centrales, éloignées l'une de l'autre, en moyenne, de cent soixante kilomètres. Rien ne peut égaler le dévouement avec lequel M. et Mme Berger avaient consacré à cette œuvre leur temps, leur fortune, leur maison, leurs personnes. L'heure était venue pour eux de transmettre la charge à d'autres, leur santé les obligeant à passer les hivers dans le Midi. Mais qui accepterait une telle responsabilité ? Qui rédigerait la Feuille occasionnelle, examinerait et préparerait les candidats, se chargerait de la correspondance, ferait en un mot les mille et une choses qu'ils avaient faites, à leurs propres frais, poussés par un amour qu'aucun sacrifice ne pouvait rebuter ?

Hudson Taylor ne voyait pas encore clairement son chemin. Quelle que fût sa hâte de retourner dans son champ de travail, il comprenait que l'on ne pouvait négliger la base européenne. La dépense mensuelle s'élevait à environ trois cents livres. Aussi, bien que, ses forces fussent atteintes par les travaux, les peines et la maladie, il résolut, avec le secours de Dieu, de se charger de l'entière responsabilité de l'œuvre que le départ de ses amis de Saint-Hill laissait en souffrance.

Ce fut pour lui une vive douleur de renoncer à collaborer avec des amis si chers. Il lui semblait qu'entre lui et un passé dont le souvenir était sacré, c'était un lien de plus qui se brisait. Mais, si jamais les difficultés ne lui étaient apparues plus lourdes, jamais non plus il n'avait joui davantage de la communion du Sauveur et ne s'était appuyé sur Lui plus complètement. « Les difficultés, disait-il, donnent à notre Dieu l'occasion de manifester Sa fidélité et Sa toute-puissance. »

Lorsque M. Berger se déchargea de ses fonctions, il y avait en caisse trois cent trente-six livres, un shilling, neuf pence et le premier don inscrit au compte de la Mission après cette date fut un don de cinquante livres de la part de l'ancien directeur, qui écrivait aux amis de l'œuvre, le, même jour (19 mars 1872) :

C'est la diminution de mes forces et de celles de ma chère femme qui nous oblige à renoncer à une tâche trop lourde pour nous. Mais notre amour pour l'œuvre reste aussi ardent que jamais et, s'il plaît à Dieu, nos efforts futurs en faveur de la Chine, pour être d'une nature moins active, ne seront pas d'une utilité moins directe. Mes relations avec M. Taylor n'ont jamais cessé d'être des plus cordiales et des plus intimes. J'en conserverai toujours un souvenir reconnaissant. Il assume la direction de toute l'œuvre à titre provisoire. Personne ne saurait y faire d'objection puisque jamais aucune parcelle des dons faits pour la Mission ne reçoit une destination personnelle. Le travail dépasse trop évidemment les forces d'un seul homme pour que nous ne souhaitions pas qu'il trouve bientôt des aides compétents et permanents.

Le contraste était grand entre la luxueuse demeure de Saint-Hill et la très modeste installation de la Mission à l'Intérieur de la Chine, 6, rue de Pyrland, Newington Green, dans l'un des plus pauvres faubourgs de Londres. Bien humble était la petite chambre qui servait à la fois de cabinet de travail et de bureau ; mais nombreux sont ceux dans l'esprit desquels un souvenir cher et sacré s'attacha à ce numéro six et aux numéros quatre et deux de la même rue, qui furent acquis plus tard, au fur et à mesure des besoins. Pendant plus de vingt ans, en effet, cet immeuble servit de centre à toute l'œuvre. La réunion de prières hebdomadaire se tenait dans deux chambres du rez-de-chaussée qui communiquaient l'une avec l'autre et c'est de là que sont parties bien des troupes de missionnaires, notamment les « Soixante-dix » et les « Cent ».

Mais n'anticipons pas et laissons un témoin enthousiaste des modestes débuts de 1872 nous dépeindre l'impression ineffaçable qu'il en avait reçue. Il s'agit d'un jeune homme de vingt ans à peine, M. F.-W. Baller, plein de vie et d'entrain, qui avait donné à Dieu sans réserve son cœur et sa vie. Ayant entendu une conférence donnée par M. Meadows, récemment arrivé de Chine, il éprouva un grand désir de mieux connaître la Mission, mais il était loin de se douter qu'un jour il serait son principal sinologue en même temps qu'un de ses plus utiles ouvriers.

Après beaucoup de réflexion et de prières, écrivit-il, je me décidai à demander un entretien à M. Taylor, et, accompagné d'un ami, je me dirigeai vers le n° 6 de la rue de Pyrland. On nous introduisit dans la chambre où allait avoir lieu la réunion. C'étaient, en réalité, deux chambres séparées par des portes mobiles, que l'on avait largement ouvertes. Un grand harmonium et divers articles chinois disposés dans la pièce en constituaient à peu près toute la décoration et tout l'ameublement. Un grand texte fixé au mur me fit une réelle impression : Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins. Il y avait une vingtaine de personnes environ.

M. Taylor se mit à l'harmonium et indiqua un cantique. Je m'attendais à trouver un homme grand, fort, à la voix puissante. Je fus presque déçu en le voyant de complexion délicate ; le timbre de sa voix était très doux. Mais, quand il se mit à prier, mes idées à son sujet changèrent complètement. Jamais je n'avais entendu prier avec cette simplicité, cette tendresse, cette hardiesse, cette puissance. J'en fus subjugué. Il était visible que Dieu avait introduit cet homme dans Son intimité. Il Lui parlait face à face comme un ami parle à son ami. J'ai entendu beaucoup d'hommes prier, mais il en est deux que l'on ne peut comparer à aucun autre ; ce sont M. Taylor et M. Spurgeon. Ce dernier prenait par la main, pour ainsi dire, sa grande congrégation de six mille personnes et la conduisait jusque dans le Lieu Saint. Et celui qui avait entendu M. Taylor plaider pour la Chine comprenait ce que signifie : « la prière du juste faite avec zèle a une grande efficace ». La réunion de prières dura deux heures, mais jamais réunion ne me parut plus courte. Après cela, on servit le thé. Je me présentai moi-même à M. Taylor, qui m'introduisit dans son cabinet. Il fut la bonté même. Il m'encouragea en me faisant espérer qu'un jour, je pourrais, si Dieu m'en ouvrait le chemin, aller travailler en Chine comme missionnaire. C'était plus que le n'aurais jamais osé espérer. Je sortis de cette entrevue tout réconforté et plein de gratitude envers Dieu pour la bonté qu'Il m'avait témoignée en fortifiant ma foi et mon espérance en Lui.

Ce dut être difficile à un homme de la trempe d'Hudson Taylor, pressé de retourner au front de la bataille, de s'assujettir à la routine d'une vie de, bureau. Ce fut pourtant ce qu'il fit, sans murmure ni impatience, en attendant que Dieu suscitât les collaborateurs nécessaires. Savoir attendre sans perdre courage lui paraissait une science des plus importantes et difficiles à acquérir.

Il écrivait à un ami resté en Chine :

C'est un puissant encouragement pour moi de savoir que c'est Dieu qui m'a appelé à cette tâche et m'a placé où je suis et comme je suis. Je ne l'ai pas cherchée et n'ai pas l'envie de la quitter. Il sait pourquoi je suis ici, soit pour travailler, soit pour apprendre ou pour souffrir. « Celui qui croit en moi ne se hâtera pas. » Ce n'est pas une leçon facile à apprendre, tant pour vous que pour moi. Mais je crois sincèrement que dix années seraient bien employées et que nous en aurions tiré le meilleur profit, si nous parvenions à l'assimiler à fond... Il semble que Moïse ait été mis à l'écart pendant quarante ans justement pour cela... Veillons donc également à la hâte de l'impatience, à l'impétuosité de la chair et aux désappointements et à la lassitude qu'elles entraînent.

Si Hudson Taylor s'était établi dans la partie nord de Londres, c'était surtout pour être en contact avec le mouvement religieux connu sous le nom de « Mildmay », et avec les institutions fondées par le Révérend Pennefather, pasteur de la paroisse, dont il appréciait grandement le ministère. La Convention annuelle des chrétiens de toute dénomination, dont ce pasteur avait pris l'initiative et qui avait pour but la recherche d'une vie chrétienne plus abondante par le moyen de l'étude de la Parole de Dieu et de la prière, était alors la seule de ce genre en Angleterre, et on y accourait de fort loin.

Hudson Taylor avait été en contact avec cette Convention depuis ses débuts. Maintenant, il était établi dans son voisinage immédiat, et M. Pennefather s'aperçut bientôt qu'il possédait tous les dons propres à faire de lui un des principaux orateurs de ces assemblées. Les réunions de 1872 furent très fréquentées. Il vint des visiteurs du Continent aussi bien que de toutes les parties du Royaume-Uni. Deux mille cinq cents personnes se pressaient chaque jour dans l'immense salle de réunions. Parmi ceux qui occupaient l'estrade, on remarquait D.-L. Moody et les principaux initiateurs du Mouvement de Réveil qui avait déjà fait tant de bien, et auquel le journal The Revival avait servi d'organe.

Ce fut sans doute une surprise générale d'entendre un missionnaire relativement jeune et peu connu prononcer le discours d'ouverture ; mais la promesse sur laquelle il s'était si souvent appuyé reçut ce jour-là, plus que jamais, son accomplissement.

« Des fleuves d'eau vive jailliront de son sein ».

Une jeune visiteuse, venue de Barnstaple et en séjour à la rue de Pyrland, Mlle Soltau, fut fortement impressionnée par ces assemblées et par le discours d'Hudson Taylor. Elle le fut bien davantage encore par la vie de famille dont elle était témoin, et à laquelle elle participait chaque jour. Hudson Taylor, suivant le désir que sa femme mourante lui avait exprimé, tant dans son propre intérêt que dans celui de leurs enfants et de la Mission, s'était décidé à contracter un second mariage. Nous avons déjà dit quelle place Mlle Faulding occupait à Hangchow dans l'œuvre parmi les femmes et combien son travail était apprécié. Le temps de son congé était venu pour elle, et elle se trouva d'une manière imprévue sur le bateau qui ramenait Hudson Taylor lui-même. Celui-ci comprit bientôt que l'intérêt qu'il avait toujours porté à sa jeune collaboratrice était devenu plus profond qu'une simple amitié. Leur mariage ne fut guère différé afin que les enfants pussent jouir des soins et de l'amour de leur seconde mère, avant son retour en Chine. Bien que la maison de la rue de Pyrland fût la demeure d'une nouvelle mariée, l'installation était aussi simple qu'à la rue de Coborn autrefois, et M. et Mme Taylor toujours très économes pour pouvoir donner davantage à la Mission. L'enthousiasme de Mlle Soltau venue à Londres avec le ferme dessein de donner sa vie pour la Chine, ne fut pas amoindri par l'esprit de sacrifice qu'elle trouva à la rue de Pyrland. Hudson Taylor, l'homme estimé et recherché parmi les dirigeants de la Convention, et Hudson Taylor, si humble dans son petit cabinet de travail et à la réunion de prières journalière, pouvaient paraître deux êtres différents ; mais la réalité de l'un lui expliqua l'influence grandissante de l'autre et, cette leçon, se grava dans son esprit.

Elle écrivait longtemps plus tard :

Je me souviens de l'exhortation de ce cher M. Taylor, de ne pas parler à ceux qui nous entourent de nos besoins, mais de les faire connaître au Seigneur. Un jour que nous avions eu un déjeuner fort léger, et qu'il n'y avait presque rien pour le dîner, je fus fort émue de l'entendre entonner un hymne exaltant l'amour de Jésus envers nous. Puis il nous invita tous à louer le Seigneur pour Son immuable fidélité, à Lui exposer nos besoins et à nous appuyer fermement sur Ses promesses. Avant la fin de la journée, nous avions sujet de nous réjouir de Sa gracieuse réponse.

Loin d'être abattu par la baisse des fonds consécutive à la retraite de M. Berger, Hudson Taylor se mit à prier et à faire, d'une manière plus précise et plus décidée que jamais, des plans pour une extension nouvelle de l'œuvre dans l'Intérieur de la Chine. Pendant la semaine de la Convention, quelques amis de la Mission, en visite à la rue de Pyrland, regardaient la grande carte de la Chine suspendue au mur. Soudain cette pensée les fit tressaillir : « Comment atteindre ces millions qui vivent et meurent sans Christ ? » Hudson Taylor leur demanda : « Avez-vous la foi nécessaire pour vous joindre à moi, afin de demander et d'obtenir de Dieu dix-huit personnes, qui iront deux à deux vers ces provinces inoccupées ? » Chacun comprit ce que cela voulait dire et, à ce moment-là, tous s'engagèrent à prier chaque jour avec foi pour cet objet précis jusqu'à ce que Dieu répondit. Tous joignirent leurs mains et Hudson Taylor prononça une inoubliable prière.

Ce fut à peu près à cette époque, et d'une manière inattendue, que se dessina l'administration du quartier général de la Mission en Angleterre. Les collaborateurs espérés, capables de reprendre la tâche qu'assumaient M. et Mme Berger, ne se présentaient pas. Or, il était impossible à un seul de diriger à distance l'œuvre en Chine, et de s'occuper de tout ce qui devait être fait dans la mère-patrie. Hudson Taylor travaillait bien au delà de ses forces. Deux anciens amis, hommes d'affaires à Londres, lui écrivirent : « Ce que tu fais n'est pas bon, tu t'épuises certainement. Tu ne peux continuer ainsi... » Ils lui recommandèrent vivement, s'inspirant du conseil de Jéthro à Moïse, de répartir plutôt entre quelques personnes qualifiées les multiples charges de l'œuvre et s'offrirent eux-mêmes pour certains travaux de comptabilité et de correspondance.

Ce fut à Greenwich, un soir de juillet, que l'administration nouvelle se précisa. Hudson Taylor, au cours d'une visite chez M. et Mme Richard Hill, examinait avec eux ce problème lorsque M. Hill suggéra la formation d'un Comité, non pour se charger en quoique ce fût de la direction de l'œuvre en Chine, mais pour gérer au pays même les intérêts de la Mission. Hudson Taylor, dégagé de ce fait, pourrait reprendre sans tarder son activité missionnaire.

Cette suggestion s'avéra heureuse.

M. Hill offrit ses services comme secrétaire général du Comité qui reprendrait les responsabilités déclinées par M. Berger. Hudson Taylor décida de laisser le soin de ses enfants à Mlle Blatchley qui, à la rue de Pyrland, serait à même de maintenir la réunion de prières et d'accueillir les missionnaires en congé. Connaissant à fond l'œuvre en Chine et au pays, elle serait extrêmement utile au Comité pour le tri de la correspondance. Seules les lettres importantes seraient remises au secrétaire. Le Comité prendrait la charge des candidats et de la question financière et serait en contact avec les amis de la Mission par le moyen de la Feuille occasionnelle.

Ainsi le chemin s'ouvrait peu à peu. Ce Comité s'organisa définitivement le 6 août 1872, et il fonctionna dès lors pour le bien de la Mission, soutenu par la grâce de Dieu.

Deux mois plus tard, Hudson Taylor s'embarquait à nouveau pour la Chine. L'avoir en caisse dépassait à peine vingt et une livres sterling. Mais la Mission n'avait aucune dette et la fidélité de Dieu, mise à l'épreuve au cours d'un long passé, était une garantie suffisante pour l'avenir. En ce qui concernait l'administration nouvelle, Hudson Taylor écrivait aux amis de la Mission :

Bien que l'organisation de la base en Angleterre soit modifiée, rien n'est changé quant au caractère et à l'esprit de l'œuvre. La Mission ayant grandi, elle a besoin d'un plus grand nombre d'ouvriers, ici comme en Chine. Nous continuerons d'attendre nos ressources de Dieu seul. En réponse à nos prières, Il mettra au cœur des Siens de nous aider. Quand nous aurons de l'argent, nous l'enverrons en Chine. Quand nous n'en aurons pas, nous n'en enverrons pas, car nous ne devons pas avoir de dettes. Si notre foi est éprouvée dans l'avenir comme elle l'a été dans le passé, Il sera fidèle comme Il l'a toujours été. Et si même notre foi succombait, Sa fidélité à Lui ne faiblirait pas, car il est écrit : « Si nous sommes incrédules, Lui demeure fidèle. »

Il était heureux d'ajouter que les candidats à la Mission auraient l'avantage inappréciable d'être initiés pratiquement à leur future activité sous la direction de M. Georges Soltau ; celui-ci avait fondé une Mission populaire dans les bas-fonds de Clerkenwell où un amour chrétien aussi chaud que pratique attirait jeunes et vieux, hommes, femmes et enfants, à Celui qui est la source de tout amour. C'était là l'unique puissance qu'Hudson Taylor languissait de voir à l'œuvre dans toute la Chine, et il était reconnaissant que ses futurs collaborateurs fussent préparés dans une telle atmosphère. Sur cet important sujet, il s'exprimait ainsi :

Une chose, une seule, vous soutiendra toujours, fécondant votre labeur. L'amour de Christ, amour qui contraint et soutient, est l'unique puissance. Non pas notre amour pour Christ ; pas même, peut-être, l'amour de Christ pour nous personnellement, mais Son amour pour les pauvres pécheurs en nous... Cet amour inextinguible cherchera les brebis égarées jusqu'à ce qu'Il les ait trouvées ; et si, une fois trouvées, elles s'égarent encore, Il les aimera encore, et avec sollicitude, Oh ! bien-aimés amis, priez que cet amour soit et demeure richement en nous qui sommes déjà à l'œuvre et en ceux qui viendront nous rejoindre. Car il ne s'obtient pas du simple fait de partir pour la Chine. S'il n'emplit pas déjà le cœur, le changement d'un lieu à l'autre, d'une tâche à l'autre, ne le produira ni ne le développera. Il importe donc de s'assurer autant qu'il est possible si cet amour, accompagné des grâces nécessaires de persévérance et de tact, anime les candidats à cette œuvre, délicate entre toutes.

Quant à notre champ d'action, nous chercherons, comme par le passé, à encourager les dons des chrétiens indigènes et à accroître leur connaissance et leur amour de la Parole de Dieu, afin qu'ils puissent se suffire à eux-mêmes le plus tôt possible. Nous chercherons, avec le secours de Dieu, à planter l'étendard de la Croix dans des régions nouvelles et inoccupées. Nous nous tiendrons dans un étroit contact avec le peuple, pour que notre vie recommande elle-même l'Évangile aux païens que nous désirons instruire par nos paroles... Priez, frères, pour que nous suivions journellement Celui qui a pris notre nature afin de nous rendre participants de la nature divine. Il faut que ce principe consistant à s'identifier avec le peuple et à prendre volontairement la place la plus humble se grave profondément dans notre âme et transforme toute notre manière d'être.

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