Visions du Ciel et de l'Enfer

2. Au-delà du soleil et des étoiles

« Et maintenant, me dit le visiteur céleste avec un sourire agréable, afin que tu ne mettes jamais en doute la réalité des choses éternelles, je suis venu pour t'en convaincre, non seulement par la foi, mais aussi par la vue. Car je veux te montrer des choses que des yeux mortels n'ont jamais contemplées et dans ce but, tes yeux seront fortifiés et rendus capables de voir des choses immatérielles. »

Je fus très étonné en entendant des paroles aussi surprenantes et je me demandai comme je pouvais les supporter. Je dis : « Oh ! mon seigneur, qui est suffisant pour une telle vue ? »

À ceci, il répliqua : « La joie du Seigneur sera votre force » et puis, il me saisit et me dit : « Ne crains point, car j'ai été envoyé pour te montrer des choses que tu n'avais jamais vues. » Et avant que je ne me sois rendu compte, je me trouvai enlevé au-dessus de la terre qui, loin, sous mes pieds, m'apparaissait comme un petit point, un tout petit point, comparé au monde de lumière dans lequel Je venais d'être transporté.

Je dis à mon guide : « O ! que mon Seigneur ne soit point offensé si je lui pose une ou deux questions. » Il répondit : « Parle. C'est mon devoir de répondre à toute question que tu me poseras, car je suis un esprit envoyé pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du Salut ».

Je demandai : « J'aimerais être éclairé sur notre globe, qui loin, sous nos pieds, diminue continuellement, tandis que nous montons de plus en plus haut et qui apparaît encore plus ténébreux depuis que nous sommes entrés dans ces régions de lumière. »

« Ce petit point », répondit mon guide, « qui paraît si ténébreux, est le monde dont tu étais un des habitants il y a quelques instants. D'ici, tu peux te rendre compte de sa petitesse et combien sont vains les efforts de ceux qui, à sa surface, travaillent, peinent et usent toute leur force et leur temps pour s'en procurer une partie en risquant, OUI, en perdant leur âme précieuse et immortelle, si précieuse que le Prince de Paix nous a dit que « même si un homme gagnait tout le monde, ses gains ne pourraient pas compenser une si grande perte. » Et la grande cause d'une telle folie est que les hommes ne veulent pas regarder aux choses d'en-haut. Car, de même que, au fur et à mesure que tu montais vers ces régions de lumière, le monde t'apparaissait de moins en moins grand, de plus en plus méprisable ; ainsi en sera-t-il pour ceux des hommes qui, par la foi, dirigeront leurs cœurs vers les choses d'en-haut. Si les fils de l'homme pouvaient connaître le monde tel qu'il est, Ils ne le convoiteraient pas comme Ils le font. Mais, hélas ! ils sont dans un état de ténèbres et le pire, c'est qu'ils aiment marcher dans les ténèbres. Quoique le Prince de lumière soit descendu parmi eux, et leur ait montré clairement la vraie Lumière de la Vie, ils continuent à marcher dans les ténèbres parce que leurs œuvres sont mauvaises.

Je lui demandai de nouveau : « Qu'est cette multitude de formes noires et horribles qui planent dans l'air au-dessus de la Terre dont j'aurais été terriblement effrayé si je ne m'étais aperçu qu'à ta vue, ils s'enfuyaient comme s'ils n'étaient pas capables de supporter la lumière éclatante dont tu es revêtu ? »

Il me répondit : « Ce sont les esprits déchus, apostats qui, à cause de leur orgueil et de leur rébellion ont été jetés hors du ciel pour errer dans les airs, liés de chaînes de ténèbres et gardés pour le Jugement du grand jour selon le décret du Tout-Puissant. Ils sont aussi autorisés à descendre dans le monde pour éprouver occasionnellement les élus et pour tourmenter les hommes méchants et pécheurs. Quoique tu les voies maintenant comme des formes noires et horribles, ils ont été pourtant autrefois des Fils de lumière, revêtus de robes d'un éclat glorieux comme celle que tu me vois porter. Malgré que leur chute ait été la conséquence du péché conscient, ils sont remplis de rage et de méchanceté contre le Dieu béni à jamais dont Ils redoutent et haïssent la puissance et la majesté.

« Mais, dis-moi, ô mon heureux compagnon, quelques-uns d'entre eux n'ont-ils plus aucun espoir d'être réconciliés avec Dieu après un certain temps d'attente ? »

« Non, du tout. Ils sont perdus à jamais Ils furent les premiers à pécher sans avoir été tentés et aussitôt, ils ont été jetés hors du ciel. De plus, le Fils de Dieu, le Messie béni par qui seul le salut peut être obtenu, ne prit point sur lui la nature angélique ; il abandonna les anges apostats à leur état de perdition et se revêtît Lui-même de la nature de la postérité d'Abraham. Pour cette raison, ces esprits sont remplis de méchanceté contre les fils des hommes, car Ils sont tourmentés à la pensée de voir ceux-ci faits héritiers du ciel, tandis qu'eux-mêmes sont destinés à l'enfer.

À ce moment, nous nous trouvions au-dessus du soleil dont le corps immense et glorieux tellement plus grand que celui de la terre se mouvait avec une telle rapidité dans l'espace immense que ce qu'on pourrait en dire paraîtrait incroyable. Mon guide me dit que cet énorme globe de feu suspendu dans l'espace était une des grandes œuvres de Dieu. Il poursuit sa course régulière dans sa révolution annuelle ; et son éclat est si grand et si glorieux que si mes yeux n'avaient pas été très fortifiés, j'aurais été incapable de le contempler. Les puissants globes de feu que nous appelons les étoiles fixes ne sont pas moins merveilleuses que le soleil, mais la distance extrême qui les sépare du soleil les fait apparaître à nos yeux comme des chandelles. La Parole de Dieu, seule, qui les a créées, les tient suspendues dans un pur océan d'éther, chacune à sa place.

« Ces explications suffisent », dis-je à mon guide pour convaincre n'importe qui de la grande puissance de leur Créateur adorable et aussi de la noirceur de l'infidélité de certains hommes qui peuvent mettre en question l'existence d'une divinité qui a donné au monde entier un si grand nombre de preuves éclatantes de son pouvoir et de sa gloire. « Si les hommes, tels des animaux, ne regardaient pas continuellement aux choses de la terre, Ils ne pourraient que reconnaître Sa grande Puissance et Sa sagesse éternelle. » — « Tu dis la vérité, me répondit mon guide, mais tu verras des choses encore plus grandes que celles-ci qui ne sont que les échafaudages et les ouvrages préliminaires de cette construction glorieuse où habitent les rachetés, (la maison qui n'est pas faite de main d'homme) éternelle dans les cieux dont la vue te sera donnée, dans la mesure où tu es capable de la saisir ».

Je fus rapidement convaincu de la justesse de ce qu'exprimait mon guide, car, au même instant, j'étais transporté dans les glorieuses demeures des rachetés et je voyais des choses qu'il est impossible d'imaginer et l'entendais des mélodies ravissantes et harmonieuses que je ne peux exprimer. C'est ainsi que Jean, l'Apôtre bien-aimé nous dit dans son épître « Nous sommes maintenant enfants de Dieu et ce que nous serons n'a vas encore été manifesté » (1 Jean 3.2). Qui n'a pas vu cette gloire ne peut en parler que très imparfaitement, et ceux qui l'ont vue ne peuvent nous en raconter la millième partie. C'est pourquoi le grand Apôtre des Gentils qui nous dit avoir été ravi dans le Paradis où Il a entendu des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer ne nous donne aucun récit de cela, mais écrit : « Ce sont des choses que l'œil n'a point vues et que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment ». (1 Corinthiens 2.9). Mais je veux vous donner de mon mieux la relation de ce que l'ai vu et entendu des conversations bénies que j'ai eues avec quelques rachetés. aussi exactement que je peux me les rappeler.

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