Visions du Ciel et de l'Enfer

3. Elie explique

Tout d'abord, quand je fus amené près de ce palais glorieux, je vis d'innombrables armées de serviteurs qui m'accueillirent dans cette bienheureuse demeure de joie. Leur attitude exprimait un bonheur parfait ; et là, je vis une lumière parfaite et inaccessible à un être comme moi appartenant à la terre, qui assimilait toutes choses à sa nature propre, car les âmes elles-mêmes des saints glorifiés sont transparentes, mais non illuminées par le soleil : toute cette lumière qui coule avec une telle transparence brillante d'un bout à l'autre de ces demeures célestes et les êtres glorifiés qui les habitent n'est rien autre que les émanations de la Gloire divine en comparaison de laquelle la lumière du soleil n'est que ténèbres. Et tout l'éclat des diamants les plus scintillants, le feu des escarboucles, des saphirs et des rubis et l'orient de la perle la plus riche ne sont que morceaux de charbon mort en comparaison de sa gloire. C'est LE TRÔNE DE LA GLOIRE DE DIEU dans laquelle le rayonnement de la Majesté divine est révélé de la manière la plus merveilleuse. La divinité exaltée sur le trône élevé de Sa gloire recevant l'adoration de myriades d'anges et de saints lui chantant d'éternels alléluias et lui adressant des louanges était trop brillante à regarder pour un mortel humain. Il peut bien être appelé le Dieu de Gloire car, par Sa glorieuse présence, Il fait le ciel ce qu'il est : là, sont des rivières de Joie, jaillissant perpétuellement de la DIVINE PRÉSENCE et rayonnant de joie et de splendeur sur tous les habitants bénis du ciel, le lieu de Son heureuse résidence et le siège de Son empire éternel.

Pour ma part, mon œil était bien trop débile pour supporter le moindre de ces magnifiques rayons émanant de l'éternelle source de lumière et de gloire assise sur le trône et je fus forcé de crier à mon guide : « La vue d'une telle gloire est trop grande pour être supportée par un humain fragile ; cependant, elle est si rafraîchissante et si délicieuse que je la contemplerais volontiers, dussé-je en mourir ! »

« Non ! Non ! » dit mon guide, « la mort ne pénètre pas dans ce lieu béni. Ici, résident la vie et l'immortalité ; ni le péché ni le chagrin n'y trouvent place ; car c'est la gloire de ce lieu bienheureux d'être libre pour toujours de ce qui est mauvais ; et sans cette liberté notre bénédiction elle-même serait imparfaite. Mais, viens, je te mènerai vers quelqu'un qui est dans un corps comme toi ; tu t'entretiendras avec lui un instant et ensuite, je te reconduirai de nouveau. »

« O plutôt », dis-je avec chaleur « laisse moi rester ici, car, ici, Il n'est pas besoin de construire des tabernacles. Les palais célestes sont prêts et en état ».

À quoi mon brillant messager répondit : « Tu seras fixé ici pour toujours dans un certain temps, mais la volonté divine doit d'abord être obéie ».

Prompt comme une pensée, Il me conduisit alors parmi des milliers de ces êtres brillants et ailés et me présenta à ce saint Illustre, le grand Elie, qui avait vécu dans le monde d'en bas il y a tant de siècles et cependant, il me semblait le reconnaître au premier coup d'œil.

« Voici quelqu'un » dit mon guide à Elie « qui, mandaté par le Trône impérial, a eu la permission de contempler ces royaumes de lumière et je l'ai amené par ici pour qu'il apprenne de toi en quoi consistent leur gloire et leur bonheur. »

« Ce que je ferai joyeusement », dit le prophète « car c'est notre nourriture et notre boisson dans ces régions bénies de faire la volonté de Dieu et de l'Agneau, de chanter leurs louanges, de les servir dans l'adoration la plus humble en disant : « A celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau soient la louange, l'honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles, car il a racheté pour Dieu, par son sang, des hommes de toute tribu de toute langue, de tout peuple à de toute nation ; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu » (Apocalypse 5) Amen ! » Et moi aussi, J'ajoutai mon amen à celui du saint prophète.

Le prophète s'enquit alors auprès de moi de la raison pour laquelle cette permission et ce grand privilège m'avaient été accordés. Je compris ainsi que les saints dans le ciel ignorent ce qui se fait sur la terre. (Comment alors des prières peuvent-elles leur être adressées ?) Je répétai donc ce que j'ai déjà dit, à quoi le prophète s'exclama : « Gloire soit donnée à jamais à Celui qui est assis sur le Trône et à l'Agneau, pour sa bonté sans bornes et sa grande condescendance envers la faiblesse d'un pauvre pécheur. incrédule ». Ensuite il ajouta : Maintenant, fais attention à ce que je vals te dire. Ce que tu as vu et entendu, je suis sûr que tu ne pourras jamais le raconter de manière à le faire comprendre, car c'est au-delà de ce que l'œil a vu et de ce que l'oreille a entendu ou de ce que le cœur de l'homme est capable de concevoir. En parlant ainsi, J'ai en vue ceux qui ne sont pas encore parvenus à cet état de gloire et ne sont pas libérés de leurs corps terrestres. Je n'ai pas d'objection à faire, maintenant que je sais, à ce que mon être soit ici dans un corps ; car bien qu'il n'ait pas été assujetti à la destinée commune aux mortels, la mort, il a supporté un tel changement que, dans un certain sens, c'est pareil ; car il est devenu à la fois spirituel et impassible et il est aussi incapable maintenant de souffrance que ces anges bénis qui environnent le trône. Toutefois, dans ce complet état de bonheur, je ne peux exprimer ce que je goûte, pas plus que je ne sais ce qui me réjouira encore, car ici, notre joie est toujours nouvelle ».

Je priai alors le prophète béni de s'expliquer parce que je ne comprenais pas comment la Joie pouvait être complète et cependant comporter des additions nouvelles car ici-bas, nous pensons généralement que ce qui est complet est entièrement fini. « J'espère humblement » dis-je « que ce que je viens de demander ne sera pas considéré comme l'effet d'une vaine curiosité, mais que mon but est d'éclairer mon entendement qui ne conserverait de ces choses célestes que des idées obscures.

Satisfaire ton âme qui doute et affermir ta foi hésitante est la principale raison de ta présence ici, par la permission de la grande Trinité ; c'est pourquoi je voudrais que tu me fasses connaître si quelque doute s'élève encore dans ton cœur. Mais à ce que tu m'objectes, — savoir qu'on ne peut pas qualifier cette joie de complète, puisque d'autres choses s'y devront ajouter — je dois dire que lorsque l'âme et le corps sont heureux tous les deux comme les miens le sont maintenant, je considère que c'est un complet état de joie, car à travers tous les âges innombrables de l'éternité, c'est l'union de l'âme et du corps dans l'état béni de la résurrection qui sera le sujet continuel de cette joie, Elle consiste dans la vision bienheureuse du Dieu adorable et à jamais béni, et elle est toujours nouvelle. Car les perfections divines sont infinies ; rien moins que l'éternité ne peut être suffisant pour leur permettre de déployer leur gloire c'est ce qui fait que d'autres choses peuvent s'ajouter à notre joie éternelle et, nécessairement, comme conséquence, notre connaissance de ces perfections sera éternellement progressive aussi.

« Et c'est pourquoi ce n'est pas sans raison que le grand Apôtre des Gentils qui, en ses jours terrestres, fut une fois admis ici comme tu l'es, affirma : « L'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, elles ne sont point montées au cœur de l'homme, ces choses que Dieu a préparées pour ceux oui l'aiment. » Et cependant, l'œil a vu beaucoup de choses admirables dans la nature : Il a vu des montagnes de cristal. des rochers de diamants, Il a vu des mines d'or. des côtes de perles et des îles parfumées et toutefois, l'œil qui a vu tant de merveilles dans le monde d'en-bas, ne pourrait jamais scruter les gloires de ce triomphe dans le ciel. Et bien que l'oreille de l'homme ait entendu beaucoup de sons agréables et harmonieux, avec même tout ce que l'art et la nature ont pu lui apporter, Il n'a jamais entendu la mélodie céleste que les saints et les anges chantent devant le Trône. L'imagination de l'homme est telle qu'en se donnant libre cours, elle peut concevoir des choses qui ont été, qui sont et qui seront peut-être dans le monde d'en bas. Elle peut concevoir l'incroyable. Et pourtant, tout en se croyant, illimitée, tout ce qu'elle peut se représenter est bien loin de ce que l'Éternelle Majesté a préparé pour ceux qui la suivent fidèlement.

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