Précis d'histoire de l'Eglise

Chapitre premier : L’Eglise d’Occident en face des invasions germaniques

1. Dislocation de l’Empire ; les grandes invasions. A sa mort en 395, Théodose partagea l’empire romain entre ses deux fils. L’un en Orient, l’autre en Occident. Les deux parties ne devaient plus jamais être réunies. L’Empire d’Orient (ou Byzantin) subsistera jusqu’en 1453. L’Empire d’Occident, envahi par les peuples germaniques, s’effondra bientôt et le dernier empereur fut destitué en 476. Cela favorisa le prestige du pape, qui devenait le premier personnage de Rome.

Des royaumes germains s’installent en Occident :

2. Politique catholique en face des invasions ariennes. La plupart de ces peuples germaniques étaient ariens. Les Anglo-Saxons et les Frances étaient encore païens. Les seules régions qui restaient aux mains des catholiques en Occident étaient donc les pays bretons et l’Irlande. En général les envahisseurs ariens se montrèrent tolérants pour leurs sujets orthodoxes. Cependant les Vandales d’Afrique du Nord se livrèrent à des persécutions.

Les catholiques cherchent l’appui de l’empire d’Orient. L’empereur Justinien (527-565) réussit à défaire complètement le royaume vandale. Il s’attaqua ensuite aux Ostrogoths et les anéantis avec un peu plus de difficulté. Il remporta quelque succès en Espagne contre les Visigoths et s’empara d’une bande de territoire dans le sud.

Les orthodoxes trouvèrent un autre appui chez les Francs. Clovis leur roi (481-511), dont la femme Clothilde était catholique, passa directement du paganisme au catholicisme. Il se fit baptiser par Rémi de Reims en 496 avec trois mille de ses guerriers. La légende prétend qu’il avait fait un vœu dans ce sens au cours d’un combat contre les Allamans. Du coup la monarchie franque devenait la fille aînée de l’Eglise, et la papauté favorisa son expansion. Les Francs conquirent le royaume des Burgondes qui avaient d’ailleurs déjà embrassé le catholicisme, et le territoire que les Visigoths avaient aux Nord des Pyrénées.

Pour conserver le reste de son pays, leur roi Récarède se convertit au catholicisme, et l’on convoqua en 589 à Tolède un concile qui proclama le catholicisme religion d’Etat et jeta l’anathème sur l’arianisme. Ce concile affirma que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

3. Formation d’Eglises nationales. En despotes absolus, les rois Francs prirent l’habitude de publier des lois ecclésiastiques (capitulaires), et des édits. Ils nommèrent aussi les évêques et les abbés, surtout que les évêques possédaient souvent des terres (données comme récompenses) et étaient de ce fait seigneurs temporels en même temps que spirituels. Aussi les rois Francs manifestèrent un certain césaro-papisme. Ils convoquèrent des conciles dont les décisions étaient influencées par les désirs du roi. Souvent des seigneurs fondaient des églises particulières sous leur juridiction. Il se constitua donc une église nationale qui, au point de vue administratif, dépendait du pape d’une manière assez lâche.

Un des principaux dignitaires de l’Eglise franque est l’évêque Grégoire de Tours († 594) qui s’est distingué comme historien de cette époque.

En Espagne il se produit le même phénomène, mais les évêques visigoths eurent une indépendance plus grande, et même formèrent une aristocratie empiétant sur l’autorité des rois dans le domaine politique. L’Eglise d’Espagne fut illustrée par l’évêque Isidore de Séville qui dans de savantes compilations conserva pour ses compatriotes la pensée des âges précédents.

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