Précis d'histoire de l'Eglise

Conclusion

1. Résumé chronologique. Nous diviserons l’histoire de la Contre-Réforme en quatre phases (les deux premières étant parallèles aux trois dernières de la Réforme) :

1534-1547 : Débuts de la réorganisation intérieure du catholicisme. Paul III. Les jésuites. Débuts du concile de Trente.

1547-1564 : Premiers échecs de la Contre-Réforme. Fin du concile de Trente. Guerre de Smalcalde. Débuts de Philippe II. Contre-Réforme en Ecosse et en Angleterre. Débuts d’Elisabeth. François II. Colloque de Poissy. Controverses luthériennes.

1564-1598 : Apogée de la Contre-Réforme. Pie V. Grégoire XIII. Sixte V. Philippe II. Guerres de religions aux Pays-Bas et en France. Elisabeth d’Angleterre. Les jésuites en Bavière, en Autriche, en Hongrie, en Suède, en Pologne. Débuts de Sigismond III. Arrêt de l’expansion turque. Thérèse d’Avila, Borromée, Jean de la Croix, Bellarmin, Oratoriens. Formule de Concorde luthérienne. Théodore de Bèze, Agrippa d’Aubigné. Du Plessis-Mornay.

1598-1610 : Echec de la Contre-Réforme. Edit de Nantes. Henri IV. Mort de Philippe II. Armistice aux Pays-Bas. Echec de la Contre-Réforme en Suède. Bellarmin. Du Plessis-Mornay, Agrippa d’Aubigné, Arndt.

2. Appréciation. La Contre-Réforme, dans l’ensemble, a échoué. Sans doute le catholicisme a repris de la vigueur intérieure. Les progrès du protestantisme ont été arrêtés : même il recule un peu en Pologne, en Hongrie, en France ; mais dans ces deux derniers pays, il est loin d’avoir été anéanti. Il s’est affermi dans les pays scandinaves, les îles Britanniques, les Etats allemands ; il s’est établi en Hollande. Cette longue période de guerre a montré qu’il était impossible de l’exterminer.

De plus, les Etats fanatiquement catholiques, la Pologne, l’Espagne, donnent des signes de déclin, tandis que la France tolérante et l’Angleterre protestante sont en plein essor ; la Hollande et la Suède s’élèvent au rang de grandes puissances. Tout compte fait, la situation du protestantisme est donc plus favorable à la fin qu’au commencement de cette période.

Nous ne pouvons que déplorer les guerres de religion. Devons-nous blâmer les protestants qui ont combattu ? Notons que sauf en Irlande, ils se sont toujours maintenus sur la défensive, qu’ils n’ont jamais pris des armes pour obliger les catholiques à renoncer à leur foi. Mettons-nous aussi à la place de chefs comme Elisabeth, Henri de Navarre, Guillaume le Taciturne, Bocskay ; un individu peut et doit accepter la persécution, mais un prince doit-il et peut-il l’accepter pour ses sujets ? Ne leur doit-il pas plutôt protection ? Ne nous hâtons pas trop de jeter la pierre aux soldats protestants ; mais bénissons Dieu de ce que, par leurs mains un peu rudes, l’héritage des réformateurs nous ait été conservé.

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