Précis d'histoire de l'Eglise

3e Période : L’Eglise renaissante (1517-1792)

La période précédente, qui va de 313 à 1517, malgré quelques siècles très brillants au point de vue de la foi et du zèle religieux, est marquée par une infidélité croissante à l’Evangile. A la fin du quinzième siècle, la foi chrétienne est en pleine décadence dans l’Eglise officielle. L’irréligion fait des progrès menaçants.

Au XVIe siècle, nous assistons à un brusque revirement. L’intérêt religieux prend de nouveau la première place dans les esprits. De tous côtés, on revient aux principes de l’Evangile. En face de la Réforme, le catholicisme lui-même est obligé de se ressaisir ; sans être ramené à la vérité, il est du moins réveillé de sa torpeur. L’enthousiasme religieux se maintient pendant le siècle suivant, et ne fléchit gravement que beaucoup plus tard, au XVIIIe siècle.

Première partie : La Réforme (début du XVIe siècle)

Introduction : Les causes de la Réforme

On considère souvent que le mécontentement provoqué par la corruption du clergé est la cause principale de la Réforme. Assurément, malgré certaines exceptions louables, le bas-clergé était en général grossier, ignorant, immoral, et le haut-clergé se discréditait par son ambition, sa mondanité et son avarice. Une série sinistre de mauvais papes avait scandalisé la chrétienté.

Cependant, tout cela n’aurait pas été suffisant pour provoquer la Réforme. C’est l’étude de la Bible qui apparaît comme la cause profonde de la Réforme, avant d’en être le résultat. En face des exigences du Dieu saint de l’Ecriture, beaucoup sentent qu’ils ne peuvent être sauvés par les maigres mérites que l’Eglise leur propose d’acquérir. La comparaison entre la vérité scripturaire et l’enseignement officiel précipite le mouvement.

De plus, quelques circonstances favorables doivent être mentionnées. Les princes, à peu près affranchis du joug papal, peuvent introduire des réformes religieuses dans leurs états.

La renaissance littéraire, contre-coup inattendu de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, avait remis en honneur l’étude du grec. Erasme de Rotterdam (1467-1536), malgré sa timidité et son incompréhension pour les idées de Luther, a fait œuvre de précurseur. De même Jean Reuchlin (1455-1522) a ouvert la voie à la connaissance de l’hébreu.

Johannes Gutenberg

L’invention de l’imprimerie, en 1450 par Gutenberg à Mayence, a permis la diffusion sur une grande échelle et à bas prix de la Parole de Dieu et des ouvrages des Réformateurs.

Enfin il ne faut pas oublier que ceux-ci travaillaient sur le sol déjà labouré par les précurseurs, Valdo, Wycliffe, Hus, que partout en Europe il y avait de petits groupes de croyants évangéliques et que le terrain était ainsi préparé pour un mouvement d’envergure mondiale.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant