Contre les hérésies

LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE XI

Que les mêmes preuves tirées des évangiles de saint Mathieu, saint Marc et saint Luc se retrouvent dans l’évangile de saint Jean. L’auteur conclut qu’il n’y a que quatre évangiles, qu’il ne saurait y en avoir ni plus ni moins ; et il établit la nécessité de ce nombre par des raisons mystiques.

Saint Jean, le disciple bien-aimé du Sauveur, lorsqu’il annonçait la vérité en publiant son évangile, semblait avoir en vue de confondre l’hérésie propagée par Cérinthe et ensuite par les nicolaïtes, ses imitateurs, hérésie qu’ils ont répandue sous le faux nom de science, et qui consistait à attaquer le dogme de l’unité de Dieu, père du Verbe. En effet, ces hérétiques prétendent que le créateur de l’univers et Dieu, le père du Christ, sont deux dieux distincts l’un de l’autre, et que le fils du créateur du monde n’est pas le même que le Christ descendu du ciel, qui est resté impassible, et est descendu, lors de son baptême, sur Jésus, fils du créateur souverain ; qu’ensuite il est retourné dans son séjour céleste, d’où il était venu : ils appellent le Dieu, principe de tout, Monogène, et ils donnent à son fils unique le nom de Logos ; ils veulent que l’homme ait été créé par une puissance du second ordre, qui n’a aucun rapport avec les dieux invisibles et sans nom. C’est cette doctrine erronée que saint Jean se proposait de détruire de fond en comble, lorsqu’il commença le récit de son évangile, voulant établir, dans l’Église naissante, la règle de la vérité, qui consiste à reconnaître un Dieu unique, tout-puissant, qui a tout créé par son Verbe, tant les choses visibles que les invisibles ; qui a envoyé aux hommes, dans la personne de ce même Verbe, le bienfait du salut. C’est pour ces motifs qu’il commence son évangile par ces mots : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu ; toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise. » Or, il dit : toutes choses ont été faites par lui. Le Verbe, a donc, c’est notre croyance, participé à la création de tout ce qui a été créé ; car nous ne ferons pas à ces sectaires une concession qui consisterait à dire, que ces mots toutes choses ne s’entendent que des choses qui sont étrangères et inférieures à leur Plerum. Car si tout ce qui a été créé embrasse aussi les choses de leur Plerum, ce qui n’y serait pas compris ne mérite pas qu’on en tienne compte, ainsi que nous l’avons démontré dans le livre précédent. Si, au contraire, toutes les choses créées ne comprennent pas leur Plerum, ce qui paraîtrait impossible à concevoir, leur Plerum ne comprend donc pas l’universalité des êtres, et leur système n’a par suite aucune valeur logique.

Mais l’évangéliste Jean a tranché toutes ces difficultés, quand il a dit : « Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a point connu ; il est venu chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu. » À en croire, au contraire, Marcion et ses disciples, le monde n’aurait pas été fait par lui ; il ne serait pas venu chez soi, mais chez autrui. Selon quelques gnostiques, ce monde aurait été créé par les anges, et non point par le Verbe de Dieu. Tandis que selon les disciples de Valentin, le monde n’aurait pas été créé par le Verbe, mais par Demiurgos. Car celui-ci aurait eu le pouvoir d’imiter les créations d’un ordre supérieur, et, pour me servir de leurs expressions, ils disent que Demiurgos était chargé de perfectionner et d’achever l’œuvre de la création. Et selon eux, le Seigneur a été créé par la Mère, qui aurait aussi produit Demiurgos, lequel aurait enfin créé le monde. Toutes ces rêveries sont réfutées par l’Évangile, qui nous dit clairement que toutes choses ont été créées par le Verbe, qui dans le principe était avec Dieu, « lequel Verbe a été fait chair, et a habité parmi nous. »

À les entendre, ce n’est ni le Verbe qui s’est fait chair, ni le Christ, ni le Sauveur auquel ils donnent tous les dieux pour père. Car ils ne veulent pas reconnaître que le Verbe-Christ est venu sur la terre, que le Sauveur s’est incarné et qu’il a souffert ; mais ils veulent que le Sauveur soit descendu sur Jésus sous la forme d’une colombe, et qu’après avoir annoncé un Dieu inconnu, il soit retourné dans le lieu qu’habite sa divinité. Cependant, ils avouent que ce Jésus, subordonné au Sauveur, avait été incarné et avait souffert, après être arrivé sur la terre en naissant de la vierge Marie, à travers laquelle il aurait passé, comme l’eau à travers un tube. Les uns, du reste, prétendent que c’est un fils de Demiurgos, sur lequel ce Jésus serait descendu ; d’autres font de nouveau naître Jésus de Joseph et de Marie, et disent qu’un Christ qui habite les régions supérieures, qui est sans chair et d’une nature impassible, serait descendu sur ce Jésus. Mais aucun des hérétiques ne veut reconnaître que le Verbe de Dieu s’est fait chair. Car, si l’on cherche à approfondir leurs systèmes, on trouvera toujours qu’ils refusent au Verbe son humanité et sa passibilité, et qu’ils en font un Christ, habitant des régions inaccessibles. Ceux-ci disent qu’il s’est manifesté par une transfiguration en un corps humain, sans être cependant ni né ni incarné ; ceux-là, au contraire, nient qu’il ait pris la forme humaine, mais que c’est lui qui est descendu, sous la forme d’une colombe, sur Jésus né de Marie. Or, le disciple du Seigneur rétorque toutes ces fausses professions de foi, en disant : « Et le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous. »

Et pour que nous sachions bien de quel Dieu était fils le Verbe qui s’est fait chair, le même évangéliste a eu soin de nous l’apprendre en commençant, lorsqu’il a dit : « Et il y eut un homme envoyé de Dieu, dont le nom était Jean. Il vint pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais pour rendre témoignage à la lumière. » Or, le précurseur Jean, qui rend témoignage à la lumière, par quel Dieu a-t-il été envoyé ? C’est bien ce même Dieu, dont l’ange Gabriel est le serviteur, qui avait prédit la venue de Jean et sa naissance miraculeuse ; qui avait promis par les prophètes qu’il enverrait son ange devant la face de son fils, pour lui préparer les voies, c’est-à-dire pour rendre témoignage de la lumière dans l’esprit et la vertu d’Élie. Et cet Élie, de quel Dieu avait-il été le serviteur et le prophète ? De celui qui a créé le ciel et la terre, ainsi qu’il le proclame lui-même. Mais, puisque Jean était envoyé par celui qui a créé le ciel et la terre, comment pouvait-il, lui simple mortel, rendre témoignage de cette lumière qui vient du séjour des choses invisibles et dont nous ne savons pas les noms ? Car tous les hérétiques confessent que leur Demiurgos ignore cette vertu qui est au-dessus de lui, dont saint Jean le précurseur a parlé, et de laquelle il a rendu témoignage. C’est pour cela que le Seigneur a dit, par la bouche de saint Mathieu, que Jean était plus grand qu’un prophète. Tous les prophètes, en effet, ont annoncé la venue de cette lumière divine, et ils ont tous désiré d’être regardés comme dignes de voir un jour celui qu’ils annonçaient ; tandis que Jean, en l’annonçant comme les autres prophètes, l’a vu arrivant dans le monde, il l’a montré aux peuples, il a persuadé un grand nombre qui ont cru en lui, de sorte qu’il a rempli tout à la fois la mission d’un prophète et d’un apôtre. Il est donc plus grand qu’un prophète, car les apôtres sont au premier rang, et les prophètes au second ; les uns et les autres relèvent de notre seul et unique Dieu.

Le vin que Dieu fait venir de la vigne a un usage bon et utile. Cet usage n’a jamais paru blâmable ; le Seigneur lui-même nous a invité à nous servir du vin ; car il changea pour ceux qui étaient conviés aux noces de Cana l’eau en vin, quoique l’eau eût pu leur suffire pour boisson. Et remarquons de plus que le Seigneur aurait bien pu, par sa toute-puissance, faire paraître tout à coup le vin et les aliments qui manquaient au repas ; cependant, il ne l’a point fait : mais prenant les pains qui restaient, il rendit grâces et il les multiplia ; et prenant ensuite l’eau, il en fit du vin ; c’est ainsi qu’il nourrit et désaltéra les convives du banquet. Il montra par-là que Dieu, qui a créé la terre et qui la couvre de fruits, qui a créé l’eau et qui la distribue par le moyen des sources, a voulu, sous la loi nouvelle, que les aliments et la boisson nécessaires à la vie du genre humain fussent consacrés et bénis par Jésus-Christ son fils, coéternel à lui ; nous laissant entrevoir ainsi l’incompréhensible par le compréhensible, et l’invisible par le visible.

« Nul, dit saint Jean, ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est au sein du Père lui-même, l’a dit ainsi. » Car le Fils qui est dans le sein du Père peut faire connaître le Père invisible à toute créature. C’est pour cela que ceux-là connaissent le Père à qui le Fils l’a révélé ; et réciproquement, le Père, par sa grâce, donne la connaissance de son Fils à ceux qui l’aiment. C’est ainsi que le Fils se révéla à Nathanaël, lorsqu’il lui rendit témoignage en disant de lui : « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a point de déguisement. » Cet Israélite reconnut le Dieu son maître dans le Christ, et il lui répondit : « Maître, vous êtes le Fils de Dieu, le roi d’Israël. » C’est aussi par une inspiration divine que Pierre reconnut le Christ du Dieu vivant, qui avait dit par la bouche du prophète : « Voici mon serviteur, en qui j’ai mis ma complaisance, en qui mon âme s’est complue. Je mettrai mon esprit sur lui et il annoncera la justice aux nations. Il ne disputera point, il ne criera point ; personne n’entendra sa voix dans les places publiques ; il ne rompra point le roseau déjà brisé, il n’éteindra pas la mèche qui fume encore, jusqu’à ce qu’il assure la victoire à la justice ; et les nations espéreront en son nom. »

Voilà donc quels sont les principes enseignés dans l’Évangile, et qui consistent dans la connaissance d’un Dieu unique, créateur du ciel et de la terre, qui a été annoncé par les prophètes, qui a fait connaître sa loi en la donnant à Moïse, qui est le père de notre Seigneur Jésus-Christ ; et telle est l’autorité de ces principes de l’Évangile, que les hérétiques eux-mêmes sont forcés de les reconnaître, et que c’est en s’appuyant sur eux qu’ils cherchent à établir leurs fausses doctrines. Les ébionites, par exemple, qui ne se servent que de l’Évangile écrit par saint Mathieu, professent ces vérités, bien qu’ils n’aient pas des idées fort justes sur la nature de Dieu. Quant à Marcion, il tronque les passages de saint Luc, et il se sert de ce qu’il lui emprunte pour émettre des idées blasphématoires sur l’unité de Dieu. Les hérétiques qui veulent faire deux personnes distinctes de Jésus et du Christ, disant que le Christ est resté impassible, tandis que Jésus a souffert, abusent de quelques passages de saint Marc, qu’il suffit de lire avec l’amour de la vérité, pour en saisir le sens naturel. Quant à ceux qui s’attachent aux erreurs de Valentin, ils interprètent l’évangile de saint Jean à leur guise, pour prouver l’existence de leurs divers dieux ; mais ils se réfutent d’eux-mêmes, comme nous l’avons prouvé dans le premier livre. Ainsi, puisque les contradictions de nos adversaires servent de démonstration à nos principes, nous pouvons tenir pour certain de les avoir complètement réfutés.

Il y a donc quatre évangiles, et il n’y en a ni plus ni moins. La raison en est que ce monde où nous sommes est divisé en quatre grandes parties, ce qui représente quatre peuples principaux. Or, l’Église étant répandue sur toute la terre, et l’Évangile étant sa base et son esprit de vie, il résulte naturellement que chacune des quatre parties du monde doit avoir son Évangile, qui, semblable à une colonne incorruptible, purifie l’humanité et la vivifie sans cesse. On peut conclure de cette observation qu’il a été dans les intentions du Verbe, souverain créateur de toutes choses, dont le trône est au milieu des chérubins, lui qui contient toutes choses, et qui s’est manifesté aux hommes, de donner au monde son Évangile sous quatre formes différentes, quoique écrites toutes quatre dans un seul et même esprit. David, en demandant à Dieu qu’il envoyât son Messie, a dit : « Vous qui reposez parmi les chérubins, paraissez dans votre splendeur. » Et en effet, les chérubins sont de quatre conformations différentes, et leurs formes diverses sont autant de symboles des volontés du Fils de Dieu. Or, il est dit dans l’Apocalypse : Le premier animal était semblable à un lion, ce qui signifie sa vertu, sa puissance et sa royauté divine ; le second, à un veau, ce qui est l’emblème du sacrifice et du sacerdoce ; le troisième avait un visage comme celui d’un homme, ce qui signifie l’humanité du Christ et son avènement sur la terre ; et le quatrième était semblable à un aigle qui vole, ce qui est l’image du Saint-Esprit volant au secours de l’Église, et la fortifiant par sa grâce. Les évangiles se rapportent à ces quatre figures, qui sont les symboles des quatre principaux attributs de Jésus-Christ. L’évangéliste, d’ailleurs, décrit dans le même sens cette essence du Christ qu’il tient du Père, essence pleine de puissance et de gloire, lorsqu’il dit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. » Et ensuite : « Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui. » Nous devons ajouter une foi entière à cet évangile, quand il nous enseigne tout ce qui se rapporte à la personne du Fils. Pour ce qui est de l’évangile de saint Luc, on remarque qu’il le commence par la description du sacrifice et du sacerdoce, représenté par le prêtre Zacharie, que l’on voit prêt à immoler un veau, pour remercier Dieu de lui avoir donné un fils. Saint Mathieu, au contraire, commence son récit évangélique par l’explication de la généalogie du Christ dans l’ordre purement humain : « Livre, dit-il, de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. » Et plus loin il ajoute : « Or, voici quelle fut la génération de Jésus-Christ. » Cet évangile de saint Mathieu a donc quelque chose qui se rapproche davantage de l’humanité dans sa forme ; aussi il respire constamment un certain parfum de douceur et d’humilité. Pour saint Marc, il se montre dès le début tout rempli de l’esprit prophétique qu’il vient annoncer aux hommes ; il commence par ces mots : « Commencement de l’évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu, comme il est écrit dans Isaïe le prophète. » Cet évangéliste déploie toutes les richesses d’une imagination poétique, et sa narration est riche de faits et rapide en même temps ; car c’est là le propre du style prophétique. Les quatre évangiles présentent donc quatre caractères principaux : l’un, expliquant les grandeurs de Dieu ; l’autre, relatif à la venue du Christ, prédite par les prophètes dès avant le temps de Moïse, à sa génération et à sa nature divine ; le troisième se rapportant au sacerdoce et au sacrifice, selon l’ancienne et la nouvelle loi ; et le quatrième relatif à son incarnation et à sa venue sur la terre, qu’il a remplie de son esprit par la prédication des apôtres. Il y a donc à la fois quatre figures ou emblèmes, quatre formes évangéliques, et quatre expressions différentes de la volonté de Dieu. C’est pour cela que quatre testaments ont été donnés au genre humain ; savoir : le premier, avant le cataclysme et pendant la vie d’Adam ; le second, après le déluge, et au temps de Noé ; le troisième, dans la loi donnée à Moïse ; et le quatrième est celui qui régénère l’humanité, qui résume en lui les trois autres testaments, c’est-à-dire l’Évangile, qui a été donné pour enseigner aux hommes le royaume de l’éternité, et leur apprendre à s’en rendre dignes.

Puisque maintenant nous connaissons la vérité sur les saints évangiles, nous n’avons que faire d’écouter ces faux docteurs qui, avec l’audace de l’ignorance, les défigurent, leur supposant tantôt plus de quatre auteurs, tantôt moins ; tantôt ajoutant à leur texte des choses de leur invention, tantôt tronquant et retranchant de ce texte sacré ce qui leur déplait.

Marcion, par exemple, a défiguré l’Évangile tout entier, l’a refait à sa guise, et puis s’est vanté de posséder un véritable Évangile ; d’autres, déshéritant l’humanité des dons du Saint-Esprit, que Dieu a répandus sur le genre humain depuis la loi nouvelle, rejettent les paroles de saint Jean, qui contiennent la promesse formelle que cet Esprit saint sera envoyé pour sanctifier le monde ; et ils ne veulent reconnaître ni l’Évangile, ni l’esprit prophétique dont il est rempli. Funeste égarement, qui les porte à nier la grâce prophétique qui appartient à l’Église, dans le vain espoir de passer eux-mêmes pour des prophètes, éloignant ainsi d’eux le Saint-Esprit, dont ils se vantent de posséder les grâces. L’apôtre saint Paul a parfaitement démasqué tous ces faux prophètes ; dans la première épître aux Corinthiens, il parle en détail de leur hypocrisie, il dit qu’il n’ignore pas qu’il y a dans le sein de l’Église des hommes et des femmes qui se permettent de prophétiser ; mais il ajoute qu’ils pêchent contre l’Esprit saint, et qu’ils se rendent coupables d’un crime irrémissible. Quant à ceux qui suivent Valentin, ils ont jeté ouvertement le masque, et ils proclament de leur autorité qu’il y a plus de quatre évangiles. Ils en étaient venus au point de publier un Évangile de leur façon, qu’ils disaient être la vérité, considérant comme non avenus les évangiles des apôtres, en sorte que le mot d’Évangile n’est plus pour eux que l’occasion de proférer mille blasphèmes. Car si leur Évangile à eux est l’Évangile véritable, certainement il ne ressemble point aux évangiles des apôtres ; tout le monde peut donc voir que cet Évangile des valentiniens, qui cependant selon eux est la vérité, n’est point conforme aux traditions des Écritures ni à ce qu’ont dit les apôtres. Cependant la vérité est une, et elle n’admet ni un plus grand nombre, ni un plus petit nombre d’évangiles, ainsi que nous l’avons démontré, en nous appuyant sur une foule d’autorités. Dieu ayant donné à toutes les œuvres sorties de ses mains des proportions régulières et parfaites, il faut admettre que l’Évangile, qui est aussi son ouvrage, possède ces mêmes qualités de régularité et de perfection. Maintenant que nous avons cherché à connaître les principes de ceux qui ont écrit l’Évangile, au sujet de la question que nous discutons, nous allons examiner ce que les autres apôtres ont pensé sur la nature de Dieu ; nous passerons ensuite à l’examen des discours de notre Sauveur lui-même.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant