1. Résumé chronologique. L’histoire de ce demi-siècle se subdivise en six phases.
a) avant 1517 : Période de préparation. Lefèvre d’Etaples. Jeunesse de Luther. Naissance des principaux réformateurs.
b) 1517-1523 : Rupture de Luther avec Rome. Zwingli à Zurich. Réforme catholique de Meaux.
c) 1523-1535. Organisation du luthéranisme. Guerre des paysans. Diffusion de la Réforme en Allemagne, en Suède, en Prusse ; Réforme en Alsace ; Colloque de Marbourg. Jeunesse de Calvin. Rupture d’Henri VIII avec Rome. Débuts malheureux des anabaptistes.
d) 1536-1546 : Réforme au Danemark. Dernières années de Luther. Fin du règne d’Henri VIII. Calvin à Genève, à Strasbourg, à Genève. Débuts de Menno Simons.
e) 1547-1558 : Luttes de Calvin à Genève. Servet. Henri II en France ; Edouard VI en Angleterre.
f) 1559-1564 : Dernières années de Calvin. Organisation des Eglises réformées en France. Réforme calviniste en Hongrie, en Pologne, en Ecosse, dans certains Etats allemands.
2. Résultats. A la fin de cette époque, le protestantisme domine en Scandinavie, dans les Iles britanniques, dans la plupart des Etats allemands et des cantons suisses. Il constitue une forte minorité ou même la majorité en Pologne, en Hongrie, en Bohême, en France. Seules, l’Espagne et l’Italie sont restées pleinement attachées au catholicisme romain.
Toutes les Eglises protestantes sont d’accord pour ne pas vouloir d’autre autorité que celle de la Bible, pour affirmer le Salut gratuit, par grâce, et la justification par la foi, et pour rejeter les principales erreurs romaines (sacerdoce, messe, transsubstantiation, culte des saints, purgatoire).
Elles divergent entre elles sur les sacrements, la forme du culte, l’organisation ecclésiastique et la relation avec l’Etat.
La Réforme a été le plus grand mouvement de réveil religieux. Il a pu y avoir des manifestations superficielles. La conversion des masses n’a pas toujours été sincère et profonde. Les réformateurs sont les premiers à se plaindre de l’indifférence de beaucoup de leurs adhérents. Mais les conversions véritables ont été, sans doute, très nombreuses. Les pays protestants ont vu leur moralité croître. Quelques chefs, même géniaux, ne suffisent pas à créer un mouvement. Il y a eu, indéniablement, une action puissante de l’Esprit de Dieu.